jeudi 20 juin 2019

Sur mes pas à la rencontre de "Les Intimistes" à la deuxième édition du Festival Festivulve.

Depuis quelques années, je ne rate pas ou si peu, une soirée de Mes (oups (!) Les Intimistes qui est un collectif féminin fort attachant, pour ceux et celles qui ne le savent pas encore. La dernière rencontre que j'avais ratée, c'était l'an dernier, lors de leur présence à la première édition du Festivulve. Cette année, le gars pouvait et mes pas m'ont donc dirigé jusqu'au Centre de Loisirs communautaires Lajeunesse pour assister à leur présentation spéciale "Sans dessous". Viendront se confier à nous, Laurence A. Perrault, Tania Arana, Sarah Keita, Audrey Lavigne, Sandrine Quynh et Vanessa Seiler.



Détail tout à fait anecdotique, mais digne de mention (selon moi, à tout le moins !), la porte d'entrée était indiquée par une représentation symbolique d'une vulve (rien de déplacé, soyez rassurés prudes gens !).Nous devions donc emprunter une porte qui avait juste au dessus, gravé dans le ciment, le terme anglais "Boys". Drôle de hasard ! Cette inscription date d'une autre époque, celle où ce bâtiment était la propriété du secteur anglophone de la Commission scolaire catholique de Montréal. Et plus loin, en haut d'une autre porte, il y avait, et vous l'avez déjà deviné, l'inscription "Girls". J'ai donc été accueilli chaleureusement dans ce bâtiment conçu à une autre époque pour assister à une soirée de ce festival créé pour faire des ponts d'abord entre les femmes, mais aussi avec les hommes, contrairement aux us et coutumes de cette autre époque.

À mon arrivée, la salle est assez vide et calme, les activités de la journée n'étant pas encore tout à fait terminées ! J'ai donc le temps de trouver ma place, de saluer les Intimistes, en attente! et d'apprécier la musique toute féminine qui remplit agréablement la place de ses ondes sonores.

Peu à peu, les sièges trouvent preneuses et preneurs et après la présentation de Mel Goyer, fondatrice de ce Festival, nous avons d'abord droit aux textes fort évocateurs de Sophie Turcot avec "Je me fais une scène de ménage toute seule". Son entrée en scène est particulièrement bien réussie, suivie par la présentation de ses différents textes qui seront accompagnés par les pièces musicales d'Alexandra Stréliski. Nous découvrirons des textes fort évocateurs, dont la longueur correspond parfaitement à la longueur des œuvres musicales qui les accompagnent. Les textes avec des titres, tels que "Bassins versants" (riche de ses sens multiples) sont fort bien écrits. Une trentaine de minutes toutes courtes, mais suffisantes pour me permettre de découvrir le style fort évocateur de cette femme à la plume et au langage fort colorée.

Le temps d'une courte pause, suivie par la présentation des différentes responsables de ce festival, les Intimistes prennent possession de la scène. Et c'est dans un format de présentation quelque peu différent, celui "du cadavre exquis", qu'elles nous présenteront leurs "confidences" avec leur "habituelle approche d'autofiction". La formule du cadavre exquis consiste à utiliser la dernière phrase du texte de celle qui précède pour débuter le texte de celle qui suit. Le feuillet ajoute aussi "les expériences de chacune sont racontées et par la somme de celles-ci, une plus grande histoire, peut-être, se révèle."

Sur la fin de cette dernière phrase, je veux "surfer". Moi qui découvre, chapitre après chapitre, des pans de vie et de l'intimité, réels ou non ( on s'en fout !)  de ces femmes, "mes Intimistes", cette soirée à tour de rôle ont précisé, rehaussé et complété le portrait qu'il nous ont fait d'elles et de leur entourage jusqu'à maintenant. Pour cette soirée, elles étaient habillées "chic" et elles sont restées ensemble sur scène tout au long de la présentation. Et moi, c'est sans surprise que j'ai beaucoup aimé.

Pour cette soirée, les nombreux sujets qu'elles nous présentent avec toujours la même sensibilité tournent autour de ceux que l'on veut garder habituellement "dans la culotte sous la robe de l'intimité", de la gêne et de l'amour-propre". Mais comme le titre l'annonce, "Sans Dessous", elle se confie à nous sans pudeur. Elles nous parlent d'elles, d'elles face à leur corps, face à leur apparence physique, face à l'impression qu'elles veulent donner ou pas, face aux autres. De leur angoisse face aux défis et aux obstacles que leur a mis la vie sur leur route, impossible de rester insensible. Impossible aussi de tout indiquer en quelques mots, ce que j'ai pu entendre durant cette soirée, mais en voici quelques exemples, pour vous qui n'y étiez pas !

Il y a celle voulait être belle et qui nous parle de chirurgie esthétique, les "deux poids, deux mesures ", d'une autre, de la découverte du corps "défiguré" par le temps et les grossesses d'une troisième, l'invitation douteuse d'un cousin plus vieux via l'internet ("vive caramail" !) d'une quatrième et aussi de la revendication de vivre sa vie sexuelle de femme sans le jugement des autres. Elles nous parlent aussi de grossesse, d'Instagram, d'épilation, d'amour inconditionnel.

Tout au long, femmes et hommes, nous rions parfois et nous sommes touchés, souvent ! Elles nous invitent à une réflexion sur les réalités modernes, différemment déclinées, en se mettant en scène. Moi, encore une fois, elles m'ont touché et aussi troublé. J'en retiens aussi et surtout la phrase de la soirée, "Notre sexe est tout sauf faible !" qui a résonné dans tout l'espace et qui a fait grand effet.

Durant ces moments, Les Intimistes, ont utilisé, telles des complices de longue date, leur singularité, ou leur couleur propre pour faire un portrait sur grande toile de la condition féminine d'aujourd'hui. Merci mesdames !

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