samedi 20 février 2016

Sur mes pas en danse hors sentier; Sightings 15: The name of dancers.....; troisième excursion

Vendredi après-midi, 15h15, je mets mes pas en action pour me diriger vers le bloc, celui de Sightings 15 dans ce hall d'entrée de l'Université Concordia, devenu familier pour moi. À 16h00, fin de journée et début de week-end, autour de ce bloc y dansera Caroline Gravel. Comment la prestation de cette danseuse sera reçue par une foule peu nombreuse et très pressée dont l'objectif nettement apparent est de revenir rapidement au bercail ? Comme nous pouvons le lire sur le site de cette exposition, " Puisque l’espace environnant est un lieu de grande circulation, une chorégraphie peut s’avérer, dans ce contexte, particulièrement difficile à percevoir, voire redondante – réduite au mouvement d’un autre corps qui passe." 

Et comment cela s'est-il passé, me demanderez vous ? J'arrive donc à 15h55 près du bloc  se retrouve déjà la danseuse, deux personnes responsables de l'exposition et deux autres qui capteront la performance à venir. Avec moi, voilà tout le public venu pour la performance et autour duquel les passants pourront s'aglutiner ou pas. 16h00 arrive et la performance débute. L'interprète prend possession des abords du cube avec des mouvements désarticulés. La foule est clairsemée et les gens se déplacent rapidement presque indifférents. Pourtant, pour peu qu'on s'y arrête ou que l'on ralentisse, difficile de rester insensible à son regard magnétique. C'est d'ailleurs, ce que j'ai pu observer à quelques occasions avec des passants, bien installé à mon poste d'observation, près d'une colonne.

S'ensuit un bref arrêt, question de redéployer le vêtement et surtout les cheveux. Le tableau qui suit méritait a lui seul le déplacement. S'il est difficile de décrire ce corps face au cube avec les pieds à l'envers de la tête, à moins que ça soit l'inverse, il est facile de dire qu'il produit un grand effet, mais trop peu nombreux les passants qui pourront en profiter, parce que vite à la maison, ça presse. Il y a bien cette jeune fille intriguée qui me demande ce qui se passe et à laquelle je répond de mon meilleur anglais. Elle sourit et elle s'arrête un moment.


La calq, The Names of Dancers (this is swallowed by neoliberalism or else fades into obscurity), 2016 (vue d'installation et performance). Danseuse : Caroline Gravel. Avec le concours des artistes et de la Galerie Leonard & Bina Ellen.  Photo: Hugues Dugas

Dans ce grand espace, Caroline s'adapte et adopte régulièrement un rythme effréné dans ses déplacements frôlant tout autant les passants que les obstacles physiques. Avec des allures parfois désespérées, le message est clair, l'oeuvre se veut interpellante et veut être perçue.

Et sans crier gare, la performance se termine, s'intégrant dans le déplacement des corps métro-boulot-dodo. Ce qui a été aussi vrai pour moi qui part le pas léger et l'esprit satisfait de ce bon début de week-end, merci Caroline !

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