Mars a été un mois riche et intéressant en danse et il s'achève bientôt, mais avril prend la relève. Les propositions sur les scènes habituelles sont peu nombreuses, mais la relève prend la "relève". À mon agenda, sept sorties.
Un début chargé avec trois propositions. Je débuterai avec un passage sur la Passerelle 840 qui présentera son troisième programme de la saison. Toujours intéressant de découvrir ces jeunes en début de parcours.
Suivra la découverte pour moi et la redécouverte pour d'autres de deux oeuvres phares de la Compagnie Marie Chouinard, "Prélude à l'après-midi d'un faune" et "Le Sacre du printemps". Affirmer que j'ai hâte, serait un euphémisme !
Suivra juste après, le spectacle de danse contemporaine de l'Université de Montréal propose deux oeuvres chorégraphiées par Sébastien Provencher et Gabrielle Surprenant-Lacasse. Deux noms qui sont, pour moi, des cartes de visite qui ne se refusent pas.
Photos: Site de l'Université de Montréal
Un peu plus tard dans le mois, Spectacle chorégraphié dirigé par Dominique Porte d'abord et libre plus tard des étudiant(e)s du département de danse de l'UQAM. Soirées toujours intéressantes pour moi et que je ne rate pas.
Photo: Pierre Castera
Entre temps, à la Place des Arts, "Monumental" de Holy Body Tattoo. Cette pièce créée, il y a plus de dix ans, par une compagnie maintenant dissoute (Dana Gingras et Noam Gagnon) est reprise par neuf interprètes fort connus ( Caroline Gravel, Louise-Michele Jackson, Kim De Jong, Shay Kuebler, Louis-Elyan Martin, Esther Rousseau-Morin, Sovann Prom Tep, Michael Watts, Jamie Wright) et huit musiciens. Une autre occasion pour moi de découvrir une oeuvre passée que je ne connaît pas.
Photo: Site de la Place des arts
Le mois se termine avec une visite à la Place des Arts pour découvrir une des dernières propositions de Danse-Danse pour cette année, un programme triple de la Sao Paulo Companhia de Dança, incluant une création d'Édouard Lock. Une belle façon de finir un mois, n'est-ce-pas ?
lundi 28 mars 2016
samedi 26 mars 2016
Sur mes pas de lecteur; Conquis comme bien d'autres par "L'amie prodigieuse"
Recommandé chaudement par une connaissance, je me suis inscrit sur la liste d'attente de ma bibliothèque et l'appel m'est enfin parvenu, "votre livre est disponible et vous avez 48 heures pour aller le récupérer". Et dans les heures qui ont suivi, "L'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante est devenu ma possession pour quelques semaines ou jusqu'à ma lecture de ses 390 pages.
Au coeur de ce roman, une jeune fille et sa meilleure amie dans un quartier de Naples. Autour d'elles, familles et voisinage qui orientent leurs destins. Malgré que ma lecture se soit étendue sur plus de trois semaines, à chacun de mes retours, l'écriture de l'auteure m'a rapidement remis en selle, malgré la multitude des personnages (plus d'une trentaine). Une écriture limpide et une histoire qui captivent, avec un premier chapitre court que l'on se fait un devoir et un plaisir de relire en terminant.
Vous n'aviez pas entendu parler de ce roman ? Et bien sachez qu'il en est temps et que de l'enfance et de l'adolescence des deux personnages qu'il nous présente, il y a une suite et je ne vois pas comment il est possible de ne pas poursuivre.
Au coeur de ce roman, une jeune fille et sa meilleure amie dans un quartier de Naples. Autour d'elles, familles et voisinage qui orientent leurs destins. Malgré que ma lecture se soit étendue sur plus de trois semaines, à chacun de mes retours, l'écriture de l'auteure m'a rapidement remis en selle, malgré la multitude des personnages (plus d'une trentaine). Une écriture limpide et une histoire qui captivent, avec un premier chapitre court que l'on se fait un devoir et un plaisir de relire en terminant.
Vous n'aviez pas entendu parler de ce roman ? Et bien sachez qu'il en est temps et que de l'enfance et de l'adolescence des deux personnages qu'il nous présente, il y a une suite et je ne vois pas comment il est possible de ne pas poursuivre.
Sur mes pas en danse: "Mobilier mental", le beau jeu des images mentales en mouvements sur scène.
Lorsque je me suis rendu découvrir "Mobilier mental" de Michel F. Côté et Catherine Tardif à Tangente, je n'avais rien lu et de leurs oeuvres précédentes rien vu. "Partir à l'aveugle", c'est aussi ce que doivent faire les interprètes durant le temps qu'ils passent devant nous. Et vous, vous voulez être éclairés sur ce très bon moment que j'ai passé, n'est-ce pas ? En voici donc quelques éléments qui ne gâcheraient pas votre plaisir, si comme moi, vos pas vous amènent dans les prochains jours au Monument National ou dans l'avenir si l'oeuvre revenait à l'affiche (et j'y retournerais, certainement).
Magali Stoll, interprète dans le divan © Tiari Kese
Il y a nous assis sur notre siège et il y a les neuf interprètes d'expérience, pas tous danseurs ou danseuses (Marie-Claire Forté, Peter Trosztmer, Alanna Kraaijeveld, Magali Stoll, Catherine Tardif, Manuel Roque, Guy Trifiro, Alexander MacSween et Michel F. Côté) sur le côté de la scène, assis aussi pour débuter. Il y un maître du jeu ("ring master", dixit Michel F. Côté qui en joue le rôle) d'un côté et de l'autre les huit braves. Ces derniers devront à tour de rôle découvrir une image, imaginer un court moment de danse, choisir ou non des complices,et si oui, leurs transmettre assez vite ses indications. Un fois prêts, la musique choisie par le maître du jeu s'invite dans la danse (sans être annoncée) et le plaisir commence.
Petite digression ici ; lors de la discussion d'après représentation, il a été mentionné par un spectateur que le plaisir semblait surtout du côté des interprètes, tandis qu'un autre, avait l'opinion tout à fait inverse. Moi, je ne saurais dire pour les interprètes, mais moi j'ai eu du plaisir. Fin de la digression.
Une fois le tout terminé, l'image, cristallite des gestes et du court moment (moins de trois minutes) nous apparait à tous.
C'est donc en trois fines couches temporelles et successives que l'oeuvre nous est présentée. Il y a d'abord, l'espression faciale de l'interprète face à l'image qu'il découvre, moment d'inspiration ou de désespération. C'est à ce moment que le titre de ce spectacle prend tout son sens, parce que le "Mobilier mental" des improvisatrices/teurs, nous l'imaginons et même nous le voyons se déplacer dansleur tête et souvent pas qu'un peu.
Ensuite, les mouvements prennent place et moi, je tente parfois d'imaginer l'image. Impossible de ne pas apprécier leur complicité et surtout la qualité et l'audace des propositions spontanées. Il y a Catherine Tardif qui se plante juste là, face à face devant certains spectateurs, Peter Troztmer tout désespéré et qui se faufile partout (même sous ma chaise !) et Alanna Kraaijeveld qui s'abandonne aux soins parfois hésitants des autres.
Enfin, l'image nous est révélée et pour peu que l'on soit observateur produit sur scène comme dans la salle des réactions parfois assez fortes.
Toute cela pendant un peu plus d'une heure. Il y a bien quelques règles du jeu et quelques variantes, mais nous les maîtrisons assez vite. Le tout étant repris à la prochaine représentation avec de nouvelles images. On efface tout et on recommence.
Toujours avec moi ? De ces moments d'improvisation dansés, un aspect m'a particulièrement plu. En général, lorsque l'improvisation s'invite dans une salle de spectacle, il y aussi l'aspect compétitif et le choix du public pour désigner un gagnant. Pour "Mobilier mental", rien de cela et c'est bien tant mieux, en ce qui me concerne.
Magali Stoll, interprète dans le divan © Tiari Kese
Il y a nous assis sur notre siège et il y a les neuf interprètes d'expérience, pas tous danseurs ou danseuses (Marie-Claire Forté, Peter Trosztmer, Alanna Kraaijeveld, Magali Stoll, Catherine Tardif, Manuel Roque, Guy Trifiro, Alexander MacSween et Michel F. Côté) sur le côté de la scène, assis aussi pour débuter. Il y un maître du jeu ("ring master", dixit Michel F. Côté qui en joue le rôle) d'un côté et de l'autre les huit braves. Ces derniers devront à tour de rôle découvrir une image, imaginer un court moment de danse, choisir ou non des complices,et si oui, leurs transmettre assez vite ses indications. Un fois prêts, la musique choisie par le maître du jeu s'invite dans la danse (sans être annoncée) et le plaisir commence.
Petite digression ici ; lors de la discussion d'après représentation, il a été mentionné par un spectateur que le plaisir semblait surtout du côté des interprètes, tandis qu'un autre, avait l'opinion tout à fait inverse. Moi, je ne saurais dire pour les interprètes, mais moi j'ai eu du plaisir. Fin de la digression.
Une fois le tout terminé, l'image, cristallite des gestes et du court moment (moins de trois minutes) nous apparait à tous.
C'est donc en trois fines couches temporelles et successives que l'oeuvre nous est présentée. Il y a d'abord, l'espression faciale de l'interprète face à l'image qu'il découvre, moment d'inspiration ou de désespération. C'est à ce moment que le titre de ce spectacle prend tout son sens, parce que le "Mobilier mental" des improvisatrices/teurs, nous l'imaginons et même nous le voyons se déplacer dansleur tête et souvent pas qu'un peu.
Ensuite, les mouvements prennent place et moi, je tente parfois d'imaginer l'image. Impossible de ne pas apprécier leur complicité et surtout la qualité et l'audace des propositions spontanées. Il y a Catherine Tardif qui se plante juste là, face à face devant certains spectateurs, Peter Troztmer tout désespéré et qui se faufile partout (même sous ma chaise !) et Alanna Kraaijeveld qui s'abandonne aux soins parfois hésitants des autres.
Enfin, l'image nous est révélée et pour peu que l'on soit observateur produit sur scène comme dans la salle des réactions parfois assez fortes.
Toute cela pendant un peu plus d'une heure. Il y a bien quelques règles du jeu et quelques variantes, mais nous les maîtrisons assez vite. Le tout étant repris à la prochaine représentation avec de nouvelles images. On efface tout et on recommence.
Toujours avec moi ? De ces moments d'improvisation dansés, un aspect m'a particulièrement plu. En général, lorsque l'improvisation s'invite dans une salle de spectacle, il y aussi l'aspect compétitif et le choix du public pour désigner un gagnant. Pour "Mobilier mental", rien de cela et c'est bien tant mieux, en ce qui me concerne.
vendredi 25 mars 2016
Sur mes pas en danse: Deuxième Passerelle 840 pour cet hiver qui nous fait un pied de nez !
Bon OK, ceux et celles qui ont lu mon titre jusqu'au bout me feront remarquer que nous sommes maintenant, en ce 25 mars, officiellement rendu au printemps. Mais pour moi quand il y a de la neige qui me tombe dessus et qui reste par terre, et bien, c'est l'hiver !! Et ce n'est pas discutable. C'est d'autant plus vrai que sur le feuillet de cette Passerelle 840, il y est imprimé Hiver 2016.
Mais revenons au propos de ce texte, soit les quatre oeuvres au programme en cette première soirée de présentation et dont deux m'ont particulièrement plu et sur lesquelles je m'attarderai. Devant une salle moins remplie que mes lors de mes visites précédentes, le tout commence avec "Struwwelpeter" de et avec Ariane Dessaulles. Un masque relié à dix bandes élastiques, ceux-là attachés tout en haut, est là par terre à notre arrivée dans la salle. Arrive l'interprète qui enfile le masque et durant les quinze trop courtes minutes qui ont suivi, elle incarne un personnage sans expression, masque oblige, mais qui s'exprime tout en gestes fort éloquents. Les situations changent, mais relié par ces fils plus ou moins tendus, les limites s'imposent au personnage. Tout à fait fasciné, j'ai été par "cette première étape de création" qui est tout à fait réussie. Ariane Dessaulles, je prends bien note de ton nom et du titre de ton oeuvre "facile à se rappeler" pour en découvrir la suite. S'il vous plaît, ne tarde pas trop.
En fin de programme, "On ne saigne pas par hasard" d'Isabelle Boudreau, avec Julie Lédée, Kim Lacoste, Laeticia Philantrope, Sabrika Leduc, Mélanie Boisliveau, Christine Heyraud et Stéphanie Boulay, frappe fort. Il y a d'abord, le court moment de découverte des interprètes dans un enchevêtrement de corps. Par la suite, ces filles maquillées et habillées telles des émules de Kiss (OK j'exagère un peu, mais c'est dans le sens positif), nous entraînent dans une suite de tableaux déjantés qui captivent et qui se termine par le même enchevêtrement qu'au début. Le feuillet annonce bien le propos, "En catimini, mais percolant par tous les interstices, surgit la substantifique moelle de la horde au sein de laquelle se noie l'enfant terrible d'une hargne débridée. Glou-glou." Et nous les spectateurs, nous sommes rassasiés.
Une belle passerelle vers mon prochain rendez-vous de danse chez Tangente et sur lequel je reviendrai dans un prochain texte. La prochaine Passerelle 840, la semaine prochaine, yeah !
Mais revenons au propos de ce texte, soit les quatre oeuvres au programme en cette première soirée de présentation et dont deux m'ont particulièrement plu et sur lesquelles je m'attarderai. Devant une salle moins remplie que mes lors de mes visites précédentes, le tout commence avec "Struwwelpeter" de et avec Ariane Dessaulles. Un masque relié à dix bandes élastiques, ceux-là attachés tout en haut, est là par terre à notre arrivée dans la salle. Arrive l'interprète qui enfile le masque et durant les quinze trop courtes minutes qui ont suivi, elle incarne un personnage sans expression, masque oblige, mais qui s'exprime tout en gestes fort éloquents. Les situations changent, mais relié par ces fils plus ou moins tendus, les limites s'imposent au personnage. Tout à fait fasciné, j'ai été par "cette première étape de création" qui est tout à fait réussie. Ariane Dessaulles, je prends bien note de ton nom et du titre de ton oeuvre "facile à se rappeler" pour en découvrir la suite. S'il vous plaît, ne tarde pas trop.
En fin de programme, "On ne saigne pas par hasard" d'Isabelle Boudreau, avec Julie Lédée, Kim Lacoste, Laeticia Philantrope, Sabrika Leduc, Mélanie Boisliveau, Christine Heyraud et Stéphanie Boulay, frappe fort. Il y a d'abord, le court moment de découverte des interprètes dans un enchevêtrement de corps. Par la suite, ces filles maquillées et habillées telles des émules de Kiss (OK j'exagère un peu, mais c'est dans le sens positif), nous entraînent dans une suite de tableaux déjantés qui captivent et qui se termine par le même enchevêtrement qu'au début. Le feuillet annonce bien le propos, "En catimini, mais percolant par tous les interstices, surgit la substantifique moelle de la horde au sein de laquelle se noie l'enfant terrible d'une hargne débridée. Glou-glou." Et nous les spectateurs, nous sommes rassasiés.
Une belle passerelle vers mon prochain rendez-vous de danse chez Tangente et sur lequel je reviendrai dans un prochain texte. La prochaine Passerelle 840, la semaine prochaine, yeah !
samedi 19 mars 2016
Sur mes pas en danse: Enchanté par mesdames "La Démarquise"
Pour présenter sa plus récente oeuvre, Louise Bédard utilise des mots fort pertinents (selon moi !), "Emboiter des histoires, s'offrir des instants de mystère et de poésie", tout cela au féminin. Si je voulais décrire de façon macroscopique les très bons moments que j'ai passé à découvrir ces histoires, je dirais que j'ai eu droit à une oeuvre colorée de différents pixels de couleurs différentes (selon l'interprète) dont l'ensemble, de premier abord sans lien, produit surtout après, une impression globale d'unité. La réception des différents tableaux, souvent surprenante, toujours métaphorique, produit un ensemble cohérent de la personnalité féminine, pour peu que le spectateur joue son rôle.
Pendant près de deux heures, les tableaux se succèdent et les interprètes, Miriah Brennan, Marie Claire Forté (mon coup de coeur), Alanna Kraaijeveld, Sarah Williams (à qui je me suis personnellement identifié) et Gabrielle Surprenant-Lacasse vont et viennent (même en vélo), ramassent et mettent, enlèvent et mettent des vêtements sur cette scène blanche et immaculée. Chacun pourra y voir les symboles qu'il veut, mais moi le mythe de Sisyphe (dans un des premiers tableaux) de ces femmes avides de leur apparence, m'a frappé de plein fouet, dès le début.
De cet incursion dans l'univers féminin souvent présenté en talons hauts, j'en ressort ébloui et pensif, mais en même temps quelque peu surpris par l'instantanéité du propos des tableaux versus celles, les femmes, responsables de la perpétuité de l'espèce humaine. Peut-être, j'aurais plutôt dû voir une forme d'adaptation aux changements toujours plus grands en ces temps modernes.
Une oeuvre expressionniste d'une grande chorégraphe de chez nous qui nous permet de mieux voir la complexité de la condition féminine, voilà ce qu'est "La Démarquise".
Photographie montage par Eliot B. Lafrenière & Guillaume Lépine
Pendant près de deux heures, les tableaux se succèdent et les interprètes, Miriah Brennan, Marie Claire Forté (mon coup de coeur), Alanna Kraaijeveld, Sarah Williams (à qui je me suis personnellement identifié) et Gabrielle Surprenant-Lacasse vont et viennent (même en vélo), ramassent et mettent, enlèvent et mettent des vêtements sur cette scène blanche et immaculée. Chacun pourra y voir les symboles qu'il veut, mais moi le mythe de Sisyphe (dans un des premiers tableaux) de ces femmes avides de leur apparence, m'a frappé de plein fouet, dès le début.
De cet incursion dans l'univers féminin souvent présenté en talons hauts, j'en ressort ébloui et pensif, mais en même temps quelque peu surpris par l'instantanéité du propos des tableaux versus celles, les femmes, responsables de la perpétuité de l'espèce humaine. Peut-être, j'aurais plutôt dû voir une forme d'adaptation aux changements toujours plus grands en ces temps modernes.
Une oeuvre expressionniste d'une grande chorégraphe de chez nous qui nous permet de mieux voir la complexité de la condition féminine, voilà ce qu'est "La Démarquise".
Photographie montage par Eliot B. Lafrenière & Guillaume Lépine
jeudi 17 mars 2016
Sur mes pas en danse: "Avec pas d'coeur", mais plein d'émotion
Peut-être êtes vous de ceux que la sexualité de mes parents, "veut pas savoir !". Si cela est vrai pour vous, peut-être répondrez vous de la même façon pour celles des personnes qui ont un handicap. Et, par conséquent, serez tentés de dire non à l'invitation de Tangente et Maïgwenn Desbois avec leur proposition "Avec pas d'coeur". Et cela serait une très mauvaise décision, je peux vous en assurer.
Ne pas détourner les yeux de certaines réalités et oser regarder, s'est avéré pour moi, une très bonne décision. Je dois avouer que la proposition précédente de la chorégraphe, "Six pieds sur terre", qui danse avec Gabrielle Marion-Rivard qui a le syndrome de Williams et Anthony Dolbec qui a le syndrome d'Asperger, m'avait séduit. Je dois même avouer que mes propres difficultés à danser avait fait tomber mes préjugés sur les personnes "différentes".
Ajoutant Roxane Charest Landry à sa plus récente oeuvre, la chorégraphe veut poser "un regard lumineux sur l'intimité et sur notre droit d'y avoir accès, que l'on vive avec un handicap ou non", dixit le feuillet de présentation. Et c'est totalement réussi.
Lors de la présentation d'avant spectacle, Lük Fleury, "grand patron" de BIGICO (organisme de la gigue contemporaine et coprésentateur avec Tangente de cette soirée), nous prédisait des "étincelles émotives". Je serais tenté de le corriger et de dire que j'ai eu des flammes intenses d'émotion, face à ce que j'ai vu et entendu durant cette heure si courte.
Maïgwenn nous propose différents tableaux audacieux qui nous présentent des personnes, qui comme nous, ressentent toute une gamme de sentiments positifs ou négatifs face à l'autre. Être attirés, être repoussés, vouloir l'autre ou vouloir séduire quoi de plus naturel, n'est ce pas ? Il arrive cependant que le geste attise les mots ou que ce soit l'inverse. Par le chant aussi, les relations peuvent s'établir.
Pour résumer, j'ai découvert une oeuvre lumineuse qui m'a fait du bien et la réaction autour de moi m'a démontré que je n'ai pas été le seul. Merci à vous Maïgwenn, Roxane, Gabrielle et Anthony !
Photo: Christel Bourque sur le site de Tangente
Une deuxième sortie danse dans un univers marginal, après celle dans l'univers des femmes autochtones de "Native Girl Syndrome". Cependant autant cette dernière oeuvre était sombre, "Avec pas d'coeur". elle était lumineuse. Toutes les deux, cependant, portaient un regard éclairant qui méritent que l'on s'y attarde.
Ne pas détourner les yeux de certaines réalités et oser regarder, s'est avéré pour moi, une très bonne décision. Je dois avouer que la proposition précédente de la chorégraphe, "Six pieds sur terre", qui danse avec Gabrielle Marion-Rivard qui a le syndrome de Williams et Anthony Dolbec qui a le syndrome d'Asperger, m'avait séduit. Je dois même avouer que mes propres difficultés à danser avait fait tomber mes préjugés sur les personnes "différentes".
Ajoutant Roxane Charest Landry à sa plus récente oeuvre, la chorégraphe veut poser "un regard lumineux sur l'intimité et sur notre droit d'y avoir accès, que l'on vive avec un handicap ou non", dixit le feuillet de présentation. Et c'est totalement réussi.
Lors de la présentation d'avant spectacle, Lük Fleury, "grand patron" de BIGICO (organisme de la gigue contemporaine et coprésentateur avec Tangente de cette soirée), nous prédisait des "étincelles émotives". Je serais tenté de le corriger et de dire que j'ai eu des flammes intenses d'émotion, face à ce que j'ai vu et entendu durant cette heure si courte.
Maïgwenn nous propose différents tableaux audacieux qui nous présentent des personnes, qui comme nous, ressentent toute une gamme de sentiments positifs ou négatifs face à l'autre. Être attirés, être repoussés, vouloir l'autre ou vouloir séduire quoi de plus naturel, n'est ce pas ? Il arrive cependant que le geste attise les mots ou que ce soit l'inverse. Par le chant aussi, les relations peuvent s'établir.
Pour résumer, j'ai découvert une oeuvre lumineuse qui m'a fait du bien et la réaction autour de moi m'a démontré que je n'ai pas été le seul. Merci à vous Maïgwenn, Roxane, Gabrielle et Anthony !
Photo: Christel Bourque sur le site de Tangente
Une deuxième sortie danse dans un univers marginal, après celle dans l'univers des femmes autochtones de "Native Girl Syndrome". Cependant autant cette dernière oeuvre était sombre, "Avec pas d'coeur". elle était lumineuse. Toutes les deux, cependant, portaient un regard éclairant qui méritent que l'on s'y attarde.
mardi 15 mars 2016
Sur mes pas imprévus en danse: "Native Girl Syndrome"
Pendant qu'ailleurs à Montréal, deux hommes attendent Godot avec espoir, ici à l'Espace Libre, deux femmes errent sans aucun espoir, anesthésiées par l'alcool et la drogue.
Quand nous entrons dans le studio Espace Libre, elles sont déjà là avec leurs maigres possessions dans un lieu où les détritus occupent toute la place. Décrite comme n'étant pas de la danse ni du théâtre, "Native Girl Syndrome" de Lara Kramer est pour moi une oeuvre sur le mouvement qui fait du sur place. Parce que ces deux femmes, tout au long de notre rencontre, ne parlent pas ou si peu, ne regardent pas devant ou si peu. Intensément interprétées par Angie Cheng et Karina Iarola, elles sont condamnées à errer sur place en gestes désespérés, comme le nageur au milieu d'un lac juste avant de se noyer. Il y a bien un moment d'espoir, au détour d'une chanson ou de leur brève interaction, mais bien vite la réalité reprend toutes ses prérogatives et toutes seules, elles poursuivent vers nulle part. Qui sont ses femmes ? Question que l'on préfère éviter. Pourtant, elles sont là, errantes, prenant le peu qui leur est donné par la vie et la société qui les a déraciné d'ailleurs. Pour moi, qui en rencontre lors de mes déplacements dans le centre-ville, mais qui détourne les yeux en accélérant le pas, cette rencontre, de plus d'une heure, m'a forcé à découvrir plus longtemps cette réalité que ne veux pas voir. Et cela m'a fait forte impression.
Voilà une oeuvre qui n'a rien d'agréable, mais pour peu qu'on l'accepte, elle nous permet de voir une réalité que l'on voudrait bien ignorer et dont nous sommes collectivement responsables. Pour cela, merci Lara Kramer.
Pour ceux et celles intéressé(e)s à lire une entrevue éclairante avec elle, voici le lien sur Local Gesture:
http://www.localgestures.com/dance/portrait-lara-kramer
Photo: Site de l'Espace libre
Quand nous entrons dans le studio Espace Libre, elles sont déjà là avec leurs maigres possessions dans un lieu où les détritus occupent toute la place. Décrite comme n'étant pas de la danse ni du théâtre, "Native Girl Syndrome" de Lara Kramer est pour moi une oeuvre sur le mouvement qui fait du sur place. Parce que ces deux femmes, tout au long de notre rencontre, ne parlent pas ou si peu, ne regardent pas devant ou si peu. Intensément interprétées par Angie Cheng et Karina Iarola, elles sont condamnées à errer sur place en gestes désespérés, comme le nageur au milieu d'un lac juste avant de se noyer. Il y a bien un moment d'espoir, au détour d'une chanson ou de leur brève interaction, mais bien vite la réalité reprend toutes ses prérogatives et toutes seules, elles poursuivent vers nulle part. Qui sont ses femmes ? Question que l'on préfère éviter. Pourtant, elles sont là, errantes, prenant le peu qui leur est donné par la vie et la société qui les a déraciné d'ailleurs. Pour moi, qui en rencontre lors de mes déplacements dans le centre-ville, mais qui détourne les yeux en accélérant le pas, cette rencontre, de plus d'une heure, m'a forcé à découvrir plus longtemps cette réalité que ne veux pas voir. Et cela m'a fait forte impression.
Voilà une oeuvre qui n'a rien d'agréable, mais pour peu qu'on l'accepte, elle nous permet de voir une réalité que l'on voudrait bien ignorer et dont nous sommes collectivement responsables. Pour cela, merci Lara Kramer.
Pour ceux et celles intéressé(e)s à lire une entrevue éclairante avec elle, voici le lien sur Local Gesture:
http://www.localgestures.com/dance/portrait-lara-kramer
Photo: Site de l'Espace libre
vendredi 11 mars 2016
Sur mes pas en danse: "Cake" glacé épais
Lors d'une de mes excursions passées dans la Zone Homa, j'avais découvert "Cake" d'Audrey Rochette et cette oeuvre m'avait fait bonne impression. Depuis ce temps, la chorégraphe a enrichi son propos et a travaillé fort, je peux en témoigner, pour nous en présenter une version "plus riche" au Théâtre La Chapelle.
C'est devant une salle enthousiaste que le "cuisinier" (Patrick R. Lacharité) s'est amené pour nous proposer une recette "riche". Confiant, il sera presqu'inébranlable tout au long de l'utilisation des ingrédients, personnifiés par les six interprètes qui viendront prendre place sur scène. Élise Bergeron, Marie-Ève Demers, Noémie Dufour-Campeau, Joannie Douville, Marie-France Jacques et Alexia Martel laissent leur individualité au vestiaire pour former un tout truculent. Cette critique "beurre" épais, mais ne lève pas le coeur, tout en soulignant à gros gestes le culte du "dieu" du moment.
Étant de ceux qui croit que le propos doit être fort pour être compris, "Cake" est pour moi, une illustration toute aussi efficace que réussie de certains de nos travers. Qui n'a pas cherché et trouvé, à un moment de sa vie, le gourou ou le cuisinier pour lui fournir la recette du bonheur ou du succès ? Et qui ne s'y est pas abandonné corps et âme ? "Sauvez mon âme", chantait Luc De LaRochellière avec les paroles: "On se vide la tête question de faire la fête / On se lève les bras ou on se les met en croix."
Mais l'éphémère est la règle et la chorégraphe nous le rappelle.
Une oeuvre déjantée au propos fort qui est à la hauteur des travers qu'elle dénonce avec des interprètes qui s'y investissent totalement pour notre plaisir.
Photo: Charles F. Marquis
C'est devant une salle enthousiaste que le "cuisinier" (Patrick R. Lacharité) s'est amené pour nous proposer une recette "riche". Confiant, il sera presqu'inébranlable tout au long de l'utilisation des ingrédients, personnifiés par les six interprètes qui viendront prendre place sur scène. Élise Bergeron, Marie-Ève Demers, Noémie Dufour-Campeau, Joannie Douville, Marie-France Jacques et Alexia Martel laissent leur individualité au vestiaire pour former un tout truculent. Cette critique "beurre" épais, mais ne lève pas le coeur, tout en soulignant à gros gestes le culte du "dieu" du moment.
Étant de ceux qui croit que le propos doit être fort pour être compris, "Cake" est pour moi, une illustration toute aussi efficace que réussie de certains de nos travers. Qui n'a pas cherché et trouvé, à un moment de sa vie, le gourou ou le cuisinier pour lui fournir la recette du bonheur ou du succès ? Et qui ne s'y est pas abandonné corps et âme ? "Sauvez mon âme", chantait Luc De LaRochellière avec les paroles: "On se vide la tête question de faire la fête / On se lève les bras ou on se les met en croix."
Mais l'éphémère est la règle et la chorégraphe nous le rappelle.
Une oeuvre déjantée au propos fort qui est à la hauteur des travers qu'elle dénonce avec des interprètes qui s'y investissent totalement pour notre plaisir.
Photo: Charles F. Marquis
Sur mes pas en danse: Touché par "Les choses dernières"
Avant que la représentation commence, de Lucie Grégoire, je ne me souvenais que de son nom, mais pas vraiment de ces oeuvres que j'avais déjà vu d'elle. Une fois que les lumières se soient éteintes dans la salle et allumées sur la scène, les premiers mouvements montrés ont déclenché en moi des souvenirs émotifs forts. Je ressentais de nouveau les moments vécus de "Ciel et Cendres", et pourtant, c'était il y a presque deux ans. Le contact a été instantané et les pas montrés ont fait remonter la trace profonde de cette rencontre précédente, laissée en moi.
Tout au long des moments qui ont suivi, je dirais que j'ai vécu la représentation de "Les choses dernières", plus que j'y ai assisté. Une oeuvre en trois temps, de cette femme "avant" qui peu à peu s'éloigne rapidement de moi pour devenir cette femme "maintenant" occupant frénétiquement ce territoire, semblant passer du désespoir à l'espoir. Nous pouvons apprécier tout le talent de la chorégraphe pour l'utilisation des oppositions. Le tout se terminant par sa transformation après la représentation en cette femme "d'après", qui m'habite (et habitera nombreux spectateurs, j'en suis convaincu) encore plusieurs heures après la fin de la représentation. Dans le feuillet de ce spectacle, on peut lire "Une femme émerge de la nuit comme d'un territoire caché, obscur./Son corps demeure, fugitif à la limite de la transparence." C'est effectivement, ce que j'ai ressenti, soit un corps, une femme, qui a occupé une place dans mon esprit.
Pour produire cet effet sur moi, une grande interprète Isabelle Poirier, totalement investie dans son personnage et les mouvements de la chorégraphe Lucie Grégoire. Pour en amplifier la perception, une scène nue avec très peu d'artifices techniques, sinon des éclairages, (nommé peinture scénique dans le feuillet), de Hélène Lussier, recréé par Angela Rassenti et une musique en parfaite symbiose avec le propos de Robert M. Lepage.
De ces allers retours frénétiques, en entrée de jeu, jusqu'à la finale, nous sommes des captifs captivés des états de corps exprimés. Pourra-t-elle s'échapper de l'oubli, de notre oubli ?
Une oeuvre qui marque et qui rappelle aussi que dans notre passé chorégraphique, de très belles oeuvres doivent être re-créées ou à tout le moins représentées. Après "Bagne", plus tôt cette saison, "Les choses dernières" en est un autre très bel exemple et pour cela, un gros merci aussi à l'équipe de l'Agora de la danse.
Photo: Angelo Barsetti
Tout au long des moments qui ont suivi, je dirais que j'ai vécu la représentation de "Les choses dernières", plus que j'y ai assisté. Une oeuvre en trois temps, de cette femme "avant" qui peu à peu s'éloigne rapidement de moi pour devenir cette femme "maintenant" occupant frénétiquement ce territoire, semblant passer du désespoir à l'espoir. Nous pouvons apprécier tout le talent de la chorégraphe pour l'utilisation des oppositions. Le tout se terminant par sa transformation après la représentation en cette femme "d'après", qui m'habite (et habitera nombreux spectateurs, j'en suis convaincu) encore plusieurs heures après la fin de la représentation. Dans le feuillet de ce spectacle, on peut lire "Une femme émerge de la nuit comme d'un territoire caché, obscur./Son corps demeure, fugitif à la limite de la transparence." C'est effectivement, ce que j'ai ressenti, soit un corps, une femme, qui a occupé une place dans mon esprit.
Pour produire cet effet sur moi, une grande interprète Isabelle Poirier, totalement investie dans son personnage et les mouvements de la chorégraphe Lucie Grégoire. Pour en amplifier la perception, une scène nue avec très peu d'artifices techniques, sinon des éclairages, (nommé peinture scénique dans le feuillet), de Hélène Lussier, recréé par Angela Rassenti et une musique en parfaite symbiose avec le propos de Robert M. Lepage.
De ces allers retours frénétiques, en entrée de jeu, jusqu'à la finale, nous sommes des captifs captivés des états de corps exprimés. Pourra-t-elle s'échapper de l'oubli, de notre oubli ?
Une oeuvre qui marque et qui rappelle aussi que dans notre passé chorégraphique, de très belles oeuvres doivent être re-créées ou à tout le moins représentées. Après "Bagne", plus tôt cette saison, "Les choses dernières" en est un autre très bel exemple et pour cela, un gros merci aussi à l'équipe de l'Agora de la danse.
Photo: Angelo Barsetti
mardi 8 mars 2016
Sur mes pas en danse l'an prochain: La saison 2016-2017 de Danse- Danse
Peut-être que, comme moi, vous vivez encore des moments durant lesquels vous vous sentez comme un petit enfant qui attend impatiemment le moment de développer ses cadeaux pour en découvrir le contenu. Pour ma part, un de ces moments est lors de l'attente du dévoilement de la prochaine saison de Danse Danse et ce moment est venu, ce soir.
J'étais bien installé, fébrile, dans la Cinquième Salle de la Place des Arts, lorsqu'à dix-sept heures et quelques minutes, les lumières se sont éteintes et que Caroline Ohrt et Pierre Des Marais se sont présentés devant nous. D'abord, ils nous annoncent que c'est onze soirées qui nous seront offertes dont trois programmes triples, oeuvres qui proviennent de partout dans le monde.
Le suspense ne durera pas longtemps (merci à eux) et, dans l'ordre chronologique de leur présentation, nous découvrirons, en mots et en image, une large gamme de style. Le tout commence avec du flamenco moderne, de Maria Pagés (d'Espagne), en passant par la Nederlands Dans Theater (des Pays-Bas) jusqu'à "Rain" d'Anne Teresa De Keersmacker (de Belgique) en fin de saison. D'autres oeuvres incontournables de la Batsheva Dance Company et d'Akram Khan présentée à la TOHU.
Impossible aussi, de rester insensible à l'invitation à revoir Tentacle Tribe qui avait séduit tous les spectateurs lors de leur dernier passage ou à découvrir "Suie" d'Anne Lebeau et Dave St-Pierre. Cette dernière proposition me fait particulièrement plaisir, parce que, chaque fois qu'elle est sur scène, Anne Lebeau me fascine. J'avais, il y a plus de cinq ans, écrit un texte sur elle sur le site "Le danseur ne pèse pas lourd" de Catherine Viau, la patience de l'homme est récompensée et dans une oeuvre de Dave St-Pierre, rien de moins. Voici le lien, pour les intéressés:
https://ledanseurnepesepaslourd.com/2011/02/25/parole-de-spectateur-3/
Bon OK, les cadeaux sont maintenant connus, il ne reste plus qu'attendre "un peu" pour les apprécier pleinement.
Vous voulez en découvrir tous les détails, voici le lien à cliquer et conseil d'ami, faites le !
http://dansedanse.net/fr
J'étais bien installé, fébrile, dans la Cinquième Salle de la Place des Arts, lorsqu'à dix-sept heures et quelques minutes, les lumières se sont éteintes et que Caroline Ohrt et Pierre Des Marais se sont présentés devant nous. D'abord, ils nous annoncent que c'est onze soirées qui nous seront offertes dont trois programmes triples, oeuvres qui proviennent de partout dans le monde.
Le suspense ne durera pas longtemps (merci à eux) et, dans l'ordre chronologique de leur présentation, nous découvrirons, en mots et en image, une large gamme de style. Le tout commence avec du flamenco moderne, de Maria Pagés (d'Espagne), en passant par la Nederlands Dans Theater (des Pays-Bas) jusqu'à "Rain" d'Anne Teresa De Keersmacker (de Belgique) en fin de saison. D'autres oeuvres incontournables de la Batsheva Dance Company et d'Akram Khan présentée à la TOHU.
Impossible aussi, de rester insensible à l'invitation à revoir Tentacle Tribe qui avait séduit tous les spectateurs lors de leur dernier passage ou à découvrir "Suie" d'Anne Lebeau et Dave St-Pierre. Cette dernière proposition me fait particulièrement plaisir, parce que, chaque fois qu'elle est sur scène, Anne Lebeau me fascine. J'avais, il y a plus de cinq ans, écrit un texte sur elle sur le site "Le danseur ne pèse pas lourd" de Catherine Viau, la patience de l'homme est récompensée et dans une oeuvre de Dave St-Pierre, rien de moins. Voici le lien, pour les intéressés:
https://ledanseurnepesepaslourd.com/2011/02/25/parole-de-spectateur-3/
Bon OK, les cadeaux sont maintenant connus, il ne reste plus qu'attendre "un peu" pour les apprécier pleinement.
Vous voulez en découvrir tous les détails, voici le lien à cliquer et conseil d'ami, faites le !
http://dansedanse.net/fr
dimanche 6 mars 2016
Sur mes pas au cinéma; "Avril et le monde truqué"
Difficile est la semaine de relâche pour l'amateur de cinéma de répertoire. L'Ex-Centris fermé et le cinéma Beaubien réquisitionné de jour pour le FIFEM (Festival international de films pour enfants de Montréal), cela restreint "pas mal" la marge de manoeuvre pour une sortie cinéma. Il a été néanmoins possible de trouver une proposition intéressante et "Avril et le monde truqué" l'a été. J'en ai donc profité, en compagnie d'une salle comble de jeunes et moins jeunes.
Ce film d'animation de Franck Ekinci et Christian Desmares nous entraîne au début du siècle précédent (dans les années 1940) et nous détournent de la vraie histoire. Comble de bonheur (pour moi), c'est avec la chimie que les principaux personnages tentent de faire l'histoire. Avril, fille de deux chimistes disparus, et son chat affrontent "vent et marée" dans une suite de péripéties que le grand écran magnifie.
Combien sommes-nous à imaginer que le cours de l'histoire aurait pû être différent si ..... ? Et si vous répondez oui comme moi, voici une belle occasion d'en découvrir un exemple.
Photo: Site de Cinoche
Ce film d'animation de Franck Ekinci et Christian Desmares nous entraîne au début du siècle précédent (dans les années 1940) et nous détournent de la vraie histoire. Comble de bonheur (pour moi), c'est avec la chimie que les principaux personnages tentent de faire l'histoire. Avril, fille de deux chimistes disparus, et son chat affrontent "vent et marée" dans une suite de péripéties que le grand écran magnifie.
Combien sommes-nous à imaginer que le cours de l'histoire aurait pû être différent si ..... ? Et si vous répondez oui comme moi, voici une belle occasion d'en découvrir un exemple.
Photo: Site de Cinoche
samedi 5 mars 2016
Sur mes pas au cinéma : "10 secondes de liberté"
Comme l'a si bien dit Yvon Deschamps, "on veut pas le savoir, on veut le voir". Et c'est ce que le réalisateur Stephen Hopkins nous permet de faire, lorsqu'il nous présente les exploits olympiques de Jesse Owens et de ses deux années de préparation en vue de sa participation aux Olympiques. Ces Jeux Olympiques seront présentés en Allemagne à une époque de grande tension mondiale durant laquelle le régime nazi fourbit ses armes et veut étaler devant le monde entier sa grandeur et la supériorité de la race blanche. Il y a d'un côté l'intérêt et les principes des "grands décideurs" et de l'autre, le rêve olympique des athlètes. Dans une Amérique ségrégationniste, un athlète surdoué noir et un entraîneur blanc à la dérive se rencontrent, s'apprivoisent et foncent droit devant, vers le succès.
L'histoire est bien portée par les différents interprètes, dont celles de Stephan James (Jesse Owens) et de Jason Sudeikis (l'entraîneur). Elle nous fait bien ressentir le climat de l'époque et les différentes tensions entre les différents protagonistes. Le traitement de l'histoire est assez classique, mais ça n'enlève rien à la qualité de l'oeuvre. D'autres l'ont noté, mais je me permets de le rappeler ici, c'est près de 80 ans plus tard que l'on rend hommage à cet athlète américain et ce film n'est pas une production américaine.
À celui qui a fait un pied de nez au régime nazi devant la face du monde, les dirigeants américains l'ont honoré plus de quarante ans plus tard. Pas question pour le président américain de l'époque, Franklin D. Roosevelt en période pré-électorale, de prendre de chance et de le rencontrer pour le féliciter.
En résumé, un bon film très intéressant sur un grand homme et un moment important du siècle dernier qui vaut le déplacement.
Photo: site de Cinoche
L'histoire est bien portée par les différents interprètes, dont celles de Stephan James (Jesse Owens) et de Jason Sudeikis (l'entraîneur). Elle nous fait bien ressentir le climat de l'époque et les différentes tensions entre les différents protagonistes. Le traitement de l'histoire est assez classique, mais ça n'enlève rien à la qualité de l'oeuvre. D'autres l'ont noté, mais je me permets de le rappeler ici, c'est près de 80 ans plus tard que l'on rend hommage à cet athlète américain et ce film n'est pas une production américaine.
À celui qui a fait un pied de nez au régime nazi devant la face du monde, les dirigeants américains l'ont honoré plus de quarante ans plus tard. Pas question pour le président américain de l'époque, Franklin D. Roosevelt en période pré-électorale, de prendre de chance et de le rencontrer pour le féliciter.
En résumé, un bon film très intéressant sur un grand homme et un moment important du siècle dernier qui vaut le déplacement.
Photo: site de Cinoche
mercredi 2 mars 2016
Sur mes pas en danse hors sentier avec Lara Kramer; Sightings 15: The name of dancers.....; autre expédition
Avant d'y aller d'une autre expédition à ce Sightings 15, je me suis permis une petite recherche à propos de celle qui "occupera" ce grand hall, où il y a ce bloc dans lequel nous pouvons toujours lire; The Names of Dancers (this is swallowed by neoliberalism or else fades into obscurity) ou [Les noms des danseurs (ceci est avalé par le néolibéralisme ou alors se fond dans l’obscurité)].
Donc sur son site, j'ai appris que Lara Kramer, graduée de l'Université de Concordia, est "chorégraphe et interprète Oji-Cri (Ojibwée et Cri) dont les œuvres sont intimement liées à l’histoire et à ses racines Autochtones." Voilà une information importante qui m'a mieux permis de comprendre sa performance dans ce grand hall.
J'arrive, il est presque 15h00 et à leur tour, arrivent discrètement l'interprète accompagnée d'une responsable de l'évènement et d'une photographe. 3 ou peut-être 4 personnes l'attendent dans le hall. Tout aussi discrètement, elle enlève ses bottes et prend position juste là, à l'abri du cube. Par la suite, sans jamais se déplacer, "les pieds ancrés", elle nous proposera une performance toute aussi intérieure que déterminée, "les yeux droits devant", comme le montre si bien la photo plus bas. En effet, elle semble complètement imperméable à l'environnement humain et physique et son corps semble bouger au gré des esprits ou des démons qui l'habitent et qui l'entourent. Il y a bien cette paire d'écouteurs, mais pour nous, rien à en tirer. Dans l'indifférence presque totale des personnes qui passent, elle illustre, volontairement ou non, le sort de nos concitoyennes autochtones. Jamais vu une illustration aussi éloquente du sort de ces femmes et cela me restera longtemps en tête.
De cette expédition, j'en reviens tout aussi troublé que par "Unrelated" de Daina Ashbee présentée l'automne dernier au Théâtre LaChapelle qui portait sur la lutte des femmes autochtones. Avec une approche différente, Lara Kramer sensibilise tout autant. Si comme moi (vite à mon agenda !), vous voulez faire une rencontre qui marque, sachez qu'elle se produira très prochainement ( 10 au 19 mars) à l'Espace Libre avec "Native girl syndrome" dont la première phrase de la description suffit à faire dire oui, "Ce spectacle n’est ni de la danse, ni du théâtre : c’est de la vie." Et tous le savent, la vie a la vie dure !
Photo: Laura O'Brien
Crédit: La calq, The Names of Dancers (this is swallowed by neoliberalism or else fades into obscurity), 2016 (vue d'installation et performance). Danseuse : Lara Kramer. Avec le concours des artistes et de la Galerie Leonard & Bina Ellen.
Donc sur son site, j'ai appris que Lara Kramer, graduée de l'Université de Concordia, est "chorégraphe et interprète Oji-Cri (Ojibwée et Cri) dont les œuvres sont intimement liées à l’histoire et à ses racines Autochtones." Voilà une information importante qui m'a mieux permis de comprendre sa performance dans ce grand hall.
J'arrive, il est presque 15h00 et à leur tour, arrivent discrètement l'interprète accompagnée d'une responsable de l'évènement et d'une photographe. 3 ou peut-être 4 personnes l'attendent dans le hall. Tout aussi discrètement, elle enlève ses bottes et prend position juste là, à l'abri du cube. Par la suite, sans jamais se déplacer, "les pieds ancrés", elle nous proposera une performance toute aussi intérieure que déterminée, "les yeux droits devant", comme le montre si bien la photo plus bas. En effet, elle semble complètement imperméable à l'environnement humain et physique et son corps semble bouger au gré des esprits ou des démons qui l'habitent et qui l'entourent. Il y a bien cette paire d'écouteurs, mais pour nous, rien à en tirer. Dans l'indifférence presque totale des personnes qui passent, elle illustre, volontairement ou non, le sort de nos concitoyennes autochtones. Jamais vu une illustration aussi éloquente du sort de ces femmes et cela me restera longtemps en tête.
De cette expédition, j'en reviens tout aussi troublé que par "Unrelated" de Daina Ashbee présentée l'automne dernier au Théâtre LaChapelle qui portait sur la lutte des femmes autochtones. Avec une approche différente, Lara Kramer sensibilise tout autant. Si comme moi (vite à mon agenda !), vous voulez faire une rencontre qui marque, sachez qu'elle se produira très prochainement ( 10 au 19 mars) à l'Espace Libre avec "Native girl syndrome" dont la première phrase de la description suffit à faire dire oui, "Ce spectacle n’est ni de la danse, ni du théâtre : c’est de la vie." Et tous le savent, la vie a la vie dure !
Photo: Laura O'Brien
Crédit: La calq, The Names of Dancers (this is swallowed by neoliberalism or else fades into obscurity), 2016 (vue d'installation et performance). Danseuse : Lara Kramer. Avec le concours des artistes et de la Galerie Leonard & Bina Ellen.
mardi 1 mars 2016
Retour sur mes récents pas de lecteur : "L'Envie" et "Lumière pâle sur les collines"
"L'Envie" de Hugo Roy et "Lumière pâle sur les collines" de Kazuo Ishiguro, deux romans avec deux points en commun qui me font poursuivre, avec bonheur, ma réhabilitation de lecteur.
Débutons par les points communs, le premier tient au fait que leur choix est en lien avec deux de mes collègues du département de français de mon collège (Ahuntsic). Pour le premier, puisque je me fais un point d'honneur de me procurer un livre québécois lors de la journée "J'achète un livre québécois" le 12 août et l'an dernier, j'ai porté mon choix sur le premier roman de Hugo Roy publié en 2000. Pour le deuxième, c'est un autre collègue du même département, Philippe Labarre, qui recommandait récemment chaudement cet auteur, par conséquent, j'ai choisi son premier roman pour commencer.
Le deuxième point commun de ces deux oeuvres est de camper la narration d'un personnage dans ses souvenirs avec des allers retours dans le présent.
Dans "L'Envie", Claude Dufort, marchand d'art en apparence, mais plutôt contrebandier, revient sur sa relation particulière, aux allures de jeu d'affrontement, avec un écrivain québécois célèbre juste après avoir appris son décès. Les deux hommes ne se sont jamais parlés, mais se sont partagés l'amour pour un et l'amitié pour l'autre d'une même femme. De la mort de l'un, les souvenirs de l'autre se dévoilent et nous entraînent dans une suite de lieux peuplés de personnages présentés sous l'oeil favorable du narrateur. De lecture facile, j'ai été captif du récit jusqu'aux dernières pages.
Photo: Les Éditions Boréal
Dans "Lumière pâle sur les collines", il y a Etsuko, japonaise vivant en Angleterre, qui revient sur quelques mois de sa vie lorsqu'elle vivait encore au Japon. Si le tout débute par l'arrivée de sa fille pour un séjour, l'atmosphère est embaumée du suicide de son autre fille, sur fond d'un épisode passé durant lequel elle a cotoyé une voisine énigmatique, Sachiko et sa fille Mariko. Il y a aussi le séjour de son beau père durant la même époque qui nous permet d'avoir un éclairage intéressant sur les coutumes du Japon de l'après-guerre, perspective toujours surprenante pour un occidental d'aujourd'hui. L'écriture est assez simple mais tout à fait efficace pour nous faire comprendre les sensations des personnages. De cette lecture, il en restera des zones d'ombre de la vie de cette femme qui aura eu un mari japonais et un autre que l'on suppose anglais. Néanmoins, de la vie de cette femme, autant ce qui nous est présenté que ce qui nous est caché en font la valeur, Sans aucun doute, de cet auteur, je mets sur ma liste ses romans dont sa deuxième oeuvre, "Un artiste du monde flottant".
Photo: Les Éditions Folio
Débutons par les points communs, le premier tient au fait que leur choix est en lien avec deux de mes collègues du département de français de mon collège (Ahuntsic). Pour le premier, puisque je me fais un point d'honneur de me procurer un livre québécois lors de la journée "J'achète un livre québécois" le 12 août et l'an dernier, j'ai porté mon choix sur le premier roman de Hugo Roy publié en 2000. Pour le deuxième, c'est un autre collègue du même département, Philippe Labarre, qui recommandait récemment chaudement cet auteur, par conséquent, j'ai choisi son premier roman pour commencer.
Le deuxième point commun de ces deux oeuvres est de camper la narration d'un personnage dans ses souvenirs avec des allers retours dans le présent.
Dans "L'Envie", Claude Dufort, marchand d'art en apparence, mais plutôt contrebandier, revient sur sa relation particulière, aux allures de jeu d'affrontement, avec un écrivain québécois célèbre juste après avoir appris son décès. Les deux hommes ne se sont jamais parlés, mais se sont partagés l'amour pour un et l'amitié pour l'autre d'une même femme. De la mort de l'un, les souvenirs de l'autre se dévoilent et nous entraînent dans une suite de lieux peuplés de personnages présentés sous l'oeil favorable du narrateur. De lecture facile, j'ai été captif du récit jusqu'aux dernières pages.
Photo: Les Éditions Boréal
Dans "Lumière pâle sur les collines", il y a Etsuko, japonaise vivant en Angleterre, qui revient sur quelques mois de sa vie lorsqu'elle vivait encore au Japon. Si le tout débute par l'arrivée de sa fille pour un séjour, l'atmosphère est embaumée du suicide de son autre fille, sur fond d'un épisode passé durant lequel elle a cotoyé une voisine énigmatique, Sachiko et sa fille Mariko. Il y a aussi le séjour de son beau père durant la même époque qui nous permet d'avoir un éclairage intéressant sur les coutumes du Japon de l'après-guerre, perspective toujours surprenante pour un occidental d'aujourd'hui. L'écriture est assez simple mais tout à fait efficace pour nous faire comprendre les sensations des personnages. De cette lecture, il en restera des zones d'ombre de la vie de cette femme qui aura eu un mari japonais et un autre que l'on suppose anglais. Néanmoins, de la vie de cette femme, autant ce qui nous est présenté que ce qui nous est caché en font la valeur, Sans aucun doute, de cet auteur, je mets sur ma liste ses romans dont sa deuxième oeuvre, "Un artiste du monde flottant".
Photo: Les Éditions Folio
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