dimanche 3 avril 2016

Sur mes pas de spectateur: "Indeep" grâce à Aurélie Pedron

Ma dernière rencontre avec Aurélie Pedron a eu lieu lors d'un face-à-face avec elle, l'occasion avait un nom, "Entre". Moi, j'avais les yeux bandés et je me suis abandonné avec elle dans un lieu clos durant quelques minutes à une expérience chorégraphique sensorielle marquante. Et je sais que "Entre" s'est transporté par la suite dans des lieux publics pour des rencontres avec participants de toute sorte. Je peux affirmer que les normes ou les frontières, ne semblent pas être un obstacle pour elle. Voilà pourquoi, sa plus récente proposition "Indeep", il fallait que je la découvre.

"Indeep", selon sa créatrice, n'est pas un spectacle, c'est une aventure et je ne serai pas un spectateur, je serai un témoin. Avant de poursuivre sur mon expérience "Indeep", je serais tenté d'ajouter le qualificatif, participant.

Commençons par le début, je me rends, en suivant les indications, au Café de l'Agora, l'accueil est affable et on m'indique que je dois laisser mes effets personnels et mes souliers à l"extérieur. Ceci fait, je suis amené dans la pièce dans laquelle se retrouve les performeurs, les deux musiciens et environ cinq spectateurs assis sur des chaises adossés à deux des murs. La performance est en cours depuis quelques heures, je rentre pendant le cours et je quitterai aussi pendant le cours. Dois-je indiquer que le tout a une durée de dix heures. Pour ma part, ma présence sera d'un peu plus d'une heure et puisqu'il n'y a qu'une dizaine de places pour les spectateurs, cela me semble raisonnable.

Je rentre donc et je m'assoie. Autour de moi. deux musiciens (Michel F. Côté et Pierre Yves Martel) créent une atmosphère musicale pour les performeurs qui occupent la place. Certains sont immobiles, d'autres bougent. J'utilise ce verbe à défaut de pouvoir mieux décrire les mouvements qu'ils font. Parfois, c'est un déplacement, parfois, c'est un mouvement harmonieux. Pour ma part, je me dissous dans l'atmosphère de ce lieu, ce qui m'amène parfois, je l'avoue, dans un état léthargique. Il n'empêche, que je reste néanmoins attentif aux déplacements des participants. Il y aura Catherine Tardif qui apportera de quoi manger à un participant ou qui amènera un autre à l'extérieur. J'ai oublié de mentionner que les performeurs ont les yeux bandés, sûrement pour rester "Indeep". Je découvre des moments marquants, dont celui durant lequel une des participantes utilise un des objets (un gros tuyau flexible) pour en faire son habitacle et celui d'une rencontre particulièrement forte entre deux performeuses. Il y a aussi celle tout là-bas qui avec son morceau d'arbre s'exprime.

L'atmosphère musicale durant mon passage se modifie et créé des changements au cours des évènements. Il y a aussi cette spectatrice qui rentre les yeux bandés. Pour ma part, le temps de passer mon chemin est arrivé et je m'exécute. Avant de quitter, on m'invite à laisser un mot, ce que je fais volontiers. Inutile de me demander ce que j'ai écrit, les émotions du moment se sont évaporés, mais ceux qui ont le cahier pourront en conserver les traces.

Merci pour tout Aurélie Pedron, parce que de ce moment, j'y ai trouvé aussi du moi. À la prochaine.

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