dimanche 17 mars 2019

Sur mes pas dans mon Collège Ahuntsic: Pour mieux m'y retrouver sur la question autochtone !

L'invitation m'est parvenue et en plus elle était double. D'abord un dîner-causerie, "Qu'est-ce que l'autochtonisation ?" au local de mon syndicat et ensuite une rencontre "Danse et échange avec Ivanie Aubin-Malo, artiste malécite" au local du personnel de mon Collège.

Bien qu'il soit plus au nord, loin des lieux normalement associés aux revendications autochtones, le collège Ahuntsic, de par son nom et de celui de ses équipes sportives, les Indiens, a entrepris depuis un certain temps une réflexion intelligente et posée sur la question autochtone. Et moi, j'ai eu la chance d'assister à deux événements "phare" de cette démarche bien guidée par mon ex-collègue Julie Gauthier et j'en suis revenu plus riche en connaissances et, surtout, en sensibilité.

Revenons donc d'abord,  au dîner causerie avec Léa Lefevre-Radelli, doctorante en sciences de l’éducation, UQAM/Université de Nantes) qui nous fait une présentation sur ses constats et qui nous partage ses impressions. Comment poursuivre par en avant correctement sans refaire l'histoire? Y arriver dans une perspective personnelle jusqu'à une autre institutionnelle. Le faire sans s'auto-flageller, ni réflexes de colonialisme bienveillant. Ce que j'en retiens, est que trouver les bonnes approches personnelles et institutionnelles, voilà un défi qu'il nous faut relever. Mais nous y sommes tenus ! Faire en sorte que le terme insultant "kawish" devienne une réalité du passé. Comprendre aussi que la réalité autochtone n'en est pas une parmi tant d'autres, même à Montréal, ville cosmopolite, parce que si les autres si nombreux (et nous aussi !) sont venus ici, eux étaient déjà ici.




Le défi est de taille, mais ce n'est pas une raison de l'ignorer ou de passer à côté. J'en suis encore plus convaincu, nous devons le prendre à bras le corps, comme prof, comme administrateur, comme citoyen, chacun à la mesure de ses moyens et de déterminer quels seront les bons gestes à poser avec bienveillance sans condescendance.

C'est riche mais aussi alourdi de cette tâche que je me suis dirigé vers l'autre local pour assister à la rencontre d'Ivanie Aubin-Malo. Je serai honnête, le local choisi est "froid" (pas en degré Celcius !), mais rapidement, je peux constater que le lieu importera peu pour la suite. D'Ivanie, j'avais déjà vu sa création "Mula" à Tangente pour laquelle j'avais écrit "Elle propose des gestes répétitifs, qui m'ont amené dans un état de réception." Ce qui suivra sans être répétitif m'amènera et ce ne sera pas seulement moi, dans le même état. Tout au long de sa conférence dansée, elle nous parle de ses origines malécites de Cacouna, de son grand-père, porteur de tradition et de sa langue. Elle nous présente aussi de l'importance de son mentor et de la façon dont les vêtements sont transmis ou confectionnés. Pour ma part, ce qui me frappe le plus sont l'importance dans sa vie de porter sa culture auprès du plus grand nombre, mais aussi et surtout le sourire rayonnant et contagieux qu'elle nous proposait tout au long. 

Tout au long de cette rencontre, elle se montre tout autant généreuse qu'attentive à nous. Nous aurons droit à des danses intercalées par des échanges question-réponse. Le tout se terminera par une danse, style Pow wow, à laquelle nous serons tous conviés à participer et que nous accepterons, tous. 

Impossible de rester "de glace" suite à cette rencontre. Et la question qui reste, "Saurons nous être à la hauteur du défi que nous devrons relever ?" Pour ma part, moi qui a des origines amérindiennes (affirmation de mon père !), je suis prêt à le relever et faire ce qu'il faut, à la hauteur de mes moyens. Voilà pourquoi, une fois de plus, je suis fier de "mon" Collège Ahuntsic !

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