J'avais deux, même trois, raisons de me rendre jusqu'à l'Espace Go pour aller rencontrer "Les Louves" de Sarah DeLappe, traduit et fort bien par Fanny Britt et très bien mis en scène par Solène Paré. D'abord comme enseignant dans le passé, j'ai enseigné à des étudiantes, fort allumées, de l'équipe de soccer (ou de foot !) de mon collège. Aussi, dans cette proposition, une des interprètes, Claudia Chan Tak, je suis ses pas sur scène (et ses performances aussi !) depuis de nombreuses années sur scène dans l'univers chorégraphique. Enfin, mon intérêt pour le théâtre documentaire qui me permet, moi le curieux, de découvrir des réalités qui me sont présentées et que je peux mieux comprendre.
Image tirée du site de l'Espace Go
Dans le hall d'entrée de ce lieu de diffusion, fort achalandé, je suis bien accueilli. Le moment arrivé pour entrer en salle, nous découvrons une scène toute verte, (gazon synthétique) et nous, nous devons prendre place dans les "estrades" et moi, en première rangée, près de sacs, laissés là.
Une fois que chaque siège a trouvé son spectateur, et les mots de notre dynamique hôtesse dits, les lumières s'abaissent et nous arrivent ces jeunes filles, joueuses de foot oups (!) de soccer, because en Amérique du Nord ! Ces jeunes filles gonflées de leurs aspirations, juste au seuil de leur vie d'adulte doivent faire équipe. Dans leur uniforme identique sauf, évidemment, celui de la gardienne de but, nous découvrons, tout au long des tableaux, leurs différences. Nous apprenons des éléments de leur passé qui nous est distillé peu à peu, ce qu'elles sont maintenant et à quoi elles aspirent.
La vie recèle, pour tous, des épreuves de toutes dimensions à surmonter, et nous découvrons celles qu'elles rencontrent. Nous sommes amusés, troublés et aussi touchés d'un match à l'autre de cette équipe. Une incursion dans cet univers féminin est percutant et se termine pour moi, avec une bouffée d'émotion et des larmes aux yeux. Merci, Claudia Chan Tak, Claudia Chillis-Rivard, Leïla Donabelle Kaze, Celia Gouin-Arsenault, Stephie Mazunya, Alice Moreault, Noémie O'Farrell, Elisabeth Smith et Zoé Tremblay-Bianco, pour m'avoir fait vivre ces moments et à vous aussi chère mère, Dominique Leduc. Je m'en voudrais de ne pas mentionner que votre grande habileté à manier le ballon m'a impressionné aussi !
vendredi 20 septembre 2019
dimanche 15 septembre 2019
Sur mes pas en danse: Redécouvrir un lieu public avec "Inscape, l'autre maintenant" de Milan Gervais
Ma première "rencontre" avec Milan Gervais date d'assez longtemps, lors d'une table ronde, elle en avant et moi dans la salle, sur les présentations "in situ". C'était l'époque durant laquelle le spectateur que je suis réservait ses pas presque exclusivement pour des spectacles en salle. Ce qu'elle avait dit comme les autres participants, m'avait ouvert de nouveaux horizons que j'ai depuis assez bien explorés. Juste pour elle et sa compagnie Human Playground, depuis cette première rencontre, j'ai vu et revu "Auto-Fiction" et "Parking", quelques fois, dans différents lieux publics. Impossible de ne pas constater l'effet produit avec le public de tout âge ! Et moi, de rencontre en rencontre, j'ai développé une certaine affinité, sinon une affinité certaine, avec la perspective chorégraphique de cette femme. Chaque fois, j'étais impressionné par le travail et l'imagination de la chorégraphe pour faire prendre racine son oeuvre dans un lieu fortement urbain, rue St-Denis, tout comme dans des parcs, du parc Lafontaine à celui d'Émilie Gamelin !
Tirée du site de Danse-Cité
Cette fois, elle m'invitait "long way from home in the west part francophone of Montreal !", soit à seize stations de métro sur la ligne verte, au Stationnement"tout en étages" Éthel dans le quartier Verdun. Et en ce jeudi soir, j'ai donc fait d'abord connaissance avec l'entrée de ce stationnement étagé de neuf étages. Comme d'habitude, je suis "un peu" à l'avance, mais je ne suis pas le premier à l'entrée de ce stationnement, bien accueilli par les gens de Danse-Cité. Le moment venu, juste avant de débuter notre exploration des différents étages, nous avons droit à quelques indications de la guide de la soirée, Maud Mazo-Rothenbühler, que nous devrons suivre, elle et sa lumière.
Et le moment venu, nous entreprenons la montée de ce stationnement à partir du quatrième étage. Nous y découvrirons graduellement les cinq personnages (Jessica Serli, Susan Paulson, Marine Rixhon, Patrick Lamothe et Simon-Xavier Lefebvre), tels des fantômes des lieux avec leurs vêtements et leurs différentes histoires aussi. Ils investiront les lieux par leurs déplacements, avec des ondulations mystérieuses, intrigantes aussi, pendant que tout autour les signes sonores la vie de ce quartier nous parviennent, accompagnant la trame musicale d'Antoine Berthiaume. Dans ce premier "tableau", j'y vois d'abord des trajectoires linéaires sans interaction, comme ces véhicules qui se déplacent dans ce lieu, mais qui d'abord peu à peu , mais ensuite de plus en plus se font interactifs. Et de ces rencontres, ils laissent des traces d'eux (certains de leurs vêtements) derrière eux !
Nous sommes ensuite invités à nous déplacer un étage plus haut, au cinquième, où tout au loin, tout différemment coloré de leurs vêtements, nous découvrons une histoire toute différente dans laquelle la chute de l'un amène l'autre pour le relever. De tout loin là-bas, ils viennent vers nous et nous sommes là pour voir ces êtres qui une fois arrivés proches de nous repartent tout là-bas ! Une fois eux repartis, nous sommes invités jusqu'au sixième étage, devant une grille derrière laquelle un être, fort mystérieux, capte notre attention et qui se mettra en action. Par la suite, et c'est pour moi un des moments forts de la soirée, je découvre un tableau sur deux étages, tels des univers parallèles et synchronisés. Un rappel fort simple et évident que notre destin n'est peut-être pas si unique !
Nous sommes ensuite invités dans un "coin du 7e étage" pour découvrir "une soirée de bal" avec des personnages qui évoluent de façon fort particulière (sans que je sois capable de dire de quoi il s'agit !), mais en voyant que derrière une grille un corps inanimé se trouve là ! Décidément, chaque étage recèle une histoire fort différente et un destin fort coloré de départ !
Et puis arrive le moment où nous sommes invités à nous diriger jusqu'au huitième étage, destination finale de notre expédition de spectateur, en plein air, où nous apparaissent deux "anges", parce que voyez-vous, c'est le ciel (et le temps frais de septembre) qui nous accueillent ! Et ces deux "anges" évoluent jusqu'à leur libération suivis par nos applaudissements, fort bien mérités, pour elles et les autres interprètes aussi !!!
Il s'en suit une invitation à rencontrer les artisans, rencontre dirigée par Sophie Corriveau, invitation que j'ai acceptée sans hésitation. Et de cette rencontre, fort riche des informations du processus de création du studio au lieu de prestation, qui a demandé une grande capacité d'adaptation à tous et qui pour les interprètes, selon une d'entre elles, reprise par d'autres, a été stimulant.
Au final, Milan Gervais, m'a montré une fois de plus, sa maîtrise des lieux et comme elle le dit, que le béton peut être une terre fertile pour faire croître une oeuvre fort riche en mouvements et en symboles. Et pour cette création, comme elle l'a indiqué, elle a pu compter sur l'inestimable collaboration de l'équipe de Danse-Cité qui l'a accompagné jusqu'à l'éclosion de l'oeuvre. Merci à vous tous qui m'avez amené jusqu'au huitième étage de ce lieu bétonné, pour découvrir qu'un lieu en apparence banal, glauque peut, avec imagination et travail devenir le théâtre de moments riches en symboles. Et je laisse le mot de la fin à la chorégraphe, "INSCAPE (est) une façon de ressentir et de réfléchir la ville, de prêter une voix artistique au questionnement sur les infrastructures urbaines, le contexte environnemental de ce début du XXIe siècle et les besoins présents et à venir de notre humanité."
Tirée du site de Danse-Cité
Cette fois, elle m'invitait "long way from home in the west part francophone of Montreal !", soit à seize stations de métro sur la ligne verte, au Stationnement"tout en étages" Éthel dans le quartier Verdun. Et en ce jeudi soir, j'ai donc fait d'abord connaissance avec l'entrée de ce stationnement étagé de neuf étages. Comme d'habitude, je suis "un peu" à l'avance, mais je ne suis pas le premier à l'entrée de ce stationnement, bien accueilli par les gens de Danse-Cité. Le moment venu, juste avant de débuter notre exploration des différents étages, nous avons droit à quelques indications de la guide de la soirée, Maud Mazo-Rothenbühler, que nous devrons suivre, elle et sa lumière.
Et le moment venu, nous entreprenons la montée de ce stationnement à partir du quatrième étage. Nous y découvrirons graduellement les cinq personnages (Jessica Serli, Susan Paulson, Marine Rixhon, Patrick Lamothe et Simon-Xavier Lefebvre), tels des fantômes des lieux avec leurs vêtements et leurs différentes histoires aussi. Ils investiront les lieux par leurs déplacements, avec des ondulations mystérieuses, intrigantes aussi, pendant que tout autour les signes sonores la vie de ce quartier nous parviennent, accompagnant la trame musicale d'Antoine Berthiaume. Dans ce premier "tableau", j'y vois d'abord des trajectoires linéaires sans interaction, comme ces véhicules qui se déplacent dans ce lieu, mais qui d'abord peu à peu , mais ensuite de plus en plus se font interactifs. Et de ces rencontres, ils laissent des traces d'eux (certains de leurs vêtements) derrière eux !
Nous sommes ensuite invités à nous déplacer un étage plus haut, au cinquième, où tout au loin, tout différemment coloré de leurs vêtements, nous découvrons une histoire toute différente dans laquelle la chute de l'un amène l'autre pour le relever. De tout loin là-bas, ils viennent vers nous et nous sommes là pour voir ces êtres qui une fois arrivés proches de nous repartent tout là-bas ! Une fois eux repartis, nous sommes invités jusqu'au sixième étage, devant une grille derrière laquelle un être, fort mystérieux, capte notre attention et qui se mettra en action. Par la suite, et c'est pour moi un des moments forts de la soirée, je découvre un tableau sur deux étages, tels des univers parallèles et synchronisés. Un rappel fort simple et évident que notre destin n'est peut-être pas si unique !
Nous sommes ensuite invités dans un "coin du 7e étage" pour découvrir "une soirée de bal" avec des personnages qui évoluent de façon fort particulière (sans que je sois capable de dire de quoi il s'agit !), mais en voyant que derrière une grille un corps inanimé se trouve là ! Décidément, chaque étage recèle une histoire fort différente et un destin fort coloré de départ !
Et puis arrive le moment où nous sommes invités à nous diriger jusqu'au huitième étage, destination finale de notre expédition de spectateur, en plein air, où nous apparaissent deux "anges", parce que voyez-vous, c'est le ciel (et le temps frais de septembre) qui nous accueillent ! Et ces deux "anges" évoluent jusqu'à leur libération suivis par nos applaudissements, fort bien mérités, pour elles et les autres interprètes aussi !!!
Il s'en suit une invitation à rencontrer les artisans, rencontre dirigée par Sophie Corriveau, invitation que j'ai acceptée sans hésitation. Et de cette rencontre, fort riche des informations du processus de création du studio au lieu de prestation, qui a demandé une grande capacité d'adaptation à tous et qui pour les interprètes, selon une d'entre elles, reprise par d'autres, a été stimulant.
Au final, Milan Gervais, m'a montré une fois de plus, sa maîtrise des lieux et comme elle le dit, que le béton peut être une terre fertile pour faire croître une oeuvre fort riche en mouvements et en symboles. Et pour cette création, comme elle l'a indiqué, elle a pu compter sur l'inestimable collaboration de l'équipe de Danse-Cité qui l'a accompagné jusqu'à l'éclosion de l'oeuvre. Merci à vous tous qui m'avez amené jusqu'au huitième étage de ce lieu bétonné, pour découvrir qu'un lieu en apparence banal, glauque peut, avec imagination et travail devenir le théâtre de moments riches en symboles. Et je laisse le mot de la fin à la chorégraphe, "INSCAPE (est) une façon de ressentir et de réfléchir la ville, de prêter une voix artistique au questionnement sur les infrastructures urbaines, le contexte environnemental de ce début du XXIe siècle et les besoins présents et à venir de notre humanité."
samedi 7 septembre 2019
Sur mes pas de spectateur: Les yeux fermés sur les traces de Camille !
Cette proposition n'était pas dans mon viseur de spectateur en début de saison, mais une rencontre (merci Laurie-Anne !) l'a intégré dans mon agenda de sortie. Ainsi donc, je me rendrai au M A I (Montréal, arts interculturels) à la rencontre, "les yeux fermés" de "Camille : un rendez-vous au delà du visuel." de Audrey-Anne Bouchard Et cela parce que j'ai eu la bonne et prévoyante idée de réserver tôt mon billet et que, je le saurai plus tard, chaque représentation se donne avec (et non pas devant !) un nombre limités de spectateurs.
Photo de Laurence Gagnon Lefebvre
Une semaine avant de me rendre à cette rencontre, j'ai eu droit à un premier courriel pour bien me préparer à ma "rencontre" avec Camille. Rappel qui me fût de nouveau fait la veille, mais j'étais prêt et c'est une vingtaine de minutes avant l'heure annoncée, comme demandé, que mes pas franchissaient le seuil du MAI. Fait surprenant pour ceux qui me connaissent, je suis le dernier à arriver et l'endroit est très calme. C'est donc sur place que je réalise que nous ne serons que six spectateurs. J'aurai donc droit à un accueil personnalisé de la conceptrice, Audrey-Anne, tout sourire. Je suis invité à laisser mes effets personnels dans un contenant et à enlever mes chaussures, ce que je ferai, tout habitué de Tangente que je suis! Je devrai choisir un bandeau confortable qui fera de moi, le temps de la présentation et un peu avant, question de bien revêtir le "costume" de spectateur. C'est donc dans le café du lieu de présentation, n'y voyant rien ( et les yeux fermés pour en être certain !), une fois les crédits de l'oeuvre dits, que débute la rencontre.
Nus sommes guidés vers l'entrée de la salle qui est en fait la salle d'exposition du lieu. Nous sommes là, les six dont deux non voyants, côte à côte, je suppose (!), prêts à entrer dans le lieu. Déjà mon statut de voyant évolue vers celui de non-voyant, à la merci des autres, ce qui je dois l'avouer me déstabilise. Cette dérive d'angoisse est interrompue par une main bienveillante qui me fait entrer dans le lieu.
Et c'est là que mon angoisse se dissipe totalement et que mon attention se concentre sur ce qui se passe. Avec mon sens de la vision est absent, je fais deux constats très personnels. D'abord, mes autres sens s'exacerbent, mais aussi et surtout mon imagination, elle, devient fort active. Déjà lorsque mes yeux découvrent une oeuvre chorégraphique, elle est fort active, mais là, c'est comme pour un véhicule de course, une injection de nitro ! Elle est décuplée !
Pour la suite, pas question de vous en dire plus, parce que malgré le fait que "Camille : un rendez-vous au delà du visuel." soit présentée à guichet fermé, je souhaite et je prédis aussi qu'elle soit représentée. Et le plaisir est dans la découverte, n'est-ce pas !!!
Mais je peux vous dire (ou vous écrire) que tout le long de ma rencontre avec ceux que Camille a laissé derrière elle, dont surtout Pierre son ami, j'ai ressenti fortement son absence laissée derrière elle. Cette obscurité a eu différentes colorations, oui, oui ! le noir peut avoir différentes teintes les yeux fermés, je peux en témoigner ! Tout au long de mes rencontres dans différents lieux, j'ai été guidé, j'ai fait des rencontres, mais surtout j'ai ressenti "les traces" de celle, qui a décidé d'aller ailleurs.
Tout au long de ce parcours, j'ai été guidé avec finesse et doigté ! Ton absence Camille, je l'ai ressentie, sans mes yeux, mais enrichi par mon imagination fort active et par mes autres sens, comme si j'étais un personnage délaissé par ton départ.
Et puis, arrive la fin ! Nous serons invités, à notre convenance, "à revenir ici et maintenant" ! Pour aussi avoir la chance, dans le café de l'endroit, de rencontrer les interprètes (Mariejoe Foucher, Laurie-Anne Langis, Marc-André Lapointe, Sarah Leblanc-Gosselin, Oliver Rousseau et Guenièvre Sandré) et Audrey-Anne Bouchard. Juste avant leur arrivée, entre spectateurs, non-voyants et voyants, avons échangé sur ce que nous venions de vivre et toutes et tous étaient comblé.es.
Pour moi, dont le yeux sont d'une importance vitale, j'ai compris le temps de ces moments qu'il est possible de traverser "la vie" sans eux avec une perspective différente et aussi riche. Merci Audrey-Anne !
Photo de Laurence Gagnon Lefebvre
Une semaine avant de me rendre à cette rencontre, j'ai eu droit à un premier courriel pour bien me préparer à ma "rencontre" avec Camille. Rappel qui me fût de nouveau fait la veille, mais j'étais prêt et c'est une vingtaine de minutes avant l'heure annoncée, comme demandé, que mes pas franchissaient le seuil du MAI. Fait surprenant pour ceux qui me connaissent, je suis le dernier à arriver et l'endroit est très calme. C'est donc sur place que je réalise que nous ne serons que six spectateurs. J'aurai donc droit à un accueil personnalisé de la conceptrice, Audrey-Anne, tout sourire. Je suis invité à laisser mes effets personnels dans un contenant et à enlever mes chaussures, ce que je ferai, tout habitué de Tangente que je suis! Je devrai choisir un bandeau confortable qui fera de moi, le temps de la présentation et un peu avant, question de bien revêtir le "costume" de spectateur. C'est donc dans le café du lieu de présentation, n'y voyant rien ( et les yeux fermés pour en être certain !), une fois les crédits de l'oeuvre dits, que débute la rencontre.
Nus sommes guidés vers l'entrée de la salle qui est en fait la salle d'exposition du lieu. Nous sommes là, les six dont deux non voyants, côte à côte, je suppose (!), prêts à entrer dans le lieu. Déjà mon statut de voyant évolue vers celui de non-voyant, à la merci des autres, ce qui je dois l'avouer me déstabilise. Cette dérive d'angoisse est interrompue par une main bienveillante qui me fait entrer dans le lieu.
Et c'est là que mon angoisse se dissipe totalement et que mon attention se concentre sur ce qui se passe. Avec mon sens de la vision est absent, je fais deux constats très personnels. D'abord, mes autres sens s'exacerbent, mais aussi et surtout mon imagination, elle, devient fort active. Déjà lorsque mes yeux découvrent une oeuvre chorégraphique, elle est fort active, mais là, c'est comme pour un véhicule de course, une injection de nitro ! Elle est décuplée !
Pour la suite, pas question de vous en dire plus, parce que malgré le fait que "Camille : un rendez-vous au delà du visuel." soit présentée à guichet fermé, je souhaite et je prédis aussi qu'elle soit représentée. Et le plaisir est dans la découverte, n'est-ce pas !!!
Mais je peux vous dire (ou vous écrire) que tout le long de ma rencontre avec ceux que Camille a laissé derrière elle, dont surtout Pierre son ami, j'ai ressenti fortement son absence laissée derrière elle. Cette obscurité a eu différentes colorations, oui, oui ! le noir peut avoir différentes teintes les yeux fermés, je peux en témoigner ! Tout au long de mes rencontres dans différents lieux, j'ai été guidé, j'ai fait des rencontres, mais surtout j'ai ressenti "les traces" de celle, qui a décidé d'aller ailleurs.
Tout au long de ce parcours, j'ai été guidé avec finesse et doigté ! Ton absence Camille, je l'ai ressentie, sans mes yeux, mais enrichi par mon imagination fort active et par mes autres sens, comme si j'étais un personnage délaissé par ton départ.
Et puis, arrive la fin ! Nous serons invités, à notre convenance, "à revenir ici et maintenant" ! Pour aussi avoir la chance, dans le café de l'endroit, de rencontrer les interprètes (Mariejoe Foucher, Laurie-Anne Langis, Marc-André Lapointe, Sarah Leblanc-Gosselin, Oliver Rousseau et Guenièvre Sandré) et Audrey-Anne Bouchard. Juste avant leur arrivée, entre spectateurs, non-voyants et voyants, avons échangé sur ce que nous venions de vivre et toutes et tous étaient comblé.es.
Pour moi, dont le yeux sont d'une importance vitale, j'ai compris le temps de ces moments qu'il est possible de traverser "la vie" sans eux avec une perspective différente et aussi riche. Merci Audrey-Anne !
dimanche 1 septembre 2019
Sur mes pas rue Prince Arthur: "Tout près du souffle"
C'est par un début d'un beau samedi après midi que mes pas me portent jusqu'en face du Café Campus, rue Prince Arthur pour découvrir "Tout près du souffle". Cette proposition "urbaine" en deux temps est le résultat de la collaboration de l'organisme "Les Escales Improbables de Montréal", de Louise Bédard Danse et pour cette présentation, du Choeur du Brouhaha.
Quelque peu en repli des activités de la foire du boulevard St-Laurent, avec la "vie urbaine" toute active autour, je trouve le lieu de présentation. Il ne me reste qu'à trouver ma place avec tout près, le choeur et les deux interprètes de "pierres brûlantes", Gabrielle Surprenant-Lacasse et Nicolas Patry en mode attente. Bien guidé (par Louise Bédard, elle même), je la trouve, ma place !
Tirée du site de Louise Bédard danse
À l'heure prévue, les voix de la vingtaine de choristes se font peu à peu entendre, suivies par les gestes fort solennels de cette femme et de cet homme dont on remarque les tabliers. Et pendant les dix prochaines minutes, ils "mettent la table" à leur histoire. Parce que moi je ce que j'ai vu par la suite, c'est leur histoire en quatre temps durant lesquels, les voix appuient le propos. Cette histoire se déplace dans l'espace, comme le chœur, ce qui nous demande d'adopter une perspective différente. Parce qu'une fois le tablier enlevé, les pierres prennent place avec leurs propos contradictoires de "oui" et de "non". Tout autour la vie continue, les passants passent, mais aussi s'arrêtent, parfois intrigués ! Il me semble que pour moi, en fin de parcours que lui et elle qui se cherchent, comme un couple vivant leurs difficultés, mais au final, tout se finit bien et qu'ils se retrouvent.
Pas besoin d'être fin observateur pour constater que cette oeuvre présentée en pleine "ville", demande un effort certain aux interprètes, surtout, mais aussi aux spectateurs pour garder le focus sur l'oeuvre pendant que l'activité urbaine se fait fort active tout autour. Bravo à vous choristes et interprètes, les applaudissements vous sont fort bien mérités !
Pause d'une quarantaine de minutes avant la deuxième partie, le temps de partir à la recherche d'un café qui m'a été préparé par une ancienne étudiante de mon Collège ! C'est donc café en main que je reviens prendre place dans l'espace de présentation tout vide. Et puis peu à peu l'espace se garnit et le chœur et les interprètes reviennent.
Un peu de mise en place pour eux est nécessaire pendant que moi, je tergiverse sur le meilleur endroit à prendre. Et je la trouve ma place, pour la première partie parce que comme pour la première oeuvre, il faudra se déplacer pour suivre ! C'était ma deuxième fois pour "Les mains froissées" avec Marylin Daoust et Gabrielle Surprenant-Lacasse, la fois précédente était il y presque exactement un an (le 30 août 2018). Cette fois, deux différences marquées, c'était en plein jour plutôt qu'à la brunante et les deux interprètes étaient accompagnées par une chorale, plutôt qu'une bande musicale. Si le contexte de présentation est différent, ma perspective et mon interprétation de l'oeuvre restent sensiblement identiques. Donc, ces deux femmes, toutes voiles blanches déployées, prennent leur envol portées par le souffle du chant. Le voile qui devient voile pour disparaître et laisser leurs cheveux tout au vent. Et ce sont leurs corps qui se font voile et qui s'envolent, cheveux tout au vent. C'est à un voyage que je me sens invité avec des mouvements, signés Louise Bédard. Et ce voyage nous amène dans une vie riche de sa quotidienneté toute routinière, illustrée ici par des cadres de bois. Mais comble de surprise, de cette apparente tranquillité, nous arrive "de nulle part" une voix (celle d'une des choristes) qui me touche profondément, tel un appel. Comme quoi dans la vie, il faut se méfier des eaux qui dorment, comme de la routine et qu'il faut rester éveillé, parce que l'appel d'un nouveau départ peut nous arriver sans que l'on s'y attende !
Une fois les applaudissements eux aussi envolés, le moment de mon départ est arrivé et celui des bilans aussi. Présenter de la danse dans un espace public et fort achalandé recèle son lot d'écueils, tels les bruits ambiants parfois fort sonores, les distractions de ces passants qui décident de "passer" leur chemin sans arrêter ou de ce vent insensible à la teneur de l'oeuvre. Il en reste que ce type d'initiative permet d'aller à la rencontre du plus grand nombre dont certain.es ont été captivé.es. De cela, je peux en témoigner. Et d'autres pourront en profiter les 7 et 14 septembre prochains, au même endroit avec un chœur différent, soit celui "du Plateau" !
Quelque peu en repli des activités de la foire du boulevard St-Laurent, avec la "vie urbaine" toute active autour, je trouve le lieu de présentation. Il ne me reste qu'à trouver ma place avec tout près, le choeur et les deux interprètes de "pierres brûlantes", Gabrielle Surprenant-Lacasse et Nicolas Patry en mode attente. Bien guidé (par Louise Bédard, elle même), je la trouve, ma place !
Tirée du site de Louise Bédard danse
À l'heure prévue, les voix de la vingtaine de choristes se font peu à peu entendre, suivies par les gestes fort solennels de cette femme et de cet homme dont on remarque les tabliers. Et pendant les dix prochaines minutes, ils "mettent la table" à leur histoire. Parce que moi je ce que j'ai vu par la suite, c'est leur histoire en quatre temps durant lesquels, les voix appuient le propos. Cette histoire se déplace dans l'espace, comme le chœur, ce qui nous demande d'adopter une perspective différente. Parce qu'une fois le tablier enlevé, les pierres prennent place avec leurs propos contradictoires de "oui" et de "non". Tout autour la vie continue, les passants passent, mais aussi s'arrêtent, parfois intrigués ! Il me semble que pour moi, en fin de parcours que lui et elle qui se cherchent, comme un couple vivant leurs difficultés, mais au final, tout se finit bien et qu'ils se retrouvent.
Pas besoin d'être fin observateur pour constater que cette oeuvre présentée en pleine "ville", demande un effort certain aux interprètes, surtout, mais aussi aux spectateurs pour garder le focus sur l'oeuvre pendant que l'activité urbaine se fait fort active tout autour. Bravo à vous choristes et interprètes, les applaudissements vous sont fort bien mérités !
Pause d'une quarantaine de minutes avant la deuxième partie, le temps de partir à la recherche d'un café qui m'a été préparé par une ancienne étudiante de mon Collège ! C'est donc café en main que je reviens prendre place dans l'espace de présentation tout vide. Et puis peu à peu l'espace se garnit et le chœur et les interprètes reviennent.
Un peu de mise en place pour eux est nécessaire pendant que moi, je tergiverse sur le meilleur endroit à prendre. Et je la trouve ma place, pour la première partie parce que comme pour la première oeuvre, il faudra se déplacer pour suivre ! C'était ma deuxième fois pour "Les mains froissées" avec Marylin Daoust et Gabrielle Surprenant-Lacasse, la fois précédente était il y presque exactement un an (le 30 août 2018). Cette fois, deux différences marquées, c'était en plein jour plutôt qu'à la brunante et les deux interprètes étaient accompagnées par une chorale, plutôt qu'une bande musicale. Si le contexte de présentation est différent, ma perspective et mon interprétation de l'oeuvre restent sensiblement identiques. Donc, ces deux femmes, toutes voiles blanches déployées, prennent leur envol portées par le souffle du chant. Le voile qui devient voile pour disparaître et laisser leurs cheveux tout au vent. Et ce sont leurs corps qui se font voile et qui s'envolent, cheveux tout au vent. C'est à un voyage que je me sens invité avec des mouvements, signés Louise Bédard. Et ce voyage nous amène dans une vie riche de sa quotidienneté toute routinière, illustrée ici par des cadres de bois. Mais comble de surprise, de cette apparente tranquillité, nous arrive "de nulle part" une voix (celle d'une des choristes) qui me touche profondément, tel un appel. Comme quoi dans la vie, il faut se méfier des eaux qui dorment, comme de la routine et qu'il faut rester éveillé, parce que l'appel d'un nouveau départ peut nous arriver sans que l'on s'y attende !
Une fois les applaudissements eux aussi envolés, le moment de mon départ est arrivé et celui des bilans aussi. Présenter de la danse dans un espace public et fort achalandé recèle son lot d'écueils, tels les bruits ambiants parfois fort sonores, les distractions de ces passants qui décident de "passer" leur chemin sans arrêter ou de ce vent insensible à la teneur de l'oeuvre. Il en reste que ce type d'initiative permet d'aller à la rencontre du plus grand nombre dont certain.es ont été captivé.es. De cela, je peux en témoigner. Et d'autres pourront en profiter les 7 et 14 septembre prochains, au même endroit avec un chœur différent, soit celui "du Plateau" !
vendredi 30 août 2019
Sur mes pas à une rencontre: avec Natasha Kanapé Fontaine au La Chapelle
Pendant que les dernières effluves estivales se dissipent et avant que la programmation automnale se mette vraiment en branle, le théâtre La Chapelle (qui ne semble pas, lui, prendre de vacances !) nous propose en levée de rideau "Tshishikushkueu, d'après Bleuets et Abricots" de Natasha Kanapé Fontaine, que je me propose de lire prochainement. Et à cette invitation, j'ai répondu présent et je m'y suis rendu, fort heureux de l'avoir fait.
Tirée du site du La Chapelle
Le texte de présentation, disponibles sur le site du La Chapelle, sur les moments à venir sont fort instructifs, voilà donc pourquoi je vous le présente: "Natasha Kanapé Fontaine adapte pour la scène son recueil de poésie Bleuets et Abricots. Tshishikushkueu, la Femme de l’Espace, est libérée du silence et réclame à se reconnecter au peuple Innu. Un processus de reconstruction, une migration dans une reconquête de soi et de la culture Innu ancestrale de l’artiste. Une cérémonie unique, où le poème devient le tambour de l’invocation sur une scène habitée par l’interprète et hantée par les ancêtres.".
Durant les différents tableaux qui composeront cette rencontre, elle fera d'abord le tour de son territoire délimité par un fil rouge. Elle s'adressera à nous en français, mais aussi dans sa langue innu, fort belle de sa musicalité et de tout l'espace qu'elle nous donne pour l'interpréter. Elle investira la place en prenant le temps de "prendre sa place" ! Elle chantera aussi de sa voix toute simple, mais riche de sa sincérité. Elle partagera avec nous des bleuets, mais surtout, et c'est pour moi le moment fort de cette rencontre, de se joindre à elle (ce que feront ceux et celles présent.es) pour appeler vers la fin Papakassik, le « Maître du caribou » et espérer un avenir meilleur.
De cette belle et simple rencontre avec cette femme qui "je sais dire, je suis", j'en reviens heureux. De "son" parcours initiatique fait devant moi, j'en retiens la douceur de sa détermination, de son affirmation et de son espoir. Et cela me fait grand bien. Je retiens aussi, le spectre des émotions ressenties et la fragilité montrée lorsqu'elle hésite en chantant avant de poursuivre avec son sourire de celle qui se sait faillible, mais déterminée à aller de l'avant. Mais au final, si on doit se rendre à sa rencontre, c'est pour découvrir sa présence si rayonnante tout comme la lune qui nous apparaît en arrière scène et comme sa robe qui conclue notre rencontre. Merci Natasha !
Tirée du site du La Chapelle
Le texte de présentation, disponibles sur le site du La Chapelle, sur les moments à venir sont fort instructifs, voilà donc pourquoi je vous le présente: "Natasha Kanapé Fontaine adapte pour la scène son recueil de poésie Bleuets et Abricots. Tshishikushkueu, la Femme de l’Espace, est libérée du silence et réclame à se reconnecter au peuple Innu. Un processus de reconstruction, une migration dans une reconquête de soi et de la culture Innu ancestrale de l’artiste. Une cérémonie unique, où le poème devient le tambour de l’invocation sur une scène habitée par l’interprète et hantée par les ancêtres.".
Durant les différents tableaux qui composeront cette rencontre, elle fera d'abord le tour de son territoire délimité par un fil rouge. Elle s'adressera à nous en français, mais aussi dans sa langue innu, fort belle de sa musicalité et de tout l'espace qu'elle nous donne pour l'interpréter. Elle investira la place en prenant le temps de "prendre sa place" ! Elle chantera aussi de sa voix toute simple, mais riche de sa sincérité. Elle partagera avec nous des bleuets, mais surtout, et c'est pour moi le moment fort de cette rencontre, de se joindre à elle (ce que feront ceux et celles présent.es) pour appeler vers la fin Papakassik, le « Maître du caribou » et espérer un avenir meilleur.
De cette belle et simple rencontre avec cette femme qui "je sais dire, je suis", j'en reviens heureux. De "son" parcours initiatique fait devant moi, j'en retiens la douceur de sa détermination, de son affirmation et de son espoir. Et cela me fait grand bien. Je retiens aussi, le spectre des émotions ressenties et la fragilité montrée lorsqu'elle hésite en chantant avant de poursuivre avec son sourire de celle qui se sait faillible, mais déterminée à aller de l'avant. Mais au final, si on doit se rendre à sa rencontre, c'est pour découvrir sa présence si rayonnante tout comme la lune qui nous apparaît en arrière scène et comme sa robe qui conclue notre rencontre. Merci Natasha !
mardi 20 août 2019
Sur mes derniers pas au ZH Festival 2019: Un beau programme double riche de son contraste
En ce mercredi soir d'un mois d'août tout à fait conforme à l'idée que l'on peut se faire d'un été dans l'hémisphère nord de notre planète terre, mes pas m'ont porté pour une cinquième et dernière fois jusqu'aux portes de la Maison de la Culture Maisonneuve pour assister au ZH Festival.
Au programme deux œuvres chorégraphiques "Au revoir zébu" de et avec Claudia Chan Tak et "Elles : Work in progress" de Andrea Pena avec Roxanne Dupuis, Eryn Tempest, Janelle Hacault, Kaitlyn Ramsden et Marijoe Foucher. Dans le hall d'entrée, la foule est, encore cette fois, fort nombreuse. Au hasard des rencontres, deux artisans me parlent de façon fort enthousiasme d'une oeuvre à venir cet automne ( "Camille: Un rendez-vous au-delà du visuel" d'Audrey-Anne Bouchard présenté au MAI). Pour la petite histoire, suite à cette soirée, je me suis procuré mon billet et vous devriez le faire vous aussi ! Mais revenons au propos premier de ce texte, soit les deux œuvres de la soirée !!!!
Tirée du site du ZH Festival
À mon entrée dans la salle, je trouve ma place, en première rangée, tout juste à côté de Claudia Chan Tak, assise elle aussi, tout proche de moi avec, devant elle, sa tête d'un animal tout argenté mais qui semble si loin, dans ses souvenirs sûrement, ceux de sa grand-mère paternelle, comme il l'est écrit dans la description de l'oeuvre. Les sièges trouvent place à côté et derrière moi et une fois la salle bien pleine, les lumières se font discrètes. Elle se lève lentement et se dirige vers la scène où se trouve des rayons de tissus qui composent la robe promis à son aïeule, occupent toute la scène qui compose. Impossible de ne pas remarquer les éclats toutes couleurs flamboyantes de ces tissus dont elle fait d'abord tout le tour. Sa marche a tout du début d'un rituel fort solennel avec son regard qui va vers là-haut et qui y entraîne le nôtre. Et de la périphérie, elle se rapproche du centre tout en rotation. Et puis elle prend place dans la robe et encore par rotations, elle amène à elle tous ces tissus déployés. dans le tableau que j'ai préféré. Comme nous pourrions l'imaginer de cette femme appelant à elle sa famille. L'effet esthétique de ces rayons de tissu qui se rapprochent peu à peu est fort surprenant et éminemment beau. Le tout est riche en symbolique et en introspection. Et puis arrive le moment du départ, fort de sa simplicité. Merci Claudia pour ces moments !
Une fois la pause terminée, nous reprenons place dans la salle avec une rangée en moins pour découvrir "Elles : work in progress" qui débute par l'arrivée en scène des interprètes toutes de blanc et gris vêtues. La suite se présente, sur une musique percussive fort efficace, différents tableaux d'une oeuvre assez classique. Nous découvrons, par exemple, comment le vent peut porter les corps ou comment l'effet d'entraînement peut se propager d'un corps à l'autre. Comment la cohésion dans un groupe se fait ou se défait. Avec une gestuelle assez formelle, bien portée par les corps des interprètes, relativement facile de se faire son histoire avec les différents chapitres qui nous sont proposés. "Elles : work in progress" est une oeuvre accessible qui a, de ma perspective, les "ailes" qu'il faut pour prendre son envol sur d'autres scènes.
Une dernière sortie fort bien réussie pour cette onzième édition du ZH Festival.
Au programme deux œuvres chorégraphiques "Au revoir zébu" de et avec Claudia Chan Tak et "Elles : Work in progress" de Andrea Pena avec Roxanne Dupuis, Eryn Tempest, Janelle Hacault, Kaitlyn Ramsden et Marijoe Foucher. Dans le hall d'entrée, la foule est, encore cette fois, fort nombreuse. Au hasard des rencontres, deux artisans me parlent de façon fort enthousiasme d'une oeuvre à venir cet automne ( "Camille: Un rendez-vous au-delà du visuel" d'Audrey-Anne Bouchard présenté au MAI). Pour la petite histoire, suite à cette soirée, je me suis procuré mon billet et vous devriez le faire vous aussi ! Mais revenons au propos premier de ce texte, soit les deux œuvres de la soirée !!!!
Tirée du site du ZH Festival
À mon entrée dans la salle, je trouve ma place, en première rangée, tout juste à côté de Claudia Chan Tak, assise elle aussi, tout proche de moi avec, devant elle, sa tête d'un animal tout argenté mais qui semble si loin, dans ses souvenirs sûrement, ceux de sa grand-mère paternelle, comme il l'est écrit dans la description de l'oeuvre. Les sièges trouvent place à côté et derrière moi et une fois la salle bien pleine, les lumières se font discrètes. Elle se lève lentement et se dirige vers la scène où se trouve des rayons de tissus qui composent la robe promis à son aïeule, occupent toute la scène qui compose. Impossible de ne pas remarquer les éclats toutes couleurs flamboyantes de ces tissus dont elle fait d'abord tout le tour. Sa marche a tout du début d'un rituel fort solennel avec son regard qui va vers là-haut et qui y entraîne le nôtre. Et de la périphérie, elle se rapproche du centre tout en rotation. Et puis elle prend place dans la robe et encore par rotations, elle amène à elle tous ces tissus déployés. dans le tableau que j'ai préféré. Comme nous pourrions l'imaginer de cette femme appelant à elle sa famille. L'effet esthétique de ces rayons de tissu qui se rapprochent peu à peu est fort surprenant et éminemment beau. Le tout est riche en symbolique et en introspection. Et puis arrive le moment du départ, fort de sa simplicité. Merci Claudia pour ces moments !
Une fois la pause terminée, nous reprenons place dans la salle avec une rangée en moins pour découvrir "Elles : work in progress" qui débute par l'arrivée en scène des interprètes toutes de blanc et gris vêtues. La suite se présente, sur une musique percussive fort efficace, différents tableaux d'une oeuvre assez classique. Nous découvrons, par exemple, comment le vent peut porter les corps ou comment l'effet d'entraînement peut se propager d'un corps à l'autre. Comment la cohésion dans un groupe se fait ou se défait. Avec une gestuelle assez formelle, bien portée par les corps des interprètes, relativement facile de se faire son histoire avec les différents chapitres qui nous sont proposés. "Elles : work in progress" est une oeuvre accessible qui a, de ma perspective, les "ailes" qu'il faut pour prendre son envol sur d'autres scènes.
Une dernière sortie fort bien réussie pour cette onzième édition du ZH Festival.
lundi 12 août 2019
Sur mes autres pas au ZH Festival: Un laboratoire qui augure de beaux jours à venir
La foule se pressait fort nombreuse dans le hall d'entrée de la Maison de la Culture Maisonneuve pour découvrir "La fin des haricots / The end of beans" de "La Fratrie" (Alex Trahan, Erika Mathieu et Patrick Lacharité). En ce samedi soir, un public de tout âge, fort diversifié qui, à quelques instants de prendre place dans la salle, on rappelle que nous assisterons à un "laboratoire" suite à une trentaine d'heures de travail et que les artisans seront fort intéressés, par la suite à obtenir nos commentaires, autour d'une bière. Cela dit, les portes s'ouvrent et nous trouvons place pendant que devant nous, sur grand écran nous est présenté, en boucle, des images d'un party. Sur la scène, une tente dans le coin arrière droit et une "matière noire et blanche (sinon grise) avec des monticules à certains endroits.
Tirée du site de La Fratrie
Et puis la projection vidéo se fait discrète et les lumières dans la salle tout juste après ! Sors de la tente, un homme (Patrick Lacharité) qui entame un monologue post apocalyptique, mettant la table à "La fin des haricots" ! Seul devant nous dans une tirade fort riche (un peu trop rapidement déclinée, selon moi compte tenu de la richesse et la solennité du propos !), il nous captive. Et puis, le sol autour de lui, se met à bouger et des êtres en émergent. La suite, un peu toute mêlée dans ma tête, nous présente différents tableaux alternant des moments drôles et d'autres plus solennels. On nous annonçait dans le texte de présentation une ligne du temps brisée et pour cela l'effet est réussie, même si au final, la trame dramaturgique "brisée" m'a quelquefois déstabilisé et aussi laissé pantois.
J'apprécie particulièrement certains tableaux, dont celui "You can dance" traduit en simultané et ceux aussi qui nous demandent de revenir dans le temps (lire ici un tableau précédent) pour rejoindre le bout de cette ligne. Autant les prestations théâtrales (Patrick Lacharité, Catherine Paquin Béchard et Alexandre Lavigne) que chorégraphiques (Alexia Martel et Jossua Collin Dufour) tout au long de la présentation des tableaux supportent fort bien le propos. Même lors des brisures de rythme, ils réussissent à nous remettre en selle. J'ai aussi beaucoup apprécié les tableaux qui nous apportent des précisions ou des éléments à un autre qui l'a précédé.
Une oeuvre qui amalgame fort bien le théâtre et la danse dans un monde "tout brisé" de fin d'humanité qui, malgré tout a devant elle, de l'avenir.
Tirée du site de La Fratrie
Et puis la projection vidéo se fait discrète et les lumières dans la salle tout juste après ! Sors de la tente, un homme (Patrick Lacharité) qui entame un monologue post apocalyptique, mettant la table à "La fin des haricots" ! Seul devant nous dans une tirade fort riche (un peu trop rapidement déclinée, selon moi compte tenu de la richesse et la solennité du propos !), il nous captive. Et puis, le sol autour de lui, se met à bouger et des êtres en émergent. La suite, un peu toute mêlée dans ma tête, nous présente différents tableaux alternant des moments drôles et d'autres plus solennels. On nous annonçait dans le texte de présentation une ligne du temps brisée et pour cela l'effet est réussie, même si au final, la trame dramaturgique "brisée" m'a quelquefois déstabilisé et aussi laissé pantois.
J'apprécie particulièrement certains tableaux, dont celui "You can dance" traduit en simultané et ceux aussi qui nous demandent de revenir dans le temps (lire ici un tableau précédent) pour rejoindre le bout de cette ligne. Autant les prestations théâtrales (Patrick Lacharité, Catherine Paquin Béchard et Alexandre Lavigne) que chorégraphiques (Alexia Martel et Jossua Collin Dufour) tout au long de la présentation des tableaux supportent fort bien le propos. Même lors des brisures de rythme, ils réussissent à nous remettre en selle. J'ai aussi beaucoup apprécié les tableaux qui nous apportent des précisions ou des éléments à un autre qui l'a précédé.
Une oeuvre qui amalgame fort bien le théâtre et la danse dans un monde "tout brisé" de fin d'humanité qui, malgré tout a devant elle, de l'avenir.
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