En cette soirée de fin d'été encore fort confortable, mes pas m'ont amené pour une sortie en salle, à la Cinquième Salle de la Place des Arts plus précisément, pour un programme triple présentée par le Festival Quartiers-Danses.
Au programme, d'abord "Shapeshifters" de Janelle Hacault, suivi de "SILK" et "IAmWeAreOne(2)" de Jane Mappin. Trois oeuvres qui se sont avérées tout à fait différentes, mais complémentaires par leur exploration de différents aspects de la vie, non plutôt de notre vie. Et voilà pourquoi.
Une fois les lumières éteintes dans une salle fort bien pourvue en spectateur, un projecteur s'allume pour nous faire découvrir une harpiste (Coralie Gauthier) qui nous entraîne musicalement dans le début d'un conte. Celui de "Shapeshifter" avec Charles-Alexis Desgagnés, Kyra Jean Green, Jee Lam et Jérôme Simard. Nous apparaît de l'autre côté de la scène, une jeune femme qui semble prendre conscience du monde qui l'entoure jusqu'au moment où apparaît un personnage derrière un rideau qui s'écarte. Personnage imaginaire de son passé et qui occupe notre attention, jusqu'à ce que le temps passe et qu'il disparaisse. Permettant à cette jeune femme de passer aux prochaines étapes de son adolescence. La suite se décline en différents tableaux qui m'ont montré la métamorphose d'une jeune femme et des gens qui l'entoure, les "shapeshifters" ?. Le tout avec des mouvements enrichis par des doses de fantaisie et de tendresse. Comme il se doit, la jeune fille retrouve des parties de sa jeunesse perdue. Et le temps passe, la jeune fille vieillit. C'est sur la musique de la harpe qui avait laissé place à des rythmes plus modernes (dont le classique "True colors" de Cindy Lauper fort bien utilisé) que le tout se termine. Nous laissant entrevoir une autre étape de sa vie qu'elle entreprendra et que nous devrons imaginer
Photo des interprètes de "Shapeshifters" tirée du site de Québec Danse
Les lumières s'éteignent et le rideau se referme, une fois les applaudissements passés. Et quelques instants plus tard, ils s'ouvrent sur quatre interprètes (Louis-Martin Charest, Daniel Firth, Jane Mappin et Alisia Pobega) pour nous présenter "SILK". Une oeuvre d'une vingtaine de minutes qui a tout de la soie. Avec les quatre interprètes avec des vêtements bruns, beiges et blanc, différents touts les quatre, appuyant la nuance de ce tissu. Un tissu d'humains, organisé, soyeux qui semble onduler au gré des événements et des relations nouées ou rompues. Impossible de ne pas remarquer la qualité des gestes et la rigueur des déplacements, enrobées par la musique de Erich Kory. Je ne saurais dire, si c'était voulu, mais cette deuxième partie me semblait une suite logique à la première.
Applaudissements, fermeture des rideaux et entracte.
Et une fois les lumières de la salle éteintes, débute "IAmWeAreOne(2)" de Jane Mappin. Une oeuvre avec dix interprètes pour qui, peu importe leurs conditions physique et/ou psychologique, ont trouvé dans la danse, une façon de vivre et survivre aussi, serais-je tenté d'ajouter. Ils témoigneront à tour de rôle de leur condition ( telles que suite d'un AVC, douleurs chroniques, angoisses, perte de possession de sa "vie") et nous montreront comment la danse a pris possession de leur vie. La phrase, "Je danse non pas pour ajouter des années à ma vie, mais pour mettre de la vie dans mes années" est peut-être "clichée", mais lorsque dite par cet homme âgé, elle résonne fort vraie et le sourire qui la conclue nous rejoint. Les bienfaits de la danse dans la vie, comme je l'avais encore une fois découvert dans les courts-métrages de la veille, cette fois, ils m'apparaissent juste devant moi, sur la scène. Cet amalgame de danseurs amateurs et professionnels (qui dirigent subtilement certains tableaux) produit des tableaux fort beau de leur sincérité.Ainsi donc, Pierre Crête, Danile Firth, Jacinthe Giroux, Pénélope Goulet-Simard, Lynn Langlois, Marie-Diane Lee, Catherine Lemyze, Antonia Mappin-Kasirer, Alicia Pobega et Pierre Provencher témoignent en mots et surtout en gestes. Leur bonheur d'être sur une scène et de danser irradie dans toute la salle. Et nous, impossible de ne pas être touché, comme l'a montré les longs et généreux applaudissements appuyé par l'ovation debout.
Comme pour une de mes sorties estivales ("3D Diversité" de Corpuscule Danse et "Écoute pour voir" de Maï(g)wenn et les Orteils et Danse Carpe Diem / Emmanuel Jouthe) durant laquelle, j'avais apprécié les bienfaits de la danse pour les gens de toutes conditions, cette proposition du Festival montre que la danse peut-être un rayon d'espoir et d'inclusion pour tous.
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