dimanche 11 juin 2017

Mes pas fûrent pas aussi nombreux que souhaités pour le FTA et le OFFTA, mais la dernière soirée (au OFFTA) a été tout à fait réussie. Au programme, "Quatuor pour la fin du Temps" mettant sur scène, pour l'interprétation musicale, le BOP, Ballet-Opéra-Pantomime (Hubert Tanguay-Labrosse, Julie Triquet,Valentin Bajou et Gaspard Tanguay-Labrosse), pour les "mouvements" Karina Champoux, Dave St-Pierre, Frédéric Tavernini et Anne Thériault (avec plusieurs autres "complices"), pour l'aspect visuel, Hubert Leduc-Villeneuve (éclairages) et Alex Huot (les projections vidéo).

                                         Photo tirée de La Presse et fournie par la compagnie BOP

Une sortie culturelle qui pourrait avoir tout du FTA, compte-tenu de la qualité des créateurs que de la salle de présentation, soit la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau. Le public en avait aussi tous les airs. De ce bon coup de programmation de l'organisation du OFFTA, pas question de passer mon chemin. Quiconque aussi a vu, comme moi, le vidéo "Le bruit des bottes" de Yann Perreau sait déjà que Dave St-Pierre peut amener une oeuvre musicale à un autre niveau. Si en plus, il s'entoure de collègues fort talentueux, quoi ajouter.

C'est donc bien installé pas trop proche en plein milieu de la salle (une première pour moi !) que j'observe d'abord la salle se remplir et les lumières se fermer. Les instruments musicaux sont déjà sur la scène et il y a aussi une table recouverte de plastique semi-transparent.

Arrivent en toute simplicité, Anne Thériaut et Frédéric Tavernini qui nous présentent un duo dont les relations physiques, sont fortes, à la limite brutale et qui nous prépare à la "Fin du temps" à venir. Sans aucune musique, ils s'expriment l'un avec l'autre avec une intensité qui nous amène à leur dévoilement physique et tout intérieur avec une superbe finale de "body mapping" (cartographie du corps) qui nous montre quel feu brûle en eux. Entretemps, arrivent sur scène, les musiciens et un choeur de corps nus. Se glissent en toute discrétion, deux autres personnages qui resteront tapis dans le fond de la scène jusqu'à leur prestation respective. La musique débute et les corps (une vingtaine) débutent leurs mouvements en phase avec le propos et que c'est beau !!!  Ces corps repartiront en toute discrétion. S'en suivra d'autres tableaux dont un me rappelle celui que Dave St-Pierre avait présenté à son retour sur scène, peu après sa transplantation. Avec des moyens tout simples, il nous entraîne dans sa sortie du cocon jusqu'à son éclairement intérieur. Au propre comme au figuré, je me prends à espérer à ses prochaines créations.

Arrive enfin, le dévoilement de la boule de papier, se fait comme l'effleurage de la marguerite, mais en sens inverse, parce que ce personnage (Karina Champoux) nous livre en livre une longue et patiente version jusqu'à son éclosion. Nous en découvrirons le monde intérieur fort bouillonnant. Une fois cela fait, les musiciens ont déjà quitté et elle, à l'aveuglette, quitte très lentement la scène, d'abord et la salle ensuite. Question de dissiper toute ambiguité, les placiers ouvrent les portes de la salle et jamais nous ne pourront applaudir. Comme quoi, les choses, même bonnes, n'ont pas de fin ou une fin à la Dave St-Pierre puisque là sur le chemin de la sortie et dans le hall d'entrée, nous pouvions découvrir, un peu plus habillés et avec une boule de papier devant le visage, certains interprètes comme dans une haie d'honneur.

J'hésite quelque peu, mais pourquoi pas ! Dave lorsque tu te mets, avec tes collaborateurs, à me proposer ce type d'oeuvre, moi j'aime bien cela. Peut-être, suis-je trop conservateur, tu me le pardonneras, mais ta capacité à produire de si beaux tableaux, moi je ne m'en lasse pas.

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