jeudi 31 mars 2022

Sur mes pas en danse: "Seulement toi", un autre belle rencontre avec une proposition d'Anne Plamondon !

 Il arrive que l'agenda laisse la place à une rencontre unique. Parce que voyez-vous, "Seulement toi" de et avec Anne Plamondon accompagnée sur scène par James Gregg à l'Usine C, était présentée une seule soirée. Et cette soirée, mon agenda m'avait "dit" fort joyeusement, "tu es disponible" ! 

C'est avec mon billet, première rangée, que je me rends jusqu'à l'Usine C, en ce jeudi soir. À mon arrivée, le hall d'entrée est déjà fort achalandé et annonce une salle fort bien pourvue en spectateurs. Ce qui sera le cas !

Je prend place sur mon siège devant ce grand espace scénique et je découvre derrière des bandes de tissus sur lesquelles, il y a des ramifications que je crois être des branches d'arbres sans feuilles ou des systèmes de veines ! Votre réponse sera la mienne ! Je prend le temps de lire aussi le feuillet de la soirée remis à l'entrée, dont la première phrase, je le saurai pendant la préparation des deux personnages, me prépare bien à ce qui suivra. "Étude sur nos éternelles solitudes, "Seulement toi" explore à la fois ce qui nous rapproche et nous sépare."

                                         Crédit : Michaël Slobodian tirée du site de l'Usine C

Et puis les lumières dans la salle se font de plus en plus discrètes jusqu'à s'éteindre. Et puis, elle, derrière les bandes de tissus, cherche son linge à mettre, suivi de lui, de l'autre côté qui fait la même chose. De la vie, avant la rencontre entre deux personnes, il y a du vécu, des choix et aussi une expérience. 

Pause

Je dois avouer que dans les premiers moments de la présentation, je trouvais fort grand, trop peut-être même, l'espace scénique, manquant d'intimité pour une relation de couple. Il en reste que par la suite, pour mettre en évidence la distance qui peut parfois séparer deux personnes d'un couple, cette grande scène, je l'ai trouvé fort pertinente et utile !

Fin de la pause

Il s'en suit pendant les soixante minutes, différents épisodes de vie que peuvent vivre un couple. À un moment, une réplique est faite, fort significative, "Did you ? / Nevermind !" qui colore les gestes qui suivront et qui aussi, j'en suis certain, signifie pour un certain nombre d'entre nous. Le tableau qui s'en suit est fort et me touche.

Et puis, lorsque je pense que le tableau final m'est présenté, il y a une suite, le vrai tableau final qui lui me fait dire intérieurement "ouf" d'abord et chaudement applaudir ensuite.

Impossible de ne pas mentionner que ce duo m'en rappelle, un autre, malgré la toute autre coloration, celui de Louise Lecavalier et Frédéric Tavernini dans "So Blue", vu au  FTA en 2013. Tout au long de "Seulement toi", j'ai vu devant moi, deux interprètes fort talentueux qui présentaient avec brio des gestes fort complexes pour illustrer des émotions et des sensations fort humaines que peuvent vivre un couple. Et bonus de la fin, si vous m'avez lu jusqu'ici, que j'ai aussi vécu !


mercredi 30 mars 2022

Sur mes pas en danse: Être là pour "La disparition des choses" et en témoigner !

En ce début de soirée, avec la pluie en attente de tremper la ville et qui sait, de glacer les trottoirs, mes pas m'amènent jusqu'à l'Espace bleu, tout intime, pour découvrir, présenté par l'Agora de la Danse, "La disparition des choses" de et avec Amélie Rajotte, accompagnée sur scène par Marie-Philippe Santerre. En attendant que les sièges trouvent preneuses et preneurs, je découvre devant moi un plancher tout blanc, comme le mur arrière. Les murs sur le côté sont noirs, mais en y regardant plus attentivement, je peux voir des consoles avec des lumières clignotantes annonçant les participations "live" de Nelly-Ève Rajotte à la projection vidéo ainsi que Stephanie Castonguay et Olivier Landry-Gagnon aux performances sonores.

Le temps passe et les lumières s'éteignent et le noir prend possession de la place pour nous amener dans l'après. Et puis apparait, sous un faible faisceau lumineux, une femme qui bouge, comme, pour moi, une plante qui cherche ou qui se cherche au gré du vent. Puis de l'autre côté, je découvre plus dans l'ombre, cette autre femme plus discrète, qui a pour moi, tout du souvenir ou du rêve dans l'ombre de l'autre.

                                                     Photo tirée du de l'Agora de la danse

Il s'en suit pour moi, d'un plongeon dans l'abime ou l'abysse de l'inconnu pour répondre à la question annoncée dans le programme de la soirée, "Et si la nature n'existait plus ?". Dans ces lieux peuplés de souvenirs plus ou moins clairs (projetés sur l'écran arrière), parfois même tout à fait déformés, les corps évoluent, comme s'ils flottaient, en parallèle à la recherche... Mais comme la réalité peut rejoindre la fiction, il y a aura finalement une connexion entre elles, furtive et imparfaite, mais bien réelle. Le propos chorégraphique fort bien porté par la trame sonore, fort riche, qui peu à peu occupe de plus en plus fortement l'espace sonore, me parle.

Toute abstraite puisse être cette oeuvre, les images que l'on peut s'en faire, en cette époque trouble, sont bien réelles. Pour moi, la "magie" de ces moments a fonctionné et lorsque brusquement les lumières se sont éteintes, j'ai dû "remonter à la surface" dans ce monde bien réel.

lundi 28 mars 2022

Sur mes pas à Tangente: "Décoiffé" par le vent fort puissant des deux propositions offertes par 100Lux et Tangente !

 De Circuit-Est, à l'est de la ville, mes pas m'amènent plus loin vers l'ouest et à l'heure jusqu'au Wilder chez Tangente pour ma deuxième sortie culturelle de la journée. Au programme, deux propositions chorégraphiques de danse urbaines. Voilà un univers chorégraphique que je découvre et apprivoise de plus en plus. Je me souviens encore de la fois au La Chapelle, durant laquelle j'avais été totalement immergé dans l'univers de la danse urbaine par "Un temps pour tout" de Sovann Rochon-Prom Tep. C'était en 2019. Elle concrétisait mon intérêt et ma curiosité suite à mes premiers pas grâce à Alexandra "Spicey" Landé qui m'avait aussi présenté ma dernière proposition avant le confinement en 2020.

Depuis, c'est par l'intermédiaire de mon petit écran que j'ai poursuivi mes découvertes de cet univers que j'ai apprivoisé ou qui m'a apprivoisé, allez savoir ! Il en reste que ce que je découvrirai lors du programme double concocté par 100Lux m'a "quelque peu décoiffé" ! Plus que le vent de face sur le bord du fleuve lors de mes dix kilomètres de course au début de cette même journée ! Et as-tu apprécié, Robert, me demanderez vous ? Et bien oui, sortir de sa zone de confort, fait parti d'un de mes objectifs lors de mes sorties chorégraphiques et voici pourquoi !

En première partie, Krystina Dejean avec "Conjuguer crise et empathie", nous propose un univers totalement féminin sur scène avec Éloïse Caza, Jessica Gauthier, Alexe Lebel-Faille, Taylor Yeung, et Enora «EƎNO» Trebern à l'accompagnement musical et vocal ! Et puis m'apparaissent différents états de femmes (et d'humains, je serais tenté d'ajouter !). Être en amour et après, vivre avec les autres, voilà quelques uns de "mes titres" des différents tableaux que j'ai découvert. Mon préféré, celui durant lequel, il y a elle qui tente dans cet amas humain de prendre sa place et de la garder. Ce dernier tableau aurait été pour moi, une excellent finale ! Mais le tout se termine en me décoiffant avec une approche frontale portée, tel un feu d'artifice, par le mot "insane" répété et répété! Des tableaux portés par ces femmes tout de blanc vêtues et accompagnées en toute synergie par celle par qui la voie et les rythmes musicaux portaient haut et fort ! Des moments utilisant le waacking qui illustrent bien comment "Conjuguer crise et empathie" et que je reverrais si l'occasion se représentait !

                                                 Crédit : Vanessa Fortin fournie par Tangente

Après un entracte "quelque peu long", nous reprenons place pour découvrir "L'art de la confrontation" de Yannice Ouellet avec sur scène, Olivier Clermont, Williams Cogue, Mathilde Mercier-Beloin, Jules Talavera. N'ayant pas lu la description avant, le choc, lire ici le vent de face, de mon siège en première rangée a été quelque peu important ! Parce que voyez vous, nous du public, donc moi, j'étais invité "à expérimenter une branche de la méthodologie du krumper: le battle. !" Comme l'indique la chorégraphe dans son texte de présentation, "L’objectif donné à mes interprètes était de mettre le spectateur dans la peau de notre adversaire et le faire voyager à travers différents concepts et sensations vécues par un danseur de krump en situation de confrontation."



Crédit : Vanessa Fortin fournie par Tangente

Et bien, sois rassurée Yannice, je l'ai bien ressenti ! C'est impossible de rester impassible lors de ma rencontre face à face avec cet homme (Jules Talavera) lorsqu'il vient là juste devant moi pour me provoquer, les yeux dans les yeux ? 

Pause

Si je ne me trompe pas, Jules Talavera a été étudiant dans "mon" collège, Ahuntsic, et en février 2020, il avait gagné la finale locale de Cegep en spectacle avec Mohamed Elhadji Seck et Shakill Bruno dans le collectif "F(X)" dans une chorégraphie de danse urbaine. Voilà une de mes nombreuses sources de plaisir et de satisfaction tout au long de ma carrière dans ce si beau milieu scolaire, découvrir qu'en plus des cours, il y a d'autres façons de s'épanouir " et d'aller plus loin.

Fin de la pause

Tous les quatre investissent totalement leur rôle. En plus value, il y avait dans le public des gens qui leur répondaient de façon fort enthousiaste et qui donnaient une touche tout à fait réaliste à ce qui se passait. J'aurais été bien curieux de connaître les impressions de ces deux jeunes enfants derrière moi après la représentation ! Pour ma part, ce battle qui en entrée de jeu m'a quelque peu surpris, m'a ensuite, une fois mon rôle compris, bien plu. Et plaisir suprême de spectateur, de découvrir la danse urbaine dans une autre perspective qui à être décoiffé !

Et c'est la tête toute remplie que je reviens satisfait à la maison avec la satisfaction du coureur et du spectateur qui a affronté le vent de face et qui en a bien profité !

dimanche 27 mars 2022

Sur mes pas vers "Bancs d'essai" présenté par Circuit-Est, centre chorégraphique, pour découvrir des premiers pas.

Voilà un type d'invitation que j'apprécie beaucoup, celle de découvrir des ébauches de création avant que le produit final prenne place sur scène, plus officiellement. Lorsque j'ai répondu présent pour assister aux premiers "Bancs d'essai" organisé par Circuit-Est, centre chorégraphique, je savais que l'horaire était serré (une visite à Tangente planifiée un peu plus tard ), mais pourquoi laisser passer une si belle occasion d'interagir avec des créateurs.

Dans cette salle où j'ai vu des créations de Louise Bédard et de Mélanie Demers, je prends place en première rangée, au milieu naturellement, privilège pour celui qui arrive tôt, après avoir été accueilli par Daniel Villeneuve de Circuit-Est et des deux commissaires, Lucy Fandel et Matéo Chauchat !

Peu à peu, autour de moi, les sièges trouvent preneur.es et une fois le moment de commencer arrivé, j'apprends, de la bouche de Daniel Villeneuve, que c'est une première pour cet organisme, la deuxième sera présentée le 19 juin prochain ! Celle de permettre à des créateurs de nous présenter des pistes de recherche et ça, moi j'aime ça ! Donc, bien assis, je me prépare à découvrir une proposition relativement mature de Catherine Bellefleur (dont incidemment, j'appréciait aussi la plume critique sur le site de DF Danse, dont elle a signé le dernier article) et celle des premiers pas d'une création de Justin de Luna et de Winnie Ho. 

Allons y, d'abord, avec la première proposition de Catherine Bellefleur. En entrée de jeu, elle nous fait une demande que, moi rétroactivement, je trouve très utile, mais que je ne dévoilerai pas ici, en espérant qu'elle nous le redemande formellement lors de la présentation de sa création, "First Layers" aux Danses Buissonnières chez Tangente. Moi, cette demande, je l'ai acceptée avec grande ouverture parce qu'elle permet de prédisposer les spectateurs à la proposition qu'elle nous présentera. 

Il s'en suit pour moi, une présentation en deux temps. La première, toute tactile, qui nous présente son ressentir en temps de pandémie et qui nous le fait ressentir. La deuxième partie est toute autre, celle d'une rotation qui perdure dans le temps et qui est fort libératrice, pour elle et pour moi aussi. Une connexion que j'apprécie lors d'une rencontre chorégraphique, parce qu'elle présente de façon différente, ce que j'ai vécu tout au long des derniers longs mois !

La discussion qui s'en suit est fort intéressante pour moi et instructive pour elle. Je suis bien curieux d'en découvrir le résultat final lors des Danses Buissonnières dans deux semaines. 

Il s'en suit la deuxième partie de ces Bancs d'essai. Celle présentant les premières ébauches du travail de Winnie Ho et de Justin de Luna. On nous demande en entrée de jeu, de se fermer les yeux  (difficile pour le spectateur que je suis !) pour permettre aux deux créateurs de prendre place sur scène, avec leur question, "quelle était le processus de création ?" Lorsque que j'ouvre mes yeux, je vois deux corps qui émergent du sol. Dans ce qui suit, je vois une journée dans la vie de deux personnages, du levée du soleil jusqu'à son coucher. Entre les deux, mille péripéties et acrobaties, pas toutes pleinement maitrisées, comme peuvent en être les premières ébauches. Il en reste que j'y vois une première ébauche prometteuse.

Pour la suite, je ne pourrai pas en témoigner, parce que le temps a passé et si je ne veux pas arriver en retard à mon rendez-vous à Tangente, je dois laisser derrière moi la discussion qui a suivi. Il en reste que je me promets d'être présent pour les deuxièmes "Bancs d'essai" de Circuit-Est !

samedi 26 mars 2022

Sur mes pas au théâtre: "Marguerite : le feu", parce qu'à défaut de traces, il faut de la mémoire !

Je me rappelle encore du costume tout orange de Rhodnie Désir dans le Vieux -Montréal lors de la présentation de "BOW’T-Tio’tia:ke" dans le cadre du FTA 2021. Elle nous proposait sa création sur différents moments historiques, plus ou moins lointains dans le temps, sur les injustices face à la communauté noire, ici à Montréal. Je m'étais compromis à un texte, juste à cliquer (voici le lien ). 

C'est à une autre démonstration de dénonciation fort éclatante et du devoir de souvenir, fort essentielle, que Émilie Monnet nous convie sur scène, accompagnée sur scène par Aïcha Bastien N'Diaye et Madeleine Sarr. Et comme l'a si bien décrit Luc Boulanger sur le site de La Presse ( le 19 mars), "Formellement, ce spectacle est un objet unique, onirique, un brin ésotérique, au croisement du théâtre, de la performance, de la création sonore et de la vidéo." Il a eu aussi de la danse, courte mais belle et intense.

                                       Crédit Jean-François Sauvé tirée du site de l'Espace Go

Dans cette oeuvre, il est question de Marguerite Duplessis, jeune femme autochtone qui en 1740 revendique sa liberté en Nouvelle-France. On nous raconte son histoire. Pour arriver à l'obtenir, sa liberté, elle ira devant la justice des hommes, une première, mais "évidemment !!!" elle perdra et sera achetée et revendue pour être embarquée sur un bateau marchand en direction de la Martinique, d'où on ne retrouve plus aucune trace d'elle, comme l'autrice a tenté de le faire lors d'un voyage là-bas.

Devant nous ces trois femmes, avec une complicité évidente et rayonnante nous arrivent d'au milieu de nous (lire ici d'une espace au milieu des estrades) et prennent possession de l'espace scénique. Si le propos est parfois difficile à suivre, l'essence de l'oeuvre, elle, transcende ! Et de mon siège en première rangée, je ressens leurs regards complices qui rayonnent tout au long, en performant ensemble ou seule. Et, comme "le feu de Marguerite", elles irradient du devoir de mémoire !

Une autre occasion de se rappeler que des injustices se sont passés chez nous et que nous sommes tou.tes responsables de ce devoir de mémoire pour espérer aller de l'avant, ensemble en toute égalité !

vendredi 25 mars 2022

Sur mes pas à venir au FTA: Les choix difficiles du spectateur !

 C'était, il y a quelques semaines, le Festival Trans-Amériques nous proposait en prévente quelques propositions fort intéressantes. Et moi, vite j'ai procédé et mon billet pour quatre propositions, je me suis procuré. Et puis le temps a passé et le dévoilement de la programmation complète est arrivé. J'étais en "première rangée" et bien entouré à la SAT pour découvrir le premier programme élaboré par les deux nouvelles codirectrices artistiques, Jessie Mill et Martine Dennewald. Elles étaient tout sourire et fort éloquentes sur la scène accompagnées par le directeur général David Lavoie et Jeanne-Renée D. Lorrain.


Découvrir une programmation, est, pour moi, toujours une occasion excitante, mais aussi un peu frustrante. Parce que voyez vous, je sais que je voudrai tout voir, mais que l'agenda et la vie familiale me forcera à faire des choix ! Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, et je me mettrai au travail, en examinant chacune des propositions pour aller découvrir le plus d'œuvres possibles et pas seulement en danse !

Travail terminé et petits deuils faits, ce sont six autres propositions que mon agenda s'est rempli. Dix oeuvres d'ici et d'ailleurs en danse surtout, mais aussi quelques-unes de théâtre. Je compte bien aussi assister à quelques rencontres aux "Terrains de jeu". Et alors quels sont tes choix, me demanderez vous peut-être ? Et bien voici les choix "du spectateur":

D'abord, évidemment le spectacle d'ouverture, "Re:Incarnation" du chorégraphe nigérian Qudus Onikeku. Une incursion fantasmagorique dans la ville de Lagos, suite à un évènement dramatique. Et devinez ? Je serai en première rangée pour y assister. Moi qui ne voyage pas, voilà une occasion que je ne voulais pas rater !

La prochaine proposition m'a été proposée de façon tellement belle par les deux codirectrices et je n'ai pas pu y résister. Je me rendrai donc au La Chapelle pour découvrir "High Bed Lower Castle" de et avec Ellen Furey et Malik Nashad Sharpe. La description indique que la proposition inverse les perspectives, ça promet !!!! 

"Lavagem" de la chorégraphe brésilienne Alicia Ripoll qui, si j'ai bien compris, risque d'éclabousser avec son poème politique et ludique. Cette rencontre à l'Usine C m'intrigue !

"Les jolies choses" de Catherine Gaudet suivra dans la même soirée. J'irai au Wilder pour une autre fois à la rencontre de l'univers tellement riche de cette chorégraphe, fort heureux de revoir sur scène une de mes interprètes préférées, Caroline Gravel. 

Jamais, je n'aurais pensé aller découvrir la prochaine proposition, mais ce que j'ai entendu sur cette proposition m'a convaincu. "Save the last dance for me" d'Alessandro Sciaronni qui "ressuscite la polka chinata, une danse folklorique presque disparue." Une vingtaine de minutes qui tente de maintenir en vie une danse. À cette opération "survie", je veux en être. 

Ma prochaine sortie sera toute différente. "Make banana cry" d'Andrew Tay et Stephen Thompson. Pour avoir assister à quelques autres rencontres avec l'univers d'Andrew Tay qui m'ont quelque peu désorienté, je suis fort curieux et intéressé de découvrir celle-ci !

Ma prochaine sortie débutera avec "Them Voices" de Lara Kramer à l'Espace Libre. J'étais là l'an dernier dans le Jardin du Musée d'art contemporain de Montréal pour découvrir la première mouture. La soirée n'était pas très confortable (lire ici frisquet !), mais elle m'avait captivé, me faisant oublier la fraicheur ambiante. Toujours bien intéressé à ses propositions, j'ai bien hâte de découvrir comment elle aura fait évoluer cette création.

"Face to face" de Naishi Wang qui propose la communication entre deux personnes. Une partie de la description a plus particulièrement ma curiosité, "Face to Face dessine les ramifications de nos liaisons au monde, à l’autre, et invite le public à décrypter ses secrets", wow !

Mon avant dernière sortie (planifiée !) s'avère pour moi un marathon théâtrale. "Laboratoire poison" au théâtre Jean Duceppe aura une durée de deux heures trente avec un propos qui m'intéresse, Laboratoire poison nous somme à un engagement radical : remettre en question les mécanismes que nous mettons en branle pour former nos jugements. À cette rencontre, je le promet, je serai prêt !

Et comme toute bonne chose à une fin, mon festival se terminera à la dernière journée avec "M'appelle Mohamed Ali" de Dieudonné Niangouna, Tatiana Zinga Botao et Philippe Racine au Théâtre de Quat'Sous. Je suis bien curieux de découvrir ce que le célèbre boxeur a inspiré à ces créateurs.

Je ne vous parlerai pas de mes petits deuils, mais aussi de deux propositions que j'ai déjà vu et bien apprécié, soient "Confession publique" de Mélanie Demers avec Angelique Willkie (ouf !) et "Le virus et la proie " de Pierre Lefebvre et Benoît Vermeulen. D'ici le début du Festival, je travaille fort pour trouver de la place dans ce si embêtant agenda pour ajouter quelques autres sorties, sans oublier que le Offta se fera fort attractif aussi !


mercredi 23 mars 2022

Sur mes pas en danse: Une autre fois à la rencontre avec "L'entité du double" des Soeurs Schmutt et toujours aussi heureux de l'avoir fait !

 Pour peu que l'on soit attentif aux propositions culturelles qui nous sont offertes, l'agenda se remplit rapidement et cet agenda peut devenir chargé. Si vous tentez d'être raisonnable (terme un peu galvaudé en ce qui me concerne), il faudra trouver le bon temps et le bon lieu pour faire la rencontre voulue. Par conséquent, pour aller assister à "L'entité du double" de Elodie et Séverine Lombardo, alias les Soeurs Schmutt, la seule date possible me demandait de sortir de mes sentiers battus et me rendre tout au bout de l'île de Montréal, à la Maison de la culture de Pointe-aux-Trembles. Une première fois pour moi dans cette maison de la culture fort belle et accueillante avec une salle qui l'est tout autant. C'est de la troisième rangée (place assignée pour une inscription tardive) que je débuterai ma rencontre avec elles et leur "homme à tout faire" Guido Del Fabbro. Les spectateurs en cette soirée, sont trop peu nombreux à venir "mes" Soeurs Schmutt, mais celles et ceux qui sont là seront satisfait.es et le démontreront à la toute fin de cette rencontre. 

                                             Crédit: Valérian Mazataud, tirée du site Le Devoir

Cette rencontre avec "L'entité du double" n'était pas la première fois, la première fois, c'était il y a plus de quatre ans (octobre 2018), une éternité quoi ! Et suite à cette rencontre, je m'étais commis avec un texte sur ce blogue (sur-mes-pas-en-danse-excursion-dans.html).

À notre arrivée en salle, elles sont déjà là, assises de dos, jusqu'aux présentations hésitantes, mais fort sympathiques de l'hôtesse de la soirée. Le tout débute comme dans mes souvenirs, par un cours de biologie sur les notions de gémellité fort bien présentées. Il y aura bien cette spectatrice dont le cellulaire se fera fort audible, mais elles ne seront pas désarçonnées, demandant fort gentiment de l'éteindre parce que ce qui suivra demandera toute notre attention.  Un peu après, elles répondront aux questions que les spectateurs leur ont concoctées dans le hall d'entrée avec cette fois-ci, il me semble avec les paires de lunettes qu'elles doivent mettre pour lire les questions dont la mienne pas tout à fait claire, je le réalise !!!!

J'ai déjà vu un très grand nombre de propositions de ces deux soeurs jumelles et encore une fois pour "L'entité du double", elles amalgament l'ombre et la lumière de façon fort habile durant les différents tableaux pour produire des moments de dévoilement et de rencontre, colorés d'intimité et rayonnants de confidences dont certains nouveaux et qui tiennent compte de cette époque pandémique. Ah, oui, me demanderez-vous ? Oui, mais pas question pour moi de dire en quoi ils consistent. 

Moi, je suis convaincu, aller à la rencontre de ces deux soeurs est un "must" et vous pourrez le faire vous aussi puisque deux occasions s'offrent à vous prochainement, soit le 31 mars prochain à la Maison de la Culture Jeanine-Sutto et le 7 avril à la Maison de la Culture Notre-Dame-de-Grâce-Monkland.

dimanche 20 mars 2022

Sur mes pas dans "La nuit de la danse": Un marathon de courts

 Ma blonde me l'a dit juste avant que je parte de la maison, "es-tu fou ?" Comme je sais qu'elle a un très bon jugement, je n'ai pas su quoi lui répondre. C'est néanmoins avec détermination et un goût de plaisir en vue que mes pas m'amenaient jusqu'au Théâtre Outremont pour aller assister à "La nuit de la danse" présentée par le Festival International des films sur l'art, dont la durée prévue était d'environ sept heures. Et moi, question d'avoir la bonne place pour bien voir, j'arrive "un peu" à l'avance, vers 17h00 pour 17h30. Une fois mon billet scanné et le dos de ma main estampillée, je trouve ma place qui sera mienne jusqu'à la fin de ce marathon de courts de danse, pendant qu'autour de moi, les gens prennent place.

                                                          Tirée du site du Festival

Le tout commence en force et sans avertissement avec "Political Mother: The final cut" de Hofesh Shechter, une entrée en la matière d'une trentaine de minutes qui "punche" fort et met bien les cartes sur table ! À peine remis de ces images, nous avons droit  aux mots d'accueil et de présentation de l'animatrice de la soirée, Geneviève Borne et du grand patron du Festival, Philippe del Drago. Le tout se poursuit jusqu'par des blocs de quatre courts, précédés par les mots des artisans présents, sauf pour le dernier bloc composé d'oeuvres venant d'ailleurs. c'est plus d'une vingtaine de courts d'ici et d'ailleurs qui nous seront présentés. 

Pas question pour moi ici de revenir sur toutes les oeuvres qui nous seront présentés et de la surprise, mais je vous en propose mon top cinq, pas nécessairement dans l'ordre.

"Les gestes de Saint-Louis" de Kita Bauchet qui pendant une trentaine de minutes nous amène dans différents lieux de la ville de Saint-Louis au Sénégal pour nous présenter d'abord la réalité quotidienne pour ensuite y intégrer les deux danseurs (Jules Romain Djihounouck, Roger Sarr) de façon fort habile. Une incursion fort intéressante et fort belle aussi dans des lieux d'ailleurs. 

"Démesure" de Louise Bédard et Xavier Curnillon (réalisateur de quelques autres propositions présentées durant cette soirée) qui de façon fort spectaculaire utilisaient le Musée National des Beaux -arts du Québec pour nous présenter ces personnages qui investissent le lieu de façon fort poétique avec la signature de la chorégraphe. Revoir des interprètes que je connais bien, moi j'aime bien ça !

"When Dreaming Molly" de Louis-Martin Charest qui met en "lumière" Troy Ogilvie sur une chorégraphie de Margie Gillis et la narration de Siobhan McKenna. Cette femme capte mon attention dès le début et la garde jusqu'à la toute fin.

"At Lake" de Mistaya Hemingway qui en présentation nous parle du contexte pandémique de sa proposition et l'aspect essentiel ou non de l'art. Il s'en suit pendant une quinzaine de minutes des explorations de ces deux femmes (Mistaya Hemingway et Isabelle Poirier) dans différents lieux dans une forêt et de cette rencontre entre ami.es sur le bord du lac. Comme quoi ce "At Lake" peut, avec son humanité exprimée, nous montrer de l'espoir pour un avenir meilleur entouré des siens. 

Et comme mon voisin de siège, j'ai été impressionné par "Prendre le nord" de Chantal Caron qui encore une fois, comme elle l'avait fait avec "Clémentine" (que j'avais beaucoup apprécié lors de la précédente édition "virtuelle" du Festival des arts de Saint-Sauveur) nous amène sur les battures du Fleuve St-Laurent dans son "coin de pays" (lire ici St-Jean-Port-Joli) pour nous présenter comment il est possible d'incarner avec une dizaine d'interprètes ce qu'il est possible de découvrir sur les berges. Elle est pour moi, sans aucun doute une experte naturaliste hors pair pour mettre sur grand écran la vie sauvage des berges à travers le corps de ces hommes et de ces femmes. Encore pour cette oeuvre, j'étais bien heureux de revoir des interprètes que je connais bien !

Je pourrais poursuivre avec plein de belles propositions dont certaines humanistes, "Axiomata" de Béatriz Mediavilla et "Prison of the Sun" de Kaveh Nabatian, d'autres plus philosophique, telle que "Alice au pays" de Laurent Goldring (avec Louise Lecavalier), d'autres aussi plus formelles telle que "Écho" d'Édouard Lock ou viscérales telle "(D)eux" de Frederic Baune que je revoyais avec autant de plaisir, sur un plus grand écran cette fois ou enfin d'autres plus fantaisistes (présentées vers la fin, position appropriée pour contrecarrer l'usure du temps), soient "La Galerie" de Loup-William Théberge et "Mama" de Xavier Curnillon qui porte sur grand écran le concentré de l'univers "Icône Pop" de Mélanie Demers.

Bon je m'arrête vraiment ici, mais sachez  que jusqu'au bout j'ai été et même si ma blonde a bien raison, ma folie en ce vendredi soir a été une bonne conseillère !



samedi 19 mars 2022

Sur mes pas au MAI: Une fort belle rencontre avec un personnage riche de sa diversité !

Je me souviens encore de la fois, il y a un certain temps, où j'avais dit que je m'étais fait la résolution (plaisante, soyez rassurés !) d'explorer de nouveaux territoires artistiques. Depuis, je l'ai fait quelques fois et lorsque l'invitation du MAI m'a été faite d'aller découvrir "BIJURIYA"  de Gabriel Dharmoo, je l'ai acceptée avec grand plaisir. Bon OK, quels sont ces territoires, me demandez vous ? Et bien parce que c'est une rencontre dans un univers queer avec un personnage de drag queen qui investira la scène en cette soirée estivale de mars. Cette dualité de mère nature était tout à fait en phase avec la dualité de "Gabriel-Bijuriya" que j'ai découvert tout au long de cette belle et spectaculaire rencontre avec une salle toute pleine pour cette soirée de première.

                              Crédit: Paul Neudorf & Jonathan Goulet tiré du site du MAI

Avant d'aller plus loin, je préciserai que Gabriel est entre autres compositeur de musique et vocaliste. Ses origines sont métissés avec une partie d'origine indienne et une partie occidentale. D'une autre côté, son alter ego "Bijuriya" est une artiste drag depuis quelques années. Et c'est les deux qui cohabiteront sur la scène de façon fort habile.

Ce que je découvrirai par la suite est une suite de tableaux tout au long desquels il se transforme pour nous présenter des personnages haut en couleur.

Pause

Si la transformation d'un personnage à l'autre devant nous et aussi en arrière-scène peut amener des temps morts, ces transitions sont faites efficacement et continuent de capter notre curiosité. Donc défi relevé !

Fin de la pause

 Le tout débute avec son apparition au milieu de la scène provenant de la noirceur totale. Je découvrirai un personnage "drag" qui nous parle de lui et de ses origines. Par la suite, il se transforme pour présenter différents tableaux durant lesquels il nous parle, il chante, il nous présente sa version de l'abécédaire avec une insistance fort éclatante sur la lettre "k" en passant d'un côté de la scène à l'autre. Il nous fera la "leçon" sur le Bollywood dont il apprécie beaucoup les chansons entre autres. Il porte aussi haut et fort l'affirmation "drag", affirmation qui est endossée par la salle. Il utilise fort habilement aussi les voix "off" qui mettent en évidence sa dualité personnelle. Il y a aussi ce tableau, mon préféré, durant lequel son personnage répond à des question relativement à une conférence précédemment donnée. La dernière question et sa réponse qui a suivie est pour moi un pur bijou !  Mais comment ne pas être ébloui par le dernier tableau durant lequel il nous parle d'un réalisateur de Boolywood, de sa femme et de sa "maîtresse" ! Lorsqu'il revêt "scéniquement" la peau de l'autre, là devant nous, effectuant de ma perspective, une opération de "transpersonnalisation", impossible de me retenir pour dire "wow" presque tout haut !

Au final, si je veux résumer ce que j'ai vu, opération périlleuse, j'en conviens, c'est comme si Gabriel-Bijuriya, avait mis devant nous plein d'éléments artistiques dans un mixer pour les mélanger mais sans cependant les briser, ni les dénaturer pour produire une mosaïque riche tout au long de cette rencontre. 

Après la représentation, la discussion, dirigée par Moe Clark a été pour moi, fort riche en informations, moi qui découvrait ces nouveaux territoires et surtout de mieux connaître un de ces habitants fort polyvalent (et le mot est faible !) et surtout très talentueux !

mercredi 16 mars 2022

Sur mes pas en "danse": Deux oeuvres hybrides de Tangente qui m'ont porté sur des vagues !

En cette première fois que je n'ai pas eu à présenter mon passeport vaccinal (depuis longtemps) à l'entrée du Wilder (comme quoi, l'espoir existe !), je me dirige vers l'Espace vert pour assister à un programme double qui s'annonce comme une exploration dans les territoires métissés de la danse contemporaine.

Au programme, "Athlétisme affectif" de et par Jimmy Gonzales qui utilise la jonglerie, accompagné à la console musicale sur scène par Olivier Landry-Gagnon. Il s'en suivra une proposition intégrant la magie "Smoke and Mirrors" de Erin Hill avec sur scène Rebecca Rehder et Kelly Keenan qui ont aussi participé à la création de l'œuvre.

Dès mon arrivée à mon siège, Jimmy Gonzales est là et s'échauffe avec une balle et puis deux. Ce qui rend l'attente fort agréable ! Et puis arrive son complice à la musique et la personne qui présente la soirée et les avertissements d'usage dont un entracte comme dans le bon vieux temps pré-COVID !

Et puis avec le bruit des vagues, tout discret, nous voyons évoluer ces trois balles à leur rythme. Puis peu à peu, il nous présente les cinquante milles façons de jongler avec trois balles tout en se déplaçant sur toute la scène. Et puis arrive le moment de la "multiplication" des balles qui sont rendues à six entre ses mains. Tout en déplaçant encore et encore, "j'en suis impressionné", il nous propose différentes variations de "fontaine" de balles. Dans toute cette simplicité des mouvements, il y a une poésie en apparence fort simple (pour le spectateur) qui captive. Et puis, en toute simplicité, les balles terminent leur parcours aériens et les applaudissements investissent l'espace devenu libre devant.

                                           Crédit: Sandra-Lynn Bélanger fournie par Tangente

Invité.es à quitter, nous y reviendrons une vingtaine de minutes plus tard. Durant cet entracte, j'aurai un échange intéressant avec une connaissance sur l'importance ou non de l'accompagnateur musical en direct sur la scène. Ma perspective était qu'une bande sonore aurait pu être correcte pour accompagner le propos gestuel. Perspective non partagée par mon interlocutrice qui jugeait que la musique, de sa perspective, influençait les différents moments de jonglerie. Moi qui trouve souvent les entractes stériles, me voilà confondu !

De retour à mon siège pour la deuxième partie, je retrouve devant moi, un espace scénique plongé dans l'ombre, milieu propice à la magie ! Et puis comme la première partie, ce sont d'abord des vagues, visuelles celles-là qui apparaissent et qui comme "par magie" disparaissent de la scène. Il s'en suivra de l'apparition de ces deux femmes qui nous parleront de magie, pas de celle que l'on voit dans les yeux des autres, mais celle qui détourne notre attention pour mieux la déjouer, avec exemples à l'appui !

                                           Crédit: Sandra-Lynn Bélanger fournie par Tangente

L'atmosphère de mystère enrobe leurs propos et détourne mon attention d'une d'elle ! Il y aura ce moment où nous découvrirons cette perspective cachée dans la projection sur l'écran en arrière scène. Je travaille fort à voir en suivant les indications à découvrir avec "L'œil magique" ce qui s'y cache. 

Pause

Il y a quelques années, c'était dans l'air du temps de se procurer un livre, au moins, pour découvrir ce qui se cachait dans ses images tridimensionnelles. À mon retour à la maison, j'ai retrouvé un exemplaire de ce type de livre et je me suis remis à "plisser les yeux" ou à défocaliser mes yeux pour découvrir l'image cachée.

Fin de la pause

Il y aura aussi ce long et fort riche moment de "communion" durant lequel nous sommes invités à partager un évènement magique. Après quelques exemples fort bien choisis, nous serons nombreux à le faire dont le mien, soit "le premier café du matin !". Provenant de partout dans l'estrade, ces moments fusent suscitant des réactions de partage et d'approbation. Nous sommes loin de la danse, mais en plein dans un moment magique !

Il y aura aussi un beau moment de danse, de cette danse toute simple qui m'amène dans un espace de bien-être intérieur "tout magique". Impossible pour moi de me rappeler comment le tout se termine, mais soyez rassuré.es, cela s'est conclue avec des applaudissements fort bien mérités !

Je reviens à la maison avec cette réflexion. Lorsque mes pas m'amènent à Tangente, je ne sais pas quelle "tangente" prendront ces pas sur scène. Mais, toujours, je n'en reviendrai transformé !


lundi 14 mars 2022

Sur mes pas à la rencontre de "Sam & Angèle": Une belle rencontre toute douce et apaisante !

Pour ma troisième sortie de la semaine, mes pas me portent jusqu'au La Chapelle en cette soirée sur laquelle l'hiver a décidé de garder sa mainmise sans que cela m'indispose. Je m'en vais à la rencontre de "Sam & Angèle" (lire ici Samantha Hinds et Angélique Willkie). Ces deux femmes seront accompagnées sur scène par les créations de Laïla Mestari et cette rencontre a été concoctée par Sovann Rochon-Prom Tep (membre de LORGANISME). Sur le site du La Chapelle, il est indiqué pour décrire cette rencontre, Danse+Musique+Arts Visuels=Interdisciplinaire et comme je le découvrirai plus tard, l'équation est fort juste et riche!

                                              Crédit: Laïla Mestari tirée du site du La Chapelle.

Mais commençons par le début, soit par mon arrivée, un peu à l'avance (!), ce qui me permet de jaser avec une connaissance qui, une fois la porte de la salle ouverte, d'être guidé par elle et de prendre place sur un siège en première rangée (ah que vous êtes surpris !), mais sur le coin du côté de l'espace scénique. Choix audacieux qui s'avérera fort heureux pour la suite, compte tenu de la perspective unique qu'elle permettra.

Une fois tous les spectateurs en place, le tout débute tout tranquillement avec l'arrivée de deux femmes dans cet espace scénique sur lequel on retrouve un juste dosage d'objets en textile (créations de Laïla Mestari). Elle débuteront en chantant tout en douceur en ayant au préalable réciter la version française du texte de cette chanson. 

Pause

Une entrée en la matière fort différente de ma rencontre précédente avec Angélique Willkie qui était particulièrement fracassante avec sa "Confession publique", aussi présentée au La Chapelle à la fin de l'automne dernier. Une entrée toute différente, mais tout autant efficace pour capter notre attention !

Fin de la pause

Ce qui suivra, sera composé, entre autres, d'un moment magique durant lequel Samantha Hinds nous propose des mouvements tout en ondulations et en finesse qui m'a hypnotisé, me gardant "captif" jusqu'au dernier mouvement ! La complicité entre les deux est évidente dans cet espace qui est le leur. Utilisant les différents accessoires en tissus, dont une immense paire de lunettes ou une prise de courant gigantesque, elles modifient ce monde qu'elles habitent, en nous proposant parfois des expressions qui font réfléchir, telle que celle-ci que je vous cite de mémoire, "je voudrais être un volcan pour les gens, même un volcan inactif". Elles nous répètent aussi tel un mantra, "on travaille trop" et cette fois, je me retiens parce que j'aurais voulu le chanter avec elle.

Le tout se termine avec elles qui chantent tout doucement pendant que les lumières se font d'abord discrètes, très discrètes ensuite et enfin absentes, jusqu'à laisser place à un silence fort riche qu'il sera difficile à briser, malgré l'intention d'applaudir mon appréciation.

Cette rencontre concoctée par Sovann Rochon-Prom Tep, alchimiste pour l'occasion m'a permis de découvrir un heureux mélange homogène des arts en apparence peu compatibles. Une "feel good" rencontre qui a tout d'un baume pour l'âme !

vendredi 11 mars 2022

Sur mes pas en danse: "De la glorieuse fragilité", "bellement" exposée tout en gestes, en projections et en paroles !

C'est de la belle visite de la ville de Québec que j'ai été rencontrée à "ma" maison de la Culture (Maison de la culture Claude-Léveillé). Karine Ledoyen venait en ville pour présenter "De la glorieuse fragilité" avec, sur scène Fabien Piché, Léa Ratycz-Légaré, Odile-Amélie Peters, Rodrigo Alvarenga-Bonilla et Andrée-Anne Giguère.

                                               Tirée du site de la compagnie Danse K par K

J'étais présent à la "première fois" sur scène en novembre 2018, aussi bien dire une éternité (lire ici avant la pandémie) pour découvrir différents témoignages d'interprètes en danse, une fois "à la retraite" de la scène chorégraphique. J'avais poursuivi l'exploration de cet univers d'après avec la lecture de "L'abécédaire" de Katya Montaignac qui avait recueilli les témoignages d'une vingtaine de danseuses et danseurs pour les fins de la création.

En ce soir de mars, nous sommes nombreux à trouver un siège et découvrir les "restes" de moments actifs et festifs tout en confettis sur la scène. Nous arrivons pour les derniers moments de "la fête" avec les interprètes sur scène. À mon siège, je retrouve une couronne que je pose fièrement sur ma tête. Et comme toute bonne chose a une fin, le ménage se fait pour passer au après (la carrière sur scène). 

Le propos chorégraphique qui suit, n'est pas triste, ni résigné. Utilisant aussi les possibilités de la captation vidéo sur scène (fort bien réussie selon moi !), de la projection de textes et de titres présentant les différentes parties et aussi de témoignages que l'on peut entendre, pour accompagner les gestes qui parlent fort bien. Tout au long, les corps en mouvement sont présentés, les images projetées signes de leurs présences et aussi les ombres créées comme un symbole fort du vide qu'ils laissent derrière eux. 

Un tableau, mais pas le seul, m'a particulièrement plu par son originalité. Celui durant lequel ces corps en mouvement sont suivis par un micro qui capte les impressions des "différents membres" de ce corps, instruments de travail. La finale aussi avec la scène qui se vêt d'un plancher tout doré, qui illustre très bien que, malgré les gestes sur scène terminés, la vie peut avoir une suite fort "riche" elle aussi. 

Je ne me souviens pas parfaitement de ma première rencontre avec cette proposition, mais l'impression elle s'est avérée la même, soit toute positive. Je me promets de relire très bientôt "L'abécédaire" pour poursuivre cette rencontre.

jeudi 10 mars 2022

Sur mes pas en danse: Un autre beau rendez-vous avec "La femme ovale" incarnée par Marilyn Daoust !

Pour sa reprise-passation de son solo "La femme ovale", Louise Bédard a choisi deux interprètes pour le faire. Il y a moins d'un mois, mes pas m'amenaient dans l'ouest de la ville à la Maison de la Culture Notre-Dame-de Grâce pour découvrir son incarnation fort bien réussie par Lucie Vigneault. Je me suis commis à quelques mots sur cette rencontre ( http://surlespasduspectateur.blogspot.com/2022/02/sur-mes-pas-en-danse-retour-sur-ma.html ).

                                      Crédit: Angelo Barsetti tirée du site de Lousie Béderd Danse

En cette soirée du 9 mars, mes pas m'amenaient, cette fois, dans la partie est de la ville, à la Maison de la culture Janine-Sutto (juste à côté de la station de métro Frontenac) pour découvrir son incarnation par Marilyn Daoust. C'est donc de " mon siège " au milieu de la première rangée que je me prépare à cette rencontre. Derrière moi, la salle se fait fort bien garnie de spectateurs. Il en est des restrictions sanitaires comme de la météo, donc nous allons vers le beau temps et des salles fort bien pourvues en spectateurs.  Et puis les lumières se font d'abord discrètes et ensuite absentes pour ensuite se faire plus présentes pour nous faire découvrir cette femme penchée par terre. Par la suite, comme à ma première rencontre, cette femme me propose son cheminement vers la libération de ses contraintes et son affirmation, symbolisées, en autre, par ses gestes et les vêtements qu'elle porte et dont elle enlève les éléments les plus contraignants. De ma perspective tout proche, ses expressions faciales sont fort éloquentes et enrichissent le propos chorégraphique. Le parcours de cette femme que je revois, résonne encore plus fort en moi avec les mots, mystère, métamorphose, évolution, mutation, mais surtout affirmation ! 

Pause

Il en reste que cette fois encore, parce que la première fois aussi, au moment  durant lequel cette femme fait tourner sa rame à bout de bras, je me suis senti vulnérable sur mon siège ( Tiens la bien Marilyn !).

Fin de la pause

Une fois son parcours complété, je n'ai que de l'admiration et du respect pour sa créatrice et les deux interprètes pour l'avoir fait de façon si éloquente. Et comme je l'ai dit juste après à ma voisine de salle, voilà une pièce qui mériterait d'être présentée chaque 8 mars (et  à l'année, pourquoi pas !).

Et vous qui n'avez pas eu la chance de la voir, sachez que la captation vidéo sera présentée en salle (le 26 mars à 14h00 au Centre Canadien d'Architecture), mais aussi en ligne à partir du 16 mars dans le cadre du FIFA (Festival International du Film sur l'Art ).

 

dimanche 6 mars 2022

Sur mes pas (virtuels) en danse: quelques impressions suite à mes visites sur le site de "linterface" !

Rien ne remplacera pour moi la satisfaction d'être présent physiquement face à une proposition chorégraphique. Il en reste que la pandémie m'a néanmoins permis d'apprivoiser et d'apprécier les propositions présentées en ligne. Pour les organismes culturelles, la pandémie les a obligé à trouver des façons différentes pour rejoindre le public. La gang de Lorganisme, avec "Linterace" a utilisé pleinement le mode virtuel pour d'abord mettre en ligne des œuvres déjà présentées et aussi de nous faire découvrir le résultat des explorations et d'expérimentation de créateurs ou créatrices invité.es.

                                                                Tirée du site de Linterface                      

De cette gang (Caroline Laurin-Beaucage, Anne Thériault, Amélie Rajotte, Sébastien Provencher et Sovann Rochon Prom-Tep), j'ai déjà vu et revu plusieurs de leurs propositions en salle ou à l'extérieur et j'ai toujours apprécié. J'ai vu "Children of Chemistry" de Sébastien Provencher en version salle et aussi en version extérieure. Je ne calcule plus les fois que j'ai apprécié le travail de Caroline Laurin-Beaucage, elle-même sur scène ou à l'extérieur, avec d'autres et aussi par le résultat de son enseignement avec la gang du Département de danse de l'UQAM. J'ai encore bien présent en tête aussi "Récital" d'Anne Thériault que j'avais vu dans un lieu spécial. Je conserve bien précieusement la cassette, oui, oui la bonne vieille cassette de ma jeunesse ! Je pourrais continuer, mais allons à l'essentiel, mon cher Robert !

Donc, avec "Linterface", je reçois régulièrement des courriels me permettant de découvrir des vidéos de création et d'expérimentation d'artistes invités. Il y a eu Natalie Zoey Gauld, Ernesto Filho, Erin Tempest, Pamela Aubé et c'est maintenant Susannah Haight. Ce que je découvre m'intrigue et me plait. Il s'agit de moments de créations, des propositions où la vidéo est utilisée pour déformer ou transformer ma perception. Voilà une belle façon de faire découvrir la danse autrement.

Il en reste que j'ai aussi profité avec plaisir du Club vidéo pour voir et revoir les propositions dont plusieurs j'avais déjà vu en personne. 

En conclusion, je dois avouer que je suis un client très satisfait de mon abonnement qui complète bien ma "diète chorégraphique". 



vendredi 4 mars 2022

Sur mes pas en danse: Revoir (et autrement) "Se dissoudre" de Catherine Gaudet

La première fois que j'avais vu, là devant moi, "Se dissoudre" de Catherine Gaudet avec Marie Philippe Santerre, c'était en mai dernier (2021). Je me souviens encore de la forte impression de cette œuvre et de la prestation de Marie-Philippe ! (Pour lire mes impressions, voici le lien, http://surlespasduspectateur.blogspot.com/2021/05/sur-mes-pas-reels-en-danse-je-te-se.html ).

Puisque les gens de l'Agora de la danse nous proposaient une autre occasion de la revoir, je n'ai pas pu résister ! J'étais donc encore une fois en première rangée avec quelqu'un juste à côté de moi en attente du début. Encore une fois, je dois me réhabituer à cette proximité, mais je m'y adapte sans trop de difficulté, soyez rassurés !

                                                   Tirée du site de l'Agora de la danse

Les lumières s'éteignent et c'est d'abord le souffle et le corps ensuite produisant encore une fois tous leurs effets en moi. Et par la suite, elle investit le lieu de par ses gestes qui ont tout de la persistance apprivoisée qui me garde captif. Arrivera le moment où elle me fixe (impression ou réalité, aucune importance pour moi, l'effet fonctionne fortement). Tout au long, je ressens une impression, la discussion d'après représentation le cristallisera (tout l'inverse de se dissoudre !) et me la nommera. Je ressens donc une impression d'une menace ambiante que ressent et transmet cette femme. La trame sonore et musicale d'Antoine Berthiaume, d'abord discrète et ensuite plus présente, enrobe fort bien la proposition et l'amplifie. 

Et le tout se termine de façon fort spectaculaire et tellement bien réussie, qui a tout de la dissolution, selon moi !

Comme je le mentionnais précédemment, il y avait une discussion d'après représentation animée par Karla Étienne avec la chorégraphe et l'interprète. Et cette discussion a été fort riche en informations. J'y apprends comment les deux se sont rencontrés, le processus de création, tout le parcours et les détours pour arriver au produit final. Aussi, gracieuseté de Philip Szporer, une mise en évidence du principe de liminalité (ou liminarité) que la pièce lui présente. Ce principe comme il nous explique, porte sur le rite du passage et du seuil .

C'est avec en tête ce que je venais de découvrir que mes pas me ramènent à la maison.



 

mardi 1 mars 2022

Sur mes pas (virtuels) en danse: Mon retour suite à ma première visite sur le site Bigico.TV.

 Après une semaine fort occupée (lire ici quatre sorties culturelles), celle en cours l'est beaucoup moins avec une seule sortie en vue. Ce qui me permet d'aller à la rencontre de propositions sur le web. Lorsque les portes des salles se font refermées au début de la pandémie, certaines organisations ont décidé d'aller vers le web pour présenter leurs propositions. D'autres aussi ont créé leur site payant. Parmi celles-ci, deux ont particulièrement attiré mon attention. D'abord, il y a eu "lorganisme" qui nous a proposé "linterface", sur lequel je reviendrai dans un autre texte. Et aussi Bigico (dirigé par Lük Fleury) qui, plus récemment, nous a proposé "Bigico.tv".

                                                                    Tiré du site de Bigico

Bigico pour les moins habitué.es nous propose et fait la promotion de la gigue contemporaine. Pour ma part, de la gigue contemporaine, j'en vois depuis plusieurs années et ce dans différents lieux extérieurs et intérieurs, même dans un monte-charge, oui, oui ! Mais autant pour moi que pour un néophyte, ce qui nous est proposé permet de faire des découvertes. Je vous propose quelques "arrêts" lors de ma première "expédition" sur le site. 

J'ai débuté avec "En bref" dans lequel Lük Fleury avec Antoine Turmine présentent bien ce type de danse depuis sa création. Pour bien saisir de quoi il en retourne avec cette forme de danse, il est instructif d'aller découvrir leur "Soirée de danse contemporaine -La Trame", présentée sur le web durant la pandémie ". Soirée de quatre pièces que j'avais vues et qui est agréable et intéressant de revoir. 

Ma visite s'est poursuivie dans la section découverte avec deux propositions extérieures percutantes de Mélissandre T.B., "Pulpe" et "Pédoncule", deux des parties de "Rouge pamplemousse" dans la section "Découverte". J'ai aussi survolé les sections "Entrevues" et "Chorégraphies. Il  me reste encore plein de choses à voir et des sections à explorer. Et la possibilité de les découvrir lorsque j'aurai le temps est fort bienvenue !