mardi 1 décembre 2020

Sur mes pas (virtuels) en danse: "Le reste des vagues" d'Ingrid Vallus, des vagues qui m'ont laissé de belles traces profondes.

 Après avoir été mis sur pause et reporté, "Le reste des vagues" d'Ingrid Vallus nous a été proposé en webdiffusion. J'avais en tête les sensations, mises sur "papier", de sa précédente création, "Féral" (2017). J'avais en autre écrit," De ma chaise, tout proche dans cette toute petite salle, je la ressens bien, cette adversité qui lui demande de modifier son parcours pour aller au-devant." La proximité qui m'avait tellement plu lors de cette rencontre serait absente cette fois ! Question de bien me préparer cette nouvelle rencontre, j'avais, entre autres, écouté sa rencontre d'avant représentation portant entre autres sur les thèmes qu'elle nous présentera dont ceux de la respiration et du regard. Allaient-ils m'atteindre jusqu'à devant mon écran, si loin et non sur ma chaise tout proche ? Pour le découvrir, je n'ai qu'à attendre, mon billet était déjà "en poche". 

                              Photo d'Ingrid Vallus par Josée Lecompte tirée du site de Tangente
              

Pour mettre toutes les chances de mon côté, c'est dans un coin tout tranquille de ma demeure, éclairage tamisé, que je prend place. Je découvre d'abord ses déplacements lents et méthodiques d'un côté à l'autre de la scène laissant derrière elle une trace sablonneuse de plus en plus importante et lumineuse, comme le rythme d'une respiration qui gonfle les poumons. Et rapidement, je me suis senti porté par les gestes et les déplacements, brillamment éclairés par James Proudfoot. Tout au long de cette trentaine de minutes, j'ai oublié la distance et je me suis laissé aller à y trouver mon sens à son oeuvre, oubliant l'intention première de la créatrice. Il en est des vagues comme de nos espoirs comblés ou non qui nous font avancer ou reculer. Je m'y suis retrouvé dans ces moments entre le avant et le après du passage de certains évènements de ma vie comme celui du ressac ressenti et de ses traces laissées. Et comme je l'ai vu dans certains passages, ce n'est pas que le tout semble paisible que l'effet ne soit pas grand et profond. 

Et une fois les évènements passés, si les espoirs sont délavés par le passage du temps, comme les rives par le passages des vagues, que faire ? Et une des réponses que j'y ai vu est d'aller vers l'autre, " Je vous attendais", nous dira-t-elle, les "yeux dans les yeux", dans un moment de connexion fort bien réussi et très bien capté, malgré la distance.

J'en retiens aussi qu'il en est du passage du temps comme du rythme et de l'intensité variable des marées qui laissent en nous des espoirs en des jours tout vierges du passé. Et lorsqu'arrive le moment pour ce retour au point de départ dans ces allers retours entre ce sable laissé, je pars avec elle, heureux et satisfait. 

Malgré les temps difficiles pour le spectateur en confinement que je suis, grâce à la magie très réelle du virtuel (et des artisans qui savent bien le capter !) je me suis senti très "proche" de cette femme et de son cheminement exposé. 


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