mardi 10 avril 2018

Sur mes pas en danse: Lorsque Clara Furey nous amène dans "Une brèche en toute chose"

Une visite souvent envisagée, presque aussi souvent remise, mais cette fois, c'était le "last call !". En ce mardi d'avril, Clara Furey présente "When Even The (Quand même le)" pour la dernière des quatre-vingt-dix fois depuis le début de l'exposition "Une brèche en toute chose" sur Leonard Cohen et moi, j'y serai. Je me rend, donc, dans la salle de prestation encore presque vide et je prend place sur un des bancs. J'en profite pour prendre une copie du texte de la chanson de Cohen, source d'inspiration de la prestation à venir et de la lire et la relire. Je regarde les projections de prestation, je suppose, sur le mur arrière. Je tente aussi de "prendre la mesure" de l'oeuvre "Coaxial Planck Density" de Marc Quinn et de découvrir le type de matière qui la compose (j'apprendrai plus tard qu'elle est faite de plomb qui se déforme de façon imperceptible à nos yeux). Les vingt minutes ont ainsi passées très rapidement.

La salle est aussi un lieu de passage entre deux autres salles de l'exposition, mais elle se remplit peu à peu de spectateurs, assis sur les bancs d'abord et le sol ensuite et appuyés sur les murs aussi jusqu'à devenir comble lorsque la lumière s'abaisse et remonte avec l'arrivée de l'interprète. Elle s'étend en prolongement de l'oeuvre et elle reste là immobile et nous, tout attentif. Et c'est ainsi que nous découvrirons les premiers mouvements, tout subtil d'abord et plus ample par la suite. La trame sonore est "pulsive" avec parfois des chants d'oiseaux en fond. Clara Furey investit la place, emprisonne notre attention aux mouvements de son corps dénudé du haut et enveloppé de jeans plus bas. On sent, on ressent et aussi on entend, parfois, ce qu'elle exprime avec son visage presque toujours caché par sa chevelure. Les ondes dans cette pièce ne sont pas que sonores, elles sont aussi corporelles et se propagent jusqu'à nous pour atteindre nos oreilles et nos yeux.

                                Photo de Guy L'heureux tirée du site MAC

De ces différents tableaux, je les ai perçu comme les strophes d'un poème aux rythmes variables et riches de leur répétition, de leur hyperbole et de leur gradation, sans oublier leur allégorie et leur métonymie. Suffisait de rester attentif et suivre le rythme des gestes avec les modulations de la luminosité et une fois, j'y ai vu son corps sur la plage cohabitant avec l'objet face au vent venant de la mer. Je sentais presque le sable sur mon visage.

De ce corps en mouvement, les images viennent ou pas, mais suffit d'attendre sagement la "prochaine vague", comme celui dans lequel elle se transforme en sirène hors de l'eau, avec son appel à l'aide dans une tentative de contact avec le public. Après avoir débuté la prestation couché, elle la termine assise à côté de l'oeuvre jusqu'à se lever pour nous quitter. Nous sommes là, immobiles, jusqu'à ce que les premiers applaudissements qui nous font revenir dans la réalité. Elle revient les accueillir, nos applaudissements, avec une satisfaction évidente et tout à fait méritée.

Et moi, mes pas m'amènent ensuite, à la découverte du reste de cette exposition riche de sa diversité, d'abord et ensuite à la maison pour remettre dans le lecteur audio, un CD de Leonard Cohen.

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