lundi 19 juin 2017

Sur mes pas au Fringe à la rencontre de Véronick Raymond : "inVitro"

Chère Véronick, tu me permettras d'abord de te tutoyer et de t'appeler par ton prénom, parce que de cette rencontre avec toi, je me suis senti proche de toi. Donc, de notre rencontre dans la salle du MAI, toi sur la scène et moi, parmi une salle comble et comblée, j'en suis ressorti différent et aussi, je te réserve la surprise plus tard, tu m'as fait changer d'opinion.  Mais tu sais, notre rencontre a passé proche de ne pas avoir lieu. Il fallait d'abord que le tirage au sort (qui détermine de la programmation du Fringe) te soit favorable. De plus, comme je ne suis pas ton fil FB, je ne savais pas en partant de la maison qu'il ne restait que 6 billets pour cette dernière représentation. Mais, ouf ! en arrivant, il en restait trois et après mon passage, un seul. Parce que pour cette dernière soirée du Fringe, je me suis fait accompagner par ma blonde, une première pour elle, à cette édition du festival et je peux te dire qu'elle aussi a fortement apprécié cette rencontre avec toi.


                                                 Image tirée du programme de la soirée du Fringe

Trève de présentation et plongeons dans le vif du propos. Tu nous proposes un réquisitoire tout aussi senti qu'intelligent sur la posture féminine (ta posture personnelle aussi, mais pas seulement) sur la fécondation invitro et d'autres aspects qui y sont associés. Aussi, sur le choix des femmes (et des hommes) d'avoir ou ne pas avoir d'enfants et quand. D'affirmer, que pour toi, femme n'est pas synonyme de maternité.

Ainsi donc, lorsque tu choisis de passer à l'acte (d'enfanter), les choses ne se sont pas faites en criant ciseau, bien au contraire. Tu nous présentes la situation actuelle de la fertilité des femmes et des hommes et comment elle a dramatiquement diminué depuis les dernières années. Pas besoin d'être devin pour savoir que cela résultera dans les prochaines années en un problème, sinon un drame, de santé publique. Tu m'as tellement bien aussi présenté, avec une logique implacable, l'infertilité comme un handicap (comme bien d'autres) et avec tes exemples, impossible de ne pas être d'accord. Donc, en ce sens, moi qui étais d'accord avec la décision gouvernementale de sabrer dans les budgets pour la fertilisation, et bien, j'ai changé mon fusil d'épaule et je suis prêt à aller au front pour cette cause.

Tu nous as parlé de la façon que le système médical et les spécialistes te considéraient, "impersonnellement"  et cela m'a déçu. Cela me ramène plus de trente ans en arrière, dans un autre type de service hospitalier. Mais nous, c'était il y a longtemps et je pensais que les choses avaient changé. Il faut croire qu'il faudra aller faire et refaire ta prestation dans les écoles de médecine ou dans des séances de "perfectionnement" de spécialistes. Certains en ont grandement besoin.

Tu nous as parlé des statistiques et de leur côté impitoyable. Donc, en utilisant le maximum d'informations pertinentes disponibles, tu as pu influencer le cours de tes traitements et aussi nous a démontré que les spécialistes (ceux que tu as rencontrés, à tout le moins) ont une vue à très courte distance de leur spécialité et que la dimension globale des femmes n'est pas dans leur lorgnette, ni dans leurs préoccupations. Parfois, mais trop souvent, ils se comportent comme de vrais travailleurs à la chaîne qui agissent mécaniquement, sans "regarder" la personne devant eux et qui surtout ne se requestionnent pas sur leur pratique.

Tu nous as laissé sur ton espoir en tes projets, provoquant réflexions et yeux mouillés autour de moi (et des miens aussi, je te l'avoue). Comme tu nous l'annonces au début, ta pièce est en gestation et elle reviendra sur une scène. Je l'espère fortement et je serai attentif pour y revenir accompagné par un plus grand nombre de personnes. Entretemps, fais, attention à toi et merci beaucoup !

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