Pour cette sortie danse, c'est vers l'Espace bleu au sous-sol du Wilder que les gens de l'Agora de la danse m'ont dirigé. Au programme "SuperSuper" de Line Nault dont c'était ma première rencontre (comme quoi, le territoire chorégraphique est fort immense pour le spectateur, tout expérimenté soit-il !) avec sur scène, ses alter-égo, Audrey Bergeron et Jessica Serli, qui elles m'étaient bien connues.
Photo de l'oeuvre tirée du site de l'Agora de la danse
Peu à peu, les spectateurs s'agglutinent à la porte comme dans le "petit" couloir, avant son ouverture et la salle sera comble lorsque cette porte se refermera. À mon entrée, les deux interprètes sont déjà en plein travail, chacune à leur bureau. Ce qui me frappe en entrée de jeu sont leurs vêtements d'une autre époque, tout à fait "vintage" ! Elles s'appliquent à leurs tâches (ça résonne et ça cliquette !!!), ignorant notre présence, pourtant fort audible. Peu à peu, le silence se fait et tout à coup les lumières s'éteignent.
Comme l'indique le feuillet de la soirée, c'est dans une épopée en trois temps en quête d'un nombre mythique qui est et qui restera un mystère pour nous. Mais comme souvent dans la vie, ce n'est pas le résultat qui compte, mais la quête pour y arriver. Et cette quête, durant le triptyque, ""Super8, "Super réalité" et "SuperN64", m'intrigue d'abord et me mystifie ensuite, pour enfin me porter, sans jamais me lasser.
Dans "Super8", elle (Audrey Bergeron) nous confie qu'elle voit des "huit" partout, appuyant son propos par des projections fort évidentes. Ça sera le tableau le plus accessible alliant gestes et propos sur fond de projection "super 8". Le spectateur se sent d'attaque pour poursuivre sa quête des nombres.
Dans "Superréalité", c'est le chiffre "dix" qui prend toute la place, sur scène avec elle (Jessica Serli) et sur l'écran derrière qui se remplit de ses déplacements et de ses interactions avec les cubes virtuels qu'elle rencontre. La présence de ce chiffre, recèle son lot de mystères que jamais je ne pourrai déchiffrer, malgré mes efforts initiaux. Vite, j'abandonne et je me laisse aller à découvrir le résultat chorégraphique et non la cause de ce que je voie. Je me laisse ballotter aux vagues des gestes et aux courants du texte et je m'en porte bien, au final.
Enfin, le troisième tableau "SuperN64", qui me ramène plusieurs années derrière et à ma découverte du monde virtuel avec le Nintendo 64. Sans toujours rien y comprendre, je me laisse aller à découvrir ce monde virtuel projeté sous différentes perspectives, principalement captivé par le texte "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard" de Stéphane Mallarmé, décliné par les deux interprètes, chapeau mesdames.
Une oeuvre en trois temps qui, pour être décodée, aurait demandé la machine de Turing qui a su vaincre "Enigma" durant la Deuxième grande guerre. Une oeuvre néanmoins fascinante qui captivait. Une oeuvre cérébrale qui nous demandait néanmoins de lâcher prise pour apprécier. Une sortie danse réussie.
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