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vendredi 7 mai 2021

Sur mes nouveaux pas (virtuels): redécouvrir différemment "Polymorphic Microbe Bodies" !

 Ce texte aurait pu aussi s'intituler "Polymorphic Microbe Bodies", deuxième partie ! D'abord présentée jusqu'à une certaine date, mon premier retour portait sur mon premier et seul visionnement. Mais voyez-vous, ma boîte courriel contenait un envoi avec une information inespérée. Celle de la possibilité de la revoir "autrement" m'était offerte et j'en ai profité, deux fois plutôt qu'une !

                                               Photo par Vanessa Fortin fournie par Tangente

À la deuxième fois, une fois l'effet de surprise de la première fois derrière moi, je me suis attardé aux détails. Guidé par le propos de Hanna Sybille Müller, j'ai plongé en moi les yeux ouverts et je me suis laissé aller à la dérive. J'ai encore plus apprécié la beauté esthétique de certains passages fort bien captés, dont ceux de ces fruits aux entrailles exposés !

À la troisième fois, c'est avec les yeux fermés que j'ai "découvert" cette proposition. Et là, j'ai ressenti une sensation toute drôle, celle de voir des sons et des bruits danser dans ma tête. Quel agréable plaisir de les voir tournoyer autour de moi ! C'est une première pour moi, celle de "voir intérieurement" (et non pas entendre !) danser des sons ! 

Si c'était possible, je voudrais conserver cette proposition pour la revoir, la réécouter et la ressentir encore et encore. Pour moi, un peu hyperactif, son effet me fait un grand bien ! Et je serais très curieux de connaître ce qu'elle vous ferait à vous ?

Il me semble aussi que nous devrions pouvoir découvrir ce type de performance plus souvent. Et si c'était le cas, je veux en être ! Merci à vous Hanna Sybille et Erin, de sortir des sentiers battus, lire ici la perception toute visuelle du mouvement et vous de Tangente de le permettre. Même de chez moi, devant mon trop petit écran les yeux fermés, la magie a opéré !

mardi 4 mai 2021

Sur mes pas (virtuels) en danse: "Polymorphic Microbe Bodies", une expérience partielle pour moi, mais par ma faute !

La proposition de Hanna Sybille Müller et Erin Robinsong est tout à fait particulière comme d'autres présentées par Tangente, ce que j'apprécie toujours. J'avais lu attentivement les recommandations et je m'étais préparé en conséquence. Je prévoyais aussi revoir dans différentes conditions cette proposition toute sensorielle pour comparer, mais une combinaison de facteurs m'a juste permis de la découvrir qu'une seule fois. J'étais donc avec mes écouteurs devant mon écran pour voir et ressentir la proposition. Je l'aurais refait les yeux fermés assis et aussi couché comme on me le proposait. Mais bon, cette seule fois a été très intéressante.

J'ai vu des hommes et des femmes s'installer pour nous, comme par procuration. Avec les paroles de Hanna Sybille Müller, je me sens en état de réception, les yeux grand ouverts ! Et la suite, je ne saurais ajouter rien de précis sur ce que vois. Mais sur ce que je ressens, je ressens et j'apprécie surtout. Les bruits de ces fruits qui sont mis en contribution par celle qui les manipule, par le son et l'image, jusqu'à les sentir presque. Cette proposition annoncée comme somatique l'a été pour moi et a été pour moi, des moments fort apaisants ! 

                                                                Photo de Denis Martin


lundi 26 février 2018

Sur mes pas en danse: "Réalité & Fiction", tout une question de perspective de spectateur

Durant une journée (dimanche) qui opposait les éléments météorologiques, le thème que Tangente nous proposait pour son programme s'y alignait avec son titre "Réalité & Fiction". Il faut noter ici que ce qui relie les deux termes est un "et" et non un "ou". La cohabitation de ces deux termes, forts de leur contraste, a permis d'élaborer un programme prometteur.

Pour le découvrir, nous devrons nous rendre dans l'espace bleu, tout en "bas" du Wilder, comme nous serons (en bas), une fois nos chaussures enlevées. Une fois dans la salle, au-dessus de nos sièges, il y a des lumières rouges, perçues avec justesse par certain de lumière de chambre noire, tel que présenté dans le feuillet de présentation, "La chambre noire est le point de départ de cette hybridation entre la danse, la photographie et le cinéma". Pour moi cependant, à voir les spectateurs enlever leur vêtement superflu, sous les lumières toutes chaudes de leur irradiation (tout en restant décent, soyez rassuré !), l'endroit a tout d'une couveuse, pour attendre la présentation de "Ghostbox" de Camille Lacelle-Wilsey et Eryn Tempest. Les lumières s'éteignent et sous l'éclairage d'une lampe pendante au bout d'un fil, les deux corps apparaissent. La lampe tournoie, les sons résonnent et les corps prennent peu à peu vie. Le premier tableau est fort intéressant, tout comme le deuxième qui se présente dans un couloir lumineux. Intéressant cette utilisation du contraste, comme le noir et le blanc qui surgissent de la plaque argentée dans la chambre noire. Par la suite, ce sont les mouvements qui se feront fort contrastés dans une site de tableaux souvent fortement éclairés de rouge mais la logique chorégraphique m'échappe. Les gestes sont saccadés et les mouvements utilisent toute la place. Les interprètes sont investies, c'est évident, mais dans une mission qui m'échappe. Au final, elles ont ce qu'il faut pour m'entraîner dans leur "Ghostbox", mais il faudra rendre le tout plus cohérent dans la suite des tableaux pour que je les suive.

Il s'en suit, la sortie de la salle, la remise de nos chaussures et l'attente de "Revolutions" de Hanna Sybille Müller, prochaine oeuvre au programme. Il y a déjà dans le titre le germe d'une réflexion puisqu'il y a rien de plus prévisible que la révolution d'un corps autour d'un point central, mais de plus déstabilisant et surprenant que le renversement brusque qu'il peut aussi évoquer. Serons-nous amenés à réfléchir et/ou à être surpris ? La réponse sera oui et le spectateur que je suis en fût tout à fait ravi et voici pourquoi.

                                    Photo de Hanna Sybille Müeller par Andrea de Keijzer

Nous entrons dans la salle vide avec des sièges disposés en cercle, accueillis par la chorégraphe et son beau sourire. Si nous sommes quelque peu observateurs, il y a aussi un ventilateur au dessus le scène centrale. Sur toutes les places, avec un cahier de couleur, rouge pour moi, attendent de trouver preneuses ou preneurs. Une ou deux places vides et la raison me sera connue plus tard. Tous les spectateurs installés, la chorégraphe-interprète distribue des cartes à un certain nombre de spectateurs, mais pas moi, bien intrigué ! Mais l'oeil alerte et curieux découvre ce qui est inscrit sur celles de mon voisin. Mais pas question de trahir la surprise, maintenant. Elle entreprend de nous entretenir tout en nous présentant une suite de mouvements circulaires qui dans les premiers pas captent mon attention. Elle présentera des extraits d'entretiens avec des experts de différents domaines (philosophe, scientifique du climat, mathématicien, peintre circulaire, microbiologiste, entre autres).

De façon surprenante, moi qui a de la difficulté à me concentrer sur deux choses, ici la simplicité et la douceur des gestes me garde dans l'orbite circulaire du discours. Le temps passe sans que le propos ne tourne en rond. Arrive le tableau dans lequel le ventilateur, subtilement et habilement éclairé (bon travail de Paul Chambers) tout en rotation a son moment de gloire. Viendra se joindre une deuxième interprète, qui jusque là, était assise bien sagement. Et c'est ensemble, que le tout se poursuit dans une suite de mouvements circulaires qui font le tour des variations possibles. La simplicité et la douceur de ce qui m'est présenté me berce l'esprit. Et cela jusqu'à une d'abord et l'autre peu de temps après prennent place sur les chaises libres. Après un moment d'hésitation, parce que les lumières restent allumées, les applaudissements bien mérités se font entendre.

Pour ceux et celles, curieux et patients, qui veulent savoir ce qu'indiquaient les cartes, en voici ce que j'ai pu découvrir. Elles demandaient aux spectateurs d'exécuter une action, comme aller prendre place sur une chaise à l'opposé de la salle ou d'aller se servir à boire ou à manger, à n'importe quel moment de la présentation. Ce que un bon nombre de spectateurs ont fait sans que cela perturbe la qualité de la rencontre danse-conférence. Un moment de danse fort réussi qui en fait une de mes belles surprises de la saison.

lundi 30 janvier 2017

Sur mes pas en danse: Un "Remix" réussi bien mélangé au Studio 303

Les propositions "danse" sont encore peu nombreuses en ce mois de janvier, mais elles laissent à mes pas les hésitations de direction dans le placard. Ainsi donc en ce dimanche après-midi presque printanier, c'est vers le Studio 303 que je me suis dirigé, avec au programme, un "Remix". Si comme moi, vous vous informez, vous savez déjà qu'un remix en danse contemporaine consiste à mettre côte à côte dans le temps, une oeuvre originale et sa réappropriation, suite à une résidence d'une quinzaine d'heures au Studio 303. Au programme, les chorégraphes Aurélie Pedron et Lara Kramer qui remixent Crow’s Nest and Other Places She’s Gone d’Olivia C. Davies et transposition d’Hanna Sybille Müller, respectivement. Le programme annonçait : "Quatre courtes pièces seront ainsi présentées : deux originales, suivies de leur remix.", par conséquent, le spectateur que je suis se préparait à comparer et, déjoué l'a-t-il plutôt été. Parce que les oeuvres ne l'ont pas été dans cet ordre, mais plutôt, les deux remix d'abord et les deux extraits des oeuvres originales, ensuite. Ainsi donc, à l'inverse et pas à la suite, difficile, sinon impossible pour moi, de mettre un cadre de référence pour un exercice de comparaison analytique ordonné. Après l'avoir rapidement compris, je me suis laissé aller et je m'en tiendrai à présenter mes des fragments d'observation, suite à ce beau moment passé à découvrir des univers chorégraphiques féminins dans lesquels irradiaient l'intériorité et le rituel. 

                                          Hanna Sybille Müller par V. Soucy

De cette femme seule qui bougeait lentement à notre arrivée et qui ensuite nous invite à la rejoindre (et que peu feront), de ces cloches d'une église toute proche qui résonne "en harmonie" avec les mouvements du moment, de cette invitation à prendre un oeuf (qui dans mon cas m'a été offert), de ces moments "bénis" de lenteur, dont même les quelques cris d'un bébé dans la salle ne pouvaient briser le charme. La danse contemporaine est décidéement un univers vaste et fascinant que je découvre encore. Je ne saurais écrire en quoi les remix sont formellement intéressants, mais pour l'amalgame des univers et de l'influence des uns sur les autres qu'ils permettent, ma sortie a été réussie et enrichissante.

C'était un quatrième remix, le premier selon cette formule inversée, mais peu importe, j'y reviendrai.