samedi 16 février 2019

Sur mes pas en danse: Perturbé par "Ne me dis pas que tu m'aimes"

Je dois l'avouer, une fois les applaudissements envolés, j'étais quelque peu dubitatif suite à ce que Geneviève Jean-Bindley et sa gang (Marie-Ève Dion, Elizabeth-Anne Dorléans, Myriam Foisy, Jacynthe Léger-Leduc et Marie-Philippe Santerre) m'ont proposé. Découvrant l'oeuvre sans avoir lu sur elle avant de m'y rendre, ma première impression de "Ne me dis pas que tu m'aimes" était assez tiède et c'est un euphémisme ! Si l'esthétique était intéressante et la qualité d'interprétation, gestuelle et vocale, était fort bien réussie, le message lui durant certains tableaux m'a fortement perturbé. J'y ai senti une violence latente, retenue ou exprimée malgré un enrobage séduisant. Pour moi, de voir de la domination, peu importe sa forme, cela m'interpelle et je pourrais dire que cela m'agresse.

                                     Photo de Élisabeth-Anne Dorléans par Josée Lecompte tirée du site de Tangente

Et lorsque une ou des femmes, même face à une autre femme, est ou sont en situation de domination ou de dépendance, là juste devant moi, cela me met inconfortable, pour le moins ! Et ce que j'ai surtout retenu, tout au long de la présentation. Il y aura bien d'autres aspects, mais au final, ils auront été relégués derrière, malgré leur côté flamboyant et même séduisant. De ces femmes qui "font la belle" pour obtenir une récompense, moi, ça me perturbe et ça m'interpelle !

Le tout aurait pu mal se terminer et j'aurais pu repartir avec un goût amer de cette soirée, malgré ses qualités, mais heureusement, je suis resté pour la discussion d'après représentation ! Parce que de cette discussion, j'en ai retenu une partie du message de la chorégraphe et ses interprètes qui me proposaient, pas personnellement évidemment (!) à réinterpréter son oeuvre dans une perspective portant sur la dépendance qui est indépendante de notre sexe. Et effectivement, mémoire toute ouverte, j'ai fait le tour de l'oeuvre et lorsque je revois certains tableaux, ces "états de femme", dont celui du séchoir à cheveux pour se "faire belle", je comprends mieux. Cela a fait monter en haut, de mes tripes à ma tête, le propos reçu et m'a fait mieux apprécier ce que je venais de voir. La chorégraphe, de son propre aveu, ne se donne pas la mission de dénoncer, mais il me semble évident qu'une partie de son propos féministe lui échappe. Et de la violence de son propos, qu'elle assume totalement, difficile d'y rester indifférent, parce que durant certains tableaux, elle insiste au point de me déranger et me rendre inconfortable. Pour cela, elle semble avoir atteint son objectif.

J'en reviens donc de cette soirée avec l'impression que cette chorégraphe, Geneviève Jean-Bindley, dont j'avais apprécié auparavant, "Parade" (pour laquelle j'avais écrit "Six minutes, c'est court, mais l'impression, elle, est durable") et "Rainblow" (dont j'avais conclu mon impression avec "Six minutes, c'est court, mais l'impression, elle, est durable"), que cette impression donc, sera encore "durable"et avec une touche de revenez-y ! De cette discussion d'après représentation, je retiens aussi que cette jeune chorégraphe est fort déterminée et que rien ou si peu l'empêchera de s'exprimer à sa façon. 

Et au final, comment faire suite à "Ne me dis pas que tu m'aimes" ?, sinon par la phrase iconique et aussi tout ambiguë de Serge Gainsbourg, "Je T'aime, ...Moi Non Plus" que j'ai chantonné dans ma tête à mon retour à la maison !

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