mercredi 30 décembre 2020

Sur mes pas (virtuels) avec le Cirque Éloize: Enchanté et emporté par mes "Sept moments de joie" !

 "Pisté" par Ivanie Aubin-Malo (un.e des chorégraphes invité.es), la proposition du Cirque Éloize ne se refusait pas. Par conséquent, c'est avec mon billet virtuel que j'ai pris place devant mon écran pour découvrir leurs "Sept moments de joie" qui sont devenus mes sept moments de joie ! Bien décrits par les organisateurs, ce moment de rencontre, "est une incursion dans l’esprit de 7 chorégraphes aux univers très différents, un regard intime posé sur leur humanité commune". Cette humanité m'a rejoint par delà mon confinement tout au long de mon visionnement. 

C'est Jeannot Painchaud, "grand patron" du Cirque Éloize qui nous accueille en début de visionnement. De ses mots d'accueil, j'en retiens deux expressions, "le temps suspendu" et "un peu de tendresse". Expressions, qui vous l'avouerez, sont fort bien appropriées en ces temps incertains !

Chaque moment de joie qui suivra est précédé par une présentation fort intéressante par la ou le chorégraphe. Le tout débute avec "Fine ligne" de Virginie Brunelle avec Isabelle Arcand, Angelica Bongiovonni et Milan Panet-Gigon, accompagné.es par le Quatuor Molinari qui explore fort bien les "oppositions dans le between". Dès le début, je suis happé par cet amalgame musique et mouvements, comme me le propose toujours si bien la chorégraphe. J'y verrai l'envol, les corps suspendus comme le temps actuel et ce territoire dont on veut s'échapper mais auquel nous revenons sans cesse, en gestes effrénés ! Un moment fort de ma "soirée" !

Il s'en suit une proposition d'un chorégraphe que je ne connaissais pas, Christian Garmatter qui fait dans le breakdance. Avec "Slick", il veut faire "bigger" avec un amalgame de moderne et de nostalgique avec son sept minutes, portées par Samuel "Mass" Cyr, Samuel "Samsung" Nadai, Jorge Petit et Marie-Ève Quilicot. En entrée de jeu, c'est le son de ces pas qui claquent et qui captivent jusqu'à cette autre époque empreinte de modernisme et de jonglerie. Et puis, sans crier gare, les mouvements se transforment dans une coloration toute moderne et dynamique !

Et cette balle lancée ira jusqu'à Claudia Chan Tak qui nous présente les prémisses créatifs de ses ravissements de l'amour qui trouve le fil créateur entre le violence et la beauté avec "Ravissements 42-45". La fulgurance multicolore que peut nous réserver la rencontre amoureuse, avec ses hauts et ses bas, ses transformations aussi ! Voilà ce que je découvrirai avant et pendant les déplacements de David Ayotte et Naomie Vogt-Roby sur leurs mâts chinois avec une finale toute hollywoodienne et fort belle en ombres chinoises !

Et cette plume venant d'en haut de ces mâts chinois sera captée par Axelle Munezero qui nous propose une oeuvre, "Souffle" qui nous montre le chemin sombre vers la lumière. En utilisant le waaking (Jessica Gauthier et Maude Laurin) et la magnifique manipulation des cerceaux par Tuedon Ariri, nous sommes enjôlés par les mouvements circulaires et les rotations des corps. Le tout enveloppé musicalement par ma chanson coup de coeur, "Shabrang, interprétée par Sevdaliza. Débutant dans l'ombre, j'y vois l'évolution de ces papillons de nuit qui tournent autour de la lumière pour la libérer dans la finale de toute contrainte.

Ces papillons se retrouveront au pied d'Ivanie Aubin-Malo qui nous présente, "Yalapasicik" une oeuvre qui fera cohabiter le monde des esprits et le monde réel dont la frontière poreuse est représentée par une draperie en frange. Ainsi donc, incarnées par Catherine Dagenais-Savard et Kenann Komaksiutiksak, les différentes relations entre ces deux mondes nous sont proposées. Le tout est portée par une musique  de Kizis qui rehausse la nature des ressentis de cet homme et de l'esprit qui rôde autour de lui jusqu'à leur envolée conjointe ou que l'un rejoigne l'autre !

Edgar Zendejas sort de l'ombre jusqu'à nous et nous parle de sa création, "Ojas", dans des termes qui font grand bien à entendre. De ce quatuor sur scène, Sara Harton (danse), Arthur Morel Van Hyfte (trapèze-danse), Guillaume Paquin (corde lisse) et Oscar Coyoli (au chant et à la guitare), j'y vois des relations complexes, improbables aussi avec une finale qui porte tout en haut.

Jusqu'au prochain créateur, Manuel Roque qui nous présente sa proposition qui se veut, de ma perspective, un pied de nez à la notion du temps. Et puisqu'il ne veut pas imposer de sens pour "Furie", j'y ai trouvé le mien ! C'est donc en suivant cette femme (Valérie Doucet) qui explore en toute légèreté (gracieuseté de l'effet de ralenti !) tout l'espace qui lui est offert et quand cet espace se fait trop restreint, elle ouvre une porte pour en trouver un autre et puis, tout sourire, un dernier qui n'a pas de limites. Une oeuvre exutoire en ce temps de confinement qui nous permet, par procuration, de vivre un moment de pure libération, un moment de joie, sans artifices, sinon les mouvements et le sourire de cette femme.

Voilà une proposition du Cirque Éloize avec Lilli Marcotte à la réalisation et Benoit Landry à la mise en scène qui a su bien mettre dans le creuset de la création la danse contemporaine, les arts du cirque et la musique pour me proposer "Sept moments de joie", dont j'ai bien pu apprécier !




Aucun commentaire:

Publier un commentaire