Pour assister à une présentation danse, mes pas m'ont amené à différents endroits, mais jusqu'à studio d'entraînement dans un sous-sol, c'était une première ! C'était durant une autre très belle soirée de notre été caniculaire, que mes pas ont arpenté le boulevard St-Laurent en pleine Semaine Italienne jusqu'à ce studio dans un sous-sol pour assister à deux performances présentées dans le cadre du Festival Soir. Celle d'abord de Manuel Schink et Hélène Messier et ensuite celle de Christina Martin et Matéo Chauchat. Dans le passé, les créateurs et les interprètes de ces deux oeuvres avaient attiré mon attention et ainsi donc orienté mes pas.
Un "peu" à l'avance, je descends au sous-sol, j'enlève mes souliers et je prends place dans un local tout en long, "pas trop climatisé" et assez vide. Suivant les indications, je prends place tout juste devant l'endroit où se fera la rencontre entre Manuel Schink et Hélène Messier qui seront accompagnés, tout juste à côté par Élizabeth Lima à la voix et la clarinette.
Tirée du site du Festival Soir
La salle, derrière moi, gagne en nombre de spectateurs et la température ambiante, elle, "gagne en galon" (c.a.d. en degré !). Une fois le moment de commencer, c'est de derrière nous que les interprètes se présentent à nous. Leur approche nous les présente, enveloppés d'un aura mystérieuse avec les visages cachés et leurs perruques. Une fois rendus devant nous leurs gestes montrent une complicité magnifié par l'utilisation des chevelures déployés, une fois les perruques mises de côté. Ce que nous découvrirons par la suite, rehaussée par cette voix particulière et les épanchements de la clarinette est une relation singulière, complexe, complice, mais aussi houleuse, sombre, sinon presque violente, par moments. Leur connexion trouble nous la découvrons par leurs gestes et aussi par leur partage de leur chevelure qui est, selon moi, le point fort esthétique de ces moments. Cette oeuvre en développement possède les ingrédients pour nous entraîner dans la découverte d'une relation particulière entre deux personnes et réfléchir à la nôtre. Faudra une suite !
Une fois les applaudissements terminés, nous devons nous déplacer et prendre place sur les contours de l'endroit pour découvrir l'oeuvre de Christina Martin et Matéo Chauchat, accompagnés par Brontë Poiré-Prest, Cara Roy et Maxime Lepage. Le public est nombreux et bien entassé, compte-tenu de l'espace disponible Moi, je réussi à trouver ma place au pied d'un mur. La lumière se fait discrète, le projecteur se met en action sur un écran tout de côté et arrive une femme. Elle restera immobile un certain temps, sinon un temps certain, sûrement question de nous interpeller, spectateurs pressés. Par la suite, les cinq interprètes individuellement et aussi ensemble, investiront le milieu de la place et toute notre attention. Ils présenterons en gestes et mouvements, leurs dépendances, leurs interdépendances et leurs indépendances tout en solitude aussi.
Tirée du site du Festival Soir
De l'ensemble de cette prestation, j'y vois un message qui tient du corps noir qui irradie. De ces jeunes qui nous interpellent. Avec ce tissu qu'ils se sont passés et qui démultiplié, tous ont eu autour de leur tête, recouvrant complètement leurs visages, et nos visages par procuration, comme moi je l'ai ressenti. Ce qui nous permet, paradoxalement, d'ouvrir nos propres horizons afin de tirer nos propres interprétations. Dans cet étroit sous-sol chaud et humide, ils nous ont proposé une oeuvre "jeune", moderne, intense et interpellante, tel que l'on peut s'attendre de cette nouvelle génération confrontée aux défis d'un avenir sombre et risqué qui se présente à eux. Pourront-ils compter sur l'autre, sur ce qui sera émis pour les guider ? Ils nous en présentent des réponses possibles. Comme dans la vraie vie, cette toute petite salle et les périls tout autour qui les guettent, en était une allégorie fort intéressante.
Une soirée de "premiers pas" pour deux œuvres qui malgré leur côté sombre, mériteraient un éclairage différent et un plus grand espace pour leur éclosion.
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