samedi 7 avril 2018

Sur mes pas au cinéma: Une rencontre mémorable avec Louise Lecavalier, "Sur son cheval de feu"

De Louise Lecavalier, mes premiers souvenirs sont flous et le sont par l'intermédiaire du petit écran (à l'époque où un écran télé était "big" à 17 pouces !) . De Louise Lecavalier, mes premiers souvenirs sont aussi très précis parce que cette femme me captivait par sa façon de danser, différente et très acrobatique sans filet. Ce que je retiens donc de cette époque "lointaine", ne sont pas les œuvres dans lesquelles elle performait, mais plutôt, sa présence forte qui me fascinait. Les années ont passé et mes pas m'ont ramené dans les salles et, depuis, je l'ai revu sur scène. Elle émettait toujours avec la même énergie, mais là, j'étais dans la salle. Un jour, grâce à un Cinédanse, dont un des courts métrages, "Off Ground", la mettait en vedette (merci Priscilla Guy et ta gang), j'ai eu la chance de la voir en personne et de proche, parce qu'elle était là et allait échanger avec nous à la fin des projections. Et le bonus de cette soirée a été de pouvoir échanger avec elle et c'est là que j'ai compris comment cette femme était accessible et simple d'approche. Et le sourire que j'ai eu en fin de ce trop court moment, je le garde précieusement en moi.

Donc, pas question de rater la projection de "Sur son cheval fou" par Raymond St-Jean, présenté uniquement à la Cinémathèque Québécoise. Ayant prévu m'y rendre pour la première journée de présentation, c'est, finalement une semaine après, que mes pas m'ont amené pour y être. Un documentaire présenté en fin d'après-midi ne demande pas d'arriver trop tôt, diriez-vous. Erreur !!! Arrivé une quinzaine de minutes avant la projection, je me procure un des derniers billets disponibles ! Et selon le responsable de la Cinémathèque, cela a été le cas toute la semaine.

                                          Photo tirée du site de la Cinémathèque Québécoise

Je me trouve néanmoins une belle place et je m'y installe. La suite sera un grand bonheur pour l'amateur de danse que je suis. Nous avons droit à une alternance de prestations fort bien captées et d'échange avec cette grande dame. Elle se confie simplement et elle nous permet de la découvrir sans artifices. Les témoignages des interprètes masculins qui ont dansé avec elle, ces dernières années, sont fort intéressants, Patrick Lamothe ("Children" et "A few minutes of Lock"), Frédéric Tavernini ("So blue") et Robert Abubo ("Mille batailles"). Ils nous permettent de mieux saisir la nature réelle de cette danseuse-chorégraphe, toujours à la recherche de la "bonne" façon, même après plusieurs présentations d'une oeuvre. On comprend mieux comme on peut se sentir lorsque ce dynamo se retrouve entre nos mains.

De ses premiers pas en danse, elle qui ne se voyait pas danser parce que, selon elle, elle ne correspondait pas aux standards de l'époque de danseuse à sa collaboration avec Édouard Lock qui a marqué l'imaginaire d'un Québec (et du reste du monde) avec de la danse qui sortait des sentiers battus. Cette femme aux allures androgynes a fait aussi sa place sur des affiches fort belles, grâce à André Cornellier que nous pouvons voir sur grand écran.

Presque deux heures de rencontres, entrecoupées de moments de danse, dont on ne saurait se lasser, nous progressons chronologiquement dans sa carrière, avec au passage de belles images plus intimes, dont celles qui nous la montrent dans son quartier et avec ses deux filles. Nous avons même le privilège d'être témoins des remontrances d'une de ses filles pour avoir mangé ce qui restait de crème glacée, mais surtout de sa réaction authentique et candide, juste pour nous !

Mon impression de ma courte rencontre avec elle à un Cinédanse se retrouve confirmé par ce qu'elle nous raconte sur elle-même, mais surtout de la façon dont elle le fait. Une artiste simple et authentique qui a trouvé sa voie et qui l'explore patiemment et avec passion déterminée. Les années ont passé, mais la jeunesse et sa flamme semble encore bien présente.

Le générique finit de dérouler et moi, comme bien d'autres, restons là, après avoir fait la rencontre d'une femme hors norme qui nous a amené "Sur son cheval de feu". Et lorsque je me lève pour quitter, j'en oublie même mon sac à mes pieds. Merci à ce couple qui a accouru pour me le rendre.

Et vous, sachez, chanceuses ou chanceux, que la Cinémathèque le présentera dans sa plus grande salle pour la semaine suivante, vous permettant peut-être d'arriver juste à l'heure.




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