Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'à La Chapelle pour découvrir la proposition de Brice Noeser portée par quatre femmes (Elinor Fueter, Karina Iarola, Maria Kefirova et Jacqueline Van de Geer), je me disais intérieurement que la gang de Danse-Cité avait de la suite dans les idées. Je me rappelait de cette rencontre marquante en 2008 avec "Quarantaine 4 x 4" de Charmaine Leblanc. Une rencontre forte avec quatre hommes (Marc Béland, Marc Daigle, Benoît Lachambre et Ken Roy), qui avait fait mouche en moi et qui m'avait fait remercier chaleureusement Daniel Soulières à ma sortie de la salle !
Me voilà donc dans la file d'attente pour entrer pendant que derrière moi, les gens arrivent. Une fois la porte de la salle ouverte, je me dirige vers "mon" siège en première rangée. Et dans cette première rangée, j'y resterai seul jusqu'à l'arrivée in extrémis d'un couple à ma gauche et d'un homme à l'autre bout à ma droite. Le temps que les gens prennent place, les quatre interprètes sont sur scène et examinent les estrades. C'est plus tard que je comprendrai pourquoi elles le faisaient ! Pour ma part, j'examine l'espace scénique dans laquelle je découvre tout au fond sur le mur, une liste de 21 items difficile à lire de ma place, mais dans laquelle j'arrive à lire en 16, énigme bulgare. Deux toutous semblent faire la surveillance de l'espace scénique ( bravo Robert !, ils seront enlevés juste avant le début de la représentation et remis à la toute fin !). Entre les deux, il y a un "oeuf" qui s'avérera un chronomètre. Il a aussi à ma droite, quatre chaises et à ma gauche un babillard sur roulettes et au fond quatre filets pour nettoyer une piscine au bout d'une longue tige.
Bon une fois mon examen des lieux complété et les mots d'usage terminés, les quatre interprètes se mettent en action en demandant la collaboration dans les estrades de quatre personnes ressources, une pour chacune d'elle. Pour ce qui concerne Maria Kefirova, elle choisira la jeune femme tout juste à côté de moi. Je serai donc aux premières loges pour découvrir le lien entre cette interprète et sa personne ressource. Le "lien" entre les deux et dont je serai un témoin privilégié, se fera entre autre par l'intermédiaire d'un téléphone cellulaire remis au bout de la tige du filet.
Tiré du site de Danse-CitéLa suite à tout d'un ballet de relations, parfois intrigant ou surprenant pour l'oeil du spectateur et parfois inaccessible à son oreille, parce que leurs propos se font dans leur langue maternelle dont le bulgare, l'espagnol et le néerlandais ! Je découvre différents tableaux, qui se déroulent devant moi, dans lesquels la complicité entre ces quatre femmes est flagrante. Des tâches dirigées par une "direction assistée !" dont certaines proviennent de ce babillard sur roulette retourné vers nous dévoilant ce qui suivra ou d'autres par ces petits papiers sortis de leur poche. La complicité entre elles est palpable.
De ces tableaux, j'en retiens principalement deux, celui dans lequel Jacqueline Van de Geer qui après avoir écouté, en toute discrétion, le souvenir d'enfance de sa personne ressource, nous raconte en néerlandais à son tour son souvenir. Si je ne comprends pas le détail de ce souvenir, j'ai saisi aisément que celui-ci porte sur une sortie à la plage avec son bikini. Il y a aussi le moment où en gestes et en paroles (en bulgare) Maria Kefirova tente de nous faire comprendre, en vain, le sens de sa courte phrase, "Следа от нещо друго ou Sleda ot neshto drugo". C'est plus tard à la toute fin, qu'elle nous le dira en français, comme quoi dans la vie, il faut être patient ! Désolé, mais je garde cette info pour moi !
Le tout se termine simplement comme peuvent l'être les rencontres entre ami.es ! Une rencontre avec une dose d'intimité qui m'a produit un effet semblable à celle de "Quarantaine 4 x 4".
"Direction assistée", est une proposition dans l'esprit "Traces-Hors-Sentiers comme l'indiquait dans le passé cette compagnie". Une proposition qui avait peu à voir avec une oeuvre chorégraphique formelle, malgré la présence de trois danseuses fort aguerries. Il en reste que j'y ai vu un "ballet" d'interactions entre elles et avec le public, dans lequel les gestes avaient une place importante.
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