Avec "The man who travelled nowhere in time" de la chorégraphe et interprète Kyra Jean Green, ce n'était pas ma première fois. Effectivement, au mois d'août dernier, j'avais assisté à "l'informal showing" sans éclairage, ni de scénographie de sa proposition en construction. J'avais été impressionné par la théâtralité de la proposition, de son propos et aussi de l'utilisation des gestes et des mouvements pour soutenir une dramaturgie fort intéressante. Le produit final, malheureusement pour moi, je n'avais pu l'apprécier sur une grande scène dans les semaines qui ont suivi au Festival Quartiers-Danses.
Voilà donc pourquoi, que c'est sans hésitation, que je suis parti de mon "est de la ville" pour me diriger dans le tout ouest de ma même ville, Griffintown, à la Galerie Arsenal art contemporain pour la revoir une fois la résidence en ces lieux complétée.
Une fois sur place, la Galerie est encore tranquille, nous ne sommes que quelque-un.e.s qui arpentent les lieux pour apprécier les œuvres ou pour échanger avec d'autres. Mais dans les minutes précédant le moment du début de la prestation, le lieu devient fort achalandé. Nous sommes donc nombreux à avoir dit oui à cette invitation, soutenue aussi par Danse Danse. Le spectateur que je suis, étant un peu difficile sur la place à prendre pour apprécier une oeuvre, se met tout prêt de la porte de la salle de présentation, à l'affût de son ouverture prochaine. Mais une bonne âme (merci Vanessa !) vient vers moi pour m'informer que la prestation débutera ailleurs, là où justement il y a plein de monde, évidemement !!!! Je m'y rend pour trouver une place et assister à l'arrivée, venant de "nowhere", de "l'homme" qui est en fait la chorégraphe qui vient vers nous. Elle est accompagnée par les autres habitant.e.s de sa pensée consciente ou inconsciente (Janelle Hacault, Emmanuelle Martin, Sara Harton, Brittney Canda, Geneviève Gagné, Alexandre Carlos) dont une nous propose un chant de sirène pour nous entraîner dans son sillage. Pendant que la troupe passe dans ce "tunnel" aux couleurs hallucinantes, nous tentons de les suivre ou de trouver une place pour les voir passer.
Retour dans l'espace central de la Galerie pour écouter un morceau sur piano et l'évolution de ce groupe dans un univers manifestement parallèle au nôtre ! Le tout se poursuit dans la grande salle de présentation dans laquelle les tableaux se succéderont à différents endroits au propre comme au figuré. Les interprètes en solo, en duo ou en groupe se relaient d'un endroit à l'autre, utilisant différents types d'éclairage (éléments scéniques particulièrement bien utilisés) pour nous guider dans les lieux ou pour éclairer le propos chorégraphique. Difficile pour le spectateur que je suis de toujours trouver le bon point de vue, mais pour une moins bonne place pour voir en succède une autre bien meilleure. Et puis arrive le moment, pour les interprètes de se déplacer sur l'espace de prestation principal et pour nous de prendre un siège dans l'estrade, et moi évidemment en première rangée ! Et c'est à ce moment que j'ai le plus reconnu, l'oeuvre en devenir d'il y a quelques mois. Ce voyage, utilisant fort habilement une grande partie de cette Galerie en investissant les différents lieux trouvait sa destination sur l'espace de prestation. Et elle se conclue par la projection sur grand écran de ces mêmes personnages dans une maison "tout en haut de la colline" tout droit sortis des souvenirs de cet homme !
Une soirée qui m'a permis d'apprécier encore une fois une chorégraphe qui réussit à joindre une dramaturgie intéressante et de la danse contemporaine fort bien exploitée et très bien interprétée. C'était la deuxième oeuvre que je découvrais de Kyra Jean Green (il y avait eu aussi "Tous les flocons sont les mêmes quand ils tombent" avec les élèves de l'École Contemporaine de Danse de Montréal, il y presque deux ans), mais ce ne sera pas la dernière fois. À vous d'y voir chers diffuseurs et organismes subventionnaires !
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mercredi 13 mars 2019
mardi 24 janvier 2017
Sur mes pas en danse: Pour découvrir des aspects de "Suie"
L'invitation était trop tentante, une occasion de découvrir avant le grand moment de la présentation de "Suie" de Dave St-Pierre avec Anne Le Beau, Bernard Martin et Hubert Proulx, par Danse Danse qui nous invitait à la galerie Arsenal dans le cadre d'un Mardi Culturel. La météo avait beau avoir fait des siennes et l'Arsenal un peu lointain, je m'y suis rendu et c'est avec une foule très, très nombreuse que j'ai découvert des extraits de l'oeuvre. Les artisans sont en résidence de création depuis le début du mois de janvier dans cette galerie et cela me permet de prendre conscience que depuis le moment que les responsables de Danse Danse décident de mettre au programme certaines oeuvres et le moment de leur présentation, il y a un "sacré" bout de temps. Il faut réaliser que c'est une belle marque de confiance. En cette soirée durant laquelle le chorégraphe a poursuivi, en notre présence, son travail de direction/création (un peu plus d'une semaine avant la première), il est facile de reconnaître sa signature. Pour ma part, j'ai été aussi très heureux de redécouvrir l'intensité d'Anne Le Beau, autant dans ses mouvements que dans sa présence intense toute immobile.
Photo d'Alex Huot, tirée du site de Danse Danse présentant les
interprètes (Anne Le Beau, Hubert Proulx et Bernard Martin)
Au programme pour cette soirée, trois extraits sur une scène fortement inclinée qui avait tout en haut à gauche, une machine distributrice et un plante en pot, scène recouverte par un prélart ammovible et tout à droite, des chaises. Le premier extrait nous présentait une version très physique de "Jeanne d'Arc" dans le mythe de Sisyphe. Le deuxième, montrait des histoires de "capture" et de disparition sous le signe de la plus parfaite indifférence. Enfin, et c'était ma partie préférée de la soirée, des mouvements à trois durant lesquels, nous avons pu apprécier des demandes du chorégraphe et de la réponse des interprètes.
Il reste sûrement du travail avant la première, mais de ce que j'ai pu découvrir, les ingrédients semblent tous là pour une belle rencontre et j'ai bien hâte. Je suis aussi bien curieux de découvrir dans quel contexte les extraits seront intégrés au reste de l'oeuvre.
Donc, voilà une proposition très tentante que celle de "Suie" de Dave St-Pierre du 1er au 11 février à la Cinquième salle de la Place des Arts.
Photo d'Alex Huot, tirée du site de Danse Danse présentant les
interprètes (Anne Le Beau, Hubert Proulx et Bernard Martin)
Au programme pour cette soirée, trois extraits sur une scène fortement inclinée qui avait tout en haut à gauche, une machine distributrice et un plante en pot, scène recouverte par un prélart ammovible et tout à droite, des chaises. Le premier extrait nous présentait une version très physique de "Jeanne d'Arc" dans le mythe de Sisyphe. Le deuxième, montrait des histoires de "capture" et de disparition sous le signe de la plus parfaite indifférence. Enfin, et c'était ma partie préférée de la soirée, des mouvements à trois durant lesquels, nous avons pu apprécier des demandes du chorégraphe et de la réponse des interprètes.
Il reste sûrement du travail avant la première, mais de ce que j'ai pu découvrir, les ingrédients semblent tous là pour une belle rencontre et j'ai bien hâte. Je suis aussi bien curieux de découvrir dans quel contexte les extraits seront intégrés au reste de l'oeuvre.
Donc, voilà une proposition très tentante que celle de "Suie" de Dave St-Pierre du 1er au 11 février à la Cinquième salle de la Place des Arts.
mardi 19 janvier 2016
Sur mes pas en danse "hors les sentiers" gracieuseté de Danse Danse
En cette soirée de janvier "quelque peu" froide, mes pas m'ont amené loin de mes sentiers habituels et surtout des salles de spectacle. Ils se sont dirigés jusqu'à la Galerie Arsenal Art contemporain dans la Petite Bourgogne, pour y découvrir le résultat de la courte mais fructueuse résidence de Caroline Gravel, gracieuseté de Danse-Danse. Dans cet endroit "immense", au milieu de nulle part (pour moi), nous étions nombreux et je suis convaincu que tous ont apprécié ces moments de découverte, dont le titre était "Documenter l'absence". Mais commençons par le début. L'Arsenal est une galerie d'art avec de multiples salles présentant à ce moment les expositions de Rad Hourani, "Neutralité" et de Dominique Skoltz, "Y2O Dualité". Cettre dernière porte sur "ce qui révèle les intériorités plurielles d’un couple" avec des oeuvres tout en mouvement qui m'ont particulièrement plu.
Mais revenos à la raison de ma visite. Un peu après 19h00, Caroline Gravel et ses complices, Dave St-Pierre, Jamie Wright et Laurence Dufour à l'interprétation, Magali Babin à l'environnement sonore, Robin Pineda Gould à la captation photo et vidéo et Sophie Michaud, au conseil artistique arrivent. Avec la chorégraphe, ils discutent, juste là devant nous, sur les derniers préparatifs dont "où est donc la chaise ?"
Le tout se met en branle et nous avons droit à une série de tableaux qui nous entraînent un peu partout dans l'endroit. Le quatrième mur est constamment franchi avec les interprètes qui se faufilent parmi les spectateurs. L'oeuvre est en développement, mais les bases sont prometteuses et devraient pouvoir permettre un déambulatoire très intéressant rendu au bout du processus de création.
De ces tableaux, riches en "états de corps" dans lesquels on reconnaît la signature de l'interprète, j'en retiens particulièrement trois. D'abord, sur une petite scène, il y a ces trois corps qui s'émeuvent et se désaxent, semblant déterminés à documenter l'absence. Aussi, une fois tous les spectateurs habilement amenés et "introduits"par Jamie Wright dans une salle toute aussi vide que tout à fait éclairée, contrastant avec l'endroit dont vous venions, Laurence Dufour, face au mur et dos à nous, comble l'absence pendant que le robinet s'écoule juste à côté d'elle. Moment, pour moi, tout aussi fascinant que troublant.
Enfin, de retour dans la grande salle, Dave St-Pierre comble son absence et prend place dans une chaise à roulettes. Tout à fait stoïque, il sera habilement projeté par Jamie Wright dans diverses directions et vers des endroits desquels il fera que l'absence n'est plus et la présence est particulièrement forte. C'est aussi en suivant cette chaise que nous revenons au point de départ devenu point d'arrivée de l'oeuvre.
Une sortie danse intéressante (avec preuve cette photo de Marion M) et qui mérite des remerciements à tous les responsables.
Mais revenos à la raison de ma visite. Un peu après 19h00, Caroline Gravel et ses complices, Dave St-Pierre, Jamie Wright et Laurence Dufour à l'interprétation, Magali Babin à l'environnement sonore, Robin Pineda Gould à la captation photo et vidéo et Sophie Michaud, au conseil artistique arrivent. Avec la chorégraphe, ils discutent, juste là devant nous, sur les derniers préparatifs dont "où est donc la chaise ?"
Le tout se met en branle et nous avons droit à une série de tableaux qui nous entraînent un peu partout dans l'endroit. Le quatrième mur est constamment franchi avec les interprètes qui se faufilent parmi les spectateurs. L'oeuvre est en développement, mais les bases sont prometteuses et devraient pouvoir permettre un déambulatoire très intéressant rendu au bout du processus de création.
De ces tableaux, riches en "états de corps" dans lesquels on reconnaît la signature de l'interprète, j'en retiens particulièrement trois. D'abord, sur une petite scène, il y a ces trois corps qui s'émeuvent et se désaxent, semblant déterminés à documenter l'absence. Aussi, une fois tous les spectateurs habilement amenés et "introduits"par Jamie Wright dans une salle toute aussi vide que tout à fait éclairée, contrastant avec l'endroit dont vous venions, Laurence Dufour, face au mur et dos à nous, comble l'absence pendant que le robinet s'écoule juste à côté d'elle. Moment, pour moi, tout aussi fascinant que troublant.
Enfin, de retour dans la grande salle, Dave St-Pierre comble son absence et prend place dans une chaise à roulettes. Tout à fait stoïque, il sera habilement projeté par Jamie Wright dans diverses directions et vers des endroits desquels il fera que l'absence n'est plus et la présence est particulièrement forte. C'est aussi en suivant cette chaise que nous revenons au point de départ devenu point d'arrivée de l'oeuvre.
Une sortie danse intéressante (avec preuve cette photo de Marion M) et qui mérite des remerciements à tous les responsables.
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