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jeudi 9 mai 2019

Sur mes pas en danse: "Quadriptyque I-II-III", une soirée de tout horizon !

Voici venu la fin de l'année régulière en danse sur les différentes scènes. Avant d'abaisser le rideau sur sa dernière année, l'Agora de la Danse nous propose un programme triple, malgré que son titre contient le mot quadriptyque. Apparente contradiction qui sera résolue par l'information contenue dans le feuillet de la soirée qui nous informe qu'il sera possible de découvrir, la "quatrième partie" à la Maison de la Culture Plateau Mont-Royal (le 16 et 23 mai prochain) avec au programme, dans la salle d'exposition, "À mes yeux, c'est similaire" de Sarah-Ève Grant.

Mais revenons au propos premier de ce texte, soit cette soirée en trois temps, fort différents et pas qu'un peu !

                                         Photo de Mikael Theimer tirée du site du Devoir

Le tout commence avec "Casablanca" de Deborah Dunn par Bill Coleman, Maxime D-Pomerleau, Joannie Douville et Georges-Nicolas Tremblay. Ils se présentent à nous, d'abord ombres noires sur fond blanc et ensuite, vêtus comme les protagonistes du film Casablanca. Sur un ton fantaisiste, nous avons droit à un extrait "animé" de ce film sur sa bande sonore. Impossible de rester "froid" devant l'interprétation "théâtrale", riche de les expressions faciales de Maxime D.-Pomerleau, autant dans sa chaise que debout. Je peine à suivre le propos, parce que les gestes à eux seuls, fort nombreux et éloquents, me captivent. Et puis arrive le moment du changement de ton. Annoncé par le dépouillement des habits de ce film, l'oeuvre prend une tournure "à la dérive", sinon rampant avec une touche hallucinante. Et ce changement de ton de l'oeuvre me plait. Ce dérapage esthétique, porté par des mouvements enrichis par le déplacement des chaises roulantes, nous amène dans une autre dimension, qui laisse une place à mon interprétation. Et puis, arrive le moment où les protagonistes poursuivent le chemin vers leur destin, mais pas tous du même côté, comme la vie, parfois, nous y force !

Après une courte pause, dans le noir qui domine le lieu, m’apparaît, sur fond musical, tout à ma gauche faiblement éclairé, d'abord deux corps étendus par terre. C'est le début de "À perte de vue" de Lucie Grégoire interprété par Marie-Hélène Bellavance et Georges-Nicolas Tremblay. Dans une simplicité scénique, l'histoire se dévoile à moi. De celui qui quitte et de celle qui reste ! Une histoire triste qui se présente à moi, riche de par sa simplicité et qui me touche. Cette femme a perdu quelque chose dans cette séparation. Les prothèses sont le symbole d'une perte plus grande que les objets amenés. Et une fois brisée, une relation peut-elle être réparée ? La fin de l'oeuvre nous en donne une réponse. Une courte oeuvre qui m'a touché et qui montre bien que l'handicap d'elle (Marie-Hélène Bellavance est amputée de ses deux jambes sous les genoux), n'empêche rien à la force et l'éloquence du propos des gestes. Un de mes coups de cœur de la saison !

Une fois repartis chacun de leur côté et les applaudissements bien mérités, envolés, les lumières s'allument dans la salle et nous avons droit aux indications de Katya Montaignac. Nous pourrons quitter la salle, le temps de la mise en place, fort importante et surprenante, pour la suite. Nous pourrons aussi (et nous devrions, j'entends en sous-texte !) changer de place. La durée de la troisième partie est variable et nous pourrons aller et venir tout au long de la présentation, les portes de la salle restant ouvertes. Des écrans dans la salle et à l'extérieur nous permettrons de suivre l'oeuvre à venir, dès maintenant !

Réfractaire aux changements, je conserverai ma place pour la suite et c'est donc de "ma" place que je découvre "un peu par hasard" que ce que je voie sur l'écran, soit Benoit Lachambre et France Geoffroy, qui sont justes à côté dans le corridor, en train d'échanger des propos. Et juste après, je découvre Marie-Hélène Bellavance en charge de les capter par sa caméra installée sur une chaise roulante et qui le fera tout au long de ce qui suivra. Ce qui en apporte une perspective intéressante et variable aussi.

Et puis, arrive le moment plus formel du début de la prestation qui pour moi, relève plus d'une rencontre entre deux personnes que de celle entre deux interprètes et un public. La complicité entre les deux est palpable, mais nous, moi, je me sens plutôt voyeur. Le tout très "Lachambre", est sans trame narrative, ce qui me déconcerte. Et je ne suis pas le seul, puisque certains spectateurs quittent pendant. De cette troisième partie "Entretiens, d'entres liens", je peux affirmer que les liens entre les interprètes sont établis, mais avec les spectateurs, pas si certain !

Peu importe ce que nous venons de vivre, les applaudissements qui suivent pour les chorégraphes et interprètes des trois parties sont fort généreux et mérités.

Une soirée qui montrent bien que la mission que s'est donnée France Geoffroy est réussie, en mettant sur la scène des interprètes avec ou pas des limitations physiques, et que nous, comme spectateur, ne les distinguions pas, amalgamés dans le creuset de l'oeuvre.

vendredi 23 mars 2018

Sur mes pas en danse: "Pluton-Acte 3" qui s'inscrit fort bien dans la série "Trace-Hors-Sentiers" de Danse-Cité.

Jamais deux sans trois, dit le dicton et que reprend à son compte la directrice artistique de "La 2e porte à gauche", Katya Montaignac, pour nous proposer "Pluton-Acte 3". Ce projet un peu fou, avouons-le, mais d'une belle folie, est décrit par sa conceptrice, comme celui d'un voyage qui aura duré sept ans et quatre escales qui a duré sept ans. Un voyage qui nous permet de découvrir, comme spectateurs, des territoires uniques et digne de souvenirs. Je me rappelle encore ma rencontre, en première rangée, avec Louise Bédard. Pour cette autre occasion, la proposition est à la hauteur des créateurs-interprètes réunis, soit deux duo, Benoît Lachambre - Dana Michel et Peter James - Katie Ward. Pour peu que l'on connaisse la scène de la danse contemporaine ici, il est évident que nous irons hors des sentiers battus et ce fût exactement le cas.

                                             Photo des deux interprètes par Claudia Chan Tak

Dans ce lieu de "toutes les audaces", le théâtre la Chapelle, j'arrive un peu à l'avance. Et ce que je découvrirai par la suite, pourrait être résumé en un mot avec toute sa signification, le mot "présence" et des différentes perspectives pour la découvrir.

À mon arrivée, "un peu" à l'avance, la salle est déjà accessible au public. Nous sommes informés que nous pourrons changer de place tout au long de la présentation. Peu de gens y sont déjà et je peux y découvrir la scène séparée en deux par un rideau noir qui nous forcera à choisir un côté ou l'autre, occupés par les deux interprètes, Benoît Lachambre et Peter James qui semblent en latence, mais déjà très présents. Il y a les bancs habituels dans les estrades, mais aussi d'autres sur la scène. Sur les côtés, mais aussi au fond de la scène, dont un permet de voir simultanément les deux côtés. C'est sur ce siège que je qualifierais de "la place à prendre" que je prendrai. Et ce siège, je le garderai égoïstement tout le long de la présentation, je m'en confesse. Il me permettra d'abord de découvrir en "avant show", d'un côté, Peter James immobile et de l'autre, Benoit Lachambre sur un "plateau mobile" qui se déplace dans des mouvements "aller-retour". Déjà, leurs présences sont palpables et captent notre attention.

La salle se remplit peu à peu de spectateurs qui supputent sur la place à prendre et qui échangent entre eux aussi. De ma position, j'observe ce macrocosme en perpétuel évolution. Arrive le moment officiel du début de la prestation que l'on devine par l'abaissement de l'intensité lumineuse. Et moi, de ma position privilégiée, j'en apprécie la présence forte des deux interprètes qui nous proposent des gestes banals, parfois incongrus, mais toujours captivants. Il y a des gens exceptionnels qui nous liraient le bottin téléphonique tout en nous captivant et d'autres, tels que les deux interprètes sur la scène, qui utilisent une bouilloire ou un rouleau vert pour provoquer un choc pour l'autre. La banalité des gestes n'a d'égale que l'effet que nous en ressentons. Difficile de décrire les détails vus, mais surtout perçus, mais facile d'affirmer l'effet "fort" perçu.

Durant toute l'heure que dure les déplacements et les mouvements des deux interprètes, les spectateurs se déplaceront curieux, selon ce qu'ils percevront de leur côté ou de l'autre. Et moi, toujours un peu plus "coupable" de ma position privilégiée (m'est l'est-elle vraiment ?), malgré qu'elle me permet d'enrichir ma perspective de spectateur. Il en reste qu'au final, mon regard délocalisé entre les deux endroits, sera-t-il comme les électrons qui sont délocalisés dans le cycle benzénique, stabilisé dans son état final ? À cette question, ma réponse, je la garderai pour moi, mais je peux concéder qu'elle m'a satisfaite.

Je dois concéder que si l'oeuvre est particulièrement fascinante pour l'habitué en danse, je serais bien curieux de connaître l'accueil qu'un public moins habitué lui réservera. Mais, pas question pour moi, de lui suggérer de passer son chemin.  Parce qu'voir la chance de découvrir "la présence" deux "bêtes de scène" en simultané est une occasion unique qu'il ne faudrait pas manquer. Et comme je l'ai entendu à cette soirée de première, " j'ai été amené ailleurs", juste pour cette raison, mais pas seulement, "Pluton-Acte 3, mérite que l'on y aille.


mardi 17 janvier 2017

Sur vos pas en danse ? Les propositions des Maisons de la Culture de la ville de Montréal.

À chacun ses intérêts, ça, pas question de le contester ! Mais des intérêts, il y a ceux que l'on a et ceux que l'on pourrait développer. À ceux et celles qui m'interrogent, intrigués, sur mon intérêt pour la danse contemporaine, je ne sais que répondre, sinon, allez y voir et qui sait ? Je ne conteste pas qu'il faut développer une "connection", pas nécessairement cérébrale, surtout pas, serais-je tenté d'ajouter, pour apprécier. Avec le temps, le sens de l'oeuvre s'impose ou pas et pour moi, voilà le plus grand intérêt de se rendre à une représentation. Mais Robert, direz-vous, cela peut coûter cher ! Oui et non, vous répondrais-je. Pour découvrir des oeuvres de tout horizon, il est possible de le faire gratuitement, oui oui, gratuitement ! Il ne faut que se déplacer, un peu à l'avance, ou réserver en ligne pour obtenir ses billets pour l'une ou l'autre des propositions que les Maisons de la Culture de la Ville de Montréal nous proposent.

Pour les fins de ma démonstration, je m'en tiendrai à des oeuvres que j'ai déjà vu et qui sont présentées dans les Maisons de la Culture, pas trop loin de chez moi, mais si vous "surfer" sur le site dont le lien est donné tout en bas, vous pourrez y trouver des spectacles "plus proches de chez vous. Pour ma part, mon territoire se situe dans le nord-est de Montréal et voici quelques-unes de mes propositions.

D'abord, "Foutrement" de Virginie Brunelle à la Maison de la Culture culturelle et communautaire de Montréal-Nord, le samedi 4 février ou le jeudi 16 février à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal ou aussi, à la Maison de la culture Frontenac, le jeudi 23 février. Une oeuvre pour adultes sur l'infidélité, une oeuvre intense comme les jeunes adultes savent souvent nous le présenter. Une oeuvre qui m'avait marqué autant par les gestes que par le propos. Une des oeuvre d'une chorégraphe établie et qui partira en tournée, de par le monde, par la suite. Si c'est bon pour les autres, c'est surtout très bon pour nous.

                                                       Photo : Virgine Brunelle

Dans le même suite "intense", mais tout aussi intéressant, "Fuck it" et "Même sous la pluie j'étais heureux (en souvenir de Mohégan)" de Catherine Lafleur présentés à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, le vendredi 10 février ou le samedi 29 avril à la Maison de la Culture de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension (Le Prévost). De cette soirée, je m'en souviens encore pour la puissance déployée et il est, selon moi, impossible de rester indifférent devant ce déploiement de mouvements, parfois intrigants.


Dans un registre différent, celui de la danse contemporaine africaine, "Mozongi" de la compagnie Nyata Nyata (Zab Maboungou) et la description correspond assez bien avec mes souvenirs, "pièce pour cinq danseurs et deux percussionnistes, œuvre poétique du temps et de la mémoire, Mozongi (Retour) agit comme une physique du temps: le pas est poids et le poids est temps." Cet amalgame de danse et de percussion mérite le détour jusqu'à la Maison de la Salle de diffusion du Parc-Extension (tout proche de la station de métro Parc), le samedi 11 février à 16h00 et pas nécessaire d'aller chercher ses billets à l'avance (l'admission est libre).

Photo de Kevin Calixte

Ailleurs encore, "Prismes" de Benoit Lachambre à la Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, le vendredi 17 février ou le vendredi 24 février à la Maison de la culture Pointe-aux-Trembles. Une oeuvre "lumineuse", décrite fort justement comme suit, "Il s'agit d'une expérience intense, déstabilisante et jubilatoire, qui stimule et mystifie les sens!". Une oeuvre qui s'est méritée le prix de la meilleure oeuvre de danse à Montréal en 2014. Une oeuvre d'une chorégraphe qui sait mystifier et qui se doit d'être vue et revue.

Photo tirèe de La Presse et fournie par Montréal Danse

Une petite dernière d'une liste qui se pourrait être plus longue. "Dans ta tête et six peids sur terre" de de Maïgwenn Desbois et interprétée par Maïgwenn Desbois, Anthony Dolbec, Gabrielle Marion Rivard. Cette dernière, peur ceux qui ne le savent pas déjà est "la" Gabrielle du film du même nom. Une oeuvre émouvante dans laquelle la chorégraphe se fait accompagner par deux interprètes "différents", mais qui ne le resteront pas dans notre tête et notre coeur.

Photo de Sandra Lyne Bélanger

Une "tonne" de possibilités pour découvrir cette oeuvre, dont voici une courte liste:

Samedi 25 février (16h00) à la Maison de la Salle de diffusion du Parc-Extension
Samedi 11 mars à la Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville
Mercredi 22 mars à la Maison de la culture Plateau Mont-Royal
Samedi 25 mars à la Maison de la culture Rosement-Petite-Patrie (salle Jean-Eudes)

Cinq oeuvres qui devraient faire en sorte que la danse vous "parle", vous impressionne, vous émeuve.

Pour plein d'autres propositions pour tout type de public: voici le lien

http://www.accesculture.com/calendrier?disciplines=61