jeudi 30 août 2018

Sur mes pas en danse: Un programme triple qui occupe fort bien une soirée de ma saison estivale de danse, première partie.

Bien alignées dans mon agenda en cette soirée de fin août, trois propositions danse qui font que les pas du spectateurs ont bien profité de son entrainement de coureur et voici pourquoi. La première oeuvre au programme était présentée rue Prince-Arthur à 18h00. Elle était suivie par une autre à l'édifice Wilder à 19h00, mais avec la "petite" contrainte qu'il y avait un nombre de places limitées avec le corollaire des "premiers arrivés-premiers servis". Et pour finir la soirée, une autre proposition sur Prince-Arthur à 20h00. Et pour rallier chacun des lieux de présentation, mes pas !

Au final, je peux dire mission accomplie, parce que à part la première oeuvre au programme, de laquelle j'ai du m'esquiver un peu avant la fin, j'ai tout vu. Voici donc ce que je retiens de cette soirée fort bien occupée, mais surtout très réussie.

C'est une fois, les forts vents revenus plus calmes et avec les signes tangibles de leurs passages que je me dirige rue Prince-Arthur. En effet, passant dans le Carré St-Louis, je constate que les victimes sylvestres sont nombreuses et de bonne taille. Rendu au lieu de prestation, Louise Bédard et ses interprètes (Marilyn Daoust, Jason Martin, James Phillips, Gabrielle Surprenant-Lacasse) se préparent pour la présentation de "Vu-Vibrations urbaines". Les nombreux accessoires ont "subi" la grosse averse, mais "the show must go on". À quelques minutes du début de la présentation, tout à côté, un moteur fort bruyant se fait encore entendre. La question du moment est, se taira-t-il à temps ? Un autre exemple des "plaisirs" de "performer" in situ en milieu urbain ! Mais cette angoisse se dissipe quelques instants avant de débuter, avec l'arrêt du moteur.

Cette oeuvre, je l'avais déjà vu l'an dernier Place de la Gare-Jean-Talon, mais contrairement à l'an dernier, l'endroit, cette année, était assez peu pourvu de spectateurs en "lever de rideau". Difficile de distinguer le début de la présentation d'avec la fin de la mise en place, mais avec les interprètes  qui investissent la place, les passants ralentissent leur marche, intrigués et plusieurs s'arrêtent et le tout autour se remplit comme par enchantement. Nous découvrons ou nous redécouvrons une oeuvre aux milles perspectives, habités par des personnages qui interagissent dans une mission aux allures fort mystérieuses qui souvent tourne autour ou dedans une boîte de bois, au milieu de la place. En début de présentation, je suis intrigué par la nature des tâches, mais peu à peu, seuls les mouvements deviennent le centre de mon intérêt. Impossible de ne pas apprécier l'ampleur des gestes et la volatilité des mouvements, accentuées dans nos perceptions par le vent, quelque fois fort qui balaye la place. La trame musicale enrichit fort bien les mouvements.



Et comme l'an dernier, j'ai pu constater que la magie a encore opéré auprès des enfants, fort attentifs et sages, comme pour les adultes qui les accompagnent. Rendu au moment auquel les deux interprètes féminines endossaient leur robe noire, moi, je devais remettre mes souliers de marcheur pour me rendre à ma prochaine destination, le studio 2 de l'École de danse contemporaine de Montréal, au Wilder, pour assister à la présentation du résultat du Laboratoire de création Fly 2018. Sur ces moments, je reviendrai dans un autre texte. La présentation terminée, les nombreux et très mérités applaudissements envolés, mes pas se remettent en marche, de retour en ce début de nuit, rue Prince-Arthur pour découvrir Les mains froissées" la plus récente exploration chorégraphique de Louise Bédard qui est un duo interprété par Marilyn Daoust et Gabrielle Surprenant-Lacasse.

                                                       Photo de Claudia Chan Tak

À mon arrivée, la place est calme et les deux interprètes, tout de blanc vêtues, se "réchauffent". Moi, sous les bons conseils de la chorégraphe, je prends place "côté sud-est" du lieu de la prestation à venir. Impossible de ne pas remarquer les cadres en bois, à mes pieds, qui délimitent le lieu de prestation et cette boîte en bois plus loin, avec des tissus blancs qui y sont contenues. Des "poussières" après vingt heures, les deux interprètes se mettent en mouvement accompagnées par une trame sonore qui colorent l'obscurité.  Elle le fera par intermittence jusqu'à la fin de la présentation. Arrivent peu à peu les spectateurs avec une faune urbaine nocturne qui se fait de plus en plus présente, tout autour. Le tout débute avec une prise de possession de l'espace et de notre attention par les deux interprètes. Elles évoluent en maniant les tissus, les transformant, en voiles et en oiseaux, les mettant sur leurs épaules aussi. Les gestes portés par des vêtements blancs sur un pavé sombre en début de nuit occupent fort bien le lieu et rend le contraste fort intéressant. La suite, nous montrera, entre autres, des rencontres avec des spectateurs hors du cadre, une utilisation de ces cadres qui seront maniées de différentes façons pour accompagner les gestes et les mouvements. Le tout se termine une quarantaine de minutes plus tard avec les cadres de bois étalés par terre au milieu de la place. Je partage la présentation faite par la chorégraphe de son oeuvre, "Les danseuses Marilyn Daoust et Gabrielle Surprenant-Lacasse confèrent à de simples cadres une portée singulière. L’éclat et la fraîcheur d’un tableau vivant", sur fond de nuit est d'un effet d'autant plus particulier. 

Ces moments m'ont permis aussi d'apprécier la force de ces interprètes à tenir compte des participants imprévus qui surgissent sur le lieu de présentation et de ne pas perdre le focus. Les défis du "in situ", loin de la scène  sont bien montrés. Je m'en voudrais de ne pas mentionner, en terminant, le nombre, mais surtout la qualité des propositions chorégraphiques présentées sur "Prince-Arthur" gracieuseté de l'arrondissement du Plateau Mont-Royal tout au long de la saison estivale.

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