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vendredi 6 novembre 2020

Sur mes pas en danse: Quand un "Papillon" se présente à moi et me fascine !

 Les prochaines propositions de danse juste là devant moi première rangée, se font toujours cruellement attendre. Heureusement entretemps, le spectateur que je suis a heureusement néanmoins de quoi se mettre "sous la dent" ! Si ma présence en salle me manque, il me semble évident que pour les créateurs et les interprètes, ce manque soit encore plus grand, si je me fie à ce que j'ai vu et entendu en discussion d'après représentation de "Papillon" de Helen Simard avec Nindy Banks, Mecdy Jean-Pierre, Victoria Mackenzie, Rémy Saminadin, Roger White, Ted Yates. 

                                                 Tirée du site de Danse-Cité

Mais débutons par le commencement. De mon billet en salle transformé en billet en virtuel, j'attends fébrilement le début de la prestation devant mon écran. J'avais fait mes devoirs et ce que j'allais voir sera une œuvre dont la prémisse de base portait sur le chaos et ses aspects mathématiques, selon la chorégraphe. Ainsi donc, « Le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? Question que posait le météorologue Edward Lorenz en 1972 lors d'une conférence scientifique. Pour le jeune homme que j'étais et qui fera de la science une carrière, cette question intriguera et restera profondément incrustée en lui. Comment les mouvements déployés et les ondes musicales propagées de ce que je découvrirai m'aideront à répondre à cette question ?

En cette soirée de novembre, j'en ai obtenu une des réponses fort belles et éloquentes autant par les mouvements que par la musique qui les accompagnaient. Et nous serons environ cent soixante spectateurs dans chacun nos univers "parallèles" à observer le déplacement de ces trois interprètes (Nindy Banks, Mecdy Jean-Pierre, Victoria Mackenzie) tout en interagissant! Assez rapidement, les gestes portés par la musique me captivent et m'emportent dans une réflexion sur les électrons qui tout autour du noyau établissent leur territoire exclusif selon leur état quantique tout en harmonie. Malgré leur apparente indifférence, leurs relations se font fort évidentes et assurent la cohérence de l'œuvre, comme les électrons autour du noyau. 

Une évidence se profile en moi pendant le visionnement. Même en cette de période de distanciation, seul nous pouvons être ensemble comme ces trois interprètes et ces trois musiciens qui évoluent là bas,  devant moi. Comme si j'avais compris à l'avance ce que Nindy Banks dira à propos des gestes donnés par la chorégraphe en cours de création, "tu prends ce que tu comprends" ! Et moi, c'est ce que j'ai fait durant le visionnement de l'œuvre ! 

"Papillon" créée dans les conditions difficiles de la pandémie et présentée à travers la perspectives de l'un ou l'autre des sept caméras (information obtenue durant la période d'après-représentation) a réussi à me montrer de multiples perspectives que je n'aurais pas pu avoir de mon siège en salle et enrichir ma perspective. Comme quoi, on peut trouver des aspects positifs à des situations non voulues ! Merci Helen à toi et à ta toute ta gang de m'avoir proposé une perspective abstraite fort riche et inspirante !

dimanche 14 avril 2019

Sur mes pas en danse: "Requiem pop", un chant du cygne éblouissant !

Lorsque vous suivez les pas, les examinez avec grande attention, d'une bête du scène, même vieillissante, telle qu'Iggy Pop, vous pourrez trouver ce qu'il faut pour alimenter votre fibre créatrice. Et c'est ce qu'a fait Helen Simard depuis quelques années et dont j'ai suivi avec intérêt les deux premières étapes, "No fun" et "Idiot" et la toute dernière "Requiem pop"!

Je me rappelle encore ce que j'avais vécu alors et que j'avais écrit. "Idiot" n'est pas une proposition si surprenante si vous aviez assisté à "No fun", premier volet de la trilogie en cours, inspirée par Iggy Pop. En effet, j'avais écrit à l'époque (pas si lointaine) pour "No fun" que Helen Simard  "rock the place" avec une oeuvre qui décoiffe. Une oeuvre branchée sur le 220 volts, avais-je ajouté.  Cette fois (avec "Idiot"), c'est à une oeuvre "sur l'acide" qu'elle nous convie. Une oeuvre qui amplifie et qui déforme nos perceptions. Une oeuvre qui au final, pourra plaire ou déplaire souverainement, mais qui ne laissera pas indifférent. 

                                         Photo de Claudia Chan Tak tirée du Devoir

Pour son dernier opus, son "Requiem Pop", elle nous propose une oeuvre "léchée", colorée par la diversité des corps (Stacey Désilier, Stéphanie Fromentin, Justin Gionet, Sébastien Provencher, Sarah Williams et Angélique Willkie) sur la scène et amplifiée par l'accompagnement musical live (Jackie Gallant, Roger White et Ted Yates). En ouverture de présentation, les danseuses/danseurs sont présents sur un des sièges en première rangée (dont Stacey Désilier juste à côté de moi !) et les musicien(ne)s sur une estrade tout au fond de l'espace scénique. Et au son d'une chanson nostalgique française fort éloquente et annonciatrice du propos qui suivra, soient les paroles de cette chanson de Yves Montand, "Les feuilles mortes", 

"Les feuilles mortes se ramassent à la pelle

Les souvenirs et les regrets aussi.
Et le vent du Nord les emporte,
Dans la nuit froide de l'oubli."
Que peuvent être et devenir les feuilles mortes d'une rock star rendu à l'automne de sa vie (Iggy Pop aura dans les prochains jours, le 21 avril, 72 ans) ? C'est avec une distribution fort diversifiée, arrivant comme des rock stars, que la chorégraphe nous entraîne dans une cérémonie qu'elle nous présente comme "une réflexion incarnée, échevelée et poétique sur le vieillissement et la mythification de l'artiste."
Et moi, face à ces corps qui prennent possession de la scène ensemble ou individuellement, venant jusqu'à moi et même me frôler, je suis captivé. De cette icône qui se doit "rester la même" sur scène, nous en voyons des déclinaisons gestuelles adaptées à son âge. La contradiction des termes "hors du temps" et décadence présentée là devant moi. Le temps passe, son esprit reste et moi, devant, c'est l'essence du personnage que je perçois. Six ans de travail de recherche de la chorégraphe qui aboutissent dans une conclusion dont l'esthétique est belle et fort respectueuse du personnage. L'utilisation du contre-jour sur fond blanc durant un tableau (de Benoit Larivière aux éclairages)  illustre bien où en est rendu le personnage, avec le soleil qui descend à l'horizon. 

Et moi, qui me met à rêver, "mon requiem, c'est Helen Simard que le crée !" Mais revenons à aujourd'hui et apprécions tout le chemin fait et les pas sur scène pour arriver à destination. 


samedi 16 juin 2018

Sur mes pas en danse: Une soirée fort bien planifiée et réussie au Fringe avec trois oeuvres au programme

L'agenda est fort occupé, mais pour cette soirée, les astres se sont alignés, puisque les trois propositions danse à ce Fringe se présentaient à moi  dans un ordre chronologique qui me permettait de les voir toutes les trois. Voici donc le compte-rendu de mes pas de spectateur en cette soirée de Festival Fringe sous la pluie.

Premier arrêt à l'Espace Freestanding pour "Dance Side of the Moon" de Helen Simard avec Maxine Segalowitz à l'interprétation et Kim-Sanh Châu aux projections vidéo. Arrivé près de trente minutes à l'avance, première frayeur, c'est "sold out", m'annonce-t-on. Mais, ouf, un désistement déjà annoncé, me permet de prendre ma place dans la file, billet en main. Il y aura un peu plus de trente places pour les spectateurs et près de six qui devront rester libres pour les fins de la présentation. Dans cet escalier menant à la salle du deuxième, c'est "hot" et très achalandé. Une fois entré, c'est "full house" et "full hot" et moi tout à fait prêt pour la présentation sur mon siège sur laquelle je trouve une fiche qui indiquait "If you sit here, it might get intense". J'ai lu, mais je reste pour la prestation d'une durée de 43 minutes. Bon OK, vous vous demanderez, durée un peu atypique, mais si j'ajoute que la présentation se fera sur le fond musical du disque mythique "Dark Side of the Moon" du groupe Pink Floyd, dois-je le rajouter, dont la durée, vous l'aurez deviné est d'environ 43 minutes, tout s'explique.

                                           Image tirée du site du Fringe

Une fois, le moment venu, Maxine Segalowitz rentre dans la place par la porte arrière (un tout petit local rectangulaire) et se dirige à l'autre extrémité pour sortir le vinyle de sa pochette et le mettre sur la platine. Et c'est là que la magie commence à opérer. De cet album qui a occupé une grande partie de mon adolescence et que je redécouvre avec grand plaisir, elle prend toute la place. Je devrais plutôt dire, elle occupe toute la place, intensément par ses mouvements et aussi son regard. Certains moments sont tout à fait électriques, d'autres remplis de potentialité qui deviennent explosifs. Sur ces projections vidéo, juste devant moi, parfois, elle s'y fond et à d'autres moments prend à partie les chaises devant nous pour les mettre sur certains spectateurs dont les deux spectatrices à mes côtés. Elles les auront sur les genoux, un bon bout de temps, jusqu'à ce qu'elles en soient libérées par l'interprète. Les mouvements, sur fond "the moon" et de paysages se modulent parfaitement au rythme des différentes pièces qui ravissent autant les yeux que les oreilles. (Au moment de l'écriture de ce texte, mon lecteur CD m'a déjà fait écouter deux fois, l'intégrale de cet opus musical). 43 minutes, et le temps de retourner le vinyle, passent bien vite et moi, après les applaudissements fort bien mérités, je quitte fort satisfait et heureux de ces moments de prestation intense et spectaculaire dans ce lieu intime.  La musique est toujours une composante majeure des oeuvres de la chorégraphe mais pour cette création, Roger White, partenaire de toujours de la chorégraphe, laisse sa guitare et son son "pesant" au vestiaire pour occuper une place plus discrète à l'entrée de la salle.

Deuxième arrêt, Mission Santa Cruz, après quelques pas de course sous la pluie, question de ne pas arriver en retard, mission accomplie ! Au programme, "Rétrospective; Une compilation" d'Izabella Marengo, accompagnée sur scène, en texte et en musique par Thomas Bégin, Jean-François Desrosiers et Jean-François Raynaud. Des deux programmes possibles, au choix des spectateurs, c'est le B qui a été choisi et annoncé de façon très solennelle. La suite débute par une chanson et se poursuit avec une suite de tableaux de danse entrecoupés par un texte fort intéressant et une prestation humaine et grenouilles mécaniques.

                                          Tiré du site du Fringe

Si certains tableaux ressortaient bien, il en reste que cette "Compilation" aurait gagné en intérêt si j'avais senti une trame narrative plus cohérente. Il me semble qu'il y avait là, les ingrédients (danse, poésie et interprétation musicale, guitare et clavier) pour nous entraîner dans une "histoire" fort séduisante. J'aurais plus embarqué dans une balade de cette femme dans son univers, parce que les ingrédients pour ce faire y étaient.

Troisième arrêt, au Studio Multimédia du Conservatoire, quelques pas plus loin, mais avec le temps pour m'y rendre. Je m'y rendais pour y découvrir la proposition de Stéphanie Fromentin et Emmalie Ruest. Mais, en plus de leur prestation  "It's fine", nous aurons droit à deux autres parties (qui les précèdent). "(an)other" de Tracey Norman et "You threw me off" d'Alison Daley avec sur scène Justine Comfort et Denise Solleza pour les deux oeuvres et Miles Gosse qui se joint à elles pour la deuxième. Trois oeuvres qui ont aussi comme point commun la présence sur scène de deux chaises dont l'utilité sera celle du caméléon fort bien adapté au propos.

                                         Tiré du site du Fringe

Les lumières se ferment sur une salle trop peu remplie, selon moi, pour débuter ce programme triple fort bien réussi. "(an)other" met fort bien en scène la relation entre deux femmes . Les gestes éloquents qui nous présentent un propos chorégraphique sur la relation de ces deux femmes. Relations fort bien présentées qui m'intéresse sur jusqu'au point final. La pièce la moins ludique de la soirée, à moins que l'on considère, comme je serais tenté de le penser, comme un jeu, ces interactions humaines. La plus poétique oeuvre de la soirée, je serais tenté d'affirmer.

Après une très courte pause, nous apparaissent, deux femmes et un homme. Si au départ, cet homme (Miles Gosse) au physique peu orthodoxe pour un danseur, la suite nous permettra de constater que la beauté du geste peut se révéler magnifiquement, peu importe les standards corporels que nous avons. "You threw me off" s'avère une oeuvre déroutante avec ces différentes déclinaisons qui alternent entre le jeu et la prestation. Une oeuvre qui franchit le quatrième mur sans que l'on se sente agressé, mais, néanmoins, nettement interpellé. Un moment de danse qui nous transporte dans une série de tableaux qui alternent entre jeux aux règlements dévoilés "just in time" avec le bandeau rouge associé et jeux du corps en mouvement.  Moins poétique que la première oeuvre au programme, mais plus intrigante à découvrir.

Autre courte pause et nous apparaît, Stéphanie Fromentin et Emmalie Ruest pour "It's fine". Annoncée comme une pièce qui repose "sur un dispositif qui ne se prend pas au sérieux", mais pour ce faire, elles le font avec sérieux. En entrée de jeu, elles demandent la collaboration d'une personne dans la salle qui s’avérera une spectatrice pour résoudre un cube Rubik (qui reviendra en fin de prestation, encore à résoudre !). J'ai discrètement "passé mon tour" pour consacrer toute mon attention à ce qui viendra plus tard. Il en reste que c'est au tempo de la personne, pas très loin de moi, qui dira oui à cette demande que la suite de la présentation se poursuivra. Une pièce qui nous présente des moments d'obscurité pour pouvoir imaginer ce qui se passe devant nous. Et au retour de la lumière, la scène se trouve parée d'atours et de mouvements fort attrayants. Une pièce qui ne se prend pas au sérieux, mais qui nous intéresse avec l'interprétation sérieusement engagée des deux interprètes. Une fin de soirée fort bien réussie par deux femmes dont je suis avec plaisir les pas sur la scène depuis longtemps.




lundi 30 octobre 2017

Sur mes pas en danse: "Mine de rien" et tout en diversité

L'invitation s'est présentée, tout comme l'embellie dans l'agenda, par conséquent, s'en est suivi mes pas vers le CCOV dans le sous-sol de la Place des Arts pour assister à ce Studio Ouvert, formule nouvelle pour moi. Au programme, "Mine de rien" de Marie Mougeolle et Liane Thériault, revisité à leur initiative par Helen Simard, le collectif "Dans son salon" qui, depuis un certain temps, est devenu le mien aussi, et le brillant et toujours surprenant Andrew Turner.

Avant de poursuivre sur ce qui nous a été présenté, je m'en voudrais de ne pas avouer que si certains enjeux ou nuances de cette auto-cannibalisation provoquée m'ont échappé, le résultat, lui m'a bien plu. Les premiers pas de cette création, je les avais vus à une Passerelle 840 (espace de création, et "de premier pas", du département de danse de l'UQAM) en mars 2015. Depuis, je n'ai conservé que la trace suivante: "Pièce intelligente qui réfléchit sur la relation des interprètes et des spectateurs selon la distance. Et si comme moi, vous êtes en première rangée, il est fort possible que vous soyez directement interpellé, mais je vous rassure, cela est très agréable. Aussi très instructif parce que j'y ai compris le sens de projeté en danse."

C'est donc à la première des deux ou trois rangées de ce lieu que je prends place "sagement" quelques minutes à l'avance. Viendront s'ajouter autour de moi des gens du milieu (de la danse). La formule de présentation se précise et c'est à trois présentations d'un maximum de vingt minutes, "top chrono" que j'aurai droit. Une réappropriation personnelle d'une partie de l'oeuvre originale et son éclatement dans des gestes tout aussi proches sans être dedans avec la perspective intéressante d'y inclure l'une ou/et l'autre des créatrices de l'oeuvre originale. Le résultat encore "en développement", mais très prometteur d'une (toujours trop) courte résidence permet d'en voir une suite heureuse qui mériterait une diffusion plus grande. 

Dans une première partie, Helen Simard fait éclater l'oeuvre originale en gestes, dans son style très personnel, avec cinq interprètes en mille nuances enrobés par la guitare de Roger White, acolyte musical de toujours de la chorégraphe. Le tout captive jusqu'à la fin.

Il s'en suit, la perspective en trois temps de "Dans son salon" (Emmalie Ruest et Karenne Gravel) qui annonce, en entrée de jeu, vouloir exploiter le défaut, selon leur perspective, de l'oeuvre originale et d'utiliser le "troisième personnage" latent et perçu de l'oeuvre originale. Les trois temps au son de la même chanson s'avère fort résonnant et surtout, fort agréable et intéressant à regarder. Impossible de ne pas revenir dans mes souvenirs télé des "Charlie's Angels" et de leurs postures dans un des tableaux.

En troisième partie, Andrew Turner, toujours aussi désarçonnant (de plaisir), nous propose sa perspective dans laquelle, nous pourrons intervenir. Quatre interprètes sur scène, et quatre chaises sur lesquelles on retrouve leur nom et une caractéristique vestimentaire pour les reconnaître (au cas où !). Durant la prestation, il nous invite à prendre place sur une des quatre chaises, assis ou debout, durant la prestation à venir, pour transmettre télépathiquement nos instructions aux interprètes avec les risques de décalage et d'interception. Ce que feront, certains spectateurs ou interprètes, mais pas moi, et d'autres aussi !!! Il en reste que de cet éclair d'inspiration, j'en ai été ébloui. Durant ce temps, malgré les regards sur les chaises, sur l'espace de prestation les gestes de Marijoe Foucher, Stéphanie Fromentin, Emmalie Ruest et Marine  Rixhon se font gracieux et captivants. 

Et le tout terminé, nous sommes conviés à donner notre opinion sur les moments "vécus" et la suite des choses. Peut-être trop tôt, mais les réactions ont été peu nombreuses. Et moi, le moment passé et digéré, je serais tenté de dire "encore" !!!

mardi 28 février 2017

Sur mes pas en danse: "Idiot"

Décidément, les bouchons pour les oreilles ont la cote ces derniers temps ! Après ceux proposés pour "Suie" de Dave St-Pierre et Anne Le Beau, les spectateurs s'en faisaient aussi offrir pour "Idiot" d'Helen Simard, présenté au La Chapelle.

"Idiot" n'est pas une proposition si surprenante si vous aviez assisté à "No fun", premier volet de la trilogie en cours, inspirée par Iggy Pop. En effet, j'avais écrit à l'époque (pas si lointaine) pour "No fun" qu'Helen Simard  "rock the place" avec une oeuvre qui décoiffe. Une oeuvre branchée sur le 220 volts, avais-je ajouté. 

Cette fois, c'est à une oeuvre "sur l'acide" qu'elle nous convie. Une oeuvre qui amplifie et qui déforme nos perceptions. Une oeuvre qui au final, pourra plaire ou déplaire souverainement, mais qui ne laissera pas indifférent. 


                                                 Photo :Nikol Mikus

À notre entrée dans la salle, transformée en pièce de garage avec un échafaud à l'appui qui domine à l'arrière, les interprètes sont là immobiles.Une fois, la salle remplie et le "cue" donné, les humains émergent de leur torpeur et la musique prend possession de la place. Comme spectateur, mes perceptions commencent à ressentir différemment et les corps ont l'air à se comporter bizarrement. Régulièrement, leur habillement change, m'empêchant de prendre appui. Mon interprétation rationnelle de ce qui se passe est noyé par le flux visuel et sonore qui évolue hors contrôle. Affirmer que j'ai été hors de ma zone de confort serait un euphémisme ! Affirmer que cette expérience déstabilisante m'a plu serait, d'autre part, une évidence.

Décidément, en danse, Helen Simard nous amène ailleurs,mais surtout différemment avec ses interprètes (Stacey Désilier, Stéphanie Fromentin, Sébastien Provencher (Iggy Pop réincarné), Emmalie Ruest, Jackie Gallant, Ted Yates et Roger White.

Pour résumer, ce que vous pourrez ressentir tout au long de "Idiot" sans l'être (idiot), serait comme si
"vous aviez avalé deux buvards de LSD il y a trois heures et ils commencent à sérieusement faire effet. D’ailleurs, tout est bizarre autour de vous, et les gens (devant vous) ont l’air légèrement différents." Mais n'ayez aucune inquiétude, l'effet est passager, assez agréable et ne laisse pas de séquelles.