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samedi 18 septembre 2021

Sur mes pas (réels) en danse: Une rencontre bien concrète avec "Invisible" d'Aurélie Pedron.

L'invitation d'Aurélie Pedron s'est présentée sur mon fil FB, "Nous testons très prochainement INVISIBLE et avons besoin de vous pour faire vivre l’œuvre ! Je n'avais qu'à envoyer un message privé pour savoir où. Évidemment, j'ai envoyé un message en retour duquel j'ai appris l'endroit pour m'y rendre en ce beau samedi après-midi de septembre. Je n'en suis pas à ma première rencontre avec une oeuvre de cette créatrice "hors norme" que j'apprécie beaucoup. De mémoire, la première fois, c'était pour "Entre" en 2014 ou 2015 dans le Café du Monument National. Une rencontre à l'aveugle d'une dizaine de minutes dans un "cocon", présentée comme "une invitation à vivre l'intime: profondes intimités des rapports, subtiles intimités des corps. Percevoir autrement les limites qui nous séparent, la coexistence des êtres". Invitation que j'ai acceptée une deuxième fois plus tard dans un parc (le Square Cabot, de mémoire !) avec le même plaisir. Depuis cette première fois, il y en a eu d'autres, différentes ("La Loba", "Indeep" et "Antichambre"), mais toutes aussi marquantes. Donc, oui à votre question, j'apprécie beaucoup cette créatrice et je suis toujours curieux de découvrir ses créations.

                                              Tirée du site de Danse-Cité

En ce samedi après-midi, je pars de ma partie est de la ville pour me rendre dans la "lointaine" partie ouest de la ville (pas tant que cela, mais quand même à une heure par les transports en commun !) dans le hall d'entrée d'une Maison de la Culture (celle de Mylène Robillard qui m'a proposé tellement de belles rencontres via Zoom durant les mois de pandémie.). Cette fois, c'est en chair et en os que je me rends au kiosque d'entrée pour compléter quelques formalités (non! pas seulement ceux pour la COVID). À l'entrée, on me remet un feuillet, "Livret des possibles" et un jeu de cartes ""Invisible le jeu" de cinquante-deux cartes. Je les mets tous les deux dans mon sac, sans les regarder et je rentre dans le lieu. Le tout a déjà commencé (le tout en ce samedi durera  six heures). L'espace est grand avec, autour (mais pas seulement, des chaises, des coussins par terre, des fauteuils). Il y a deux interprètes en action et d'autres personnes autour. Difficile pour moi de distinguer qui sont les interprètes et qui sont les spectateurs, mais vite cette question disparait de ma tête.  Il y a plein d'autres choses, mais pas question d'en dire plus ici, parce que le plaisir de la découverte doit être conservé. En effet, en janvier prochain (27 au 30 janvier), l'oeuvre sera présentée par Danse-Cité et elle mérite que y fasse un tour. Elle sera présentée pendant soixante-douze heures consécutives, oui oui !! Pour les détails, voici le lien,https://danse-cite.org/saison/invisible

Sans divulgacher, je peux vous dire, après avoir lu le feuillet que vous serez guidés sur votre rôle qui pourrait ne pas être que passif. Pendant ces trois jours, vous pourrez venir et revenir à votre guise (ce que je compte bien faire).

Il en reste que pendant ma présence fort agréable d'un peu plus de quatre-vingt-dix minutes, j'ai particulièrement apprécié deux moments. D'abord celui durant lequel un jeune enfant de moins d'un an induit le mouvement des interprètes en action juste à côté. Il y a aussi ce moment de grâce et de tourbillon sur cette chansonnette française. Des exemples de moments imprévisibles qu'il sera possible de découvrir si nous disons "présent" ! 

Le temps passe, je pense quitter. Juste avant, je glisse la main dans mon sac pour prendre le jeu de carte et en piger une au hasard. J'y lis "Quand tu voudras partir, reste encore un peu..." et évidemment, c'est ce que j'ai fait.

Une fois parti, pour vrai, dans le métro, je reprends une autre carte au hasard qui se lit "Quand tu seras rentré chez toi, pense encore à nous.". C'est fait Aurélie et je prends aussi rendez-vous pour la prochaine fois et suivre les invitations écrites sur tes cartes..

lundi 8 avril 2019

Sur mes pas en danse: Retour sur une belle soirée colorée d'intériorité au Wilder

L'horaire de présentation me le permettait et la proximité des lieux de présentation tout autant. Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont amené jusqu'au Wilder pour d'abord découvrir dans l'espace Bleu "L'antichambre de la création" d'Aurélie Pedron et ensuite pour assister quelques pas plus loin dans l'espace Vert,  au programme double proposé de Tangente avec les créations de Leticia Vera et de Sarah Maria Samaniego.

Ainsi donc, en tout début de soirée, je suis un des premiers à me rendre prêt à découvrir "L'antichambre de la création". De cette créatrice hors-norme, je n'en suis pas à mes premières expériences toujours heureuses et intenses. Voilà donc pourquoi, lorsqu'on me demande d'enlever, mon manteau, mes chaussures, mais aussi ma montre et mes lunettes, je n'étais pas trop surpris. Mes rencontres précédentes avec "Entre" et "Corps Caverneux" s'avéraient fort instructives. Comme l'a utilisé de façon fort habile le réalisateur Stéphane Lafleur avec la dualité phonétique (qu'il est préférable de lire à haute voix pour mieux la saisir !) de son titre de film, "En terrains connus", j'ai vécu une plongée en apnée temporelle tout autant en "terrains connus" qu'en "terres inconnues". Et lors de mon retour à la réalité du temps présent, un moment de décompression fort essentiel m'a permis de revenir "là et maintenant".

Impossible de savoir à l'avance ce que chaque spectateur ressentira lorsqu'il "vivra" cette expérience, mais, pour peu qu'on lâche prise et que l'on fasse confiance, c'est aussi en nous que nous plongerons pour y découvrir notre nature enfouie. Pour les intéressé.es, rendez-vous l'automne prochain et je vous le recommande, pour vivre une réalité, autrement.

C'est donc tout à côté que je me dirige pour prendre place dans la file d'attente pour assister au programme double de Tangente. Feuillet en main, je découvrir que l'eau est un trait commun des deux oeuvres à venir. Donc, "Paagos (Drift)" de Sarah Maria Samaniego que "La Soif" de Leticia Vera, utilisent cet "élément essentiel de la Terre et du corps humain".

                                          Photo de Barbara Diabo par Damian Siqueiros

C'est donc avec des spectateurs tout autour de l'espace de présentation et sur "des images d'eau projetées" sur le plancher scénique que nous arrive cette femme tout de blanc vêtue. Sur cet espace, elle trouve sa place pour ensuite sembler combattre pour la conserver. Je sens le message, doucement et fermement transmis par tous ses déplacements et les manipulations avec les quatre bandes de plastique disposées au quatre coins de la scène. Comme si elle devait combattre les "récifs" de la vie qui veulent la briser. Ce qui, pour moi, semble en lien avec ce qu'elle vit dans son pays, soit Les Philippines. Il en reste que de sa présentation qui a tout de premiers pas (normal si je me fie à l'âge qu'elle semble avoir), je sens une calme affirmation qui n'a d'égal que la beauté de son sourire en fin de présentation.

Une fois les derniers applaudissements envolés, nous, spectateurs, quittons pour permettre la mise en place la deuxième partie, "La soif" de Leticia Vera par Ivanie Aubin-Malo, Barbara Diabo et Mariana Minutti. Et comme l'annonçait le texte de présentation, "Autour de nous : un univers mystique blanc. comme si nous nous trouvions au centre d'une goutte d'eau.", c'est ce que je découvre dès les premiers moments. Tout au fond de l'espace scénique, les trois interprètes dans une bulle semblent lutter avec douceur et détermination contre la pression externe pour venir vers nous. Elles la déforment, à la recherche d'un point de faiblesse pour la faire grossir et éventuellement pour pouvoir en sortir. Et c'est ce qu'elles feront avec grâce tout doucement.

La suite, fort bien appuyée sur scène par Moe Clark (directrice sonore, compositrice et performeuse musicale), m'a amené dans un cérémonial que j'ai ressenti plus que je n'ai vu, au sens rationnel du terme. J'ai accueilli les différents tableaux comme la terre reçoit dans ses interstices, cette eau dont elle a grand besoin ou le sable qui prend ce qu'il a besoin de l'eau riche en nutriments, apportée par les différentes vagues.

Des moments tout teintés en rituel qui m'ont emporté tout à l'intérieur de moi-même et m'ont fait grand bien.C'est porté par ces derniers moments que je suis revenu à la réalité, mais sans que ses humeurs n'aient de prises sur moi.

lundi 30 janvier 2017

Sur mes pas en danse: Un "Remix" réussi bien mélangé au Studio 303

Les propositions "danse" sont encore peu nombreuses en ce mois de janvier, mais elles laissent à mes pas les hésitations de direction dans le placard. Ainsi donc en ce dimanche après-midi presque printanier, c'est vers le Studio 303 que je me suis dirigé, avec au programme, un "Remix". Si comme moi, vous vous informez, vous savez déjà qu'un remix en danse contemporaine consiste à mettre côte à côte dans le temps, une oeuvre originale et sa réappropriation, suite à une résidence d'une quinzaine d'heures au Studio 303. Au programme, les chorégraphes Aurélie Pedron et Lara Kramer qui remixent Crow’s Nest and Other Places She’s Gone d’Olivia C. Davies et transposition d’Hanna Sybille Müller, respectivement. Le programme annonçait : "Quatre courtes pièces seront ainsi présentées : deux originales, suivies de leur remix.", par conséquent, le spectateur que je suis se préparait à comparer et, déjoué l'a-t-il plutôt été. Parce que les oeuvres ne l'ont pas été dans cet ordre, mais plutôt, les deux remix d'abord et les deux extraits des oeuvres originales, ensuite. Ainsi donc, à l'inverse et pas à la suite, difficile, sinon impossible pour moi, de mettre un cadre de référence pour un exercice de comparaison analytique ordonné. Après l'avoir rapidement compris, je me suis laissé aller et je m'en tiendrai à présenter mes des fragments d'observation, suite à ce beau moment passé à découvrir des univers chorégraphiques féminins dans lesquels irradiaient l'intériorité et le rituel. 

                                          Hanna Sybille Müller par V. Soucy

De cette femme seule qui bougeait lentement à notre arrivée et qui ensuite nous invite à la rejoindre (et que peu feront), de ces cloches d'une église toute proche qui résonne "en harmonie" avec les mouvements du moment, de cette invitation à prendre un oeuf (qui dans mon cas m'a été offert), de ces moments "bénis" de lenteur, dont même les quelques cris d'un bébé dans la salle ne pouvaient briser le charme. La danse contemporaine est décidéement un univers vaste et fascinant que je découvre encore. Je ne saurais écrire en quoi les remix sont formellement intéressants, mais pour l'amalgame des univers et de l'influence des uns sur les autres qu'ils permettent, ma sortie a été réussie et enrichissante.

C'était un quatrième remix, le premier selon cette formule inversée, mais peu importe, j'y reviendrai.

jeudi 30 juin 2016

Sur mes pas estivals en danse: "Entre" tout en toi

C'est bien beau, la belle saison, celle des vacances, mais mes pas eux, trépignent et par conséquent, savent se diriger pour trouver. En cette belle journée, c'est au Square Cabot, tout à côté de la station de métro Atwater, que je me suis dirigé. Après deux soirées de prestation annulées, dame Nature ayant décidé de collaborer, l'installation toute blanche, gonflée d'air a pu être installée, permettant à Aurélie Pedron et son équipe d'entraîner les intéressés dans l'antre de "Entre". Une expédition particulière qui se passe entre un spectateur et une accompagnatrice (Annie Gagnon dans mon cas) enveloppée par l'atmosphère musicale de Michel F. Côté.

"Entre" est un moment intense qui nous permet de ressentir par le toucher, le mouvement.
"Entre" est une expérience sensorielle physique dans une atmosphère musicale envoutante.
"Entre" est un moment de détachement pour ressentir le mouvement et, qui sait, l'exprimer à son tour.
"Entre" est une opportunité de percevoir différemment à l'abri des autres dans l'antre.

Difficile de plus ou mieux décrire sans que la découverte du moment passé fasse son effet.
Difficile aussi de mieux décrire parce que cette expérience sera toujours très personnelle et le visage du jeune garçon qui l'a vécu juste avant moi me le confirme.

Pour vous qui lirez ce texte et qui auront la curiosité, sachez que cet abri sera de nouveau érigé au Parc Joseph-François Perreault (juste à côté de chez moi) le samedi 6 août entre 18h00 et 21h00. Le seul prix pour cette expédition, est votre audace, parce que cela vous est offert gracieusement par mon arrondissement. Allez-y donc !


dimanche 3 avril 2016

Sur mes pas de spectateur: "Indeep" grâce à Aurélie Pedron

Ma dernière rencontre avec Aurélie Pedron a eu lieu lors d'un face-à-face avec elle, l'occasion avait un nom, "Entre". Moi, j'avais les yeux bandés et je me suis abandonné avec elle dans un lieu clos durant quelques minutes à une expérience chorégraphique sensorielle marquante. Et je sais que "Entre" s'est transporté par la suite dans des lieux publics pour des rencontres avec participants de toute sorte. Je peux affirmer que les normes ou les frontières, ne semblent pas être un obstacle pour elle. Voilà pourquoi, sa plus récente proposition "Indeep", il fallait que je la découvre.

"Indeep", selon sa créatrice, n'est pas un spectacle, c'est une aventure et je ne serai pas un spectateur, je serai un témoin. Avant de poursuivre sur mon expérience "Indeep", je serais tenté d'ajouter le qualificatif, participant.

Commençons par le début, je me rends, en suivant les indications, au Café de l'Agora, l'accueil est affable et on m'indique que je dois laisser mes effets personnels et mes souliers à l"extérieur. Ceci fait, je suis amené dans la pièce dans laquelle se retrouve les performeurs, les deux musiciens et environ cinq spectateurs assis sur des chaises adossés à deux des murs. La performance est en cours depuis quelques heures, je rentre pendant le cours et je quitterai aussi pendant le cours. Dois-je indiquer que le tout a une durée de dix heures. Pour ma part, ma présence sera d'un peu plus d'une heure et puisqu'il n'y a qu'une dizaine de places pour les spectateurs, cela me semble raisonnable.

Je rentre donc et je m'assoie. Autour de moi. deux musiciens (Michel F. Côté et Pierre Yves Martel) créent une atmosphère musicale pour les performeurs qui occupent la place. Certains sont immobiles, d'autres bougent. J'utilise ce verbe à défaut de pouvoir mieux décrire les mouvements qu'ils font. Parfois, c'est un déplacement, parfois, c'est un mouvement harmonieux. Pour ma part, je me dissous dans l'atmosphère de ce lieu, ce qui m'amène parfois, je l'avoue, dans un état léthargique. Il n'empêche, que je reste néanmoins attentif aux déplacements des participants. Il y aura Catherine Tardif qui apportera de quoi manger à un participant ou qui amènera un autre à l'extérieur. J'ai oublié de mentionner que les performeurs ont les yeux bandés, sûrement pour rester "Indeep". Je découvre des moments marquants, dont celui durant lequel une des participantes utilise un des objets (un gros tuyau flexible) pour en faire son habitacle et celui d'une rencontre particulièrement forte entre deux performeuses. Il y a aussi celle tout là-bas qui avec son morceau d'arbre s'exprime.

L'atmosphère musicale durant mon passage se modifie et créé des changements au cours des évènements. Il y a aussi cette spectatrice qui rentre les yeux bandés. Pour ma part, le temps de passer mon chemin est arrivé et je m'exécute. Avant de quitter, on m'invite à laisser un mot, ce que je fais volontiers. Inutile de me demander ce que j'ai écrit, les émotions du moment se sont évaporés, mais ceux qui ont le cahier pourront en conserver les traces.

Merci pour tout Aurélie Pedron, parce que de ce moment, j'y ai trouvé aussi du moi. À la prochaine.