mercredi 27 juillet 2016

Sur mes pas estivals en danse: "Le Petit chaperon rouge" revisité dans la pénombre

À défaut de la grandeur de la scène du Théâtre de la Verdure dans le Parc Lafontaine, depuis quelques étés, nous avons droit à des oeuvres sur le gazon avec les spectateurs tout autour. Lors de ma plus récente visite dans ces lieux, l'oeuvre (La Fanfare Pourpour et les soeurs Schmutt) débutait à 19h00 et se terminait avant le coucher du soleil. Rien pour faire peur aux enfants ! Cette fois, nous étions conviés pour 20h30 ou 21h30 dans le même endroit, sous les arbres. Le soleil, lui, se dirigeait tout de go vers son coucher, nous laissant dans la pénombre juste avant l'arrivée d'un gros méchant loup. Mais soyons courageux, parce que nous étions nombreux, très nombreux, même, assis tout autour du lieu de la rencontre entre ce gros méchant loup (Mark-Eden Towle) et la si gentille et innocente (!) Chaperon rouge (Lucie Vigneault). Bon arrêtons ici, parce qu'il est important de rappeler que ce qu'on nous proposera sera une version revisitée de Tony Chong en danse contemporaine et non la version classique. Il la présente (sur son site) comme un "duo d’une durée de 20 minutes (qui) est une lecture freudienne de ce conte de fée des Frères Grimms" et c'est exactement l'impression que j'ai ressentie. 

Dans la noirceur de la nuit naissante, le Chaperon rouge va à la rencontre du gros méchant loup. Le tout débute lentement et est chargé de tension entre les deux. La dent accérée et le bras long du loup nous la ressentons, mieux même que le Chaperon délesté de son apanage rouge. Pendant la première partie, nous assisterons à une course poursuite en allers retours, durant laquelle la fuite n'est pas une option. Viens ensuite le moment durant lequelle la relation se trouble et bien malin dira qui domine qui. Les gestes sont éloquents et le talent de les interpréter bien présent. Mais comme toute bonne histoire, habilement présentée, la fin reste ouverte et nous laisse la chance de la compléter. Ce que nous tenterons de faire en revenant sous les arbres, sans que nous puissions nous entendre. Ce qui me fait redire que l'important souvent n'est pas la destination, mais plutôt le chemin pour y arriver et pour cela Chaperon et Loup nous l'ont bien montré.

                                Photo : Nans Bortuzzo, tirée du site du chorégraphe

L'été diront certains, n'est pas une saison pour la danse contemporaine. Évidemment, je ne partage pas ce point de vue, d'autant que je serais d'opinion que dans l'espace public, certaines oeuvres de danse contemporaine s'enrichissent d'une dimension supplémentaire qui les rendent plus rayonnantes. Et en cette soirée, j'en ai eu un autre exemple.




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