En début de saison estivale, j'avais un planning de sorties danse rempli et bien organisé. Et sans que mère nature en soit responsable, les sorties n'ont pas été celles prévues. Plusieurs œuvres déjà vues sont restées du côté des souvenirs, tandis que plusieurs sorties non prévues ont été à l'origine de mes pas. La dernière en date, et j'en reviens, est "Où est Blanche-Neige ?" de la compagnie Manon fait de la danse (Manon Oligny) avec quatre Blanche-Neige plutôt qu'une sur la rue Ste-Catherine, Marilyn Daoust, Karina Iraola, Emmalie Ruest et Camille Trudel-Vigeant. Présentée dans le cadre de « J'aime toujours vous surprendre » - La Sainte-Catherine!, cette balade, foi de spectateur en a surpris et ravi plus d'un.e.s. En voici, un bref compte-rendu.
Photo: J Lemieux
Le moment du début était indiqué, 13h30, le lieu de départ aussi, coin Ste-Catherine et Union. J'arrive un peu plus à l'est, métro Place des Arts, rue de Bleury. Je marche rue Ste-Catherine, touriste dans ma ville, fasciné par la diversité rencontrée. Au coin de l'intersection, j'attends, mais "nada" à l'heure prévue du début. J'élargis mon exploration et "Euréka", c'est au pied de la statue de King Edward VII que je découvre les quatre incarnations de Blanche-Neige en pleine action. Elles "performent" et autour les gens regardent, tandis que d'autres, tout comme moi, s'arrêtent, intrigués. Le tout dure un certain temps jusqu'au moment du départ, sans que le roi Edward ne s'en formalise et que certaines personnes présentes applaudissent. Peu seront ceux qui sentiront l'appel à les suivre, mais moi oui, spectateur fidèle ! Nous entreprendrons une marche sur cette rue, La Catherine, fort achalandée en ce samedi après-midi ensoleillé. Les Blanche-Neige se déplacent à la file indienne, surprenant les passants, intrigant aussi, même si sur cette artère montréalaise, "Spiderman" (le vrai ? allez savoir !) se fait prendre en selfie et que la diversité s'expose. Amusant aussi de constater la réaction du public rencontré à ce salut élisabéthain de la Blanche-Neige de fin de peloton.
Le spectateur que je suis, peine à suivre les gestes de ces femmes tout en observant les réactions diverses tout autour. Du point de départ, respectant scrupuleusement les lumières rouge et verte, nous nous rendons rue Mansfield, accompagnés par l'ange gardien, Mathieu qui veille au bon déroulement, mais qui aussi à répond aux passants quelques peu "intrigués" ! Au point d'arrivée, occupant les quatre coins de l'intersection, elles occupent l'espace et attirent l'attention. Et sur le coup de sifflet de l'une d'elle (Marilyn Daoust), affolées, le retour au bercail débute. Elles feront, nous à la suite, un arrêt McGill College sous les arbres. Durant cet arrêt, plus facile de découvrir les performances et aussi, les réactions des passants et aussi de cette mère, enthousiaste, qui prendra une photo de sa fille avec ces personnages, sorties tout droit d'un livre de conte et elle ne sera pas la seule. La jeune fille pourra raconter aussi à ses amies, la fois qu'elle a rencontré Blanche-Neige à Montréal, oui, oui !!!, photo à l'appui.
Le retour des Blanche Neige prend une pause sur le parvis de la Cathédrale Christ Church, pas trop loin du point de départ et d'arrivée. Le public se créé, sur le trottoir, manifestement fasciné par la présence et les mouvements de ces quatre femmes. Mais le temps passe et le coup de sifflet annonçant la fin retentit. Et sagement, elles retournent vers le point de départ. Et moi, à leur suite, je me dirige à l'entrée du bâtiment et je leur fait, dans ma tête, mes adieux. Elles reviendront un peu plus tard, refaire leur dernière des six performances, mais moi, je serai loin.
Impossible de ne pas apprécier cette initiative de l'arrondissement Ville-Marie, centre-Ville et l'organisme Tête de Pioche (dont le nom résonne fort bien dans ma tête de spectateur, autant par ses résonances de découverte que de persistance en lieux improbables). De la danse offerte par quatre interprètes qui osent aller au devant dans un lieu, les trottoirs du centre-ville fort bondés, avec des imprévus fort prévisibles. De la danse qui investit la place publique dans un lieu improbable, déboulonnant un personnage de conte pour le faire déplacer à la rencontre du plus grand nombre, fort nombreux en ce samedi après-midi, tout a voir avec un conte de fée !
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