dimanche 30 avril 2017

Sur mes pas en danse: des "Résonances virtuelles" toutes aussi réelles que déroutantes

Ainsi donc, un peu décalé moi-même (je suis arrivé une demie heure plus tard qu'à l'heure St-Amour, soit juste à l'heure !), je viens à la rencontre des "Résonances virtuelles" que Tangente nous propose pour cette soirée (et les autres qui suivront). Si cet organisme me présente des oeuvres qui souvent me déroutent, me surprennent, me plaisent ou tout à l'inverse, je dois concéder que pour cette soirée, j'ai eu droit à quelques surprises.

En premier lieu, nous sommes accueillis dans le café-bar pour le premier tiers de la première présentation. Bon OK ! le premier tiers de la première oeuvre, il est possible que vous ne me suiviez pas sur mes pas, par conséquent, je vous explique, mieux. Le programme de la soirée indique trois oeuvres, dont la première, "Binary Animal" de Alejandro De Leon avec Lucy M May et le chorégraphe se déclinera en trois parties de 15 minutes. Ainsi donc, nous dans le Café-Bar, entreprendrons avec elle dans la Coursive, par caméra interposée, une relation qui a tout de la relation à distance moderne. Toute chaste, je vous rassure, cette relation nous demande néanmoins de nous compromettre avec certains gestes que la plupart des spectateurs acceptent de faire. Les résonances virtuelles ont tout en ce début de soirée des allures de relations virtuelles.

Après ce début de soirée réussi, nous sommes invités à prendre place dans la salle pour assister à "Transenses" de Navid Nadab et Akiko Kitamura, avec cette dernière comme interprète. Subjugué, serait le qualificatif approprié pour me décrire durant toute la durée de la présentation qui, selon le feuillet, "Transcender une esthétique et chercher à rendre palpable l'imperceptible". De ce corps qui communiquait avec son environnement virtuel pour nous produire des projections visuelles et sonores fort bien réussis, je suis resté complètement captif. Les gestes étaient beaux et tout amplifiés par les capteurs qui réverbéraient sur la scène. Je dois confesser qu'avec cette interprète, j'aurais accepté aller dans les confins de l'univers. Et elle qui nous quitte sans nous revenir pour qu'on puisse l'applaudir, comme un être virtuel. "Magique !"

 
                                Photo tirée du site de Tangente

Parce que nous devons revenir sur terre et que nous devons quitter notre siège, c'est dans le Café-Bar d'abord et dans la Coursive ensuite que la deuxième partie de la première oeuvre nous est présentée. Il y a elle et il y a lui, sagement assis, mais avec des lunettes qui les trahissent des autres spectateurs présents. Attentif, autant que peut l'être le spectateur que je suis, je découvre qu'ils se mettent en mouvement. De ces mouvements desquels émanent un désir mutuel qui se concrétisent par une mise à découvert face à l'autre et à nous. Cette relation nous la suivront, attentifs, jusqu'à sa conclusion.

Quelle belle et innovante façon de faire ne sorte qu'une pause (entre deux oeuvres) apparaissent si courte.

Retour en salle, pour "///" de Teoma Naccarato et John Maccallum avec sur scène des interprètes, des musiciens et des "respirateurs". Un premier constat très personnel: voilà du Tangente typique. Nous devrons découvrir l'oeuvre de dos avec un miroir comme instrument palliatif pour voir. Une fois, notre place prise, le tout débute "dans notre dos". L'effet déstabilise et demande un certain effort. Si, juste devant moi, il y a une femme qui respirera, "rythme tout variable", l'objet de ma curiosité (mouvements et musique) se déroulera là-bas ou tout juste derrière. À moi de décider de faire l'effort de découvrir, mais pas difficile aussi de comprendre que certains spectateurs, près de moi, sont confondus par la proposition qui leur est faite. Ils abandonnent le miroir pour une rotation de la tête.

De ces mouvements et de ces respirations, il en arrive une conclusion incertaine qui désarçonne les spectateurs et rend les applaudissements tout aussi incertains et décalés, comme moi en début de soirée !

Fin de cette partie et sortie de la salle pour ...... certains de découvrir la troisième partie de "Binary Animal", mais pour moi, un peu trop fatigué (il est tard quand même !) de regagner le bercail.

Au final, il y avait pour moi de tout dans cette soirée qui m'a permis de découvrir que l'on pouvait encore innover dans ces Laboratoires de Tangente. Ces oeuvres durant l'entracte, voilà une belle piste à explorer pour l'avenir.

samedi 29 avril 2017

Sur mes pas en danse: "Tierra", relations terre-mères

Pour sa dernière proposition de la saison, Danse-Cité nous propose "Tierra" de Ginette Laurin et Jens van Daele, mis, fort habilement, en mouvement par Patricia van Deutekom, Audrey Bergeron, Elaine Gadet, Naomi Schwarz et Merle Schiebergen. Elles étaient accompagnées sur scène par deux musiciens, Richard van Kruysdijk et Charles Duquette.

                               Photo tirée du site de Danse-Cité

Avant d'aller plus loin, je dois dire que s'il y a un point que je retiens plus particulièrement des propositions que me propose Danse-Cité, et qui me touche le plus, c'est leur capacité à me présenter des univers de femmes. C'est grâce à eux que les univers chorégraphiques féminins (dont ceux des Soeurs Schmutt, de Manon Oligny, d'Aurélie Pedron et plus récemment de Katia Gagné) ont réussi à me faire passer de forts beaux moments et m'ont rendu quelque peu "addict" de ces chorégraphes. 

"Tierra" est, pour moi, dans cette même lignée d'une belle rencontre avec un univers féminin. Un univers dans lequel les relations entre ces femmes se déclinent de façon différente et aussi de notre relation avec notre terre-mère, avec une scène circulaire qui la représentait bien. De ces différents tableaux, j'en garde de beaux souvenirs, autant par les mouvements que la nature des rencontres toutes différentes entre ces femmes. Chacune pourra s'exprimer individuellement, mais les autres ne seront jamais loin et c'est dans la mise en commun et la rencontre de ces individualités que j'ai été particulièrement touché. 

Il faut aussi que je mentionne que la musique "live", moi j'aime bien cela et que pour "Tierra", elle devient le ligand entre nous et eux, mais elle est aussi l'oxygène qui rehausse la force des rencontres interprètes-spectateurs et interprètes-interprètes. 

Au final, une autre belle rencontre avec un univers féminin (malgré que l'un des deux chorégraphes soit un homme !) qui me confirme dans ma détermination à revenir dans l'univers Danse-Cité. 


vendredi 28 avril 2017

Sur mes pas au cinéma: "Les pépites" d'une richesse tout en espoir et émotion

La bande annonce m'avait séduit et je pressentais déjà que je serais touché et que les larmes émergeraient régulièrement tout au long du visionnement. Et c'est effectivement, ce qui arrivé lors du visionnement du film documentaire "Les pépites" de Xavier de Lauzanne. Voilà une autre occasion pour ceux et celles qui ont apprécié l'an dernier le film "Demain" de Mélanie Laurent et Cyril Dion, documentaire sur les initiatives locales ou personnelles pour changer le monde à petite échelle de répéter l'exploit, soit de rester sur un grand écran de nombreuses semaines, sinon des mois. Une oeuvre qui nous rend optimiste et qui nous recharge notre batterie d'espoir.



Curieux ? Pas question de gâcher votre plaisir de la découverte, mais voici quelques informations sur cette oeuvre.

Un homme et une femme, en couple, découvrent à Phnom Penh, dans une décharge publique, de nombreux enfants survivant de ce que les autres laissent dans leurs "vidanges". C'est d'abord pour en sortir quelques-uns de ce lieu qu'ils partent en mission. Leur proposant un repas par jour (ce que ces enfants demandaient), ils réussissent à leur proposer plus, soit une instruction et un surtout un avenir meilleur.  Comment rester insensible aux images de cette marche vers l'école qui n'est pas une marche de condamné, mais plutôt, une marche de libéré. Impossible de bien décrire ce que nous verrons, mais au fil des témoignages et des images, de ce couple de français Christian et Marie-France nous en découvrirons leurs histoires. Et aussi comment ils ont abordé leur mission pour faire en sorte que de quelques enfants à sortir de la décharge, cela se transforme en une institution locale qui permet à plusieurs milliers d'enfants d'avoir un avenir fort prometteur. Autre leçon de vie, si tu veux réussir à aider, fais le selon et avec les gens de la place.

Cela nous rappelle aussi que nous pouvons individuellement faire beaucoup.

samedi 22 avril 2017

Sur mes pas en cinédanse: pour de la danse autrement

L'invitation était tentante et elle l'était pour trois bonnes raisons. La première, j'y verrai de la danse. La deuxième, de cette danse, je pourrai l'apprécier différemment, par l'intermédiaire d'une caméra dédiée et d'un montage par la suite utilisé. Et troisièmement, en personne, sera présente Louise Lecavalier pour répondre à nos questions à la suite de la projection des courts métrages, dont un d'entre eux la présente.

                                         Crédit photo : © moeder zweeft van de tafel

Admettez que si les deux premières raisons pourraient laisser un amateur de danse quelque peu hésitant (ce qui n'était pas mon cas), la présence là, juste devant nous, tout proche de cette grande dame, rend la sortie inévitable. Et effectivement, mes pas se sont dirigés à "ma" Maison de la Culture pour cette invitation de Priscilla Guy de Mandoline Hybride et Valérie Lessard.

Je prends ma place dans cette grande salle, pas assez comble pour cette occasion. Après une courte présentation de Valérie Lessard qui nous indique que de la cinédanse, ce n'est pas de la captation vidéo de danse. Au surplus, le feuillet de la soirée Priscilla Guy, nous invite, entre autre "en regardant ces films à apprécier les mouvements des corps chorégraphiés, mais aussi à vous attarder à la façon dont on été chorégraphiés les mouvements de la caméra et ceux du montage.

Le "spectateur" est donc prêt pour la suite, soit la projection en rafale de cinq courts métrages. "Pas de deux" de Norman McLaren (chorégraphie de Ludmilla Chiriaeff avec Margaret Mercier et Vincent Warren), "Gravity of center" de Thibaux Duverneix et Victor Quijada (chorégraphie de Victor Quijada avec Elon Höglund, Emmanuelle LePhan, Daniel Mayo, Anne Plamondon et Victor Quijada), "Singeries" de Priscilla Guy et Catherine Lavoie-Marcus (réalisation, chorégraphie et interprétation), "Off Ground" de Boudewijn Koole (chorégraphie de Jakop Ahlbom avec Louise Lecavalier et Antoine Masson) et "Lay me low" de Marlene Millar (chorégraphie de Sandy Silva avec Andrey Bathory, Sonia Clarke, David Cronkite, Dominic Desrochers, Josée Gagnon, Josianne Laporte, Hélène Lemay, Kimberly Robin, Sandy Silva et Bobby Thompson).

Le tout se passe vite, parce que des oeuvres de 7 à 14 minutes, pour un amateur de danse ce n'est pas très long, mais le concentré présenté réussit à produire un effet fort et surtout fort réussi. Coup de maître que de présenter cette oeuvre de Norman McLaren de 1967 qui, par sa décomposition et surmultiplication des mouvements, tout de noir et de blancs contrastés, rehausse la perception et la sensation visuelle. Pas question de laisser ma nostalgie prendre le dessus, mais quand même, il y avait du très bon dans les vieilles façons de faire.

J'avais vu sur scène "Gravity of center" et "Singeries", par conséquent, très curieux au départ, de découvrir leur passage vers le grand écran. Je peux facilement affirmer que la transposition sur grand écran modifie positivement la présentation de l'oeuvre sans en enlever la substance. Une perspective différente qui mérite que l'on s'y attarde. Une perspective qui fait que l'on voudrait revoir ses oeuvres. Il y a, par exemple, dans "Singeries" une apparente absurdité qui avec la surperposition des singeries nous amène à un deuxième niveau de réflexion. Plus approfondir cette réflexion demanderait de revoir le court.

Ensuite, "Off Ground" avec Louise Lecavalier qui nous présente la relation d'une mère et de son jeune fils et de la mort de la mère. Dans cet espace clos dans lequel il n'y a qu'une table, le tout se joue et nous, nous en sommes des témoins. Un huit minutes fort intense et dans lequel, si je me fie aux réactions des spectateurs après la présentation, l'enfant vole la vedette à la danseuse. Wow !

Enfin "Lay me Low", nous fait accompagner une marche funèbre fort touchante et dans laquelle le rythme des mouvements, des chants et de la musique nous fait bien comprendre l'importance des rituels pour aller de l'avant dans la vie pour ceux qui restent.  Ceux-là, comme nous accompagnons l'âme avant sa traversée du Styx.

Les lumières se rallument et viennent devant Valérie Lessard et Louise Lecavalier. Cette dernière tout simplement nous présente les dessous et les dessus du tournage de ce court métrage qui a demandé de nombreuses tractations pour trouver le moment dans des agendas fort chargés pour des préparatifs ici au Canada et un tournage là-bas en Europe. Un lieu de tournage sans chauffage et dans lequel la neige arrivait par un toit qui avait des allures de gruyère. Mais surtout de la belle relation établie presqu'instantanément avec son jeune partenaire.

Une soirée qui se termine avec la sensation d'avoir fait de belles découvertes et de très belles rencontres. Mes pas me ramènent à la maison avec des images encore en tête et une promesse faite à moi-même, soit d'être à l'affût de ce type de soirée.




vendredi 14 avril 2017

Sur mes pas en danse: Deux belles soirées avec les étudiant(e)s/finissantes en danse de l'UQAM

Le printemps se pointe le bout du nez et le mois d'avril prend le pas sur celui de mars, par conséquent les spectacles de fin d'année du département de danse de l'UQAM prennent place dans mon agenda de sortie. Ainsi donc, pour la première soirée, nous avons droit à deux créations de finissantes en création, interprétées par d'autres finissantes en interprétation. En entrée de jeu, pour cette soirée "Heurt", "Reset" (note au lecteur : le programme lui, montrait le pictogramme le représentant, mais le présentateur s'est bien assuré que nous le comprenions) de Elie-Anne Ross avec Mélanie Boisliveau, Maïté Fournel, Christine Heyraud, Kim Lacoste, Julie Lédée et Sabrika Leduc.



Une oeuvre particulièrement intéressante qui démarre tout en immobilité, bien assumée par les différentes interprètes qui gardent captifs durant ces premiers moments. Mais, qui par la suite, m'a permis de voir, là juste devant moi (en première rangée) mes propres états d'être, souvent très différents, en compétion, mais aussi en harmonie, quoique pas tout à fait, toujours. Ces états d'être incarnés par les interprètes s'éveillent et s'épanouissent jusqu'à leur pleine expression (gestuelle), pour arriver au point du "Stop/Replay". Une oeuvre que j'ai beaucoup apprécié, parce que, entre autre, elle m'a rejoint efficacement. Bravo à vous mesdames !

Courte pause avant de reprendre avec "De mémoires ignorantes" de Laurence Lapierre avec sur scène, Ornella Anquez, Myriam Arseneault Gagnon, Alexandra Kelly, Juliette Le Foll et Valérie Picotte. Déjà le titre me plaisait de par son apparente contradiction et ce que j'ai pu voir m'a plu tout autant. J'y ai vu des destins de femmes séparés, une fois l'éveil fait. Un aspect de la vie quelque peu obscur pour moi, mais qui m'était présenté fort éloquemment avec des gestes affirmés et déterminés. Merci à vous de me faire comprendre.

Une semaine plus tard, c'est le reste de la gang non finissant de ce programme de Danse (de l'UQAM) qui me présente "Danses de Société" créée par Danièle Desnoyers, une de leur prof. C'est donc une vingtaine, plus précisément vingt et une interprètes (trois gars, donc le féminin l'emporte !) qui nous entraînent dans une suite de tableaux qui permettent de découvrir les différentes facettes de leur talent. La chorégraphe reprend un aspect réussi de sa dernière création, "Anatomie d'un souffle" présentée par Danse-Danse à la Maison symphonique, soit l'utilisation des murs. Les interprètes y sont déjà bien ancrés à notre arrivée dans la salle et y seront bien installés jusqu'à se déployer devant nous. Les "Danses de Société" qui ont tout des jeux de société de par leur relation de duo, de trio ou de groupe, toujours en évolution. À ces murs. ils y reviendront, mais pour mieux nous revenir, pointe à l'appui ! Une oeuvre qui demande une grande polyvalence qui est bien assumée jusqu'à la finale particulièrement bien réussie.



Une oeuvre qui me permettait de voir et revoir des interprètes que je devrais revoir avec d'autres pas sur une scène.

Au final, deux soirées fort intéressantes et surtout prometteuses pour le spectateur que je suis.

jeudi 13 avril 2017

Sur mes pas en danse; Quelques observations au retour de la dernière journée de l'Intercollégial de danse

Toute bonne chose ayant une fin, l'Intercollégial de Danse présentait en ce dimanche matin, les derniers pas sur scène qui ont précédé les pas de retour à la maison. De ces derniers pas sur scène, j'en garde de bons souvenirs, mais aussi, j'en retiens quelques observations que je me permettrai de partager.

En entrée de jeu de ce dernier rendez-vous,un conseil fort avisé de l'artiste invitée Alexandra "Spicey" Landé, "Ne vous laissez pas mettre dans une case". J'espère que toutes et tous l'auront bien pris en note, jusqu'à se le tatouer dans la tête. Nous ne sommes pas unidimensionnels, alors aussi bien ne pas se limiter. Il faut profiter de tous ses talents et les exploiter, les autres pourront en bénéficier.

Sur la scène, ces quatre dernières troupes de jeunes nous présentent leur travail. Lorsque pour une d'entre elles, les éclairages ne sont pas là, au bon endroit, les regards changent de ton et les mouvements deviennent hésitants. Ce qui explique, les physionomies découragées que j'ai pu voir dans le hall d'entrée avant le départ. Première leçon de vie, apprendre à gérer un grand rendez-vous raté et travailler fort pour le prochain.

Il y aura sur cette même scène, une très belle illustration du regard complice, celui échangé qui fait en sorte que la cohésion du groupe se maintient, malgré le grand nombre de déplacements de ce groupe, nombreux. Ce regard complice se métamorphose en sourire de satisfaction, une fois les projecteurs éteints et réallumés pour les applaudissements. Comme quoi, deuxième leçon de vie, il en est de la vie comme de la danse, un simple regard discret a toute son importance. L'observateur avisé saura toujours le reconnaître et l'utiliser pleinement.

Je constate aussi que la scène de l'Auditorium de mon collège (Ahuntsic) est un bel endroit pour présenter et apprécier des spectacles de danse.

D'autre part, ces jeunes, pour qu'ils puissent passer un week-end à donner et aussi prendre au contact avec les autres, il faut une gang d'adultes pour que tout se passe bien, des employés qui n'ont rien du fonctionnaire "9 à 5" qui ont été appuyés par une belle équipe de jeunes bénévoles . Évidemment, si vous êtes dans le Service d'Animation d'un collège, vos gênes sont quelque peu différents de la majorité, mais, cela ne suffit pas pour expliquer tout le mérite qui leur revient pour permettre ces rendez-vous qui marquent pour la vie. Il y a des façons beaucoup plus simples d'encaisser son chèque de paie, mais pour eux, pas question. Comme témoin privilégié, je peux affirmer que leurs efforts, yeux cernés à l'appui, n'avaient d'égals que leurs sourires, contre vent et marée.

C'est donc devant une salle toute pleine en ce dimanche matin, que les derniers pas ont été faits et que les derniers mots prononcés. Les au revoir sont accompagnés d'un chapeau de capitaine de bateau qui amènera les prochains pas dans un autre collège (St-Jérôme) l'an prochain.

samedi 8 avril 2017

Sur mes pas en danse: Soirée au Festival Intercollégial de Danse; quelle soirée !

Le printemps tarde à s'imposer, mais en ce vendredi soir dans mon collège, c'était pétillant(e)s d'énergie que les étudiantes et étudiants de 27 collèges animaient les différents corridors. Cette énergie canalisée par les organisateurs et leurs accompagnateurs avait un premier rendez-vous pour le premier spectacle avec au programme, neuf troupes d'autant de collège.



Arrivé une vingtaine de minutes à l'avance, l'endroit est encore assez calme. Mais rapidement l'Auditorium se gorge de public et, dans les estrades, il est possible de ressentir la fébrilité et l'excitation. Pas très difficile d'imaginer celles qu'il y a en arrière scène. Remplie à pleine capacité et fortement animée, la "place" est prête pour les premiers pas de danse.

Le tout débute par la rencontre de l'artiste invitée Alexandra "Spicey"Landé qui par les questions des deux animateurs nous parlera d'elle, de ses premiers pas en danse "streetdance", de ses réalisations (danse, chorégraphie, mentorat, organisation et production) et de conseils à tous ces étudiants qui danse pour le plaisir pendant leurs études, mais qui pourraient choisir de prendre cette direction de carrière. J'en retiens particulièrement un, "projette toi dans l'avenir et où tu veux y être". Femme inspirante qui lance l'invitation aux participants de venir la rencontrer et échanger avec elle.

Et ça commence !

Il est difficile, sinon impossible, de bien présenter et de rendre justice à ce que j'ai pu découvrir tout au long des neuf prestations, mais en voici mes principaux constats.

Durant toute cette soirée, nous avons pu nous faire entraîner agréablement dans des directions différentes, en danse urbaine, en hip hop, en danse contemporaine, en jazz-contemporain.

Des oeuvres qui nous présentaient le tout en un tableau, d'autres en en plusieurs. Quand plusieurs types étaient inclus dans une oeuvre, ils étaient séparés ou fusionnés avec succès.

Des présentations principalement en grands groupes, jusqu'à 25 interprètes sur scène. J'imagine les "plaisirs" de pouvoir réussir à réunir toutes ces gangs, semaine après semaine, afin d'obtenir des oeuvres demandant ce niveau de cohésion qui a été au rendez-vous.

Si les thématiques étaient évidemment jeunes, elles en restaient universelles et elles portaient surtout sur les relations humaines. À titre d'exemples, "Dualité" de la troupe Gravité danse (Collège de Rosemont) nous a présenté 5 duos illustrant "les oppositions, les contrastes et les contradictions des relations humaines" avec une fin qui nous indique qu'ultimement, nous finissons seul(e) avec nos affaires.

Il y aura aussi la troupe DANCEC (du CÉGEP Édouard-Montpetit) qui nous a proposé un extrait de sa pièce "L'urgence de prendre son temps", un titre que j'aime beaucoup !!, mais jamais autant que ce que j'ai pu découvrir sur scène. Une thématique habilement présentée et qui a suscité en moi une forte émotion. Un de mes coups de coeur de la soirée.

Se sentir et vouloir nous interpeller par des problématiques de la société, voilà ce que la troupe Tendanse (du CÉGEP de Sorel-Tracy) a fait avec "À coté" extrait de leur spectacle "Différent". Quelles sont nos relations envers les personnes agées et les itinérants? Encourageant de pouvoir découvrir des jeunes engagés.

Impossible aussi, de ne pas souligner, sur un registre tout à fait différent, la prestation de la troupe Konnexion Danse (CÉGEP de Saint-Jérôme), "Du cinéma à la scène" nous entraîne avec sa vingtaine d'interprètes dans un flot ininterrompu de vagues en grand groupe sur des musiques de "Step up" à "Footloose". Du street jazz qui a tout du feel-good en ce début de printemps tellement gris.

Enfin, mon autre gros coup de coeur m'a été proposé par la troupe l'Étadâme (CÉGEP Beauce-Appalaches). "Le temps" qu'on nous a présenté était exactement ce que le programme indiquait, soit "Tic tac, tic tac... Le temps n'arrête jamais, ne recule jamais... Il défile toujours à la même vitesse. Mais on a l'impression qu'il est variable... Tantôt lent, tantôt rapide." La vingtaine d'interpètes m'en a donné une habile démonstration visuelle qui a débordé ce sens pour aller rejoindre ma raison et un de mes points de sensibilité (soit ma relation mal assumée avec le temps !!).

En ouverture de rideau, il y aura eu "Allégorie" de la troupe Les incorrigibles, de mon collège (Ahuntsic). Une oeuvre de hip-hop résolument urbain et qui présente les relations de jeunes filles entre elles, envers les autres, mais surtout comment aborder leur vie.

C'est donc dans une salle de 500 places remplie à pleine capacité ou presque que la soirée s'est déroulée et que l'on pouvait entendre les réactions spontanées des spectateurs durant la prestation. Cela contrastait avec le silence total de mes sorties danse habituelles, mais l'énergie qui s'en dégageait ne faisait que d'en rehausser mon plaisir.

Autre constat très plaisant, a été celui de voir des jeunes de tout genre avoir le plaisir de se produire sur scène (avec peut-être quand même un peu de nervosité).

C'est sur cette réflexion que mes pas m'ont ramené à la maison et qu'eux et elles allaient se préparer à fêter ensemble sur une piste de danse, cette fois. Voici un avantage de la jeunesse, parce que le lendemain matin, le déjeuner est à 8h00 et ensuite des ateliers avec des professionnel(le)s du milieu !

Pour ceux et celles qui voudraient profiter de ces beaux moments pour seulement $5, il y a encore deux autres présentations, soit le samedi (8 avril) à 20h00 et le dimanche matin (9 avril) à 10h00 avec d'autres troupes et de belles découvertes. Sinon, il a aussi les photographies que l'on peut voir sur le site FB suivant:

https://www.facebook.com/animationcollegeahuntsic/




samedi 1 avril 2017

Sur mes pas en danse: Une soirée "double personnalité" à l'université

Voilà un de mes plaisirs, moins souvent satisfaits ces derniers temps, soit découvrir des soirées danse hors des salles habituelles. Cette fois, mes pas ne m'ont pas donné le choix (OK, j'exagère un peu !), et ils m'ont amené à l'Université de Montréal pour assister à la présentation de "Synapse" (Atelier de création de danse contemporaine) et de Danse Université de Montréal. Deux activités parascolaires organisées par le Service des activités culturelles de cette université. Des activités parascolaires, mais qui demandent néanmoins une grande implication des étudiantes et étudiants qui veulent participer, soit trois heures par semaine pour "Synapse" et six heures par semaine pour l'Atelier Danse et ce, depuis septembre dernier.

                                          "Promis, demain je démissionne"Photo Cyrille Chidiac

Donc, dès notre entrée dans la salle, les treize interprètes (douze étudiantes et un étudiant) sont déjà là sur scène pour nous présenter "Ça peut être tout, ça peut être rien" de Sarah Dell'Ava. Ils sont toutes (ici le féminin l'emporte sur le masculin) en tunique blanche et en cercle intérieur. Elles émettent des sons ou un chant. Ce qui sera le cas, jusqu'au début de la prestation "officielle". Par la suite, c'est à une prestation qui a tout du rituel à laquelle nous avons droit, rituel durant lequel les masques tombent graduellement, les voies se font entendre dans une suite de mouvements qui semblent émerger du plus profond des interprètes. Les chants inspirés de chant de guérison, de chant de mariage et de lamentation funèbre ajoutent une touche solennelle qui envoute. Sur scène, les ondulations de sensation dominent. Il serait utile de se rappeller que l'objectif de "Synapse" est le besoin de vivre, à travers la danse, l'expression du langage du corps, de l'imaginaire et de l'émotion. La chorégraphe l'a très bien compris et chacun des spectateurs présents l'a bien constaté et sûrement comme moi bien apprécié. Voilà une oeuvre dans laquelle les interprètes se sont investis corps, voix et âme. Pour ma part, je suis prêt à la revoir pour mon plaisir, et surtout aussi pour le bien-être qu'elle m'a apporté.

En deuxième partie, "Promis, demain, je démissionne" de Philippe Dandonneau qui met en scène aussi treize interprètes (douze femmes et un homme, oui oui, encore !). Quiconque connaît le parcours créatif du chorégraphe, sait d'avance que sur scène l'oeuvre sera très différente de celle présentée en première partie. Et c'est effectivement le cas, comme nous l'annonçait le feuillet de la soirée, "sa gestuelle brute physique, dynamique, sensuelle et explosive s'inspire de la culture populaire pour nous exposer les travers de la société.". Il en reste que toute différente, cette oeuvre est aussi teintée de rituel. Un rituel moderne, occidental, mécanique d'abord pour évoluer vers un autre plus explosif. Après la belle démonstration de domination de l'aspect mécanique de notre vie de travailleur, il y a le passage au vestiaire (quelque peu long pour moi) durant lequel les vêtements vont et viennent des interprètes aux supports à vêtements jusqu'au choix final pour la suite des choses et du rejet vers nous des autres non retenus. Le tout se termine par une finale "bye bye boss" dont les différents gestes sont sans ambiguité sur le non retour de "Promis demain je démissionne". Une oeuvre accessible qui d'autre part m'a aussi permis de voir des jeunes qui démontraient un grand plaisir à danser pour nous et cela j'aime beaucoup. C'était ma deuxième fois à cet endroit et je peux l'affirmer facilement, "jamais deux sans trois".