vendredi 9 juin 2017

Sur mes pas en danse au OFFTA: le spectateur interpellé !

J'en étais rendu dans mes pas à me diriger du CCOV vers le Wilder pour aller découvrir le résultat de la résidence de deux chorégraphes, offerte par le OFFTA et pour une première pour moi, de participer par après à une Session larsen. Je reviendrai plus tard sur cette dernière partie, mais pour l'instant portons le propos de ce texte sur les deux créations offertes aux spectateurs présents dans l'Espace Paul-André Fortier qui est plus un lieu de création que de présentation. Ce lieu, si beau et lumineux, peut accueillir un petit nombre de spectateurs (une trentaine à vue de nez) et s'avère assez petit lorsque la foule se fait nombreuse comme pour cette fois.


Mais tous et toutes ont trouvé place et dans un premier temps, "La louve et ses wolves" de Claudia Chan Tak se présente à nous. Il vaut la peine de s'attarder quelque peu sur le titre en apparence ambigü du titre. Bon, toute personne maîtrisant quelque peu la langue anglaise saura que le pluriel de wolf est wolves et l'induction féminine de la louve sur sa progéniture exclusivement mâle (dans cette oeuvre) mérite qu'on le mentionne.

Ainsi donc débute la pièce avec la chorégraphe interprète avec sa large robe rouge qui cache derrière elle ses "wolves" en gestation et qui prendront, à tour de rôle, leur place sur la scène. Quatre jeunes er beaux wolves (dont le nom des interprètes n'est indiqué nulle part dans le programme du festival, mais qui me sont presque tous connus) qui arrivent dans la vie, qui l'apprennent et qui font leur place. Le propos est clair, concret et les gestes fort bien présentés. Arrive le retournement de la mère bienveillante en femme dominatrice, la vie réserve ce type de surprise ! La chorégraphe nous indiquera plus tard, qu'elle veut nous proposer une forme d'amour différent que celle entre un homme et une femme. Je suis d'accord avec elle, quoique le propos est pour moi quelque peu trop explicite et ne laisse pas assez de liberté d'interprétation au spectateur. Il en reste que ce résultat préliminaire de création nous présente un thème prometteur, une approche intéressante et des interprètes qui endossent fort habilement leur rôle.

Pause, question de remettre la salle en place pour la prochaine oeuvre, "I need someone to love me the whole day through de Neil Young" de Camille Lacelle-Wisley. Nous revenons dans la salle, toute entourée de rideaux noir et tapissée de papiers verts. En voix off, nous arrive le propos d'un homme qui nous décrit son cheminement. Nous, moi à tout le moins, aux aguets nous sommes. Arrivent d'un coin de la salle, cinq personnages (quatre femmes et un homme) nus qui prennent possession de la place. Ils festoient, cela me semble évident, mais quoi ? Il y a dans leurs gestes une innocence propre au Paradis Terrestre, sans aucune pudeur. L'utilisation de ses papiers verts qui leur permettra de se camoufler et de se révéler m'a semblé fort bien justifié. La légèreté du propos m'a rappelé les oeuvres cinématographiques d'un réalisateur français, Emmanuel Mouret, "Vénus et Fleur" et  " Un baiser, s'il vous plait !". Légèreté qui m'avait demandé un temps d'acclimatation, mais que j'avais bien apprécié par la suite. La chorégraphe, il me semble, s'éloigne des propos solennels habituels pour nous proposer d'aller ailleurs. Le tout se termine et nous applaudissons. 

Le temps de placer les choses, nous sommes invités à prendre place pour la "session Larsen" et moi, pour ma première ( et pas ma dernière, promis !), elle sera avec quatre autres participants pour faire suite à "La louve et ses wolves". Une session Larsen se passe avec presque tout le temps avec les artisans de cette création et qui sait, avec la possibilité d'influencer la suite de la création. Nous serons amenés dans une suite de questions, habilement et rigoureusement dirigées, temps compris. Pour moi qui a l'habitude de réagir tout seul avec mon clavier, j'avais une certaine nervosité à indiquer "à froid" mes impressions. Mais ouf !, dès ma première réponse, les autres m'ont appuyé (des plus 1 pour la procédure à suivre) et la suite s'est très bien déroulée. Je ne saurais dire ce que la chorégraphe (et les interprètres) retiendra de ce qu'elle entendra, mais de ses choix de création, elle saura mieux les faire. 

De mon côté, le temps passe et l'heure de revenir à la maison a sonné. Il en reste que de cet après-midi fort bien rempli, j'en reviens fort heureux et satisfait. Il y a de bien belles choses à voir dans les premiers pas des créations et le spectateur que je suis en est fort heureux et surtout satisfait. Surtout aussi curieux, d'en voir la suite.


Aucun commentaire:

Publier un commentaire