mardi 1 mai 2018

Sur mes pas en danse: Une première sortie extérieure de la saison bien réussie

La journée internationale de la danse, c'était dimanche dernier, mais les festivités avaient commencé deux jours plus tôt pour le Département de danse de l'UQAM qui présentait "hors les murs" et loin de son territoire, rue Cherrier, deux oeuvres de et avec ses étudiant.es. Au programme, en ce vendredi après-midi frisquet, d'abord, "Gélatine" d’Alice Blanchet-Gavouyère, avec Maude Archambault-Wakil, Penélope Desjardins, Juliette LeFoll, Olivier Rousseau et Kali Trudel et ensuite, "Le manifeste du Moi" de Lila Geneix avec Elise Daubié, Léa Dargis Deschesnes, Alice Marroquin Ethier, Danaé Serinet Barrera. Leurs prestations se faisaient dans le Jardin intérieur (qui est à l'extérieur, en fait !) du Pavillon J.A. DeSève, que je découvrais pour l'occasion.



J'arrive donc au bon endroit qui est assez désert, puisque "Miss Météo" garde juste pour elle, des rayons de soleil et quelques degrés Celcius qui, tous les deux, seraient fort appréciés. Peu importe, j'y suis et toute la gang qui "performera" aussi. Les préparatifs vont bon train, les mouvements d'échauffement aussi et, pour un très court moment j'y participe, aux préparatifs évidemment !!! Je trouve "ma" place et m'y installe.

Arrive le moment de débuter, devant trop peu de spectateurs et des passants (!) et après la présentation d'Alain Bolduc, les interprètes répartis sur la grande place du Jardin Intérieur, prennent place venant des quatre coins pour entreprendre "Gélatine". Et leurs corps à tour de rôle se mettent à onduler, à osciller aussi, répondant à un appel qu'eux seul.es semblent entendre. Nous en voyons les pulsations qui nous fait alterner du sentiment de possession à celui de la dépossession. Elle nous fait ressentir l'intention du propos annoncé, soit "La pièce met en relief les contradictions que nous embrassons sans remords". Et lui (Olivier Rousseau) qui revient avec une déclamation qui résonne dans toute la place et qui nous interpelle, avec des "Je suis de ceux", qui se concluent par "Je ne suis jamais seul" pendant que "elles" en latence, s'imbibent du propos. Et la suite arrive portée par des gestes et des mouvements sur cette grande place tout en nous permettant de méditer ce que l'on vient de nous dire. Et comme pour leurs arrivées, chacun.e nous quitte aux quatre coins du lieu. Comme pour "À temps perdu", présenté il y peu Alice Blanchet-Gavouyère propose une autre version d'une danse de rencontres humaines (avec le public), incarnant parfaitement le slogan du département de danse "corps dansant, corps pensant" et corps nous interpellant, serais-je tenté d'ajouter 

Comme le sera aussi "Le manifeste du moi" de Lila Geneix qui débute tout juste après les applaudissements qui prennent leur envol dans les airs. Les rois interprètes sont assises autour de l'espace de prestation dont une juste à côté de moi, à ma table. Et tout commence, nous montrant un tableau "du Moi à trois" durant lequel, sur leurs talons hauts, elles nous montrent en gestes et en expressions faciales, les extrêmes du "Moi" à côté de "l'Autre" qui veut séduire. Et arrivent les pommes (au propre comme au figuré) de la discorde et des gestes qui l'illustrent. Le "Moi" descend de son socle des talons hauts et c'est pieds nus sur pavé froid, sur fond musical fort beau (voix et orgue) que ces femmes tendront vers nous leurs gestes et leur propos aussi, "Ce que j'aime chez moi ...." On aura beau leur amener un partenaire de danse du public pour chacune d'elles, il semble que le "Moi" doit et devra se "manifester" au singulier assez rapidement. Le tout se termine sur un tableau fort percutant, propre à une jeunesse qui peut sembler iconoclaste avec les paroles du "Je vous salue Marie" et des sourires avec des lèvres fortement enrichie par un rouge à lèvres qui laissent dépasser le jupon du "moi" tout sage.

De beaux moments de danse qui ont su utiliser fort intelligemment tout l'espace de ce Jardin intérieur. Une première sortie danse en extérieur pour moi qui comme l'hirondelle annonce une autre belle saison estivale dehors et d'autres œuvres de cette relève fort prometteuse en gestes et propos.

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