De ces deux œuvres au programme, j'en avais déjà vu les "premiers" pas. De "TOPO", c'était au ZH Festival, il y a un peu plus d'un an. Du texte de mes impressions, j'avais conclu, "Selon moi, il reste à travailler les transitions, mais sinon cette vision topographique polymorphique de notre présence sur terre atteint son but." Curieux donc de découvrir cette plus récente version !
Pour "The Daughters of Quiet Mind" (de Laurence Lapierre et Myriam Arseneault-Gagnon), première partie de ce programme double, j'en découvrais la suite, son évolution. D'abord titré, "The Shovel Wings" qui était un duo lors de sa première présentation publique lors des "Danses Buissonnières" de l'an dernier et sa suite, sans titre, présentée (et que j'avais vu et fort bien apprécié) au OFFTA de ce printemps. Voilà une autre belle illustration que la danse est un art vivant, mais aussi toujours en mutation. Il ne me restait d'en découvrir le résultat.
Bien installé au tout début de la file d'attente, je peux prendre connaissance de la note de la commissaire (Dena Davida) dans le feuillet de la soirée: "Ce programme propose une tension esthétique entre formalisme futuriste et angulaire et une poésie onirique et sensorielle. Un lien pourrait être tissé par la notion de perception: de nous-mêmes, des interprètes et de leur environnement imaginé". Et aussi de méditer sur la complexité du sens de cette note, une expédition dans "l'ailleurs" ?, malgré l'activité bourdonnante tout autour. En effet, toutes les places seront occupées pour la première.
Les portes s'ouvrent, je prends ma place et la salle se fait comble. Déjà, elle (Myriam Arseneault-Gagnon) est là, très présente, avec la bâche par terre, sous ses pieds, et le long néon juste au-dessus d'elle. Elle se déplace, attentive au lieu, examinant "au delà" de ses "grands yeux" fort présents. Pour ma part, elle me captive. Il s'en suit, une fois le tout débutant plus formellement, son investissement physique des lieux avec cette bâche sous ses pieds. La bâche devient le territoire à investir sous ses bottes dont le bruit résonne et se propage dans la place. Cette bâche devient aussi un cocon d'où réémerge cet être tout aussi mystérieuse et surprenamment inchangée physiquement, mais intérieurement toute différente, nous le ressentons ! Cette bâche qui se déforme et ses multiples couches, allégorie de ma vie et peut-être de la vôtre, que nous découvrons recèle une dimension de la vie colorée de ses mystères. Toute courte, sinon trop, (moins de trente minutes) cette épopée humaine, riche en résonance visuelle et sonore (merci à Jonathan Goulet, concepteur sonore et Hugo Dalphond, concepteur lumière). Cette femme, je l'ai suivi jusqu'au bout de sa solitude et je l'aurais accompagné plus loin, plus longtemps.
Pour découvrir la deuxième partie, nous devrons sortir de la salle et prendre le temps d'attendre. Ce que je fais fort docilement.
Et les portes s'ouvrent de nouveau pour nous faire entrer dans l'univers déjà fort riche de la présence des interprètes (Ariane Dubé-Lavigne, Laurence Dufour, Kim L. Rouchdy et Jeimy Oviedo) et des différents objets scéniques (dont l'immense écran blanc derrière la scène) de "TOPO" d'Ariane Dessaulles. Je me souviens que la première fois, il y a un an, ces femmes m'étaient apparues graduellement, mais cette fois, elle sont toutes là, immobiles, mais fort présentes ! C'est une rencontre, découpée en tableaux, qui a tout de la courte pointe doucement construite. Je redécouvre avec grand plaisir et grande attention, celui durant lequel, elles se mettent à la tâche en gestes fort appliqués, mon tableau préféré. Ce qu'elles nous proposent, principalement en duo, est fort appliqué, minutieux, d'un formalisme que je qualifierais de scientifique. Nous devons être tout attentif pour en saisir les nuances. L'exploration "topo(graphique) du territoire, formelle, enrichie des projections "déformantes" m'a projeté dans une introspection toute personnelle déstabilisante, je dois l'avouer.
Photo de Marie-Ève Dion des 4 interprètes de "TOPO"
De cette expédition, fort bien guidée et aux transitions bien réussies, j'en reviens, enrichi par plus de questions que de réponses, comme peuvent l'être pour moi, tous ces corps qui arpentent cette topographie urbaine au quotidien.
"TOPO" est pour moi, une oeuvre forte de sa formalité et de sa complexité, mais avec des gestes qui la rendent accessible.
J'en ressort fort satisfait, mais aussi interpellé. Notre présence, peu importe ce que l'on peut penser, est en lien avec les autres et elle provoque des effets dont nous pourrons ignorer les effets. J'en prends bien note et pour cela merci, mesdames.
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dimanche 7 octobre 2018
vendredi 21 juillet 2017
Sur mes pas en danse: une première sortie réussie au ZH Festival
Contrairement à ce que certains croient, un spectateur de danse peut remplir son agenda de bonnes propositions en salle ou extérieure durant tout l'été. À preuve, pour ma troisième sortie de la semaine, mes pas m'ont porté jusqu'en Zome Homa, oups!!! jusqu'au ZH Festival dans la salle de présentation de la Maison de la culture Maisonneuve pour une première fois afin de découvrir le programme double, "Cessation Garden" et "Topo".
Début de soirée chanceux puisque les premières gouttes de pluie d'une forte averse ont débuté à mon entrée dans l'autobus et qu'à ma descente, le sol était fort humidifié, mais les nuages avaient déjà tout donné. Et la chance, accompagnée de plaisir, s'est poursuivie par la suite.
Dans une salle assez remplie, nous découvrons "Cessation Garden" de et avec Alaiah Schwartz et Guillaume Loslier-Pinard. De cette présentation d'une dizaine de minutes, j'en retiens que d'explorer un territoire artistique "situé dans les limbes, entre la vie et la mort", en utilisant "l'absurdité inhérente à la réalité" est une démarche fort délicate. Il y a sur la scène des plantes et une tête (avec son corps) dans des pots, y arrivera le promeneur sans vêtements, ni trop d'apparats, sinon son chapeau et son lourd sac. Nous sentons la catastrophe toute proche. Sur cette ligne mince, il me semble qu'il y manquait certains éléments ou trop de symboles déployés et pas assez de temps pour que je les suive. Il en reste que la démarche est audacieuse, demande une période d'acclimatation au spectateur et que la finale est risquée dans tous les sens du terme.
Après la pause, suit "Topo" d'Ariane Dessaulles avec Ariane Dubé-Lavigne, Laurence Dufour, Kim L. Rouchdy et Jeimy Oviedo, sans oublier l'importante contribution à la vidéo d'Émilie Allard.
D'Ariane Dessaulles, je me souviens encore de son "Struwwelpeter" (de l'allemand par Pierre l'ébourrifé). Pour moi, j'en retiens un personnage qui était au centre de son environnement avec tous les impératifs de joie, de peine et, surtout, de nombreuses contraintes dans lequel il devait évoluer.
Photo de Chloé Poirier-Sauvé
Pour "Topo", la chorégraphe poursuit dans la même veine avec "l'effet qu'ont les formes contenues au sein de la ville sur notre façon d'être et de nous mouvoir". Et cette fois, le personnage seul, laisse place à quatre jeunes femmes qui nous apparaîtront à tour de rôle, tissant "le fil invisible de leur destin" ou la carte topographique de leur monde, souvent sur le bout des pieds. Mais qu'elle est donc cette oeuvre collective à laquelle, elles travaillent? Les lumières de la salle encore allumées en début de présentation, s'éteindront pour mieux mettre en perspective la suite des choses que je qualifierais de poésie synthétique. Les différents tableaux se présentent à nous en deux tons. D'abord ceux dans lesquels les interprètes nous montrent des gestes saccadés et des déplacements linéaires comme la chorégraphe désire nous le montrer (selon le feuillet de la soirée),"explorant la trace des déplacements et nos rapports aux lieux", colorée par la géométrie inhérente à notre globe avec ses parallèles et ses méridiens. Les gestes des bras guident les intentions. Et ensuite, comme il arrive souvent , nous faisons partis des lieux et dans les tableaux durant lesquels les vidéos prennent possession de la scène, les interprètes deviennent des caméléons et sont partis prenantes des lieux. Le premier tableau "vidéo" est le plus réussi esthétiquement, mais pour moi, le deuxième est celui qui recèle une signification plus grande avec ces symboles géométriques (cercles et lignes) dont les liens se modifient constamment. Selon moi, il reste à travailler les transitions, mais sinon cette vision topographique polymorphique de notre présence sur terre atteint son but.
Ce projet encore en cours de création, se poursuivra et c'est à la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal que la prochaine étape sera montrée avec un rendez-vous en décembre 2017.
Début de soirée chanceux puisque les premières gouttes de pluie d'une forte averse ont débuté à mon entrée dans l'autobus et qu'à ma descente, le sol était fort humidifié, mais les nuages avaient déjà tout donné. Et la chance, accompagnée de plaisir, s'est poursuivie par la suite.
Dans une salle assez remplie, nous découvrons "Cessation Garden" de et avec Alaiah Schwartz et Guillaume Loslier-Pinard. De cette présentation d'une dizaine de minutes, j'en retiens que d'explorer un territoire artistique "situé dans les limbes, entre la vie et la mort", en utilisant "l'absurdité inhérente à la réalité" est une démarche fort délicate. Il y a sur la scène des plantes et une tête (avec son corps) dans des pots, y arrivera le promeneur sans vêtements, ni trop d'apparats, sinon son chapeau et son lourd sac. Nous sentons la catastrophe toute proche. Sur cette ligne mince, il me semble qu'il y manquait certains éléments ou trop de symboles déployés et pas assez de temps pour que je les suive. Il en reste que la démarche est audacieuse, demande une période d'acclimatation au spectateur et que la finale est risquée dans tous les sens du terme.
Après la pause, suit "Topo" d'Ariane Dessaulles avec Ariane Dubé-Lavigne, Laurence Dufour, Kim L. Rouchdy et Jeimy Oviedo, sans oublier l'importante contribution à la vidéo d'Émilie Allard.
D'Ariane Dessaulles, je me souviens encore de son "Struwwelpeter" (de l'allemand par Pierre l'ébourrifé). Pour moi, j'en retiens un personnage qui était au centre de son environnement avec tous les impératifs de joie, de peine et, surtout, de nombreuses contraintes dans lequel il devait évoluer.
Photo de Chloé Poirier-Sauvé
Pour "Topo", la chorégraphe poursuit dans la même veine avec "l'effet qu'ont les formes contenues au sein de la ville sur notre façon d'être et de nous mouvoir". Et cette fois, le personnage seul, laisse place à quatre jeunes femmes qui nous apparaîtront à tour de rôle, tissant "le fil invisible de leur destin" ou la carte topographique de leur monde, souvent sur le bout des pieds. Mais qu'elle est donc cette oeuvre collective à laquelle, elles travaillent? Les lumières de la salle encore allumées en début de présentation, s'éteindront pour mieux mettre en perspective la suite des choses que je qualifierais de poésie synthétique. Les différents tableaux se présentent à nous en deux tons. D'abord ceux dans lesquels les interprètes nous montrent des gestes saccadés et des déplacements linéaires comme la chorégraphe désire nous le montrer (selon le feuillet de la soirée),"explorant la trace des déplacements et nos rapports aux lieux", colorée par la géométrie inhérente à notre globe avec ses parallèles et ses méridiens. Les gestes des bras guident les intentions. Et ensuite, comme il arrive souvent , nous faisons partis des lieux et dans les tableaux durant lesquels les vidéos prennent possession de la scène, les interprètes deviennent des caméléons et sont partis prenantes des lieux. Le premier tableau "vidéo" est le plus réussi esthétiquement, mais pour moi, le deuxième est celui qui recèle une signification plus grande avec ces symboles géométriques (cercles et lignes) dont les liens se modifient constamment. Selon moi, il reste à travailler les transitions, mais sinon cette vision topographique polymorphique de notre présence sur terre atteint son but.
Ce projet encore en cours de création, se poursuivra et c'est à la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal que la prochaine étape sera montrée avec un rendez-vous en décembre 2017.
samedi 1 octobre 2016
Sur mes pas de danse, de beaux pas très prometteurs en Danses Buissonnières
Décidément, les premières propositions en danse contemporaine de cette saison sur nos scènes présentent des oeuvres de femmes avec des femmes sur scène. Danses Buissonnières ne fait pas exception, malgré que ...... Manuel Shink, avec sa création, une des six oeuvres au programme rend l'affirmation partiellement vraie, mais, j'y reviendrai.
Rappelons que Danses Buissonnières que Tangente nous propose à chaque année, permet à de jeunes chorégraphes de présenter une oeuvre de dix minutes maximum. De tout horizon, ces jeunes créateurs sont choisis par un jury de pairs. Mes pas m'ayant conduit au Monument-National quelque peu avant le temps, une discussion intéressante, mais surtout instructive avec Dena Davida, m'a permis de comprendre l'un des aspects qu'elle appréciait le plus des oeuvres qu'on lui présente et qui est l'authenticité. Terme qui peut être difficile à définir, mais qui, une fois devant nous, se perçoit très bien. Il semble que cette année encore, le jury ait eu la même vision, parce que les six oeuvres choisies irradiaient d'authenticité, et cela, c'est aussi ma perception. Et ces moments, je les ai bien aimés et surtout bien appréciés.
En entrée de jeu, nous découvrons "Struwwelpeter" qui peut être traduit de l'allemand par Pierre l'ébourrifé avec et de Ariane Dessaulles. L'image que vous pourriez en avoir est probablement juste, parce que du personnage qui se présente à nous, porte un masque avec des bandes de tissu qui se dirigent dans toutes les directions. Chacun pourra y voir les symboles qu'il voudra, mais moi sans aucune difficulté, ce personnage était au centre de son environnement avec tous les impératifs de joie de peine et, surtout, de nombreuses contraintes dans lequel elle devait évoluer. Et de ce masque porté, l'obligation de ne pas se dévoiler. Ouf !, tellement vrai pour certain ou certaine que je cotoie. La vie en dix minutes, voilà ce que Ariane Dessaulles nous propose.
Suit, "Selk" d'Eryn Tempest, récente graduée du programme de danse de l'Université de Concordia, qui nous propose une oeuvre classique dans laquelle les mouvements s'incarnent éloquents dans le corps dans une suite de mouvements loin de nous. Au moment qu'elle s'approche de nous et de moi en première rangée, les lumières s'éteignent. Voilà une fin particulièrement bien réussie !
En fin de première partie, Manuel Shink nous propose "Hors d'oeuvre" dont le titre est tout aussi ambigu que le personnage qui se présente à nous. Devrions nous être surpris, puisque de la courte présentation, nous étions avertis, "D'un point de vue queer, le principe de non-binarité du genre célèbre la diversité...". La présentation de cet homme gracieux et tout barbu était d'une grande clareté et de la tentation de classer, j'en suis ressorti avec une grande prudence. La vie n'est pas simple et les êtres humains qui l'occupent encore moins, j'en suis averti.
Pause réflexive d'une quinzaine de minutes.
Sur scène, nous apparaît, "Rainblow" et Geneviève Jean-Bindley avec un personnage féminin qui a tout du conte par son habillement. Mais, vite la réalité maladive semble s'imposer. Rien ne semble simple et tout autant ses gestes que ses mimiques et la mise en cases, nous le démontrent. J'en suis touché et pour cela merci !
"Who cares" de Virginie Desroches suit avec deux femmes ( Claire Jeannot et Myriam Foisy que je revoyais avec grand plaisir) qui devront faire un bout de chemin ensemble. Rien de facile, leurs gestes le montrent bien, mais peut-il en être autrement ? Et comme l'indique le feuillet de présentation, "Digérées d'un compromis insatisfaisant elles finiront." Mais nous, nous ne serons pas insatisfaits.
La soirée se termine avec une surprise. Nous devons nous lever de notre siège et entourer la scène sur laquelle se retrouverons les six interprètes (Julie Robert, Stefania Skoryna, Catherine Dagenais-Savard, Camille Gachot, Audray Julien et Myriam Foisy) sur la chorégraphie de Lorraine Albert et Julie Robert. On nous demande de nous déplacer tout au long de ce dix minutes et nombreux sont les spectateurs qui respecteront cettre demande, mais pas moi. Pour me permettre d'apprécier de la tête, il faut que mes pas soient immobiles et ils le seront. Je ne saurais dire ce que j'ai manqué, mais de ma perspective immobile, ces interprètes ont mis en gestes les verbes que la voix projetée m'est parvenue. "Movement in serra- 3rd movement" de ce collectif ephfem s'est incarné et a conclu une très belle soirée.
Plein de noms pris en note et un retour à la maison tout à fait satisfait de ces "Danses Buissonnières" 2016.
Rappelons que Danses Buissonnières que Tangente nous propose à chaque année, permet à de jeunes chorégraphes de présenter une oeuvre de dix minutes maximum. De tout horizon, ces jeunes créateurs sont choisis par un jury de pairs. Mes pas m'ayant conduit au Monument-National quelque peu avant le temps, une discussion intéressante, mais surtout instructive avec Dena Davida, m'a permis de comprendre l'un des aspects qu'elle appréciait le plus des oeuvres qu'on lui présente et qui est l'authenticité. Terme qui peut être difficile à définir, mais qui, une fois devant nous, se perçoit très bien. Il semble que cette année encore, le jury ait eu la même vision, parce que les six oeuvres choisies irradiaient d'authenticité, et cela, c'est aussi ma perception. Et ces moments, je les ai bien aimés et surtout bien appréciés.
En entrée de jeu, nous découvrons "Struwwelpeter" qui peut être traduit de l'allemand par Pierre l'ébourrifé avec et de Ariane Dessaulles. L'image que vous pourriez en avoir est probablement juste, parce que du personnage qui se présente à nous, porte un masque avec des bandes de tissu qui se dirigent dans toutes les directions. Chacun pourra y voir les symboles qu'il voudra, mais moi sans aucune difficulté, ce personnage était au centre de son environnement avec tous les impératifs de joie de peine et, surtout, de nombreuses contraintes dans lequel elle devait évoluer. Et de ce masque porté, l'obligation de ne pas se dévoiler. Ouf !, tellement vrai pour certain ou certaine que je cotoie. La vie en dix minutes, voilà ce que Ariane Dessaulles nous propose.
Suit, "Selk" d'Eryn Tempest, récente graduée du programme de danse de l'Université de Concordia, qui nous propose une oeuvre classique dans laquelle les mouvements s'incarnent éloquents dans le corps dans une suite de mouvements loin de nous. Au moment qu'elle s'approche de nous et de moi en première rangée, les lumières s'éteignent. Voilà une fin particulièrement bien réussie !
En fin de première partie, Manuel Shink nous propose "Hors d'oeuvre" dont le titre est tout aussi ambigu que le personnage qui se présente à nous. Devrions nous être surpris, puisque de la courte présentation, nous étions avertis, "D'un point de vue queer, le principe de non-binarité du genre célèbre la diversité...". La présentation de cet homme gracieux et tout barbu était d'une grande clareté et de la tentation de classer, j'en suis ressorti avec une grande prudence. La vie n'est pas simple et les êtres humains qui l'occupent encore moins, j'en suis averti.
Pause réflexive d'une quinzaine de minutes.
Sur scène, nous apparaît, "Rainblow" et Geneviève Jean-Bindley avec un personnage féminin qui a tout du conte par son habillement. Mais, vite la réalité maladive semble s'imposer. Rien ne semble simple et tout autant ses gestes que ses mimiques et la mise en cases, nous le démontrent. J'en suis touché et pour cela merci !
"Who cares" de Virginie Desroches suit avec deux femmes ( Claire Jeannot et Myriam Foisy que je revoyais avec grand plaisir) qui devront faire un bout de chemin ensemble. Rien de facile, leurs gestes le montrent bien, mais peut-il en être autrement ? Et comme l'indique le feuillet de présentation, "Digérées d'un compromis insatisfaisant elles finiront." Mais nous, nous ne serons pas insatisfaits.
La soirée se termine avec une surprise. Nous devons nous lever de notre siège et entourer la scène sur laquelle se retrouverons les six interprètes (Julie Robert, Stefania Skoryna, Catherine Dagenais-Savard, Camille Gachot, Audray Julien et Myriam Foisy) sur la chorégraphie de Lorraine Albert et Julie Robert. On nous demande de nous déplacer tout au long de ce dix minutes et nombreux sont les spectateurs qui respecteront cettre demande, mais pas moi. Pour me permettre d'apprécier de la tête, il faut que mes pas soient immobiles et ils le seront. Je ne saurais dire ce que j'ai manqué, mais de ma perspective immobile, ces interprètes ont mis en gestes les verbes que la voix projetée m'est parvenue. "Movement in serra- 3rd movement" de ce collectif ephfem s'est incarné et a conclu une très belle soirée.
Plein de noms pris en note et un retour à la maison tout à fait satisfait de ces "Danses Buissonnières" 2016.
vendredi 25 mars 2016
Sur mes pas en danse: Deuxième Passerelle 840 pour cet hiver qui nous fait un pied de nez !
Bon OK, ceux et celles qui ont lu mon titre jusqu'au bout me feront remarquer que nous sommes maintenant, en ce 25 mars, officiellement rendu au printemps. Mais pour moi quand il y a de la neige qui me tombe dessus et qui reste par terre, et bien, c'est l'hiver !! Et ce n'est pas discutable. C'est d'autant plus vrai que sur le feuillet de cette Passerelle 840, il y est imprimé Hiver 2016.
Mais revenons au propos de ce texte, soit les quatre oeuvres au programme en cette première soirée de présentation et dont deux m'ont particulièrement plu et sur lesquelles je m'attarderai. Devant une salle moins remplie que mes lors de mes visites précédentes, le tout commence avec "Struwwelpeter" de et avec Ariane Dessaulles. Un masque relié à dix bandes élastiques, ceux-là attachés tout en haut, est là par terre à notre arrivée dans la salle. Arrive l'interprète qui enfile le masque et durant les quinze trop courtes minutes qui ont suivi, elle incarne un personnage sans expression, masque oblige, mais qui s'exprime tout en gestes fort éloquents. Les situations changent, mais relié par ces fils plus ou moins tendus, les limites s'imposent au personnage. Tout à fait fasciné, j'ai été par "cette première étape de création" qui est tout à fait réussie. Ariane Dessaulles, je prends bien note de ton nom et du titre de ton oeuvre "facile à se rappeler" pour en découvrir la suite. S'il vous plaît, ne tarde pas trop.
En fin de programme, "On ne saigne pas par hasard" d'Isabelle Boudreau, avec Julie Lédée, Kim Lacoste, Laeticia Philantrope, Sabrika Leduc, Mélanie Boisliveau, Christine Heyraud et Stéphanie Boulay, frappe fort. Il y a d'abord, le court moment de découverte des interprètes dans un enchevêtrement de corps. Par la suite, ces filles maquillées et habillées telles des émules de Kiss (OK j'exagère un peu, mais c'est dans le sens positif), nous entraînent dans une suite de tableaux déjantés qui captivent et qui se termine par le même enchevêtrement qu'au début. Le feuillet annonce bien le propos, "En catimini, mais percolant par tous les interstices, surgit la substantifique moelle de la horde au sein de laquelle se noie l'enfant terrible d'une hargne débridée. Glou-glou." Et nous les spectateurs, nous sommes rassasiés.
Une belle passerelle vers mon prochain rendez-vous de danse chez Tangente et sur lequel je reviendrai dans un prochain texte. La prochaine Passerelle 840, la semaine prochaine, yeah !
Mais revenons au propos de ce texte, soit les quatre oeuvres au programme en cette première soirée de présentation et dont deux m'ont particulièrement plu et sur lesquelles je m'attarderai. Devant une salle moins remplie que mes lors de mes visites précédentes, le tout commence avec "Struwwelpeter" de et avec Ariane Dessaulles. Un masque relié à dix bandes élastiques, ceux-là attachés tout en haut, est là par terre à notre arrivée dans la salle. Arrive l'interprète qui enfile le masque et durant les quinze trop courtes minutes qui ont suivi, elle incarne un personnage sans expression, masque oblige, mais qui s'exprime tout en gestes fort éloquents. Les situations changent, mais relié par ces fils plus ou moins tendus, les limites s'imposent au personnage. Tout à fait fasciné, j'ai été par "cette première étape de création" qui est tout à fait réussie. Ariane Dessaulles, je prends bien note de ton nom et du titre de ton oeuvre "facile à se rappeler" pour en découvrir la suite. S'il vous plaît, ne tarde pas trop.
En fin de programme, "On ne saigne pas par hasard" d'Isabelle Boudreau, avec Julie Lédée, Kim Lacoste, Laeticia Philantrope, Sabrika Leduc, Mélanie Boisliveau, Christine Heyraud et Stéphanie Boulay, frappe fort. Il y a d'abord, le court moment de découverte des interprètes dans un enchevêtrement de corps. Par la suite, ces filles maquillées et habillées telles des émules de Kiss (OK j'exagère un peu, mais c'est dans le sens positif), nous entraînent dans une suite de tableaux déjantés qui captivent et qui se termine par le même enchevêtrement qu'au début. Le feuillet annonce bien le propos, "En catimini, mais percolant par tous les interstices, surgit la substantifique moelle de la horde au sein de laquelle se noie l'enfant terrible d'une hargne débridée. Glou-glou." Et nous les spectateurs, nous sommes rassasiés.
Une belle passerelle vers mon prochain rendez-vous de danse chez Tangente et sur lequel je reviendrai dans un prochain texte. La prochaine Passerelle 840, la semaine prochaine, yeah !
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