mardi 19 mars 2024

Sur mes pas ravis sur la "Passerelle 840" pour m'amener vers des propositions chorégraphiques singulières et prometteuses !

Encore une fois, c'est avec mes pas fort heureux et curieux aussi, que je me dirige jusqu'au 840 Cherrier pour découvrir les six propositions au programme du Collectif 841. Il y a quelques semaines, j'avais eu le privilège lors de la première édition de "Offline" d'apprécier des éléments de certaines des propositions au programme et j'en étais revenu heureux et curieux aussi de ce qu'elles allaient devenir. La réponse, une fois rendu dans le hall, fort achalandé me sera donnée tout prochainement. Ainsi donc les paroles d'accueil énoncées du milieu de l'escalier, nous sommes invité.es à retirer nos chaussures et prendre place dans le local sur une des chaises. 

Devant nous, au fond du lieu, est présent Igor Salvi, chorégraphe et interprète, en attente de présenter "L’uovo o la gallina (l’œuf ou la poule)". Ce que je découvre par la suite, tout au long respecte bien l'éclosion d'un être humain en direct ou sur l'écran devant. Dans cette proposition philosophique, l'utilisation d'un écran de la dimension d'une fenêtre (plutôt qu'un très écran), ajoute une touche toute personnelle et intime, fort appropriée, au propos chorégraphique.

             Affiche de "L’uovo o la gallina (l’œuf ou la poule)" tirée du site du département de danse

Il s'en suit toujours de notre même place, parce que oui, nous devrons nous déplacer par la suite (!), "Feelings from the Machine" de et avec Mattia Falvo sur la musique de Roger White, composée pour "Papillon" d'Helen Simard (que j'avais déjà vu deux fois et par conséquent j'avais bien apprécié la musique). Dans ce que je découvrirai dès le départ est un corps sous tension. Et tout au long par la suite, autant la présence que les gestes de ce corps qui d'après la description de la proposition, "explore une sensibilisation radicale d’émotions subjectives vécues dans un système sociopolitique en voie d’effondrement.", je le ressens. Et une fois le tout complété, le "statement" fait, je comprends mieux pourquoi j'ai ressenti au tout début cette tension. Ouf , mais nécessaire, cette prise de position !

                      Affiche de "Feelings from the Machine" tirée du site du département de danse

Il s'en suit dans un autre registre, mais tout aussi puissant, "L'amour que l'on se donne" d'Anissa Nadeau accompagnée sur scène par Sabrina Colasante, Marie-Soleil Leblanc, Camille Mongrain, Marie-Laurence Fugère, Anabelle Petit, Sandrine Dupont, Carolanne Marguerin et Alycia Dallaire. Nous étions averti.es, juste avant d'abord et dans la description aussi, "Cette pièce vous laissera là où nous laissons parler nos cœurs et dansons nos émotions." Malgré cet avertissement, je dois avouer que j'ai même cesser de respirer durant certains moments par l'intensité des propos dont certains sont dits, là juste devant moi ("Il faut qu'on se parle !") tout au long de la première partie. Ces paroles combinées aux mouvements qui amplifient les sensations que je ressens, comme si si c'était aussi à nous, public, que ces propos s'adressaient en ces temps difficiles pour les arts de la scène ! Un tableau particulièrement m'impressionne, celui durant lequel, je vois un jeu de bras à trois (ouf !!! que je ressens). En toute transparence, les émotions exacerbées et les relations sont exprimées par leurs mouvements fort physiques. J'y vois une similitude avec l'écriture chorégraphique de Virginie Brunelle (dont la première, "Foutrement"). Définitivement, mon coup de coeur de cette Passerelle !

                            Affiche de "L'amour que l'on se donne" tirée du site du département de danse

Pour compléter la première de cette Passerelle, une proposition avec un titre qui me plait particulièrement, soit "Nouer

S" de et avec Antea Chintoh et Adélie Poulin-Colombe, accompagnées sur scène par Anielka Oliva-Ruiz, Gabrielle Rosal et Jade Leblanc.
                                   Affiche de "Nouer  S" tirée du site du département de danse

Pour découvrir cette proposition en trois temps, nous serons tout autour de l'espace scénique, comme dans la vie, les perspectives sont différentes, amplifiées par les rythmes musicaux qui les accompagnent. Les mouvements de bras me plaisent particulièrement. Et à cette question posée dans la présentation de l'oeuvre, "Qu’arrive-t’il au moi qui ne prend forme que par le nous?", j'y trouve des réponses, dont une pour moi !

Il s'en suit une pause et nous quittons le lieu. À notre retour, pour découvrir "micro micro micro" de et par Hannah Surette, Fjord Gagnebin, Igor Salvi et Charlotte Beaulieu qui se déclinera autant en vidéo (comme lors de la présentation à la première édition du "Offline" à laquelle j'avais assisté précédemment) qu'en présentiel. La pause était fort appropriée, parce que c'est, ailleurs que nous sommes amené.es ! Une proposition hachurée qui propose un tableau sur fond sonore d'un micro-onde en plein travail. Pendant que la matière s'énergise dans le micro-onde, en symbiose, les gestes devant moi s'activent ! Je découvrirai une déclinaison d'un oeil coquin, une appréciation décomplexée de la "cherry bomb" et aussi (sur écran) l'explosion d'un micro-onde trop "hot", sans oublier une interprétation espiègle de la chanson "j'aime l'amour à trois" ! Au final, une proposition éclatée comme pour le maïs soufflé dans un micro-onde !
                                Affiche de "micro micro micro" tirée du site du département de danse

Le tout se termine avec "¿Nos casamos?" ("nous nous sommes mariés" en espagnol) de et avec Maria Fernanda Bazo Ramirez, accompagnée par Sabrina Colasante, Carolanne Marguerin, Anissa Nadeau et Anabelle Petit.

Dans le noir, des accessoires sont disposés qui, par la suite, feront éclore et/ou éclater les différentes déclinaisons de la recherche de l'amour avec au début une chanson d'Édith Piaf avec les paroles, "Que m'importe, si tu m'aimes ". À ce qui est annoncé, soit "Les interprètes peuvent devenir désespérées et obsessives en cherchant l’approbation des autres: quelles sont les limites que l’être humain est prêt à franchir pour ne pas se sentir rejeté?". Je découvre fort bellement, du "drama", des éclats, des distorsions des émotions qui rayonnent et aussi de l'explosion de ces baisers déchaînés ! Avec aussi de cette question qui résonne "Est-ce que tu m'aimes ?", impossible de rester indifférent.

                                Affiche de "¿Nos casamos?" tirée du site du département de danse

Au final, une "Passerelle" qui me montre comment il est possible de s'exprimer fort personnellement de façon originale et de surprendre, ravir aussi, le spectateur que je suis. Et bien curieux aussi de voir les prochains pas sur scène de certain.es dont pour la présentation de "192 TÂCHES" de Helen Simard (et les personnes étudiantes du BAC dans les jours qui suivent.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire