lundi 11 avril 2016

Sur mes pas au théâtre étudiant à l'Université de Montréal

Ce n'est pas parce que les grands diffuseurs de danse contemporaine font relâche que je doit rester à la maison. Après ma visite la semaine précédente au Centre culturel de l'université de Montréal pour y voir de la danse, mes pas m'y ont ramené pour voir du théâtre cette fois. "Plus (+) que toi; faut que ça pleure sur Twitter" de Rébecca Déraspe (mis en scène par Cédric Patterson) nous propose une pièce sur une dérive (selon moi) de la télé-réalité. Nous entraînant moins loin qu'Amélie Nothomb avec son corrosif "Acide Sulfurique", l'auteure nous propose une oeuvre qui explore l'utilisation de la douleur mise au grand jour et exploitée à outrance. Trois participants se rendent en finale et tentent de gagner les faveurs et le vote du public. Pour y arriver, ils doivent convaincre que leur histoire est la plus triste. Ève a perdu son amoureux juste devant elle, heurté par une automobile, Victor a perdu sa mère et sa soeur dans un incendie et son père suicidaire le rejette et aussi, il y a Lola qui se dévoue corps et âme pour un peu de reconnaissance. "Votez pour moi et mon malheur, plusss grand que celui des autres !"



De leurs histoires respectives, nous en découvrons les différents aspects, graduellement et en pièces détachées. L'originalité et en même temps la complexité de cette oeuvre est de faire porter par deux interprètes chacun de ces trois personnages, à tour de rôle ou ensemble, en complémentarité, mais  aussi en symbiose. Une fois familiarisé avec cette façon de faire, le spectateur ne pourra plus distinguer lequel ou laquelle des deux est sur scène. Par exemple, le Victor à l'accent français ou le Victor à l'accent québécois ne font qu'un Victor, la fusion opère. L'histoire a bien quelques éléments "superflus", le jeu des interprètes non professionnels, dois-je le rappeller, impressionne et nous garde attentif. Dans ce jeu du "Plus (+) que toi", il y a aussi une animatrice aux desseins troubles et aux manipulations douteuses et une téléspectatrice plus intéressée à son petit écran qu'aux clients de son commerce de fleurs.

Jusqu'où, peut-on ou doit-on jouer le jeu, pour gagner le coeur des téléspectateurs et gagner une certaine notoriété ? Si la pièce ne répond pas complètement à cette question, la réflexion qu'elle propose est intéressante. Impressionnant aussi, de découvrir dix étudiantes et étudiants universitaires qui sacrifient "quelques" soirées pour nous en faire passer une très bonne. Malheureusement, dans ce monde de l'éphémère, cette pièce comme les émissions de télé-réalité, a eu une courte vie et il n'en reste des effluves que le vent du quotidien dispersera, dommage !




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