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mercredi 12 mai 2021

Sur mes pas (virtuels) en danse: Une rencontre qui laisse une belle place à mon imagination avec "Bones & Wires"

 Le printemps et son temps plus chaud ont beau se faire attendre, le calendrier lui indique bien que nous en sommes rendus en fin de saison culturelle chez la plupart des diffuseurs. Chez Tangente, le tout se termine avec la webdiffusion de "Bones & Wires" de et avec Sébastien Provencher et Mathieu Leroux. Le premier, je le connais depuis un bon bout de temps comme chorégraphe et interprète au propos fort riche, tandis que pour le deuxième, c'est comme auteur de livre que je l'ai d'abord connu avec le troublant roman "Avec un poignard".

J'étais bien curieux de découvrir la proposition de ces deux artistes créateurs d'horizons différents, de ma perspective, évidemment ! Donc, avec les yeux tout aussi rivés qu'éveillés que je mets en marche la vidéo de leur création dont je n'ai rien lu avant. Voilà une perspective qui me plait, même si parfois, elle limite ma réception. Mais en temps de pandémie avec la webdiffusion à volonté pendant une semaine, il est possible de se reprendre, donc risque limité. Dans ce qui suivra, je m'en tiendrai aux impressions suite au premier visionnement qui n'a pas été le seul !

Photo de Sébastien Provencher par Sandra Lynn Bélanger

Rapidement donc, nous sommes amenés dans deux mondes parallèles, aux couleurs complémentaires. Mondes dans lesquels les deux personnages, semblent dans quête mystique, sinon mystérieuse avec leurs mouvements face à l'imminence. Peu à peu je ressens la prise de conscience pour une déprogrammation. Chacun de leur côté, ils semblent néanmoins liés par un courant de haute tension. 

Et puis arrive le moment durant lequel ce mur de fils qui les séparaient s'effondre. Le part et d'autre prend une signification plus commune. Et c'est ensemble qu'il affronte ce mur, celui de l'incommunicabilité. Ce mur qui tente de les maintenir captifs de leurs ombres.

Mais ils y arrivent et reprennent appui pour aller à la rencontre. Les mouvements sont hésitants et répétés, mais je sens, je sais que la fin du parcours avec souvenirs à la clé se fait tout proche. "A  new day has begun" qui se concrétise par le repos des deux combattants, assis boissons énergisantes à la main, jusqu'au retour !

Voilà une proposition riche de sa beauté toute esthétique avec la trame musicale de Steve Lalonde et des éclairages de Hugo Dalphond. Une oeuvre de ma perspective riche de son côté abstrait qui m'a permis d'y trouver mon histoire
qui s'est précisée lors de mon deuxième visionnement. 

Je m'en voudrais de ne pas mentionner l'ajout en fin de présentation du "making of". Une présentation fort intéressante d'une trentaine de minutes qui m'a permis de découvrir les enjeux de créations tout au long des différentes étapes. Je suis toujours intéressé à entendre le témoignage des créateurs et de leurs collaborateurs, touché aussi d'avoir pu voir et entendre toute l'émotion du témoignage de Mathieu Leroux avec le "flash créatif, "Je comprends, je ressens" !

Ainsi donc se termine cette année particulière chez Tangente, constituée d'oeuvres qui ont su se rendre jusqu'à nous, après délais et incertitudes ! 

mardi 12 janvier 2021

Sur mes pas de lecteur: Expédition déstabilisante "Avec un poignard" !

Depuis le début de la pandémie, je lis peu avec comme bilan quelques livres déjà lus, tel que "La Peste" de Camus et des essais. Comme si je voulais explorer et mieux comprendre les enjeux actuels. Les romans, eux, s'accumulent devant moi et il a fallu que la nouvelle année se pointe le bout du nez pour que je change de direction. À vrai dire, pas de changer de direction, mais d'ouvrir de nouveaux horizons littéraires. 

                                                           Tiré du site internet du Devoir

Voilà donc pourquoi le plus récent roman de Mathieu Leroux, "Avec un poignard" était tout à fait approprié pour satisfaire mon besoin! Il me propose une expédition, au propre comme au figuré, dans des territoires, pour moi, inexplorés. Le guide-narrateur est tout à fait différent de moi, à l'opposé même, dans les différents aspects de sa vie. Et je reviens de cette expédition satisfait, mais aussi troublé. Ainsi donc, de cet homme, je découvre la relation "stérile" avec son père et celle inachevée avec un amant. Je découvre aussi le pouvoir de ses mots pour illustrer des lieux et des personnages. Comme l'écrivait Dominic Tardif dans Le Devoir (26 septembre 2020), ce roman est une "Lettre double, donc, manœuvrant de nombreux glissements (très habiles) entre des paragraphes s’adressant à ce paternel veule et vieillissant, et d’autres s’adressant à l’amant insaisissable. Entre les deux : une féconde zone de flou." Et cette zone floue est très riche, troublante et intense !

Je resterai bien en contrôle tout au long de ma lecture lors de ces glissements et surtout je serai très attentif lors de la description des lieux visités (Las Vegas et Berlin) et des différents personnages rencontrés, dont certains sont surprenants. J'ai vu les lieux, j' vu les gens et parfois, je m'y sentais même dedans ou avec !

Au final, cet homme, j'ai appris à le connaître et à le comprendre, même si entre lui et moi, il n'y a aucun point en commun. Comme si nos univers de chacun des deux côtés de la lame se rejoignaient à la pointe de ce poignard.

Un premier roman cette année qui dilate mes papilles littéraires, merci Mathieu !