dimanche 7 février 2016

Sur mes pas au théâtre: "Les évènements"

Nous ne contrôlons pas "tout à fait" notre vie, voilà une affirmation que ne devrait pas surprendre ! Voilà donc pourquoi cette invitation à aller au théâtre, je ne l'ai pas refusé, d'autant plus que la personne qui me l'a faite est sympathique. Plein de bonnes raisons, d'y être, soit le lieu sympathique (La Licorne), le sujet toujours interpellant, "soit survivre à l'indicible" et les têtes d'affiche rayonnantes, Johanna Nutter et Emmanuel Schwartz. C'est donc de la première rangée que j'ai découvert "Les Événements" de David Greig (traduit par Maryse Warda) et habilement mis en scène par Denis Bernard.

De cette soirée, j'en retiens une démonstration touchante du "syndrome du survivant". Lorsqu'un tueur entre dans un endroit ôtant la vie tout autour, mais la laissant à d'autres sans raison particulière, que doit-on en conclure ? Comment les survivants "survivent" ?

Voilà ce que nous découvrons durant cette pièce. Cette chef de chorale multiethnique (Johanne Nutter, convaincante) tentera de comprendre ce qui a poussé ce tueur toujours vivant, mais en prison, qui se présente à nous dès la première scène. S'en suit une suite de scènes, durant lesquelles, "la survivante" rencontrera différentes personnes, toutes interprétées par (Emmanuel Schwartz, vrai caméléon). Nous la suivrons dans sa quête, parce que comprendre est sa nouvelle raison de vivre. Le père du tueur, le psychologue, le leader d'un groupe d'extrémistes, sont parmi ceux qu'elle lui permettront de se rendre jusqu'à son but ultime, soit un tête à tête avec celui qui a bouleversé sa vie.

Il est intéressant que le texte demande aux spectateurs de découvrir par lui même le nouvel interlocuteur de cette femme.  J'ai été particulièrement impressionné par une des dernières scènes qui la place face-à-face à son choix ultime. Être témoin de ce cheminement, touche et ébranle, mais le message finale rassure, la vie peut reprendre, pour peu que l'on veuille.

Impossible de ne pas mentionner la présence de la chorale multiethnique de neuf personnes sous la direction d'Yves Morin. Si le message passe, c'est beaucoup aussi par cette chorale.

Une oeuvre à voir et à revoir, parce que les traces laissées sont profondes.

                                          Photo: La Licorne

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