samedi 17 juin 2017

Sur mes pas au théâtre du Fringe: "J'suis jamais malade en été d'habitude", mais moi très touché !

La journée était bien remplie, mais lorsque la proposition m'est parvenue, je n'ai pas pu résister et je m'y suis rendu en ce début de samedi après-midi. Ainsi donc, j'allais faire la connaissance de Patricia Rivas dans sa pièce autobiographique, " J'suis jamais malade en été d'habitude". Pour mieux comprendre, il faut savoir qu'elle est atteinte de la sclérose en plaques, mais soyez rassurés, ce furent de très beaux moments que j'ai vécus avec ses propos sincères, drôles, intimes, parfois tout colorés de candeur que j'ai entendu et d'autres choses que je n'ai pas entendu. Sur ces dernières, j'y reviendrai à la fin d'autant qu'elles rendent cette pièce encore plus intéressante.

                                              Tiré du site du Fringe

Donc, en début de présentation, la scène est vide, sauf une chaise et quelques accessoires, il me semble ! L'accueil d'usage pré-enregistré de la grande patronne du Fringe fait, les lumières s'éteignent et arrive Patricia Rivas sur scène. C'est toute jeune et belle femme. Elle a dans ses mains un cahier, qui, nous le découvrirons, est son journal personnel et qu'elle nous lira durant différents tableaux relatant les différents épisodes depuis ses premiers symptômes jusqu'à aujourd'hui, six ans plus tard.

Tout au long de son tête à tête avec nous, elle nous raconte sur un ton direct et tellement sincère, comme si elle ne parlait qu'à chacun de nous individuellement, son deuxième appel à la ligne "Info santé", surmontant ses craintes, suite à son premier appel durant lequel une infirmière, au bout de la ligne, fait un lien entre un brossage de dents et des vaginites à répétition, entre autres. Deuxième appel fort mieux réussi qui l'entraîne dans une série de rencontre avec des médecins spécialistes, dont ce jeune médecin tout aussi attentif que d'apparence lunatique et ce spécialiste, "Kool Daddy" (plutôt que cool daddy, puisque hot dog rime avec ketchup) et sa cour (d'élèves internes) qui ose se prononcer sur un diagnostique. Arrivera l'épisode de l'annonce et celui qui se termine par "fuck !" Nous le vivons avec elle. Il aura aussi l'annonce au chum qui m'a tiré, je l'avoue, quelques larmes de tristesse et d'admiration. Il y aura aussi ce que les autres savent ou ne savent pas bien dire suite à l'annonce. Son cheminement nous le suivons bien et j'aurais bien voulu la prendre dans mes bras pour l'aider. Elle nous présente sa situation aujourd'hui, avec son épée de Damocles sur la tête, mais avec une force de vie qui irradie son début de trentaine.

Et enfin ce que je n'ai pas entendu, tout au long de ces tableaux et qui pour moi, rehausse l'estime que j'ai pour elle. "Je ne mérite pas cela" ou "La vie est injuste" sont absents du propos de cette jeune femme fort lucide des aléas de cette vie qui n'a de cure de nous individuellement.

En terminant, l'amateur de danse que je suis a un souhait. Il me semble que cette présentation pourrait être enrichie par des transitions de danse. Il me semble que par des mouvements, je pourrais être entraîné d'un tableau à l'autre.

Au final, voilà une oeuvre qui nous permet de l'intérieur, par le témoignage direct et rafraichissant d'une jeune femme, de mieux comprendre ce que peuvent vivre les victimes de saloperie de maladie. Merci Patricia et j'espère te revoir plus tard sur une autre scène. Et cette fois, j'y viendrai accompagné, promis !

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