Ma première fois, c'était "Toi" en 2007 et je m'en rappelle encore. La fois que j'ai foulé le tapis rouge au FFM. Une des fois qui sur grand écran, où j'ai été ébranlé, comme dans un coup de poing au plexus,par la proposition cinématographique de François Delisle brillamment portée par Anne-Marie Cadieux, Laurent Lucas et Marc Béland. Depuis, avec, entre autres, "Chorus", "Le météore" et "2 fois une femme", il me secouait comme cinéphile. Rien de facile avec ce réalisateur, mais moi, j'apprécie sa capacité à m'ébranler. Et il récidive avec "Ca$h Nexus" !!!
Portée par les prestations fortes d'Alexandre Castonguay (wow et tellement crédible !!!), de François Papineau, d'Evelyne Brochu (mon coup de coeur !!!), de Guy Thauvette et de Lara Kramer (loin de ses territoires chorégraphiques), cette histoire de famille m'interpelle et me trouble aussi. J'ai été gardé captif, malgré le malaise que j'éprouvais face aux scènes d'injection de junkie ou de chirurgie.
Photo: Fragments Distribution tirée du site du Devoir
Comment peut-on "survivre" à la fuite de sa mère du nid familial ? François Delisle nous en propose deux perspectives, par deux frères fort différents de leur sensibilité. Un peu plus de deux heures, découpées en étapes qui nous permettent en vrai comme en "imaginé" de suivre l'évolution des différents protagonistes.
Je m'en voudrais de ne pas mentionner le triste et désolant sort de ce film, relégué à une toute petite salle, dès sa deuxième semaine à l'affiche. La vie, la vraie vie possède ses côtés sombres, mais tout à fait humains qu'il nous faut voir. Et que le plus grand nombre de cinéphiles devraient voir. Ce film quittera l'affiche prochainement, mais de grâce, reprenez-vous sur les autres supports, dans le plus proche avenir possible.
dimanche 31 mars 2019
samedi 23 mars 2019
Sur mes pas au cinéma: "Amanda" pour espérer en la vie.
La demande était fort simple, "chéri" propose moi une sortie pour voir une belle et bonne histoire sur grand écran. Si les propositions intéressantes ne manquent pas, il ne faut quand même pas que je rate mon coup. Comme les rois mages, je me suis fié aux étoiles, à défaut de "l'étoile" et c'est, donc, vers la salle numéro 5 du Cinéma Beaubien qu'elles m'ont dirigé. Décision fort bonne qui m'a permis de faire la rencontre d'Amanda (Isaure Multrier, touchante), de son oncle (Vincent Lacoste, fort crédible) et de leur monde tout autour, avec une histoire toute simple, mais "bellement" présentée !
Photo fournie par MK2 Mile End tirée du site du Devoir
La vie n'est pas facile, en temps ordinaire, pour la soeur, mère célibataire et de son frère. Mais la vie réserve des coups encore plus durs ! Comment ceux qui restent derrière encaisseront ce coup et pourront-ils s'en relever ? Voilà la question dont le réalisateur Mikhaël Hers nous propose une réponse qui nous garde captif et qui saura nous émouvoir. L'histoire est déclinée avec justesse et est surtout interprétée avec brio. Difficile de nier que les larmes se sont présentées à mes yeux, parce que les scènes toutes simples se sont avérées fort touchantes. Le grand-père que je suis, ne peut rester insensible à la belle relation, parfois malhabile, de cet oncle dont le rôle pourrait se transmuter.
La vie à la couenne dure et nous pouvons en découvrir une autre illustration qui permet d'espérer et pour cela, merci monsieur Hers !
Photo fournie par MK2 Mile End tirée du site du Devoir
La vie n'est pas facile, en temps ordinaire, pour la soeur, mère célibataire et de son frère. Mais la vie réserve des coups encore plus durs ! Comment ceux qui restent derrière encaisseront ce coup et pourront-ils s'en relever ? Voilà la question dont le réalisateur Mikhaël Hers nous propose une réponse qui nous garde captif et qui saura nous émouvoir. L'histoire est déclinée avec justesse et est surtout interprétée avec brio. Difficile de nier que les larmes se sont présentées à mes yeux, parce que les scènes toutes simples se sont avérées fort touchantes. Le grand-père que je suis, ne peut rester insensible à la belle relation, parfois malhabile, de cet oncle dont le rôle pourrait se transmuter.
La vie à la couenne dure et nous pouvons en découvrir une autre illustration qui permet d'espérer et pour cela, merci monsieur Hers !
vendredi 22 mars 2019
Sur mes pas en danse: De "Dialogue", j'en reviens différent !
Le synopsis l’annonçait dans sa première phrase, "Dialogue" est une pièce pour cinq danseurs qui explore les thèmes du contact humain, de la communication et de la langue. Mais pour moi, ce que je retiens le plus de cette soirée, c'est l'exploration fort riche et fructueuse et de l'acceptation de la différence de l'autre. Peut-on cohabiter et aussi vivre harmonieusement avec l'autre, différent ? "Dialogue" qui s'écrit de façon identique en français comme en anglais, peut-il en être une prémisse de vie ? Mais aussi, quels en sont les écueils et les embûches, voilà ce que ce que Wen Wei Wang, né en Chine et installé au Canada depuis 1991 nous présente avec "Dialogue" que je découvre de mon siège, première rangée dans cet Espace Orange du Wilder, déjà métissé de la rencontre de deux couleurs (le rouge et le jaune !).
Les interprètes (Justin Calvadores, Dario Dinuzzi, Ralph Escamillan, Andrew Haydock et Arash Khakpour, qui se présentent à nous de façon fort significative, quatre chaises occupées et une autre vide. Rien de simple lorsqu'il est question de prendre sa place.
Photo par Chris Randle tirée du site de l'Agora de la Danse
Mais une fois, tout ensemble, comment l'occuperons-nous cette place ? Et c'est là , que le chorégraphe nous en offre ses différentes déclinaisons. Et, aussi, que les interprètes nous le présentent fort brillamment, mais surtout généreusement. L'acceptation de l'autre peut s'avérer, avouons-le, fort difficile, exigeante même ! Mais si nous arrivons, l'effet sur soi assumé, comme pour le spectateur que j'ai été, cela ne laisse pas indifférent. Je serais tenté plutôt de dire, différent ! De cet ombre tout derrière de la lumière, l'autre, dans sa différence, est venu vers l'autre et à moi. Et moi, spectateur, de ma première rangée, j'ai accepté de le voir, de l'apprécier.
Il y a peu, je parlais (à l'émission Danscussion & CO) du spectre et de sa partie ultraviolette qui touche la raison du spectateur pour en modifier sa perception et "Dialogue" en est un bel exemple. Merci Wen Wei Wang ! Peut-on rester indifférent à l'autre, s'il se laisse tout entier face à nous ? Poser la question (merci pour cela, gang de l'Agora !) est y répondre !
Les interprètes (Justin Calvadores, Dario Dinuzzi, Ralph Escamillan, Andrew Haydock et Arash Khakpour, qui se présentent à nous de façon fort significative, quatre chaises occupées et une autre vide. Rien de simple lorsqu'il est question de prendre sa place.
Photo par Chris Randle tirée du site de l'Agora de la Danse
Mais une fois, tout ensemble, comment l'occuperons-nous cette place ? Et c'est là , que le chorégraphe nous en offre ses différentes déclinaisons. Et, aussi, que les interprètes nous le présentent fort brillamment, mais surtout généreusement. L'acceptation de l'autre peut s'avérer, avouons-le, fort difficile, exigeante même ! Mais si nous arrivons, l'effet sur soi assumé, comme pour le spectateur que j'ai été, cela ne laisse pas indifférent. Je serais tenté plutôt de dire, différent ! De cet ombre tout derrière de la lumière, l'autre, dans sa différence, est venu vers l'autre et à moi. Et moi, spectateur, de ma première rangée, j'ai accepté de le voir, de l'apprécier.
Il y a peu, je parlais (à l'émission Danscussion & CO) du spectre et de sa partie ultraviolette qui touche la raison du spectateur pour en modifier sa perception et "Dialogue" en est un bel exemple. Merci Wen Wei Wang ! Peut-on rester indifférent à l'autre, s'il se laisse tout entier face à nous ? Poser la question (merci pour cela, gang de l'Agora !) est y répondre !
Un autre pas sur ma présentation "spectrale" à Danscussions & CO: La région cérébrale de l'ultraviolet
Merci Klara et bonjour à vous tous,
Lors de précédentes chroniques, j’entreprenais la
présentation d’une perspective spectrale pour décrire la relation entre une
œuvre en danse et les spectateurs. Je veux aujourd’hui poursuivre sur cette
voie.
Une œuvre est une donc source qui émet dans une ou
plusieurs parties du spectre lumineux. D’abord dans le visible, ce que l’on
voit. Ensuite dans l’infrarouge, ce que le ressent. Aussi dans l’ultraviolet, dont
le préfixe ultra vient du latin et qui signifie au-delà. En lien avec la partie
cérébrale de l’œuvre, ce que l’on comprend ou pas du message voulu par le
chorégraphe et porté par l’œuvre.
Pour traiter de la partie « rationnelle » de
l’œuvre chorégraphique, je présenterai la triple nature de ce type de
rayonnement en mettant en évidence certaines analogies avec ce que l’on vit pendant
et après une représentation chorégraphique.
L’ultraviolet possède trois composantes, les UV-A, les
UV-B et les UV-C. Émis par le soleil, leur destin est fort différent. Les UV-C,
les plus énergétiques et destructeurs sont totalement filtrés par l’atmosphère,
tout en haut de nous, qui nous en protége. Jamais donc, ils ne parviennent à
nous, comme les œuvres aux propos inappropriés, donc oublions les !
Les UV-A et les
UV-B, quant à eux, se rendent jusqu’à nous, mais produisent des effets fort
différents.
Les UV-B, quoi que de plus haute énergie que les UV-A,
produisent un effet qu’en surface. Ils sont, entre autres responsables du
bronzage. Comme il en est pour le message ou le sens voulu de l’œuvre ou notre
sens de l’œuvre, tel que nous le découvrons sur place ou juste après. Il pourra
avoir une coloration historique, instructive, comme Akram Khan nous le
proposait avec « Xenos », récemment.
Les UV-A, eux, sont beaucoup moins énergétiques et les
scientifiques en ont longtemps sous-estimé les effets sur nous, parce que
considérés inoffensifs. Par exemple, les crèmes solaires n’étaient pas conçus
pour nous en protéger. Ils ont moins d’énergie peut-être, mais ils pénètrent
plus profondément dans la peau et altèrent les protéines tout en dedans, Et
c’est là qu’ils produisent un effet beaucoup plus tard, cumulatif et persistant
jusqu’à produire certaines formes de cancer. Certaines œuvres, qui émettent
dans cette partie du spectre peuvent produire le même type d’effet. Ils nous
changent à long terme, mais sans danger, soyez rassurés ! Cet effet peut être
amplifié ensuite par la lecture d’une critique ou d’une discussion avec
d’autres spectateurs. Pour ma part, cet effet, je le ressens, lorsque je rédige
plus tard un texte.
Par exemple, lors de ma réception initiale de
« Phenomena » d’Ismaël Mouaraki, ce sont les androïdes, mi humain, mi
automate qui me sont apparus. Mais plus tard, c’est la rencontre avec l’autre,
riche de sa dualité, différence et similitude avec moi qui m’a amené à
poursuivre ma réflexion sur mon rapport aux autres, d’origine différente à la
mienne et de l’importance de la prise de contact physique avec l’autre. Et de me
requestionner sur mon comportement ! Et le modifier.
Évidemment, toutes les propositions n’émettent pas
dans cette région spectrale, comme pour la région de l’infrarouge, d’ailleurs.
Et même si elles le font, rien ne permet d’être certain qu’elle déclenche une
réaction. Tout dépend évidemment du type de spectateur présent, de sa zone de détection
et de son état de réception du moment.
Voilà donc pourquoi, je reviendrai plus en détails sur
la perspective spectateur, dont plusieurs aspects méritent que l’on s’y penche.
Tout cela peut paraître bien complexe, j’en conviens, mais pour peu que l’on
s’y mette, cette approche permet d’apporter un éclairage sur la relation
œuvre-spectateur.
Je m’arrête là. Bonne prochaine semaine de danse!
mercredi 20 mars 2019
Sur mes pas en danse: Un voyage "haut en mouvements" avec la compagnie Red Sky Performance chez Danse Danse
Il semble que les astres s'alignent pour moi et que les rencontres avec des artistes autochtones se font plus nombreuses. Et le spectateur de danse que je suis, l'apprécie beaucoup.
Il y a eu la semaine dernière, ma rencontre avec Ivanie Aubin-Malo, pour assister à sa conférence dansée, elle artiste autochtone d'origine malécite. 'en avais écrit un court compte-rendu sur mon blogue.
Cette semaine, une autre rencontre, gracieuseté de Danse Danse avec une chorégraphe autochtone (Sandra Laronde) de la communauté des Teme-Augama Anishinaabe ou Peuples des eaux profondes qui nous présentait "Backbone", précédée par "Migiis" comme introduction. Cette introduction représente le voyage de la Côte Atlantique vers les Grands Lacs (comme le texte l'indiquait sur l'écran). Cette rencontre aura lieu à la Cinquième Salle de la Place des Arts, dont la forme d'Agora se prêtait fort bien à la présentation.
Photo par David Hou tirée du site du Devoir
Les mots d'accueil sont faits par Pierre Des Marais et la chorégraphe qui semblait sincèrement heureuse de cette première visite à Montréal. Elle nous indique qu'ils reviennent d'une tournée européenne de vingt-deux représentations de "Skybone". Pour leur passage à Montréal, la troupe nous propose en plus une introduction, "Migiis" ("un "teaser, indique-t-elle), un cadeau serais-je tenté d'ajouter. Elle présente ensuite, l'inspiration de "Skybone", soit la cordillère américaine, chaîne de montagnes tout à l'ouest de notre continent, séparées par des frontières, mais qui sont "une". Mais qui est surtout, d'une perspective autochtone, la colonne vertébrale de notre terre mère, les Amériques. Et à partir de la danse et de la musique, "nous incarnons les paysages qui la composent, c'est aussi une cartographie autochtone que nous dévoilons et qui révèle notre "vérité".
La table est mise et les lumières s'éteignent. Le premier tableau est "magique", nous montrant un amalgame de corps d'où émerge l'un d'entre eux. La suite nous entraîne dans les deux oeuvres qui comme peut le faire la découverte de ces géants montagneux fort spectaculaires, suscitent l'admiration et les ébahissements. Les interprètes Ageer, Eddie Elliot, Lonii Garnons-Williams, Samantha Halas, Lindsay Harpham, Philipe Larouche, Julie Pham et Jera Wolfe, accompagné.e.s par Rick Sacks à la musique nous proposent des tableaux spectaculaires, entrecoupés de moments plus calmes, comme le passage par un col avant la découverte de la prochaine montée tout en hauteur.
Les différents tableaux sont riches en performance athlétique, en "physicalité" et aussi un d'entre eux, en contorsion. Le mouvement des corps est accompagné par la musique "live" riche en percussion qui semble (et qui est, je le saurai plus tard) en interactions constantes avec les interprètes. Le voyage sur cette colonne se termine sur un tableau fort approprié, tout en douceur, "le retour vers la plaine" ! et de sa sombre tranquillité du soleil couchant.
Un moment fort de ma saison danse qui, si je me fie aux commentaires entendus en sortant, semble être une impression partagée !
Avant que mes pas me ramènent à la maison, j'ai pu échanger avec les artisans de cette oeuvre et donner mon appréciation. Ils semblaient tout frais et dispos après avoir fourni une performance physique qui étai exigeante !!! Et un brin de nostalgie aussi, lorsque Rick Sacks, le musicien sur scène, est venu vers nous pour demander ce qu'il advenait de Gilles Maheu (fondateur de la compagnie Carbone-14) ? Il était un des musiciens dans la présentation, il y a "longtemps" (détecter ici le ton nostalgique), de "Peau, chair et os". Une fois, l'information transmise sur la suite des choses, il nous remercie, tandis que de notre côté, nous nous mettons à rêver de revoir sur scène une oeuvre de cette troupe mythique !
Il y a eu la semaine dernière, ma rencontre avec Ivanie Aubin-Malo, pour assister à sa conférence dansée, elle artiste autochtone d'origine malécite. 'en avais écrit un court compte-rendu sur mon blogue.
Cette semaine, une autre rencontre, gracieuseté de Danse Danse avec une chorégraphe autochtone (Sandra Laronde) de la communauté des Teme-Augama Anishinaabe ou Peuples des eaux profondes qui nous présentait "Backbone", précédée par "Migiis" comme introduction. Cette introduction représente le voyage de la Côte Atlantique vers les Grands Lacs (comme le texte l'indiquait sur l'écran). Cette rencontre aura lieu à la Cinquième Salle de la Place des Arts, dont la forme d'Agora se prêtait fort bien à la présentation.
Photo par David Hou tirée du site du Devoir
Les mots d'accueil sont faits par Pierre Des Marais et la chorégraphe qui semblait sincèrement heureuse de cette première visite à Montréal. Elle nous indique qu'ils reviennent d'une tournée européenne de vingt-deux représentations de "Skybone". Pour leur passage à Montréal, la troupe nous propose en plus une introduction, "Migiis" ("un "teaser, indique-t-elle), un cadeau serais-je tenté d'ajouter. Elle présente ensuite, l'inspiration de "Skybone", soit la cordillère américaine, chaîne de montagnes tout à l'ouest de notre continent, séparées par des frontières, mais qui sont "une". Mais qui est surtout, d'une perspective autochtone, la colonne vertébrale de notre terre mère, les Amériques. Et à partir de la danse et de la musique, "nous incarnons les paysages qui la composent, c'est aussi une cartographie autochtone que nous dévoilons et qui révèle notre "vérité".
La table est mise et les lumières s'éteignent. Le premier tableau est "magique", nous montrant un amalgame de corps d'où émerge l'un d'entre eux. La suite nous entraîne dans les deux oeuvres qui comme peut le faire la découverte de ces géants montagneux fort spectaculaires, suscitent l'admiration et les ébahissements. Les interprètes Ageer, Eddie Elliot, Lonii Garnons-Williams, Samantha Halas, Lindsay Harpham, Philipe Larouche, Julie Pham et Jera Wolfe, accompagné.e.s par Rick Sacks à la musique nous proposent des tableaux spectaculaires, entrecoupés de moments plus calmes, comme le passage par un col avant la découverte de la prochaine montée tout en hauteur.
Les différents tableaux sont riches en performance athlétique, en "physicalité" et aussi un d'entre eux, en contorsion. Le mouvement des corps est accompagné par la musique "live" riche en percussion qui semble (et qui est, je le saurai plus tard) en interactions constantes avec les interprètes. Le voyage sur cette colonne se termine sur un tableau fort approprié, tout en douceur, "le retour vers la plaine" ! et de sa sombre tranquillité du soleil couchant.
Un moment fort de ma saison danse qui, si je me fie aux commentaires entendus en sortant, semble être une impression partagée !
Avant que mes pas me ramènent à la maison, j'ai pu échanger avec les artisans de cette oeuvre et donner mon appréciation. Ils semblaient tout frais et dispos après avoir fourni une performance physique qui étai exigeante !!! Et un brin de nostalgie aussi, lorsque Rick Sacks, le musicien sur scène, est venu vers nous pour demander ce qu'il advenait de Gilles Maheu (fondateur de la compagnie Carbone-14) ? Il était un des musiciens dans la présentation, il y a "longtemps" (détecter ici le ton nostalgique), de "Peau, chair et os". Une fois, l'information transmise sur la suite des choses, il nous remercie, tandis que de notre côté, nous nous mettons à rêver de revoir sur scène une oeuvre de cette troupe mythique !
lundi 18 mars 2019
Sur mes autres pas au Gym du lab littéraire: Description et intrigue au programme
Ma première fois m'avait bien plu, voilà donc pourquoi mes pas m'amenaient en cette fin de matinée dominicale sur la rue St-Denis, au Resto Vego, pour participer à la troisième édition du Gym du lab littéraire. Arrivé un peu à l'avance, je peux prendre "ma" place autour de la table et m'y installer, un café à la main.
Et puis arrive l'instigatrice de la rencontre Patricia Rivas, suivie des trois autres participants. Nous serons donc cinq à effectuer les exercices proposés. Après consultation, nous décidons d'un commun accord d'effectuer deux exercices de description, l'une plus classique, suivie d'une autre plus "éclatée !" et de terminer avec la création d'une intrigue.
Mais avant de débuter, nous y allons avec un exercice de réchauffement, soit de préparer une séquence de mots avec soit la première lettre de son prénom ou de son nom. Exercice en apparence accessible, mais même avec un "r" ou un "s" sans dictionnaire, l'effort est grand. Cela même si le sens des mots ne peut être accessible qu'à celui qui les écrit. Il en reste que la série de chacun.e. toute abstraite s'avère intéressante et permet d'y trouver notre sens. Ce réchauffement est une variante de celui que nous avions fait au premier Gym puisque à cette occasion, seule la première lettre de notre nom pouvait être utilisée.
Pour débuter les "vraies choses", nous disposons de quinze minutes pour décrire "notre" lieu imaginé, à partir des consignes et d'un exemple présenté. Pour mieux saisir ce qu'il est possible de faire dans "cet espace-temps", je vous propose ma composition.
"Il y a d’abord la porte, lourde, pesante même, gardienne du lieu. Elle est tout en bois dur. Elle grinche tout en avertissement à son ouverture. Une fois ouverte, elle permet l’accès à ce royaume du savoir et de la connaissance. Sur tous les murs, tout autour, des tablettes remplies de livres, des tablettes qui plient sous l’effort à tenir bien droits à leur place. Les livres sont disposés sans ordre apparent. Certains sont marqués par le temps ou leurs déplacements ou tout simplement jaunis par le passage du temps. Sur certains, on peut y voir de la poussière, signe de leur abandon. Sur les livres tout en haut, impossible de ne pas comprendre qu’ils sont maintenant en retrait d’une vie active. Tandis que plus bas, leur place tout en désordre montre bien que la main y est encore fort active. Certains aussi sont de passage sur le grand bureau de noyer, au milieu de la place, soient ouverts, soient fermés, gavés de signets. Ils entourent un espace occupé par deux piles de feuilles, une fort bien nourrie de feuilles toutes noircies de caractères. Tandis que l’autre, juste à côté est constituée de feuilles toutes blanches n’attendant que les caractères les comblent d’utilité. Toujours sur ce bureau, une tasse à demie vide, avec tout au fond, du liquide noir, du café, refroidi dont les cernes au-dessus montrent bien que l’attente est longue depuis la dernière visite, trop peut-être !"
Une fois le partage fait, nous devons refaire la visite du lieu, mais de façon plus "éclatée" sans aucune contrainte, toujours en quinze minutes. Et voici encore ce que mon crayon à mine a mis sur la page blanche.
Et puis arrive l'instigatrice de la rencontre Patricia Rivas, suivie des trois autres participants. Nous serons donc cinq à effectuer les exercices proposés. Après consultation, nous décidons d'un commun accord d'effectuer deux exercices de description, l'une plus classique, suivie d'une autre plus "éclatée !" et de terminer avec la création d'une intrigue.
Mais avant de débuter, nous y allons avec un exercice de réchauffement, soit de préparer une séquence de mots avec soit la première lettre de son prénom ou de son nom. Exercice en apparence accessible, mais même avec un "r" ou un "s" sans dictionnaire, l'effort est grand. Cela même si le sens des mots ne peut être accessible qu'à celui qui les écrit. Il en reste que la série de chacun.e. toute abstraite s'avère intéressante et permet d'y trouver notre sens. Ce réchauffement est une variante de celui que nous avions fait au premier Gym puisque à cette occasion, seule la première lettre de notre nom pouvait être utilisée.
Pour débuter les "vraies choses", nous disposons de quinze minutes pour décrire "notre" lieu imaginé, à partir des consignes et d'un exemple présenté. Pour mieux saisir ce qu'il est possible de faire dans "cet espace-temps", je vous propose ma composition.
"Il y a d’abord la porte, lourde, pesante même, gardienne du lieu. Elle est tout en bois dur. Elle grinche tout en avertissement à son ouverture. Une fois ouverte, elle permet l’accès à ce royaume du savoir et de la connaissance. Sur tous les murs, tout autour, des tablettes remplies de livres, des tablettes qui plient sous l’effort à tenir bien droits à leur place. Les livres sont disposés sans ordre apparent. Certains sont marqués par le temps ou leurs déplacements ou tout simplement jaunis par le passage du temps. Sur certains, on peut y voir de la poussière, signe de leur abandon. Sur les livres tout en haut, impossible de ne pas comprendre qu’ils sont maintenant en retrait d’une vie active. Tandis que plus bas, leur place tout en désordre montre bien que la main y est encore fort active. Certains aussi sont de passage sur le grand bureau de noyer, au milieu de la place, soient ouverts, soient fermés, gavés de signets. Ils entourent un espace occupé par deux piles de feuilles, une fort bien nourrie de feuilles toutes noircies de caractères. Tandis que l’autre, juste à côté est constituée de feuilles toutes blanches n’attendant que les caractères les comblent d’utilité. Toujours sur ce bureau, une tasse à demie vide, avec tout au fond, du liquide noir, du café, refroidi dont les cernes au-dessus montrent bien que l’attente est longue depuis la dernière visite, trop peut-être !"
Une fois le partage fait, nous devons refaire la visite du lieu, mais de façon plus "éclatée" sans aucune contrainte, toujours en quinze minutes. Et voici encore ce que mon crayon à mine a mis sur la page blanche.
Ce territoire inoccupé et donc en apparence
inaccessible, une fois la porte fermée, possède dans un de ces coins, un tout
petit trou d’où peut sortir un locataire d’occasion. Et ce locataire ne se
prive pas, une fois le lieu vide, abandonné par son propriétaire légitime, de
venir tenir compagnie à ces assemblages de cellulose. Pour ce nouvel arrivant,
seules la textures et l’odeur ont de l’importance. Tout le temps pour découvrir
à museau découvert, tablette après tablette, livre après livre ce qu’il peut
trouver en secrets et en confidences. Chacun des livres recèle son odeur propre,
même si certains, tout en haut, tentent de la dissimuler sous une forte couche
de poussière. Même en "gratouillant", en farfouillant, ces livres resteront muet
sur leur passé ou leur devenir espéré. D’autres dégagent une odeur toute
humaine, signe de leur rencontre récente avec celui qui fait la garde partagées
de cet espace.
Le temps passe, les frontières se dépassent et les
liens s’espacent outrepassant l’intimité souhaitée de ce lieu. Mais pas
question de laisser quelques traces du passage ou de tenter de goûter à ce
liquide noirâtre. Voilà donc les pas qui arrivent et le moment de
retrouver le trou du départ !
Le temps passe si vite qu'il n'en reste juste assez que pour composer une intrigue, sur le thème "Qu'ais-je donc oublié ?" Une recommandation fort avisée nous invite à ne pas déterminer à l'avance "l'oublié", mais de le trouver en cours d'écriture. Un peu insécurisant, mais, voilà donc pourquoi nous sommes là, afin de sortir de nos ornières.
Voilà donc pourquoi, ce bureau présenté précédemment et que je voulais utilisé comme point de départ, a été rapidement mis de côté. Et effectivement, une fois le crayon en action, l'objet perdu est apparu pendant l'écriture et découvert à la "chute" de ces deux pages écrites à la main et juste au moment que le signal indiquait la fin de l'exercice. Et ce texte, tu nous le partages, me demanderez vous peut-être ? Et bien non, parce que je l'ai oublié lui aussi !!!!
Au final, deux heures fort bien remplies, qui réchauffe l'imagination et gonflent les "fibres musculaires" de nos cellules grises. Dans une atmosphère fort agréable, à écrire à la mine, impossible de ne pas apprécier ce lab qui a tout du gym, qui s'avère sans "stress" et en bonne compagnie. Merci Patricia et vous qui m'avez lu jusqu'ici, pensez donc y venir une prochaine fois.
Sur mes pas au théâtre: Cinq variations sur "Ne me quitte pas" avec Absolu Théâtre
Le printemps commençait à pointer son bout du nez pendant que nos pas nous amenaient à la Maison de la Culture de Maisonneuve. La raison de nous y rendre, me demanderez vous ? Pour y découvrir la troisième soirée de la saison, mais la deuxième pour moi, de "Théâtre tout court, en série" de la Compagnie Absolu Théâtre.
C'est dans une salle fort bien pourvue de spectateurs que nous trouvons une belle petite place qui nous permettrons de découvrir les cinq courtes pièces mis en scène par Serge Mandeville, accompagné sur scène par Marie-Ève Bertrand et Vicky Bertrand. Pièces qui seront reliées par différentes versions de la chanson de "Ne me quitte pas" de Jacques Brel.
La table est donc mise avec la présentation de la chanson "Ne me quitte pas", sur fond de scène vide et sombre. Comme si cette scène anticipait ce qui lui arrivera un peu plus tard en soirée.
La soirée théâtrale débute avec "dramaturgie 101: la leçon sur le toit" de Rich Orloff (traduite par Serge Mandeville) avec les trois interprètes. Nous y découvrons le "travail dramaturgique" de deux élèves sous la "bienveillante" supervision de leur prof armé de sa manette qui dirige, "en rewind and forward", le cours des choses. Mais l'exercice théâtrale prend une tournure surprenante qui se conclue de façon fort bruyamment ponctué.
Nous sommes ensuite amenés à la rencontre de deux personnages (Vicky Bertrand et Serge Mandeville) dans "Le bateau". Il nous prendra un certain temps pour faire le lien entre leurs passés qui semblent douloureux et un présent encore fort empreint de cette douleur et de leurs sentiments d'autrefois. Peu à peu, nous pourrons placer les pièces de ce casse-tête pour prendre la mesure des événements qui ont laissé un grand vide. Difficile de rester insensible à ce qui nous est présenté !
La troisième oeuvre de la soirée "Montréal en deux" (de Maxime Robin), la plus drôle et tout à fait délicieuse, nous permet de découvrir l'échange téléphonique entre deux ex (Vicky Bertrand et Serge Mandeville) qui se partagent les rues, les parcs, les lieux sur l'île de Montréal. L'objectif de leurs échanges nous est dévoilé sans que cela soit explicite, ce qui fait que nous le ferons lorsque nous serons prêts.
Changement de ton avec "Fly me to the moon" de Sarah Berthiaume avec Vicky Bertrand. C'est une histoire "éclatée", "hallucinée", fascinante aussi, avec des ingrédients surprenants, un peur du bogue du l'an 2000, une petite fille qui veut sauver sa perruche et une belle illustration de la crédulité. Nous avons assisté à une fort belle variation moderne du conte de la grenouille et de la princesse.
La soirée se termine, déjà !!, avec "Mathieu" de Patrick Gabridge (traduite par Serge Mandeville) avec Marie-Ève Bertrand, Vicky Bertrand et Serge Mandeville. Nous pourrons découvrir que Mathieu est spécial, qu'il a des tics dans lesquels je me reconnais (!) et dont ses approches amoureuses sont toutes calculées et mesurées ! Le tout pourrait prendre une tournure dramatique, à moins de trouver l'âme soeur, mais le sera-t-elle ? Pour le savoir, ne comptez (!) pas sur moi.
Une soirée qui a comblé les spectateurs, sur la base de leurs commentaires exprimés lors de la discussion d'après représentation. Une soirée qui nous permet d'affirmer qu'une dizaine de minutes est amplement suffisante pour installer une histoire, une atmosphère, en sollicitant notre imagination tout en évoluant dans différents styles. Des soirées qui nous présentent du théâtre différent dans une formule scénique dépouillée mais qui permet de porter notre regard et notre attention sur l'oeuvre.
La prochaine fois et la dernière de cette année culturelle, le 10 avril au même endroit pour découvrir une soirée "tout gars" autour des souvenirs de Serge Mandeville.
C'est dans une salle fort bien pourvue de spectateurs que nous trouvons une belle petite place qui nous permettrons de découvrir les cinq courtes pièces mis en scène par Serge Mandeville, accompagné sur scène par Marie-Ève Bertrand et Vicky Bertrand. Pièces qui seront reliées par différentes versions de la chanson de "Ne me quitte pas" de Jacques Brel.
La table est donc mise avec la présentation de la chanson "Ne me quitte pas", sur fond de scène vide et sombre. Comme si cette scène anticipait ce qui lui arrivera un peu plus tard en soirée.
La soirée théâtrale débute avec "dramaturgie 101: la leçon sur le toit" de Rich Orloff (traduite par Serge Mandeville) avec les trois interprètes. Nous y découvrons le "travail dramaturgique" de deux élèves sous la "bienveillante" supervision de leur prof armé de sa manette qui dirige, "en rewind and forward", le cours des choses. Mais l'exercice théâtrale prend une tournure surprenante qui se conclue de façon fort bruyamment ponctué.
Nous sommes ensuite amenés à la rencontre de deux personnages (Vicky Bertrand et Serge Mandeville) dans "Le bateau". Il nous prendra un certain temps pour faire le lien entre leurs passés qui semblent douloureux et un présent encore fort empreint de cette douleur et de leurs sentiments d'autrefois. Peu à peu, nous pourrons placer les pièces de ce casse-tête pour prendre la mesure des événements qui ont laissé un grand vide. Difficile de rester insensible à ce qui nous est présenté !
La troisième oeuvre de la soirée "Montréal en deux" (de Maxime Robin), la plus drôle et tout à fait délicieuse, nous permet de découvrir l'échange téléphonique entre deux ex (Vicky Bertrand et Serge Mandeville) qui se partagent les rues, les parcs, les lieux sur l'île de Montréal. L'objectif de leurs échanges nous est dévoilé sans que cela soit explicite, ce qui fait que nous le ferons lorsque nous serons prêts.
Changement de ton avec "Fly me to the moon" de Sarah Berthiaume avec Vicky Bertrand. C'est une histoire "éclatée", "hallucinée", fascinante aussi, avec des ingrédients surprenants, un peur du bogue du l'an 2000, une petite fille qui veut sauver sa perruche et une belle illustration de la crédulité. Nous avons assisté à une fort belle variation moderne du conte de la grenouille et de la princesse.
La soirée se termine, déjà !!, avec "Mathieu" de Patrick Gabridge (traduite par Serge Mandeville) avec Marie-Ève Bertrand, Vicky Bertrand et Serge Mandeville. Nous pourrons découvrir que Mathieu est spécial, qu'il a des tics dans lesquels je me reconnais (!) et dont ses approches amoureuses sont toutes calculées et mesurées ! Le tout pourrait prendre une tournure dramatique, à moins de trouver l'âme soeur, mais le sera-t-elle ? Pour le savoir, ne comptez (!) pas sur moi.
Une soirée qui a comblé les spectateurs, sur la base de leurs commentaires exprimés lors de la discussion d'après représentation. Une soirée qui nous permet d'affirmer qu'une dizaine de minutes est amplement suffisante pour installer une histoire, une atmosphère, en sollicitant notre imagination tout en évoluant dans différents styles. Des soirées qui nous présentent du théâtre différent dans une formule scénique dépouillée mais qui permet de porter notre regard et notre attention sur l'oeuvre.
La prochaine fois et la dernière de cette année culturelle, le 10 avril au même endroit pour découvrir une soirée "tout gars" autour des souvenirs de Serge Mandeville.
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