samedi 16 mars 2019

Sur mes pas en danse: "Phenomena" qui s'amène vers moi

Du chorégraphe de la soirée, Ismaël Mouaraki, à laquelle mes pas m'amenaient découvrir la plus récente proposition, j'en avais une courte mais riche expérience historique. La seule autre fois, c'était la pièce "in_humain.e" "fort bien portée par les étudiantes du BAC en danse de l'UQAM, il y a moins d'un an. J'y voyais une illustration réfléchie des "nouveaux paramètres de notre évolution". Avec "Phenomena", il poursuit dans la même veine "réflexive"avec cette fois, cinq interprètes aguerri.e.s (Audrey Bergeron, Geneviève Boulet, Félix-Antoine Cossette, José Flores et Geneviève Gagné). 

                                                          Photo de Sylvie-Ann Paré

Que deviendrons-nous plus tard, quelque part dans ce monde, une fois que nous aurons franchi le seuil temporel dans un avenir tout technologique pour devenir un humanoïde ? Comment nous comporterons-nous et quelles seront nos interactions avec les autres ? C'est à ces questions existentielles qu'Ismaël Mouaraki tente de répondre. Et foi de spectateur, ses réponses sont fort intéressantes. 

Se projeter dans l'avenir, extrapoler diraient les scientifiques, est une opération périlleuse qu'ils tentent d'éviter. Pour leur part, les artistes bénéficient d'une liberté dont il est possible de bénéficier et heureux sommes-nous, spectateurs, de pouvoir en profiter !

C'est donc face à nous-même (lire ici les spectateurs dans des sièges sur deux estrades, face à face, une première à l'Agora de la Danse), que nous apparaîtront les cinq interprètes, immobiles et couchés face au sol. Peu à peu, ils s'animeront pour devenir des humanoïdes aux mouvements saccadés. Pour ma part, c'est plutôt des pixels que j'ai d'abord vu qui, peu à peu, tentaient d'agir, de réagir, d'interagir et de s'agglomérer pour créer l'image. Leurs interactions, peu importe qui ils sont, les amenaient à s'exprimer seul, à aller vers l'autre, entre eux, mais aussi vers nous. Ils semblent que, selon le chorégraphe, la prise de contact entre des êtres différents est la seule qui soit porteuse d'avenir. Et moi, je suis fort heureux d'y voir cette perspective !

Le propos chorégraphique est fort limpide, mais une fois terminé, le citoyen que  je suis aussi, ne peut s'empêcher d'y trouver un autre sens. Celui de l'autre, ces immigrants qui tentent d'établir un contact avec nous ici. Une perspective personnelle qui me permet d'espérer en un avenir heureux !

Une soirée fort agréable par le propos, intéressante par la qualité des gestes, mais surtout porteuse par son propos. Merci Ismaël !

Aucun commentaire:

Publier un commentaire