samedi 13 février 2016

Sur mes pas de spectateur en danse: "Singeries"

Quiconque a suivi l'actualité ces derniers jour, a pris connaissance de la détection des ondes gravitationnelles. Véritable exploit technologique, leur détection est pourtant un simple son qui se répète pour le simple mortel. Ces ondes, donc, sont le résultat de la rencontre et de la fusion de deux corps noirs, il y a 1,3 millard d'années, aux confins de notre univers.

Imaginez maintenant, ce que la rencontre de deux corps vêtus tout en blanc peut produire, là maintenant, sans qu'un instrument ne soit l'intermédiaire de notre réception. C'est ce que nous avons pu découvrir avec "Singeries" de Priscilla Guy et Catherine Lavoie-Marcus, durant le Festival Temps d'Images à l'Usine C (co-présenté par Tangente). En direct juste devant nous, l'oeuvre s'avère au premier abord intrigant. Parce que voyez-vous, la scène qui s'offre à nous est remplie d'objets blancs (ou gris pâle) de toute sorte et les deux interprètes sont là, dans leur coin interagissant subtilement. La rencontre se prépare, c'est évident, avec des prises de contact visuel et des mouvements répétitifs qui nous permenttent d'anticiper. De notre côté, nos détecteurs visuels et auditifs sont en alerte maximum.

Comme tout phénoméne, le résultat de la rencontre de ces deux corps blancs s'est avérée complexe, parfois difficile à interpréter mais tout à fait fascinante. Difficile de trouver un fil conducteur à l'ensemble, mais les différents tableaux captivent, qu'ils soient en direct ou projetés sur écran ou même sur le corps d'une des deux interprètes. Tout phénomène pour exister nécessite une perception et les deux créatrices en ont exploité les différentes possibilités. Mon moment fort a été le tableau dans lequel, elles se trouvent au sol en fusion avec les projections sur le plancher et l'écran, déformant ma perception de l'espace et qui a saturé mes capteurs visuels et mon plaisir.

De ces moments, durant lesquels interagissent ces deux artistes, appuyées entre autres, par Michel F. Côté à la création sonore, Antoine Quirion Couture aux effets vidéo, il en reste des traces difficiles à décrire, mais tout à fait imprégnées sur mes rétines et dans ma mémoire. Parce que le blanc, riche de toutes les couleurs qui le composent, peut faire forte impression, pour peu que les artisans qui le manipulent sachent y faire. Pour cela, mission accomplie, mesdames.

                                         Photo : Catherine Lavoie-Markus

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