C'est devenu pour moi une tradition que d'assister à une soirée de projection de courts-métrages sur la danse, présentée par le Festival Quartiers Danses. Cette année, seize courts-métrages sont au programme, Des courts métrages qui s'étalaient sur un large spectre, autant des styles, des sujets, que la diversité des thèmes abordés. Et qui aussi présentait un des plus beaux mandats de ce Festival, la danse à la rencontre des gens avec la médiation culturelle. J'ai encore bien présent le premier court-métrage présenté l'an dernier, "Entrez dans la danse" de Julien Tourigny-Gagnon qui nous montrait comment, avec la danse, il est possible de comment il est possible de faire du bien, une personne à la fois.
C'est dans une salle toute remplie de la Cinémathèque Québécoise, avec plein d'artisans "dans la place" que j'ai pris place. Après quelques minutes de retard sur l'heure prévue, Marlene Millar s'adresse à nous pour nous présenter brièvement les œuvres au programme avec en première partie, plusieurs courts qui présenteront des réalisations de médiation culturelle. Après les courtes présentations des créateurs, les lumières s'éteignent.
Nous débutons avec "Carte Postale Montréal" de Philip Fortin avec la prestation fort bien dansée de deux interprètes (Roxanne Dupuis et Guillaume Loslier-Pinard) dans les principaux sites touristiques de Montréal. Ce qui en fait une visite fort particulière avec ces corps que se transportent d'un lieu à l'autre, grâce à la magie du septième art, dans le même mouvement jusqu'à lafinale fort bien pensée. Pour découvrir cette façon dansée de découvrir "ma" ville, voici le lien. https://vimeo.com/239552792.
Il s'en suit "Le sens du mouvement" d'Arthur Barbier qui nous présente "une (fort belle et émouvante) aventure humaine", dans laquelle "la danse et la poésie vont se mêler pour libérer les corps et les esprits." Une visite de huit minutes fort instructives et qui nous permet de constater les bienfaits de ce type d'intervention. Et vous connaissez le dicton, "On veut pas le savoir, on veut le voir !" et on le voit très bien. Et le spectateur que je suis, en ressort fort satisfait, mais surtout ému.
Photo de "Le sens du mouvement" par Arthur Barbier
Il s'en suit "Debout: Actes de Parole" qui , avec trois des quatre vidéo-poésies initialement prévus, nous présentent sous des angles différents les ateliers de médiation culturelle qui se sont déroulés à BAnQ, l'été dernier. Encore là bien heureux, le spectateur.
Changement de registre pour le prochain court qui nous entraîne sur les pas de frères tibétains en pèlerinage avec "Gatha" de Chenglong Tang. Même si le récit nous échappe, les images et le dépaysement de leurs pérégrinations dans ces lieux lointains fort magnifiques, éblouissent et mérite toute notre attention. Chapeau aux artisans !
Il s'en suit "Queen of the Hill" de Flamant & Machère Collectif qui, durant trois courtes minutes, nous montrent, en gestes et mouvements sur une structure de bois, différentes facettes des relations entre femmes.
La première partie de cette soirée se termine avec une autre visite dansée intéresante, soit Carte Postale Ipswich (Royaume-Uni) de Alisa Boanta avec les mêmes interprètes que celle de Montréal présentée plus tôt.
Après les mots des artisans des prochains courts présentés, nous découvrirons autres huit "courts" qui nous entraînent tout en mouvements dans des univers et des esthétiques fort diversifiés.
Je retiens plein d'images, "un peu mélangées" et plus particulièrement, les œuvres suivantes.
"Bhairava" de Marlene Millar & Philip Szporer (Mouvement Perpétuel) qui nous présente les gestes de la danseuse et chorégraphe Shantala Shivalingappa, tout à fait en phase, point fort de ce cette oeuvre, avec la fort belle musique indienne. Utilisant l'éclairage direct et le contre-jour pour varier notre point de vue, cette rencontre d'une quinzaine de minutes laisse ébloui des images et de la synchronisation des mouvements des bras et des mains avec la musique.
Si on vous proposait une visite sur grand écran dans un bazar de Téhéran, ouais pourquoi pas, répondriez vous probablement ! Mais, si vous appreniez que pour cette visite, votre guide est une femme qui danse et que danser est interdit en Iran, votre perspective, comme la mienne pourrait changer. Avec "The Derive" de Tanin Torabi, la visite nous fait alterner entre les gestes de la danseuse, la réaction des gens et la beauté des lieux. Avec en arrière pensée, la question suivante: Ira-t-elle jusqu'au bout de sa "dérive morale", sans être interceptée ? Une visite qui finit bien et qui nous interpelle sur les enjeux de la liberté.
Aussi, "Six Solos" de Simon Fildes et "Mami Origami" de Marites Carino qui présentent de la danse pure, habilement captée.
Enfin, avec une pointe de curiosité, "Hiatus" de Priscilla Guy, dans lequel, ma "face" apparaîtra, un court moment. Une oeuvre qui déforme le temps pour d'abord révéler les micro-mouvements de visages "immobiles" ou qui accélère les mouvements "tout lents" des deux interprètes sur fond d'activités urbaines et qui sont accélérés. Une belle comparaison des vitesses relatives des phénomènes géographiques versus notre présence sur cette terre.
Il y aura aussi "Petites Failles" d'Émilie Cardu-Beauquier & Claudia Hébert qui nous entraînent dans les lieux mythiques de leur jeunesse. Aussi, "To the Ends of the Fingertips" de Roswitha Chesher et "Saigner Toaster" de Guillaume Marin qui complètent ces presque deux heures de visionnement qui couvraient fort bien tout le spectre des mouvements de danse captés par la caméra.
Au final, une belle sortie danse et courts-métrages, une des propositions phares du Festival Quartier-Danse qui année après année, nous propose un florilège de courts qui devrait faire "accourir" un plus grand nombre d'amateurs de danse. Avis aux organisateurs, il faut une plus grande salle !
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