dimanche 22 novembre 2020

Sur mes pas (virtuels !) sur la Passerelle 840 en ces temps de pandémie !

 Sur la Passerelle 840 du Département de danse de l'UQAM, je m'y aventure régulièrement. Pour ce faire, "à une autre époque", je me rendais le plus souvent possible rue Cherrier pour y découvrir les propositions extra-scolaires des étudiant.es en danse de l'UQAM. À chaque occasion, j'avais un grand plaisir à découvrir ces premiers pas, les propos chorégraphiques nouveaux et prendre des noms en note! Pour cette édition, j'étais invité à découvrir via mon trop petit écran, en trois soirées, les trois propositions. Invitation que j'ai acceptée !

Au programme, "'IA ORA NA" de Marianne Beaulieu, avec le lendemain, "pétrichor" d'Arianne Levasseur et le surlendemain "J'aurais voulu être rousse" de Rozenn Lecomte et Laurie Pouliot. Il faut savoir que ces œuvres étaient d'abord conçues pour être présentées devant public (dont au moins deux qui auraient dû l'être en mars dernier !). Il a donc fallu que ces femmes réajustent leurs tirs, empruntent le "parcours de la combattante !" et modifient leurs propositions pour les rendre accessibles autrement. Et avant d'aller plus loin dans les détails, je peux affirmer pour chacune, c'est mission accomplie !

Pour chacune d'elles, j'ai "embarqué" dans leur univers fort différent. En voici donc un court résumé de ce que j'ai vu !

Avec "'IA ORA NA", Marianne Beaulieu nous propose une incursion dans son monde de la danse tahitienne (ou polynésiennes) qu'elle explore avec talent en parallèle à ses études en danse contemporaine. En trois tableaux, elle nous présente trois danses différentes (fort bien expliquées lors de la discussion qui a suivi !). Chacune d'elles rayonne d'exotisme, mais surtout me rappelle cette musique qui émerveillait mon père (grand amateur de musique hawaïenne et tahitienne) lorsque j'étais enfant. En cette soirée toute grise, les mouvements et le visage souriant de cette femme m'ont apporté un ensoleillement fort bon. Merci Marianne !

Le lendemain, "pétrichor" de et avec Arianne Levasseur accompagnée par Christophe Marois (à la musique). Ce mot qui de ma perspective indique l'odeur qui ressort une fois l'averse tombée ou celle de l'orange une fois pelée est tout à fait approprié à ce que j'ai vu. Il y a d'abord eu ces mots énoncés (à sa mère) et cette cigarette consumée qui une fois évaporés se sont transformés en des gestes tout aussi volatils. Le propos chorégraphique interpelle, une fois l'interrupteur fermé et réouvert ! (Quelle belle trouvaille scénique, bravo Alexia Roc !). De cette proposition qui selon la chorégraphe interprète relève de l'autofiction, j'ai découvert comment les volutes d'une cigarette pouvaient provoquer des gestes si troublants et évocateurs !

Et pour terminer, "J'aurais voulu être rousse" de Rozenn Lecomte et Laurie Pouliot. Oeuvre surprenante et intéressante, je vous en propose la description pour vous la présenter, "Ce court-métrage lyrique nous présente un noeud : une rencontre de deux univers qui se tissent au sein d’un dialogue singulier. Ce discours s’éprend d’un seul et même désir, celui d'être autre. J’aurais voulu être rousse est un travail qui a l’ambition de s’infiltrer au sein d’un lieu physique; ce documentaire constitue ainsi des archives du processus de création de leur grand projet commun." Cette complicité de création que j'ai ressentie durant la rencontre d'après présentation, est tout à fait palpable durant tout le visionnement. Cet amalgame des arts et son propos a résonné fort tout au long du visionnement !

Merci à vous, gang de la Passerelle 840 d'avoir poursuivi votre chemin et de m'avoir permis de découvrir vos univers intimes !




samedi 21 novembre 2020

Sur mes quelques (!) pas (virtuels) récents devant mon écran.

 Il y a eu cette époque qui me semble maintenant si lointaine que me demandait de tenir bien à jour mon agenda pour ne pas à avoir deux sorties au même moment. Depuis que le re confinement ferme les portes des salles de diffusion, les artistes et les diffuseurs travaillent fort pour nous proposer leurs invitations en ligne et moi, je tente de dire oui le plus souvent possible. Et de ces œuvres pour lesquelles je n'ai pas à me déplacer, il arrive que cela ait du bon, mais sur ce point je reviendrai plus tard ! 

Depuis quelques jours, j'ai eu la chance de faire des découvertes dont certaines me sortaient de mes sentiers habituels ! Il y a d'abord eu, en ce vendredi 13, cette présentation de Cas Public (Hélène Blackburn), "Suites ténébreuses", présentée par l'Agora de la danse. Cette chorégraphe, j'en voyais le travail pour la première fois (décidément Robert !!!). Le tout débute avec une scène remplie de petits lapins lumineux. C'est une fois toute la scène dépouillée de ses lapins lumineux, (notre enfance derrière nous !!!) que les interprètes (Cai Glover, Jayn O’Esso, Laura Vande Zande, John Michael Canfield, Kennedy Henry et Alexander Ellison) trouvent leurs places entre les ombres et la lumière. La suite se décline en tableaux, à l'image des éclairages, aiguisés et découpés. Une cinquantaine de minutes sur fond sombre avec des gestes vifs et affutés appuyés par les éclairages chirurgicaux de Lucie Bazzo et par la musique toujours aussi planante des Dear Criminals. Une œuvre qui a tout du corps noir qui a irradié jusqu'à moi devant mon écran ! 

                                       Photo tirée du site de l'Agora de la danse.

Par la suite, durant cette semaine, j'ai eu droit à une autre première, celle d'assister à un Battle gracieuseté de Danse Danse. Je dois l'avouer, jamais j'avais pensé assister à un battle ! Mais cette invitation en ligne, en temps de pandémie a ouvert une fenêtre d'opportunité en moi. Je suis donc bien assis devant mon écran pour découvrir le "Jack of all trades" (JOAT). Et si comme moi, vous êtes peu ou pas familier avec ce type de représentations en danse, en voici un cours résumé de ces combats de danse urbaine. Si normalement, cela se fait devant une foule animée et des juges, cette fois, les juges sont tout là-bas (en France, au Japon et Aux États-Unis) pour déterminer le gagnant de ce face à face et la foule, comme moi devant son écran. Donc, c'est une femme et sept hommes, Phoenix Black Light (Montreal/Symbiotic Monsters), Ignite (Montréal), Grim (Montréal/Funny Bones Crew & Ingenious Lockers), J.Style (Montréal/Symbiotic Monsters), Abnormal (Montreal/Funky By Nature), Rawss (Montreal/Symbiotic Monsters), Squidjit (Calgary/Unknown elements & Ouro Collective), Boppin Geek (Vancouver/Heavy Hitters) qui entrent dans la première ronde, deux danseurs se produisent à tour de rôle en respectant les contraintes présentées. Le gagnant, selon les juges, passe au prochain tour et moi pas toujours d'accord !!! Il en reste que de ce type de danse que j'apprivoise encore, impossible pour moi de rester insensible devant la beauté, la finesse et la qualité des gestes. Et de huit, les "combattant.es" sont passé.es à quatre et finalement à deux jusqu'au gagnant. Tout cela dans le plus grand respect de tout.es. Mon coup de cœur, malgré qu'il n'ait pas remporté ce battle, a été "Abnormal" !

                                                            Tirée du site de Danse Danse

Avec la musique live de Shash'U et l'animation du maître de cérémonie Etienne Lou, j'ai pu apprécier pour une première fois cette forme de présentation de danse et qui c'est si je n'irai pas en voir une autre fois en personne !

Et puis arrive mercredi soir avec au programme, trois propositions ! Puisque tout se fait en ligne, je pourrai me déplacer d'un endroit à l'autre sans rien rater ou si peu !

En première partie, la soirée bénéfice du lieu de diffusion et de création "Aux Écuries" sous la présidence de Cynthia Wu-Maheux. Avec notre guide pour cette heure de visite des lieux, Olivier Morin, nous découvrons des extraits de pièces qui je dois l'avouer me semble bien prometteuses. Ce lieu à "quelques pas de chez moi" et que je visite à l'occasion, il semble que je m'y déplacerai plus souvent, après la pandémie ! 

Tout juste après, je me rends découvrir la première proposition de cet automne de Passerelle 840. De cette création de Marianne Beaulieu, j'y reviendrai dans un autre texte avec les deux autres créations des jours suivants. Et "vite vite", je me déplace sur le site de la Maison de la Culture Côtes des Neiges, "invité" par Mélanie Carpentier pour une rencontre avec Anne Plamondon et quelques une des créations-prestations. Pour la petite histoire, c'est sa plus récente création qui a été ma première annulation à cause de la pandémie !!! Après les présentations d'usage (que j'ai raté !), j'arrive juste à temps pour découvrir un récapitulatif de quelques unes (huit plus précisément) de ses prestations ! De cet impressionnant "AV/INPUT/ OUTPUT" avec Victor Quijada jusqu'à "Seulement toi" dont la présentation a été annulée à cause de la pandémie, en passant le court métrage "Red Shoes" et "Mécaniques nocturnes" que j'avais vu à l'Agora de la danse, sans oublier une de ses créations "Fiddle Embrace" pour dix-huit élèves ! Un très beau tour d'horizon de cette chorégraphe et interprète.

                    Photo d'Anne Plamondon par Michael Slobodian tirée du site d'Anne Plamondon

Il s'en suit une séance de questions réponses durant laquelle j'apprends qu'elle s'est mise à la création pour pouvoir porter son message et que depuis, elle poursuit pour notre plus grand plaisir. Ce que j'y ai vu et que j'ai eu la chance de lui dire, "Le propos est fort et les gestes éloquents et les deux me rejoignent fortement !" À défaut d'être en personne, cette rencontre reste pour moi tout à fait mémorable !

Ainsi donc, en ces temps de pandémie, j'ai pu, en près de trois heures, accepter trois invitations, ce qui n'aurait pas été possible en temps normal. Donc toujours avec mon agenda en main, j'accepte les invitations avec une plus grande marge de manœuvre, tout en étant nostalgique de mes pas de spectateur bien réels !

samedi 7 novembre 2020

Sur mes pas au "Bal des squelettes" ! Quand la magie transperce l'écran et illumine !

 Les algorithmes ont bien fait leur travail et m'est apparu cette invitation, celle d'assister au "Bal des squelettes" de Mamselle Ruiz et Simon Rioux, gracieuseté de la Maison de la Culture Rivière des Prairies et Pointe aux Trembles qui nous propose de découvrir la magie d'automne. Donc bien assis devant mon écran en ce samedi soir, je découvre une proposition fantaisiste aux couleurs culturelles fort diversifiées, mais surtout très riches. 

Tout commence par l'entrée en salle de ces êtres fantastiques suivant les directives d'un portier masqué très très prudent en ces temps de pandémie. La teinte comique était déjà de mise. Par la suite, devant des sièges remplies à distance très très grande, se retrouve quelques spectateurs avec leurs instruments de musique et aussi un squelette. Les numéros qui suivront me proposent du chant, de la danse, des numéros de cirque et aussi des squelettes plus grand que nature ! Plusieurs tableaux avec la belle voix chaude de Mamselle Ruiz  (note à moi-même, me procurer au moins un album d'elle très prochainement !) incarnant sur scène "La Catrina" nous amène ailleurs et quel plaisir de revoir Marco Calliari, tout déguisé, me proposer une version de son grand classique "Bella ciao" pendant que tout à côté cette femme aux contorsions "magiques" évolue dans une baignoire "riche de rouge". Que dire de ces deux "squelettes" qui sautent et sautent sans craindre de briser leurs os !

En ce samedi soir tout sombre, le dépaysement est complet, le plaisir total avec des numéros qui captivent, de la musique et du chant qui réchauffent avec des transitions fort bien réussies. Voilà une trentaine de minutes que j'aurais souhaité plus longue et que j'ai réécouté deux fois !

                                   Image de la Catrina alias Mamselle Ruiz tirée de son site


vendredi 6 novembre 2020

Sur mes pas en danse: Quand un "Papillon" se présente à moi et me fascine !

 Les prochaines propositions de danse juste là devant moi première rangée, se font toujours cruellement attendre. Heureusement entretemps, le spectateur que je suis a heureusement néanmoins de quoi se mettre "sous la dent" ! Si ma présence en salle me manque, il me semble évident que pour les créateurs et les interprètes, ce manque soit encore plus grand, si je me fie à ce que j'ai vu et entendu en discussion d'après représentation de "Papillon" de Helen Simard avec Nindy Banks, Mecdy Jean-Pierre, Victoria Mackenzie, Rémy Saminadin, Roger White, Ted Yates. 

                                                 Tirée du site de Danse-Cité

Mais débutons par le commencement. De mon billet en salle transformé en billet en virtuel, j'attends fébrilement le début de la prestation devant mon écran. J'avais fait mes devoirs et ce que j'allais voir sera une œuvre dont la prémisse de base portait sur le chaos et ses aspects mathématiques, selon la chorégraphe. Ainsi donc, « Le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? Question que posait le météorologue Edward Lorenz en 1972 lors d'une conférence scientifique. Pour le jeune homme que j'étais et qui fera de la science une carrière, cette question intriguera et restera profondément incrustée en lui. Comment les mouvements déployés et les ondes musicales propagées de ce que je découvrirai m'aideront à répondre à cette question ?

En cette soirée de novembre, j'en ai obtenu une des réponses fort belles et éloquentes autant par les mouvements que par la musique qui les accompagnaient. Et nous serons environ cent soixante spectateurs dans chacun nos univers "parallèles" à observer le déplacement de ces trois interprètes (Nindy Banks, Mecdy Jean-Pierre, Victoria Mackenzie) tout en interagissant! Assez rapidement, les gestes portés par la musique me captivent et m'emportent dans une réflexion sur les électrons qui tout autour du noyau établissent leur territoire exclusif selon leur état quantique tout en harmonie. Malgré leur apparente indifférence, leurs relations se font fort évidentes et assurent la cohérence de l'œuvre, comme les électrons autour du noyau. 

Une évidence se profile en moi pendant le visionnement. Même en cette de période de distanciation, seul nous pouvons être ensemble comme ces trois interprètes et ces trois musiciens qui évoluent là bas,  devant moi. Comme si j'avais compris à l'avance ce que Nindy Banks dira à propos des gestes donnés par la chorégraphe en cours de création, "tu prends ce que tu comprends" ! Et moi, c'est ce que j'ai fait durant le visionnement de l'œuvre ! 

"Papillon" créée dans les conditions difficiles de la pandémie et présentée à travers la perspectives de l'un ou l'autre des sept caméras (information obtenue durant la période d'après-représentation) a réussi à me montrer de multiples perspectives que je n'aurais pas pu avoir de mon siège en salle et enrichir ma perspective. Comme quoi, on peut trouver des aspects positifs à des situations non voulues ! Merci Helen à toi et à ta toute ta gang de m'avoir proposé une perspective abstraite fort riche et inspirante !