Durant ce vendredi d'une fin d'été qui, peut-être, prodigue ses derniers moments de chaleur, mes pas m'amènent sur la Ste-Catherine piétonnière entre la Place des Arts et le Complexe Desjardins. Au programme, une double sortie danse extérieure, gracieuseté du Festival Quartiers-Danses qui remplit bien son mandat de démocratiser la danse.
En première partie, "Halves" de David Albert Toth avec Salina Léna Demnati, Myriam Foisy, Cyndie Gravel et Audray Julien, suivie par "Summer Swish" du "As they strike collective" (Chloe Hart & Stefania Skoryna) avec Jenna Beaudoin, Julian Czenze, Lucy Fandel, Chloe Hart et Stefania Skoryna.
Après les présentations d'usage et la demande de respecter le lieu de prestation, constitué d'un bon bout de la rue, les gens en attente gardent silence et d'autres se joignent. Foule assez importante en cette heure de dîner et qui restera attentive jusqu'à la toute fin.
"Halves" débute en nous présentant une "elle" toute individuelle et tout de noir vêtue. Elle sera rejointe par les autres pour devenir les "elles". Ce quartet annoncé comme une réflexion sur les ombres et c'est ce que j'y ai vu. Des ombres fugaces, déplacées par le vent du temps et de celui d'Éole aussi, qui prennent possession de la place et de notre attention. Ces ombres évoluent sur le pavé, ne laissant pas de traces physiques, mais on sent que les relations entre elles évoluent jusqu'à la conclusion, toute discrète. Voilà une oeuvre empreinte de subtilités et de nuances qui pour être mieux appréciée, mériterait à être présentée dans une salle, appuyée par des éclairages soutenant le propos.
Photo: Guzzo Desforges
Courte pause et la deuxième partie, "Summer Swish" se met en branle. Les cinq interprètes tout de vert et de brun habillés, contraste avec les vêtements noirs des interprètes de l'oeuvre précédente. Les cinq groupés et qui le resteront presque tout le temps de la prestation. Donc ces cinq êtres, qui sont pour moi tels des roseaux, prennent place tout en ondulation, au gré du vent que l'on sent et que l'on imagine aussi. Ces êtres semblent à la recherche du bon lieu dans cette marée de pavées, au sons d'une trame musicale toute zen. De ces individualités partagées et qui se déplacent, une relation apparaît, utilisant ce fil argenté sur chaque vêtement. Ce fil d'abord fort discret, devient plus apparent, une fois manipulé avec habileté par les interprètes. Il servira à tisser des liens entre les individualités d'abord montrées et capter mon attention sur ce qu'il produira. Je suis tout à fait d'accord avec la dernière phrase de la présentation, "une nuit estivale d’une manière poétique et intemporelle… en plein jour". Une oeuvre qui a capté l'attention et qui mériterait à être représentée à l'extérieur durant la prochaine saison estivale. Avis aux diffuseurs !
Une heure vient de passer et de mon côté, je me mets en marche pour me diriger quelques pas plus loin au cinquième étage du Belgo pour découvrir une performance-installation en continu, sur laquelle je reviendra dans un autre texte.
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