mardi 11 septembre 2018

Sur mes pas à une performance: Fasciné et intrigué par "Shelter in shadow".

La proposition m'intriguait, mon agenda le permettait, mes pas m'y ont donc entraîné. Ma destination, "Shelter in shadow" de Jay Cutler qui était présenté comme une "Performance-installation en continu". Le créateur était accompagné par Anton May et Laurie-Anne Langis pour la performance. Marijoe Foucher était la chorégraphe et assistante directrice. Il y avait donc de la danse au programme de cette performance de huit heures, répétée trois jours consécutifs. Intrigué, vous aussi, n'est-ce pas, mais c'est dommage, le tout est terminé, mais je vous en propose quelques lignes suite à mon passage d'un peu plus d'une heure.


Pour m'y rendre, j'ai gravi à pied les escaliers vénérables de ce vieux mais charmant building qu'est  "Le Belgo" pour me rendre au cinquième étage jusqu'à la Galerie Trois Points. La porte est ouverte et devant moi, une demie-salle vide (sauf un haut-parleur sur pied) toute de murs blancs entourée et face à moi, une personne à une table, attentive devant un ordinateur. Juste à ma droite, une ouverture vers l'autre partie de la galerie. Au plancher, des traits noirs discontinus et un banc près du mur tout au fond. J'y entre prudemment, respectant les traits noirs, et je découvre les trois artistes en pleine performance qui a débuté, il y presque deux heures. Je suis le seul spectateur pour le moment ! Je prend place sur le banc, après avoir étudié (mot ici un peu galvaudé !) le meilleur endroit.

Seul spectateur pour le moment, je reste attentif à ce qui se passe, aux propos échangés. Ils sont là et jouent, comme s'ils étaient seul. Le tout étant presque exclusivement en langue anglaise, je me concentre, fort, et peu à peu le sens des liens entre ces deux hommes et cette femme m'apparaissent.  Ou à tout le moins je le crois, mais qu'en est-il vraiment ? Ils vont et viennent, disparaissant parfois de ma vue, de l'autre côté du mur tout blanc de cette Galerie d'art toute vide.

Les propos d'une grande cohérence sont appuyés par les gestes, les mouvements, mais aussi par l'immobilité des interprètes. La trame musicale habille le tout d'une atmosphère mystérieuse et troublante. Je suis fasciné, parce que le texte de cette prestation, toute naturelle, de huit heures, je le rappelle, semble tout droit sorti d'un script patiemment écrit et appris. Je ne saurais jamais la réponse, ! De cette histoire qui s'étend sur huit heures, donc, des questions émergent. Qui est mon ami ?, de qui restons nous redevable ?, même après la brisure de liens affectifs, qu'est-il possible d'avouer ? Voilà des questions amenées qui résonnent en nous dans cette pièce sans artifices pour nous distraire. Durant ma présence d'abord solitaire, pour les premières minutes, d'autres spectateurs viendront, partiront ou resteront pour découvrir leur bout de cette longue histoire.

Et moi, fasciné et intrigué de ce que j'ai découvert dans ce lieu fort calme et apaisant, je repars. Et heureux aussi d'avoir pu découvrir des territoires nouveaux performatifs.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire