lundi 10 juillet 2017

Sur mes pas au cinéma: "Chasing Trane", une belle rencontre avec John Coltrane

De John Coltrane, j'ai deux C.D.s, témoins de mon époque jazz, mais surtout le souvenir de son importance pour le personnage principal (John Holland) d'un de mes films "coup de coeur", "Mr. Holland's Opus", qui nomme son fils Cole en l'honneur de John Coltrane. Lorsqu'est apparu sur le grand écran un documentaire sur ce musicien, je m'étais promis d'y aller et l'occasion s'est enfin présentée en ce lundi grisâtre. Nous étions donc deux cinéphiles dans une des salles de projection du Cinéma du Parc. En première partie, le court métrage, "Oscar" sur Oscar Peterson (de Marie-Josée Saint-Pierre) qui en une dizaine de minutes permet de dresser un portrait, somme tout complet et sans complaisance, de ce pianiste jazz montréalais.

Du pianiste de chez nous, nous allons vers la découverte du saxophoniste d'ailleurs, John Coltrane. Naître noir dans un des états du "Sud" des États-Unis (la Caroline du Nord) et devoir survivre, très jeune, à la mort de son père, voilà les premiers pas de ce musicien. Par la suite, nous découvrons les différentes étapes de sa vie qui n'ont rien du conte de fée. Avec sa musique en trame de fond et à partir des témoignages de membres de sa famille, de collègues musiciens et de fans (dont Bill Clinton), nous pouvons nous faire une idée de la vie et de la personnalité de ce jazzman qui ne fait pas, selon lui, du jazz, mais du "Coltrane". Une heure trente, abondamment illustrée d'archives audio et vidéo, qui nous permet de découvrir un homme croyant et qui est déterminé à toujours franchir les limites de son art. Un très bon documentaire qui nous montre le musicien tel qu'il était. Malheureusement, jamais nous entendrons sa voie (Denzel Washington, lui prêtera la sienne), mais dans les images, l'homme s'exprime jusqu'à la finale fort touchante quelque temps avant sa mort arrivée trop tôt à 40 ans.

                                                           IMAGE FOURNIE PAR ABRAMORAMA tirée du site de la Presse

Un beau moment pour découvrir ce musicien et surtout aussi pour se donner l'objectif d'enrichir sa discographie. IL faut donc que je me procure sa pièce "Alabama" qu'il a composée suite à la mort de quatre jeunes filles noirs, suite à l'agression par bombe de la communauté noire par des blancs suprémacistes à Birmingham, Alabama en 1963. Une pièce qui encore, aujourd'hui, mériterait d'être écoutée et réécoutée, pour mieux réagir aux attentats insensés qui se produisent dans le monde.

https://www.youtube.com/watch?v=saN1BwlxJxA

samedi 8 juillet 2017

Sur mes pas extérieurs en danse: Un prologue intéressant du Festival Quartiers Danses

L'été ou ce qui en fait office permet, au spectateur que je suis, d'aller voir de la danse dehors. Après ma sortie hors de l'île (à Repentigny), mes pas cette fois m'ont amené dans un quartier de Montréal, loin de "mes terres", soit au Marché Atwater dans le centre sud. Pour l'occasion, j'étais accompagné par mes petits-fils qui, au final, ont beaucoup apprécié leur "combo transport en commun-danse". C'est donc après plus d'une heure de déplacement que nous arrivons sur la place du Marché Atwater. Le ciel semble laisser de côté ses menaces de pluie, pour nous proposer quelques rayons de soleil. Après les présentations d'usage du maire d'arrondissement, Benoit Dorais et du "grand patron" du Festival Quartiers Danses, Rafik Sabbagh, la première des deux oeuvres se met en mouvements.

                                         Photos de Jackie Hopfinger / Tony Baghlali

"Lewis et Lucie" de Jane Mappin nous présente d'abord les tribulations intérieures traduites en gestes d'un homme solitaire sur un banc public. Se joindra à lui, une femme et s'en suit une série de mouvements fort éloquents. J'avais vu lors d'une soirée un extrait de cette oeuvre, eux sur la scène et moi dans la salle et je peux facilement affirmer que l'effet de cette oeuvre dans l'espace publique est nettement plus efficace. Nous comprenons mieux ce que les bancs publics pourraient nous raconter s'ils le pouvaient. Juste à voir, il est évident que la nature humaine et ses tourments peut s'exprimer dans toute sa transparence, suffirait juste de pouvoir la voir sur ces bancs, supports catalytiques des relations humaines. Pour cela, Daniel Firth et Jane Mappin nous le démontrent avec talent en des gestes forts bien exprimés. Mon souhait maintenant, pouvoir voir cette oeuvre dans un banc de parc, loin de l'achalandage d'un marché public. 

Après une très courte pause et un repositionnement stratégique de notre part, question de mieux voir, "Projet Helmut" se met en branle. Création de et avec Julie Tymchuk et Marie-Pier Gilbert, accompagnées par Marie-France Jacques, Valérie Allard et Elise Boileau. "Projet Helmut" porte sur la perspective féminine du célèbre photographe Helmut Newton, son principal sujet d'intérêt. En entrée de jeu, nous avons droit à cinq femmes aux perruques noires et aux gestes identiques qui se présentent à nous, avec un ton est affirmé de ces femmes en entrée de jeu. Par la suite, les différences apparaissent, autant dans les mouvements que dans les vêtements portés. De ces femmes, les vêtements se changent, se partagent et s'échangent, comme il serait possible de dire de leur histoire d'amour. Tout n'étant pas blanc ou noir, à preuve, le turquoise, le bleu et même le rose, prenant leur place, en nous proposant certaines en avant plan, pendant que les autres sont juste là à côté. Malgré les distractions d'une piste cyclable juste à côté, le propos affirmé vise juste et captive le grand-père que je suis et les petits-fils qui l'accompagnent. Une trentaine de minutes sans temps morts qui montrent bien que la femme peut s'affirmer, peu importe les conditions. Et tout au long, le soleil s'est montré fort présent, présage d'un futur ? La pluie faisant des siennes lors de notre retour, lorsque nous étions dans l'autobus du retour !

Une autre belle sortie en danse qui nous invite à découvrir les différentes propositions de ce festival (Quartiers Danses) qui se tiendra une fois l'été achevé ou presque, soit du 7 au 17 septembre prochains. Comme carte d'invitation, ces deux oeuvres sont particulièrement réussies et je me promets d'y être.

vendredi 7 juillet 2017

Les pas "sages" du spectateur: chronique d'une transition

Lorsqu'est venu le moment de passer à un blogue pour mettre en mots mes impressions de sortie et d'y trouver un nom, c'est avec mes sorties de course que le titre s'est imposé. Ainsi donc est la genèse " Sur les pas du spectateur". Sur ce blogue, il y a les traces des pas que les œuvres laissent en moi et qui chacune d'elles me transforme et me rend plus humain et bien m'en fasse. Parce que chacune ou chacun qui se présentent devant moi, laissent ses traces.

Le spectateur que je suis, effectuera bientôt un "pas"sage vers une vie professionnelle beaucoup moins occupé. L'homme, nouveau retraité, devra négocier un virage avec une sagesse espérée et cette sagesse, il l'a longtemps espéré. Le passage vers un nouveau style de vie, moins professionnel, sera-t-il réussi, les paris sont en cours, parce que le spectateur n'a pas toujours les pas sages. Ces pas seront vers des destinations principalement culturelles, mais pas seulement.

Il arrive des moments dans la vie qu'une zone d'opportunité se présente, l'avenir saura dire si le spectateur que je suis, en profitera pleinement. Pour le savoir, faudra donc suivre mes pas dans ce nouveau passage, pas toujours fait de pas sages!

Sur mes pas en danse: vers de beaux moments aux "Danses au crépuscule"

Il y a de ces occasions pour lesquelles les astres s'alignent et que sortir de la ville pour aller voir de la danse est comme une invitation qui ne peut pas être refuser. Ainsi donc, c'est à Repentigny (pas trop loin de Montréal), au Centre d'art Diane-Dufresne que je me retrouve pour aller assister aux "Danses au Crépuscule"  présentée pour la première fois dans cette municipalité par Dusk Dances dont Sylvie Bouchard est la directrice et fondatrice.

Les astres étaient donc alignés pour moi, puisque parmi les propositions de "Jouer Dehors" (un des partenaires de cette activité), Marie-Gabrielle Ménard m'en avait "teasé" lors de sa chronique du lundi 3 juillet à l'émission "Nouvelle Vague" (Ici Radio-Canada Première) et que l'une des oeuvres présentées incluait la participation (chorégraphie et interprétation) de Julie Pilon que je suis de loin (sur FB) depuis un certain temps. J'étais curieux de la voir en action, parce qu'elle danse et fait danser dans la région de Lanaudière qui est loin de mes territoires habituels. Et de toute façon de la danse dehors en été, c'est une belle proposition pour le spectateur de danse que je suis.

La soirée commence avec une "mise en danse" du public menée de façon fort dynamique par Julie Pilon et qui réussit à amener sur le gazon face à elle une partie du public présent. C'est donc en la suivant que les participantes, sauf un ou deux hommes, réussissent des séries de mouvements fort agréables à regarder, pour tous les autres dont moi, moins audacieux à la chose. J'ai pu apprécier la dernière phrase de sa présentation dans le feuillet de la soirée, soit "Artiste dynamique et toujours pleine de projets créatifs, elle s'intéresse particulièrement à la médiation culturelle et au développement des arts en région".

Arrive 18h30 et le début de notre parcours dans les proches environs pour découvrir les cinq oeuvres au programme de la soirée. "Madame Rose" incarnée par Nina Gilmour prend charge de l'animation. Après les explications d'usage et du rôle de son klaxon à main, elle nous invite à la suivre vers le premier site de danse qui s'avère être dans le cimetière.

C'est sur bande de gazon avec un muret de pierres derrière que les deux interprètes (Sylvie Bouchard et Brendan Wyatt) nous attendent immobiles pour "Bound" (chorégraphie de Louis-Martin Charest). Lui est face à nous et elle, de dos. Ils ont des vêtements d'époque, dans ce lieu regorgeant des histoires du passé, ils nous entraînent dans une histoire d'amour durant laquelle les rapprochements entre les deux sont furtifs et les regards aux allures complices. Une belle histoire nous est contée et les gestes fort éloquents, mais comme toute histoire, elle a une fin qui est suivie des applaudissements. Je prends conscience que les enfants, très nombreux, ont été bien sages tout au long de la prestation et ils le seront pour le reste de la soirée de danse, après, allez savoir !

Sur les pas de "Madame Rose", nous quittons le cimetière pour nous diriger vers un endroit avec d'un côté l'église et de l'autre, un restaurant, sûrement pour nous permettre la transition des époques entre les deux oeuvres. Nous pourrons découvrir "Rawrabide" chorégraphiée par Ofilio Sinbadinho et interprétée par Zhenya Cerneacov, Sebastian Hirtenstein, Molly Johnson, Kathleen Legassick et Meredith Thompson, tous de Toronto. Les interprètes habillés tout en noir, sauf une touche, plus ou moins évidente, de bleu ont des allures mystérieuses presque menaçantes. Le soleil n'est pas encore couché, ouf !!!! Le feuillet de la soirée indique que "Les danseurs évoluent de manière saccadée et feront écho à l'attitude de défi que l'on retrouve dans la réalité urbaine, l'activisme social et la culture 'remix' ". Pour ma part, l'utilisation particulièrement bien réussie de leurs bras, m'y a fait voir des oiseaux urbains qui occupent les espaces aériens de la ville. Et arrive la fin, colorée de leur départ.

Le klaxon de Madame Rose nous invite à la suivre jusqu'au parvis de la vieille église où se retrouve déjà les trois "interprètes", Myriam Allard, Hedi Graja et une bata de cola ("longue jupe à traîne typique de la danse flamenco", merci feuillet de la soirée !) pour nous présenter "The place in between". Sur cette scène étroite faite de bois, les pas de flamenco et les expressions de Myriam Allard ainsi que le chant et les paroles de Hedi Graja, nous entraîne dans une "lutte" pour la possession bata de cola. Après la danse d'une autre époque et la danse urbaine, le flamenco nous fait encore plus voyager, et le public de bien suivre. 

Le klaxon résonne de nouveau et c'est devant le Centre d'art Diane-Dufresne que nous nous dirigeons pour assister à la "Passerelles-La rivière" chorégraphiée et interprétée par Julie Pilon et Mélissandre Tremblay-Bourassa, accompagnées, fort brillamment, à la musique par le multi-instrumentiste Pierre-Alexandre St-Yves et par la troupe "Danse Clandestine" aux mouvements. Les membres présents de cette troupe étaient Florence Beaudoin, Ghyslaine Beaufort, Isabelle Cartry, Lysbertte Cerné, Audrée Hotte, Annie Jacques, Andréanne Lamontagne, Camille Malo, Ariane Picher, Geneviève Rouillard et Julie Tellier. 

Comme tout lecteur peut le faire en prenant connaissance du feuillet, cette oeuvre a été crée "à même les flots de la sinueuse rivière L'Assomption", et pour l'occasion le bassin d'eau devant le Centre d'art s'avère fort approprié pour la présentation de cette oeuvre durant laquelle les interprètes n'ont pas peur de se "mouiller". Sur la musique planante du musicien, nous avons droit une pièce où le rituel est fortement présent dans les gestes exprimés. L'utilisation de l'espace est fort bien réussie et ce trop court tableau dans lequel les ondulations des corps et de la musique m'a particulièrement plu. Mais, cela se termine pas et nous nous rendons jusqu'au terrain de tennis à l'extrémité du site. Soyez rassurés, les pas n'ont pas été trop nombreux et en valaient la peine.  

Pour la dernière oeuvre de cette soirée, nous avons droit à "La gigue en souvenir" de Sylvie Bouchard et Mélissandre Tremblay-Bourassa (pour la dernière des quatre parties de cette proposition). Zhenya Cerneacov, Sebastian Hirtenstein, Molly Johnson, Kathleen Legassick, Meredith Thompson ainsi que Brendan Wyatt se mettront à la gigue et ils seront fort bien accompagnés par des élèves de l'École secondaire de l'Achigan, soit Clara Belleville, Britany Bureau, Mary Lou Deguire, Marianne Devoyault, Shane Gibeau, Annabelle Jean et Kelly Parent Althot. Après le retour dans le passé avec "Bound", la gigue se fait un pont entre aujourd'hui et hier, mais pas seulement, puisque les principaux interprètes tous de Toronto ont apprivoisé, fort bien d'ailleurs, ce style durant leur séjour ici (renseignement pris auprès de deux des interprètes), sans oublier ces jeunes filles de cette école secondaire. De la belle gigue en quatre temps pour toutes les époques qui concluait une heure trente de belle danse. 


                                                  Zhenya Cerneacov & Molly Johnson dans La gigue en souvenir. Photo: John Lauener

Une sortie danse extérieure réussie pour laquelle il est important de mentionner que la technique (logistique, visuelle et sonore) était impeccable avec une organisation fort bien accueillante avec ses bénévoles dans un lieu fort approprié à cet évènement. Et soyez rassurés, je n'en rajoute pas, l'amateur de danse que je suis est tout à fait honnête.

Une sortie danse qui en augure bien bien pour d'autres aussi intéressantes, que mère Nature collabore ou pas.





dimanche 2 juillet 2017

Sur mes pas au cinéma: "De plus belle", elle est belle, la vie

Signe du destin, après avoir visionné le film "Nelly" qui portait sur la beauté féminine et sa relation aux autres et sur lequel je reviendrai peut-être une autre fois, j'ai demandé chérie, fais moi confiance et allons voir "De plus belle". Cette invitation s'appuyait sur une bande annonce invitante et mon instinct cinématographique. Bon, mon instinct n'est évidemment pas infaillible (le passé l'a malheureusement déjà démontré !), par conséquent, c'est avec mes doigts croisés que nous nous sommes dirigés jusqu'au cinéma Beaubien pour découvrir la première oeuvre de la réalisatrice Anne-Gaëlle Daval. 
                                                      IMAGE FOURNIE PAR MK2 | MILE END et tirée du site de la Presse

Je dois avouer que la latitude d'interprétation du titre me plaisait beaucoup aussi. De cet univers féminin, l'association du mot "plus" et "belle" permet de se faire sa propre idée sur le propos à venir, mais au final celle de la réalisatrice m'a totalement séduit. Certains pourraient avancer que ce film est un film de femmes, mais le plus sage est de ne pas les écouter et d'aller découvrir comment on peut être un courtisan ou un frère et garder sa nature masculine, comme le spectateur que je suis. L'histoire n'est pas simple. Lucie (Florence Foresti, surprenante) vient de terminer le cycle infernal de chimiothérapie et. évidemment, ne se trouve plus belle et se referme comme une huître, face aux autres et aussi, mais surtout, face aux hommes. Lorsque le billet gagnant se présente à elle, elle refuse de le faire valider et pourtant ! S'en suit une série de péripéties, durant lesquels, nous rions, nous sommes touchés, nous frustrons, sans jamais renier notre plaisir de spectateur. Je serais tenté d'affirmer que maladie ou pas, il y a dans cette histoire sur laquelle le critique de La Presse écrit fort justement "Malgré des faiblesses et des incohérences dans le scénario, le charme de ce long métrage repose sur la délicatesse de sa mise en scène, des dialogues justes et des personnages vrais et attachants, malgré leurs défauts", tout ce qu'il faut, selon moi, pour passer un moment inspirant de cinéma. Et je défie quiconque de ne pas verser une larme (ou plusieurs) à la fin et d'espérer que le générique s'étire quelques minutes de plus.

Sur mes pas au cinéma: "La communauté", portrait intéressant d'un autre temps

Comme la vie peut le réserver, les astres se sont alignés et au cours des derniers jours, deux oeuvres qui m'ont ramené dans le passé, celui des années 70. Après avoir découvert l'oeuvre en création qui prend ses racines d'inspiration dans les deux "Summer of Love" dont le premier a eu lieu en 1967, mes pas m'ont amené, le lendemain, au cinéma pour assister à la projection du film "La Communauté". Cette oeuvre du réalisateur Thomas Vinterberg nous ramène au Danemark des années 70, époque durant laquelle, le "vivre autrement" se traduisait par vivre ensemble en communauté, et non pas en couple.

C'est donc à mon cinéma Beaubien fortement achalandé (mère Nature y contribuant) que je me suis rendu et dans une salle remplie jusqu'au dernier siège que j'ai pris place. Avec moi, un public composé surtout de cinéphiles de soixante ans et plus, ce qui m'amène la réflexion suivante, "y aurait-il un peu de nostalgie dans l'air ?".

                                                      Photo fournie par TVA Films tirée du site de La Presse

Ainsi donc "La Communauté" présente des épisodes de vie d'un couple et de sa fille adolescente qui décide de reprendre la grande maison paternelle, récemment décédé, du mari, Erik, (prof d'architecture) à la demande, insistante, de sa femme Anna (présentatrice de nouvelle à la télé) pour y établir une commune. Elle a besoin de nouveauté dans sa vie.

Nous assistons à la sélection des autres membres et nous découvrons aussi leur façons de vivre, dont l'inspiration du réalisateur vient de sa propre enfance. La vie pourrait être simple, mais elle peut prendre une orientation imprévue. De ce couple qui voulait aller ailleurs dans leur façon de vivre, leur changement de direction amène des surprises. Ce qui est particulièrement intéressant dans la perspective présentée est que peu importe ce qui arrive, pas de responsables et pas de jugements dans le propos cinématographique. Ce qui laisse au spectateur, une grande marge de manoeuvre d'interprétation et de discussion après le visionnement.

Impossible de ne pas mentionner la magnifique et intense interprétation de Trine Dyrholm (récompensée par un prix d'interprétation au Festival de Berlin) dans le rôle de la femme. Elle est troublante de vérité et sa prestation dans certaines scènes est poignante. Une histoire qui nous présente aussi, gracieuseté du scénario une nouvelle illustration de l'expression, "briser le coeur".

Du bon cinéma d'outre-mer (Danemark, cette fois), sous-titré, comme il nous en arrive trop peu. Par conséquent, il faut en profiter.


samedi 1 juillet 2017

Sur mes pas de spectateur: De belles rencontres touchantes avec "Les Intimistes"

Peut-on réussir une rencontre avec un univers littéraire en commençant par le "Chapitre 5" ? De retour de ma soirée avec le Collectif "Les Intimistes" au Sporting Club, je peux répondre oui. J'ai passé de beaux moments à découvrir de courtes histoires au féminin, "Toutes ces choses que j'aimerais oublier" et pour moi, "ces choses" m'ont laissé de beaux souvenirs.



Au programme, sept textes livrés par autant de femmes qui viendront au micro. En entrée de jeu, Audrey Lavigne nous présente "C'est le bon" et il n'est pas question ici, d'un billet gagnant à la loterie. Impossible de rester insensible à ses expressions faciales qui enrichissent le propos de cette jeune femme déterminée. "Mange-moi" de Sara Sue Vallée, nous entraîne dans sa mésaventure pendant une soirée de travail après avoir mangé le "fruit défendu" ! Lorsque la position d'une table devient très variable et qu'un total n'est plus la somme habituelle, comment rester insensible.  "Format familial" de Sarah Keita qui nous rappelle dans son histoire tout aussi touchante que sentie, qu'il faut se méfier des apparences lorsque la génétique s'en mêle. Un de mes coups de coeur de la soirée.

Changement de registre avec "Fourrer, c'est un big deal" de Sandrine Brodeur-Desrosiers. Malgré son titre explicite et un texte souvent "cru", l'histoire de cette adolescente recèle un propos subtil et intelligent sur certains enjeux dans la vie d'une adolescente. "15 min de silence" de Vanessa Seiler décrit comment une relation père-fille réussie peut être une mission périlleuse, sinon impossible. Le père de deux filles que je suis a été particulièrement touché. "Le fil" de Geneviève T. de l'Étoile (présentée par Tania Arana) nous présente comment il peut être difficile de parler des vraies affaires, surtout quand ça compte, même entre une mère et sa fille.

Enfin,"Madame Pipi" de Sandrine Quynh et pour le bonne compréhension de l'histoire, nous apprendrons que c'est le surnom de ces employées qui font l'entretien des toilettes publiques. Ainsi donc, l'importance des commentaires ou des jugements des enseignants énoncés envers leurs élèves nous est présentée dans une histoire tellement touchante. Mon deuxième coup de coeur qui a été accompagné d'une bouffée d'émotion pour le prof que j'ai été.

Le tout s'est terminé par la lecture de courts témoignages de spectateurs présents que nous pouvions mettre dans le chapeau avant le début de la soirée. Et ce n'est pas parce que l'on rit que c'est drôle, mais quand c'est aux autres, pourquoi pas !

Au final, une soirée mémorable qui ne rentre pas dans la catégorie du thème de la soirée, soit "Toutes ces choses que j'aimerais oublier".  Une soirée rondement menée avec de courts textes aux styles différents présentés avec coeur et qui arrivent souvent à nous surprendre. Une soirée qui devrait en appeler une autre, le vendredi 28 juillet prochain et c'est en gang que je me promets de m'y rendre. Elle sera sur le thème de "La première fois" et bien évidemment parce que personne ne le pensait (!), on nous informe qu'il n'y a pas que le sexe dans la vie.