Sur la Passerelle 840 du Département de danse de l'UQAM, je m'y aventure régulièrement. Pour ce faire, "à une autre époque", je me rendais le plus souvent possible rue Cherrier pour y découvrir les propositions extra-scolaires des étudiant.es en danse de l'UQAM. À chaque occasion, j'avais un grand plaisir à découvrir ces premiers pas, les propos chorégraphiques nouveaux et prendre des noms en note! Pour cette édition, j'étais invité à découvrir via mon trop petit écran, en trois soirées, les trois propositions. Invitation que j'ai acceptée !
Au programme, "'IA ORA NA" de Marianne Beaulieu, avec le lendemain, "pétrichor" d'Arianne Levasseur et le surlendemain "J'aurais voulu être rousse" de Rozenn Lecomte et Laurie Pouliot. Il faut savoir que ces œuvres étaient d'abord conçues pour être présentées devant public (dont au moins deux qui auraient dû l'être en mars dernier !). Il a donc fallu que ces femmes réajustent leurs tirs, empruntent le "parcours de la combattante !" et modifient leurs propositions pour les rendre accessibles autrement. Et avant d'aller plus loin dans les détails, je peux affirmer pour chacune, c'est mission accomplie !
Pour chacune d'elles, j'ai "embarqué" dans leur univers fort différent. En voici donc un court résumé de ce que j'ai vu !
Avec "'IA ORA NA", Marianne Beaulieu nous propose une incursion dans son monde de la danse tahitienne (ou polynésiennes) qu'elle explore avec talent en parallèle à ses études en danse contemporaine. En trois tableaux, elle nous présente trois danses différentes (fort bien expliquées lors de la discussion qui a suivi !). Chacune d'elles rayonne d'exotisme, mais surtout me rappelle cette musique qui émerveillait mon père (grand amateur de musique hawaïenne et tahitienne) lorsque j'étais enfant. En cette soirée toute grise, les mouvements et le visage souriant de cette femme m'ont apporté un ensoleillement fort bon. Merci Marianne !
Le lendemain, "pétrichor" de et avec Arianne Levasseur accompagnée par Christophe Marois (à la musique). Ce mot qui de ma perspective indique l'odeur qui ressort une fois l'averse tombée ou celle de l'orange une fois pelée est tout à fait approprié à ce que j'ai vu. Il y a d'abord eu ces mots énoncés (à sa mère) et cette cigarette consumée qui une fois évaporés se sont transformés en des gestes tout aussi volatils. Le propos chorégraphique interpelle, une fois l'interrupteur fermé et réouvert ! (Quelle belle trouvaille scénique, bravo Alexia Roc !). De cette proposition qui selon la chorégraphe interprète relève de l'autofiction, j'ai découvert comment les volutes d'une cigarette pouvaient provoquer des gestes si troublants et évocateurs !
Et pour terminer, "J'aurais voulu être rousse" de Rozenn Lecomte et Laurie Pouliot. Oeuvre surprenante et intéressante, je vous en propose la description pour vous la présenter, "Ce court-métrage lyrique nous présente un noeud : une rencontre de deux univers qui se tissent au sein d’un dialogue singulier. Ce discours s’éprend d’un seul et même désir, celui d'être autre. J’aurais voulu être rousse est un travail qui a l’ambition de s’infiltrer au sein d’un lieu physique; ce documentaire constitue ainsi des archives du processus de création de leur grand projet commun." Cette complicité de création que j'ai ressentie durant la rencontre d'après présentation, est tout à fait palpable durant tout le visionnement. Cet amalgame des arts et son propos a résonné fort tout au long du visionnement !
Merci à vous, gang de la Passerelle 840 d'avoir poursuivi votre chemin et de m'avoir permis de découvrir vos univers intimes !