Arpenter de mes pas, les vastes territoires de la danse contemporaine depuis de nombreuses années, m'a permis de rencontrer une grande diversité d'univers, riches pour moi de leur différence, avec leurs personnages tout aussi surprenants que fascinants. Et l'ex-prof de science que je suis, ne peut pas s'empêcher de fournir un exemple de son affirmation. Voilà pourquoi, je veux revenir sur ma plus récente rencontre avec "Deux squelettes" de Priscilla Guy et Sébastien Provencher qui présentaient à l'Agora de la Danse, le résultat final de leur travail.
Photo des 2 interprètes par Catherine Legault tirée du site du Devoir
Tous le savent, les squelettes, les vrais, ont la vie longue et la la couenne dure. En est aussi de même pour la proposition de ces deux créateurs qui enrobent le tout, d'un propos fort éloquent, malgré que jamais durant toute la présentation, ils n'aient prononcé un seul mot. Pour cela, ils laissent la parole aux autres, tandis qu'eux nous comblent de leur présence.
Il serait possible de décrire le produit final, mais comme j'espère fortement que la vie de ces "Deux squelettes" se poursuivent encore et laisser la surprise de la rencontre, je me contenterai de vous relater des éléments "accessoires" et mes impressions.
Une fois, ma place prise, les sièges autour trouvent preneurs (et preneuses) et les lumières se font discrètes. Et puis arrive la fanfare (Hugo Bégin, Renaud Gratton, Philip Hornsey et Benoit Paradis), précédée par les roulements de tambour, dans une marche funèbre, fort appropriée selon moi, pour annoncer l'arrivée des deux squelettes. Il s'en suit une suite de tableaux fort éloquents, combinant la célébrité et l'absurdité de la vie. À titre d'exemple, lorsque nous entendons un extrait sonore qui nous présente qu'un squelette a été retrouvé. Il était sans crane et son regard pointait verts le nord.
Difficile de rester impassible comme spectateurs durant les différents tableaux, comme l'a démontré les rires entendus derrière moi. Ce qui n'est pas le cas pour les deux squelettes invités qui sont restés totalement impassibles durant leur entrevue (fort bien menée par Renaud Paradis avec le texte de Dany Boudreault) auquel ils arrivent à leurs "corps" défendant !!, malgré leur célébrité.
Une oeuvre qui, au final, nous montre des "os" parleurs fort de leurs prop"os" qui transcendent les époques, Une oeuvre avec des propos dont nous revenons amusés, mais inoculés, aussi, dans notre propre moelle, de leurs réflexions sur des enjeux actuels.
jeudi 31 janvier 2019
mardi 29 janvier 2019
Sur mes pas au cinéma: Une troublante et captivante histoire d'amour au temps de "La guerre froide" !
Du réalisateur Pawel Pawlikowski, j'ai encore bien en mémoire son plus récent opus, "Ida" que j'avais vu il y a quelques années. J'avais suivi avec attention les péripéties de Ida, cette jeune femme, qui se croyait orpheline et qui part à la recherche de son passé, guidée par sa marraine. Le réalisateur nous présentait avec sobriété les différentes étapes de sa découverte du monde et de son passé après sa sortie d'un couvent. Au final, ce fût une histoire captivante et mémorable pour le spectateur.
Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont porté jusqu'à mon Cinéma Beaubien pour découvrir "La guerre froide". L'arrière plan de cette histoire d'amour se situe dans la Pologne d'après guerre et en pleine montée du communiste. Lui (Tomasz Kot, éblouissant de son regard et de sa retenue) est un pianiste reconnu et elle (Joanna Kulig, éclatante de vérité) est une jeune chanteuse au passé trouble qui aspire à monter sur les planches.
Photo de Métropole Films tirée du site de La Presse
Nous en suivrons avec grande attention les différentes étape de leur vie amoureuse en noir et blanc, qui n'a rien d'un long fleuve tranquille. Nous découvrirons aussi la vie de cette époque (fin des années 40 et les années 50) en Pologne et en France. La trame musicale est particulièrement réussie.
Une histoire d'amour qui laisse des marques dans notre mémoire et qui devrait être au menu de tout cinéphile.
Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont porté jusqu'à mon Cinéma Beaubien pour découvrir "La guerre froide". L'arrière plan de cette histoire d'amour se situe dans la Pologne d'après guerre et en pleine montée du communiste. Lui (Tomasz Kot, éblouissant de son regard et de sa retenue) est un pianiste reconnu et elle (Joanna Kulig, éclatante de vérité) est une jeune chanteuse au passé trouble qui aspire à monter sur les planches.
Photo de Métropole Films tirée du site de La Presse
Nous en suivrons avec grande attention les différentes étape de leur vie amoureuse en noir et blanc, qui n'a rien d'un long fleuve tranquille. Nous découvrirons aussi la vie de cette époque (fin des années 40 et les années 50) en Pologne et en France. La trame musicale est particulièrement réussie.
Une histoire d'amour qui laisse des marques dans notre mémoire et qui devrait être au menu de tout cinéphile.
samedi 26 janvier 2019
Sur mes pas en Danse-Théâtre: Ébloui par la magie de "The Great Tamer" !!!
Lorsqu'en début d'année culturelle (en septembre), les billets s'accumulent au gré des forfaits, il est souvent difficile pour moi de savoir, quels seront les moments forts à venir, d'autant plus si les oeuvres au programme viennent d'ailleurs, comme c'était le cas pour "The Great Tamer" de Dimitris Papaioannou présenté à l'Usine C. Il en reste que j'étais probablement le seul à ne pas savoir, parce que les billets se sont envolés vite et une supplémentaire s'est ajoutée.
Ainsi donc le hall d'entrée était fort achalandé et riche en personnalités ("tout le gratin y était", comme le disait, une amie) pour cette première qui s'est avérée la "deuxième" puisque la supplémentaire a été présentée avant ! Et, moi, j'étais fort heureux de mon choix !
Une fois les portes de la salle ouvertes, chaque place a évidemment trouvé preneur, malgré la température extérieure difficile et des trottoirs fort bien garnis d'un fond de glace. Pendant ce temps, sur cette inclinée, juste devant nous, il y a un homme en habit, qui se lève et qui debout, pose sur nous un regard fixe balayant la salle, regard qu'il déplacera pour suivre une spectatrice jusqu'à sa place tout devant.
Photo de Julian Mommert tirée du site de l'Usine C
Et arrive le moment de vraiment commencer et pour ma part, de plonger dans un univers onirique dont j'émergerai, sans avoir vu le temps passer, une centaine de minutes plus tard. Une suite de tableaux qui me "parleront" dans un langage onirique de la vie et de la mort. Rarement, je réagis pendant la présentation d'une oeuvre, mais cette fois, ce fût assez souvent (mes plus sincères excuses à mes voisins de salle !). Les images se succèdent, parfois simultanément en différents endroits sur la scène, me demandant de déplacer mon attention, mais peu importe l'endroit où je porte mon regard, il a de quoi me nourrir l'esprit. Mais, intelligence du créateur, j'ai droit à la répétition de certains tableaux, me permettant de mieux les apprécier et de les "digérer" !
Que l'on connaisse ou pas les références historiques et artistiques de certains tableaux, le plaisir est présent. Qu'on soit familier ou pas à ce type de représentation, impossible de ne pas apprécier. À preuve, je me permets de citer des connaissances (Ariane et Olivier) à qui j'avais recommandé cette soirée. Leur réaction représente bien comment un propos universel, habilement amené avec grand talent peut rejoindre un large public même moins familier. "Nous ne sommes pas particulièrement familiers avec ce genre d'expression artistique. Sans en comprendre nécessairement tous les codes, nous avons néanmoins grandement apprécié la créativité et la sensibilité de ce spectacle. Papaioannou nous dépeint avec une grande poésie notre humanité dans tout ce qu’elle a de plus fragile et précieuse. Pour raconter cette histoire, il présente des corps nus, fragmentés ou même trépassés. Ces corps qui nous ramènent inévitablement à notre propre humanité et à notre propre finalité."
De la fin de leur retour, j'y trouve la raison de sa force et de son succès. Mais difficile de ne pas remarquer la remarquable et inventive scénographie qui d'abord nous surprend, pour ensuite nous révéler des effets plus grand que nature. Difficile de ne pas être estomaqué devant la scène de naissance en fin de programme ! L'oeuvre nous est arrivée rodée et les interprètes sont en parfait contrôle. Leur prestation est athlétique, rehaussant l'effet ressenti. Une soirée qui a mis devant moi des moments forts avec des images fort marquantes de la vie et de la mort issus de l'imagination d'un grand créateur et de son équipe.
Ainsi donc le hall d'entrée était fort achalandé et riche en personnalités ("tout le gratin y était", comme le disait, une amie) pour cette première qui s'est avérée la "deuxième" puisque la supplémentaire a été présentée avant ! Et, moi, j'étais fort heureux de mon choix !
Une fois les portes de la salle ouvertes, chaque place a évidemment trouvé preneur, malgré la température extérieure difficile et des trottoirs fort bien garnis d'un fond de glace. Pendant ce temps, sur cette inclinée, juste devant nous, il y a un homme en habit, qui se lève et qui debout, pose sur nous un regard fixe balayant la salle, regard qu'il déplacera pour suivre une spectatrice jusqu'à sa place tout devant.
Photo de Julian Mommert tirée du site de l'Usine C
Et arrive le moment de vraiment commencer et pour ma part, de plonger dans un univers onirique dont j'émergerai, sans avoir vu le temps passer, une centaine de minutes plus tard. Une suite de tableaux qui me "parleront" dans un langage onirique de la vie et de la mort. Rarement, je réagis pendant la présentation d'une oeuvre, mais cette fois, ce fût assez souvent (mes plus sincères excuses à mes voisins de salle !). Les images se succèdent, parfois simultanément en différents endroits sur la scène, me demandant de déplacer mon attention, mais peu importe l'endroit où je porte mon regard, il a de quoi me nourrir l'esprit. Mais, intelligence du créateur, j'ai droit à la répétition de certains tableaux, me permettant de mieux les apprécier et de les "digérer" !
Que l'on connaisse ou pas les références historiques et artistiques de certains tableaux, le plaisir est présent. Qu'on soit familier ou pas à ce type de représentation, impossible de ne pas apprécier. À preuve, je me permets de citer des connaissances (Ariane et Olivier) à qui j'avais recommandé cette soirée. Leur réaction représente bien comment un propos universel, habilement amené avec grand talent peut rejoindre un large public même moins familier. "Nous ne sommes pas particulièrement familiers avec ce genre d'expression artistique. Sans en comprendre nécessairement tous les codes, nous avons néanmoins grandement apprécié la créativité et la sensibilité de ce spectacle. Papaioannou nous dépeint avec une grande poésie notre humanité dans tout ce qu’elle a de plus fragile et précieuse. Pour raconter cette histoire, il présente des corps nus, fragmentés ou même trépassés. Ces corps qui nous ramènent inévitablement à notre propre humanité et à notre propre finalité."
De la fin de leur retour, j'y trouve la raison de sa force et de son succès. Mais difficile de ne pas remarquer la remarquable et inventive scénographie qui d'abord nous surprend, pour ensuite nous révéler des effets plus grand que nature. Difficile de ne pas être estomaqué devant la scène de naissance en fin de programme ! L'oeuvre nous est arrivée rodée et les interprètes sont en parfait contrôle. Leur prestation est athlétique, rehaussant l'effet ressenti. Une soirée qui a mis devant moi des moments forts avec des images fort marquantes de la vie et de la mort issus de l'imagination d'un grand créateur et de son équipe.
jeudi 24 janvier 2019
Sur mes pas en danse: Fuir la grisaille grâce à l'éclatant "Grupo Corpo"
Comme me le disait, fort sagement mes parents, tout se mérite dans la vie. C'est donc après avoir marché pendant plus d'une trentaine de minutes sur des trottoirs fort riches d'une neige "gadoueuse" et sous une légère pluie (ben oui !, le bus n'arrivait pas et moi je voulais me rendre !!!) que j'ai pris le métro pour me rendre à la première soirée de Danse-Danse en 2019. Et en cette première soirée, je ne serai pas le seul, parce que la file pour entrer ans la Salle Maisonneuve était fort longue, tout comme celle de la salle de bain, une fois rendu à l'intérieur.
Photo de José Luiz Pederneiras tirée du site du Devoir
Mais une fois rendu à ma place, tout cela était oublié et je passais en mode "accueil" pour ce programme double de la compagnie Grupo Corpo et de son chorégraphe Rodrigo Pederneiras. Cette compagnie est une habituée de la place (c'est une quatrième présence pour elle), mais au final, pour moi, c'était une première et j'espère que cela ne sera pas une dernière.
Au programme donc, deux propositions toutes différentes qui m'ont permis de fuir la grisaille que Dame Nature me proposait sur la tête et sous mes pieds, un peu plus tôt.
En première partie, "Bach", créée en 1996, mais qui comme le compositeur, titre de l'oeuvre, reste encore et toujours actuel. Une oeuvre formelle et rigoureuse, qui a tout d'une courte pointe fort bien tissée. Des mouvements souvent athlétiques dont l'utilisation des bras m'a particulièrement captivée. Des mouvements brillamment exécutés qui "surfent" sur la partition musicale. Des pas sur scène qui nous permettent une évasion du moment vers d'autres lieux et d'autres époques.
Une évasion qui a sa conclusion, suivie d'applaudissements fort bien mérités.
Après une entracte qui me permet de revenir ici et d'observer deux spectatrices qui squattent deux sièges devant moi, le temps de prendre plein de selfies avec la nombreuse foule derrières elles, les lumières de la salle se font de nouveau discrètes.
Et débute "Gira", plus récente création de la compagnie, qui est inspirée des rituels traditionnels afro-brésiliens. Une oeuvre, à mes yeux, éclatante, festive, éclatante, portée par une trame musicale tout à la hauteur. Une oeuvre toute colorée d'une sensualité, qui capte mon attention et prend à plein corps ma satisfaction, Ce qui en cette soirée hivernale, m'a fait grand bien. Toute colorée d'une sensualité, mon attention est captive et mon plaisir satisfait. De ma place, j'ai beaucoup apprécié les astuces scéniques qui dissimulaient tout autour de la scène, les corps sous les "draps" noirs, leur permettant de disparaître et d'apparaître rapidement.
Pendant que dehors, Mère Nature faisait des siennes, moi dans mon siège, j'étais transporté dans un ailleurs plus chaud, grâce à un chorégraphe et des interprètes fort talentueux. Et j'en ai profité pleinement, parce que pendant le retour, je n'ai aucun souvenir de ce que mes pas ont foulé !
Photo de José Luiz Pederneiras tirée du site du Devoir
Mais une fois rendu à ma place, tout cela était oublié et je passais en mode "accueil" pour ce programme double de la compagnie Grupo Corpo et de son chorégraphe Rodrigo Pederneiras. Cette compagnie est une habituée de la place (c'est une quatrième présence pour elle), mais au final, pour moi, c'était une première et j'espère que cela ne sera pas une dernière.
Au programme donc, deux propositions toutes différentes qui m'ont permis de fuir la grisaille que Dame Nature me proposait sur la tête et sous mes pieds, un peu plus tôt.
En première partie, "Bach", créée en 1996, mais qui comme le compositeur, titre de l'oeuvre, reste encore et toujours actuel. Une oeuvre formelle et rigoureuse, qui a tout d'une courte pointe fort bien tissée. Des mouvements souvent athlétiques dont l'utilisation des bras m'a particulièrement captivée. Des mouvements brillamment exécutés qui "surfent" sur la partition musicale. Des pas sur scène qui nous permettent une évasion du moment vers d'autres lieux et d'autres époques.
Une évasion qui a sa conclusion, suivie d'applaudissements fort bien mérités.
Après une entracte qui me permet de revenir ici et d'observer deux spectatrices qui squattent deux sièges devant moi, le temps de prendre plein de selfies avec la nombreuse foule derrières elles, les lumières de la salle se font de nouveau discrètes.
Et débute "Gira", plus récente création de la compagnie, qui est inspirée des rituels traditionnels afro-brésiliens. Une oeuvre, à mes yeux, éclatante, festive, éclatante, portée par une trame musicale tout à la hauteur. Une oeuvre toute colorée d'une sensualité, qui capte mon attention et prend à plein corps ma satisfaction, Ce qui en cette soirée hivernale, m'a fait grand bien. Toute colorée d'une sensualité, mon attention est captive et mon plaisir satisfait. De ma place, j'ai beaucoup apprécié les astuces scéniques qui dissimulaient tout autour de la scène, les corps sous les "draps" noirs, leur permettant de disparaître et d'apparaître rapidement.
Pendant que dehors, Mère Nature faisait des siennes, moi dans mon siège, j'étais transporté dans un ailleurs plus chaud, grâce à un chorégraphe et des interprètes fort talentueux. Et j'en ai profité pleinement, parce que pendant le retour, je n'ai aucun souvenir de ce que mes pas ont foulé !
Sur mes pas en danse: Une soirée toute en "chair" chez Tangente !
Pour la première soirée de la saison chez Tangente, nous étions pertinemment informés (par la commissaire): "La chair forme le canevas de ces deux récits contemplatifs", mais ces deux récits seront fort contrastés. Dans un premier temps, Dana Dugan, une féministe circassienne, qui nous interpellera sur le corps des femmes avec deux oeuvres "MEATmarket" et "(transFIGURation), précédées d'une projection vidéo sur les dérives sexistes de la publicité et de la réaction de jeunes enfants devant des images publicitaires choquantes pour quiconque, utilisant des femmes !
Par la suite, Élian Mata nous propose "Forêt" une douce allégorie sociale sur nos origines humaines toutes différentes. Percutante donc pour la première partie et poétique pour la deuxième, mais toutes les deux permettent une réflexion.
Le moment venu pour entrer dans la salle, nous laissons nos chaussures à l'entrée et nous sommes accueillis par Dana Dugan, tout sourire. Elle nous invite aussi à prendre nos aises et découvrir le lieu. Nous y découvrirons des inscriptions sur le sol, quelques accessoires disséminés un peu partout et un trapèze. Le temps que la salle se remplisse, nous pouvons découvrir la projection, sur grand écran dans le fond de la salle, de vidéos dont le slogan revient, "Women not objects" !
Et puis, l'écran se fait discret et la performeuse nous invite à tour de rôle à mettre la main à un cordon de plastique et à faire une cercle ou plutôt une ellipse autour d'elle et de son trapèze. Une fois que toute la foule nombreuse trouve place, elle nous invite à entreprendre notre marche rotatoire. Le temps de prendre notre rythme, elle se dévêt et prend place sur le trapèze, telle une pièce de viande pour nous présenter "MEATmarket". De notre perspective en constante évolution (de face, de dos, de proche ou de loin), nous la découvrons différemment, mais toujours avec le même effet, de celle qui tente de rester une femme, coûte que coûte. Durant la présentation de l'oeuvre, certains et certaines démissionnent, laissent le cordon pour prendre une place fixe, facilitant la marche de ceux qui restent. Et l'oeuvre se conclue, nous laissant libre de prendre place "fixe" cette fois pour découvrir "(trans)FIGURation". Juste avant, elle fait appel à des spectateurs pour lire un texte et éventuellement l'aider durant une transition.
Ayant réussi à trouver ma place dans le lieu, autour du trapèze, elle se met dans la peau de la cigale et prend place tout en haut pour nous présenter une série de transformations toutes aussi éloquentes pour nous qu'exigeantes pour elle. De cette femme en constante transformation, je reste captivé. C'est la pièce des deux qui me rejoint le plus. Elle est là tout en haut et lutte avec elle-même et la gravité pour y rester. Rester soi-même tout en évoluant, voici ce que j'y ai vu tout au long de ce moment. J'ai beaucoup aimé !
Mais cela se termine et elle revient sur terre pour recevoir les applaudissements fort bien mérités suite à "son cri (physique) troublant" ! Et nous, nous devons quitter la place, pour laisser la mise en place de la suite.
Tirée du site de Prodem.
À notre retour, nous avons le choix entre des coussins devant ou des chaises en retrait sur la scène tout autour du lieu de prestation. Une fois, tous les spectateurs en place, les lumières s'éteignent et une musique fort "évocative" prend le relais remplissant cette noirceur d'une sensation méditative. Et arrive le moment où peu à peu la clarté timide d'abord et un peu plus assurée ensuite, prend place et nous permet de découvrir des corps couchés, loin les uns des autres. Nous assistons leur très lente rencontre pour devenir un magma de devenirs individuels. Et de ces individus, sans attributs vestimentaires, mais tous différents, leur évolution s'avère fort poétique. Simple en sera la suite, mais fort accessible et surtout fort éloquente. De nos comportements individuels qui peu à peu deviennent en phase, j'en vois devant moi, une belle illustration, peu importe nos attributs physiques ou vestimentaires. Élian Mata, Matéo Chauchat, Marianne Gignac-Girard, Naïla Rabel, Jean-Philippe Ung et Jacqueline van de Geer, vos pas m'en ont montré une illustration.
Et moi, de ma condition humaine et masculine, je repars de cette soirée très "Tangente", tout en prenant conscience que la suite des choses peut dépendre de moi, mais aussi des autres tout autour.
Par la suite, Élian Mata nous propose "Forêt" une douce allégorie sociale sur nos origines humaines toutes différentes. Percutante donc pour la première partie et poétique pour la deuxième, mais toutes les deux permettent une réflexion.
Le moment venu pour entrer dans la salle, nous laissons nos chaussures à l'entrée et nous sommes accueillis par Dana Dugan, tout sourire. Elle nous invite aussi à prendre nos aises et découvrir le lieu. Nous y découvrirons des inscriptions sur le sol, quelques accessoires disséminés un peu partout et un trapèze. Le temps que la salle se remplisse, nous pouvons découvrir la projection, sur grand écran dans le fond de la salle, de vidéos dont le slogan revient, "Women not objects" !
Et puis, l'écran se fait discret et la performeuse nous invite à tour de rôle à mettre la main à un cordon de plastique et à faire une cercle ou plutôt une ellipse autour d'elle et de son trapèze. Une fois que toute la foule nombreuse trouve place, elle nous invite à entreprendre notre marche rotatoire. Le temps de prendre notre rythme, elle se dévêt et prend place sur le trapèze, telle une pièce de viande pour nous présenter "MEATmarket". De notre perspective en constante évolution (de face, de dos, de proche ou de loin), nous la découvrons différemment, mais toujours avec le même effet, de celle qui tente de rester une femme, coûte que coûte. Durant la présentation de l'oeuvre, certains et certaines démissionnent, laissent le cordon pour prendre une place fixe, facilitant la marche de ceux qui restent. Et l'oeuvre se conclue, nous laissant libre de prendre place "fixe" cette fois pour découvrir "(trans)FIGURation". Juste avant, elle fait appel à des spectateurs pour lire un texte et éventuellement l'aider durant une transition.
Ayant réussi à trouver ma place dans le lieu, autour du trapèze, elle se met dans la peau de la cigale et prend place tout en haut pour nous présenter une série de transformations toutes aussi éloquentes pour nous qu'exigeantes pour elle. De cette femme en constante transformation, je reste captivé. C'est la pièce des deux qui me rejoint le plus. Elle est là tout en haut et lutte avec elle-même et la gravité pour y rester. Rester soi-même tout en évoluant, voici ce que j'y ai vu tout au long de ce moment. J'ai beaucoup aimé !
Mais cela se termine et elle revient sur terre pour recevoir les applaudissements fort bien mérités suite à "son cri (physique) troublant" ! Et nous, nous devons quitter la place, pour laisser la mise en place de la suite.
Tirée du site de Prodem.
À notre retour, nous avons le choix entre des coussins devant ou des chaises en retrait sur la scène tout autour du lieu de prestation. Une fois, tous les spectateurs en place, les lumières s'éteignent et une musique fort "évocative" prend le relais remplissant cette noirceur d'une sensation méditative. Et arrive le moment où peu à peu la clarté timide d'abord et un peu plus assurée ensuite, prend place et nous permet de découvrir des corps couchés, loin les uns des autres. Nous assistons leur très lente rencontre pour devenir un magma de devenirs individuels. Et de ces individus, sans attributs vestimentaires, mais tous différents, leur évolution s'avère fort poétique. Simple en sera la suite, mais fort accessible et surtout fort éloquente. De nos comportements individuels qui peu à peu deviennent en phase, j'en vois devant moi, une belle illustration, peu importe nos attributs physiques ou vestimentaires. Élian Mata, Matéo Chauchat, Marianne Gignac-Girard, Naïla Rabel, Jean-Philippe Ung et Jacqueline van de Geer, vos pas m'en ont montré une illustration.
Et moi, de ma condition humaine et masculine, je repars de cette soirée très "Tangente", tout en prenant conscience que la suite des choses peut dépendre de moi, mais aussi des autres tout autour.
mardi 22 janvier 2019
Sur mes pas au théâtre: "Consentement" pour prendre conscience
C'était, il y a quelques semaines. J'écoutais, avec grande intérêt, une entrevue à la radio qui me présentait la prochaine pièce présentée chez Duceppe, soit "Consentement" ou "Ne pas dire non est-ce dire oui ?" de Nina Raine, traduit par Fanny Britt et mis en scène par Frédéric Blanchette avec les têtes d'affiche Anne-Élisabeth Bossé, Patrice Robitaille, Marie Bernier, David Savard entourés par Véronique Côté, Mani Soleymanlou et Cynthia Wu-Maheux. À cette proposition au propos fort actuel et j'anticipais éclairante, j'ai donc dit oui.
Nous sommes informés, en entrée de jeu, "l'action de la pièce se déroule à Londres, de nos jours", mais il sera difficile, au final, de distinguer les problématiques londoniennes de celles d'ici, "en nos terres" (!), parce que les relations humaines et ses dérives sont universelles. Nous découvrirons aussi que le système de justice est fort de sa rationalité, mais déficient de sa sensibilité. La parole de l'un ou l'une contre celle de l'autre, dans la balance (de Thémis), ont-elles le même poids ? La réponse est prévisible lorsque la présomption d'innocence est dominante.
Pendant près de deux heures sans entracte, ce qui s'avère fort approprié pour nous garder "focus" sur le propos, nous assistons à différents épisodes des hauts et des bas de deux couples à l'époque du "me too !". Réaliser aussi que devant le juge, l'agresseur accusé peut avoir "son" avocat, tandis la victime d'un agression sexuelle ne peut pas avoir la même impression, avec son cri du cœur (et de désespoir) fort légitime "qui me défend moi !".
Photo tirée du site internet de la compagnie Duceppe
Une pièce au propos fort, et fort actuel, bien interprétée et que j'ai fort bien appréciée. Une pièce fort utile aussi pour nous faire réaliser que la justice est forte des hommes et des femmes qui l'applique, mais faible aussi de leur humanité.
Nous sommes informés, en entrée de jeu, "l'action de la pièce se déroule à Londres, de nos jours", mais il sera difficile, au final, de distinguer les problématiques londoniennes de celles d'ici, "en nos terres" (!), parce que les relations humaines et ses dérives sont universelles. Nous découvrirons aussi que le système de justice est fort de sa rationalité, mais déficient de sa sensibilité. La parole de l'un ou l'une contre celle de l'autre, dans la balance (de Thémis), ont-elles le même poids ? La réponse est prévisible lorsque la présomption d'innocence est dominante.
Pendant près de deux heures sans entracte, ce qui s'avère fort approprié pour nous garder "focus" sur le propos, nous assistons à différents épisodes des hauts et des bas de deux couples à l'époque du "me too !". Réaliser aussi que devant le juge, l'agresseur accusé peut avoir "son" avocat, tandis la victime d'un agression sexuelle ne peut pas avoir la même impression, avec son cri du cœur (et de désespoir) fort légitime "qui me défend moi !".
Photo tirée du site internet de la compagnie Duceppe
Une pièce au propos fort, et fort actuel, bien interprétée et que j'ai fort bien appréciée. Une pièce fort utile aussi pour nous faire réaliser que la justice est forte des hommes et des femmes qui l'applique, mais faible aussi de leur humanité.
dimanche 20 janvier 2019
Sur mes pas en danse: Une sortie devant "El silencio de las cosas presentes"
Voici venu le moment de me rendre à ma première proposition chorégraphique de cette saison, après une introduction magistrale au MAC ( "Canopée" de Catherine Lavoie-Marcus). À cette proposition de Danse-Cité au théâtre La Chapelle, j'y vais équipé de ma paire de pantoufles, tel que nous le demandait les organisateurs. Avec un mercure qui plonge profond sous le zéro, les pantoufles, synonymes de confort chaleureux et douillet, est une apparence contradiction, mais tout en lien avec l'atmosphère annoncée et qui sera vécue dans la salle de prestation.
Photo de Martin Benoit tirée du site du Théâtre La Chapelle
Me voilà donc, dans le hall d'entrée, un peu à l'avance mais déjà achalandé, "because" première ! Je peux trouver une place pour mon manteau, pour être un peu plus "confo" ! Le temps que les portes s'ouvrent, je prends le temps de lire le feuillet de la soirée et, surprise pour moi, "El Silencio de las Cosas Presentes" (ou en français, selon Google, "Le silence des choses présentes"), j'apprends que la durée de l'oeuvre est d'environ 3 heures. Rien de bien dramatique en soi, mais lorsque le réveil-matin t'a réveillé très tôt en matinée, que la journée a été fort chargée et que tu avais un rendez-vous en fin de soirée, le spectateur que je suis sent un début d'angoisse s'immiscer en lui. Mais les portes s'ouvrent, mes pantoufles remplacent mes souliers et une belle place confortable, sur coussins blancs, m'attend et je la prends ! Profite du moment présent, je me répète intérieurement !!! Et ce mantra, répété pendant que tous les spectateurs prennent place, fait son effet !
Je m'installe donc et j'évalue ce qui se présente devant moi. Du côté gauche, j'y découvre une console, un piano et par terre, des tasses et des soucoupes. Du côté droit, encore plus de tasses et de soucoupes et ce qu'il faut pour les laver. Le temps que je fasse l'état des lieux, toutes les places trouvent preneurs ou preneuses. Et à l'heure prévue, se présentent à nous, deux hommes et deux femmes, tout de blanc vêtus qui débutent la distribution d'une boisson chaude, qui s’avérera une chocolat chaud fortement aromatisé et très bon à boire. Le tout dure une dizaine de minutes. Le temps que les derniers breuvages soit distribué, Eduardo Ruiz Vergara, le créateur et interprète, prend place au milieu de la scène. Il y restera pendant plus d'une vingtaine de minutes, le temps que son immobilité se métamorphose en une fébrilité, d'une assurance faciale assurée en une autre décomposée, dont ses longs cheveux camouflent ensuite son visage, mais pas l’irradiance de ses gestes, sur un fond sonore qui se fait de plus en plus intense.
Un premier long tableau qui capte mon attention et qui me permet de lâcher prise. Un premier long tableau donc, qui se termine sur une finale qui nous montre que des tasses, comme des "tâches" ou des relations précieuses avec les autres, si nous sommes animés d'une fébrilité aveugle, ne peut qu'annoncer une suite catastrophique et d'innocentes victimes dont certaines, collatérales. À preuve, en cette soirée de première, un résidu d'une tasse, victime de cette fébrilité est resté sur scène, malgré les passages répétés et minutieux du balai et a blessé le pied d'une des interprètes, laissant sur ce plancher tout blanc, les traces de sang pour en fournir la preuve.
La suite m'amène dans une expédition forte en sensations et en prestations. Une suite de tableaux, riches des interactions humaines et de leurs interactions équilibre-déséquilibre ou de leurs perspectives horizontale-verticale, de transitions musicales, de ces intrusions dans les estrades. Tableaux portés par la grande qualité et la présence, forte, des interprètes ( Marie Mougeolle, Sophie Levasseur et Eduardo Ruiz Vergara aux "gestes" et Nathan Giroux et Gabriel Vignola à l'environnement musical et sonore).
Le tout m'a demandé un lâcher-prise avec un certain effort, sinon un effort certain, mais une fois fait, je me suis rendu dans un univers surprenant, recelant des surprises, et des tableaux forts et réussis. Par exemple, celui durant lequel, elle (Sophie Levasseur) nous arrive avec son sac rempli de grésillements et qu'elle ouvre devant nous. Pour, par la suite, être rejoint par lui, pour un bout de chemin, plein de distractions pour finalement être laissée là, en plan, au point de départ. Difficile de dire en mots, ce qu'il est possible de ressentir tout au long, mais le ressenti percute en moi. Et nous pourrons aussi voir, comment aveugle, sur les pas de Marie Mougeolle), il est possible d'aller de l'avant et se rendre à bon port.
Avec "El silencio de las Cosas presentes", Danse-Cité, Le Théâtre La Chapelle et Eduardo Ruiz Vergera, est ce qui est annoncé, "Danse performative axée sur le partage polysensoriel de l’intime" qui nous demandent de sortir des sentiers battus de spectateur pour explorer autrement, en quinze temps et trois heures. Une exploration que j'ai apprécié de faire et qui mérite de la faire.
Photo de Martin Benoit tirée du site du Théâtre La Chapelle
Me voilà donc, dans le hall d'entrée, un peu à l'avance mais déjà achalandé, "because" première ! Je peux trouver une place pour mon manteau, pour être un peu plus "confo" ! Le temps que les portes s'ouvrent, je prends le temps de lire le feuillet de la soirée et, surprise pour moi, "El Silencio de las Cosas Presentes" (ou en français, selon Google, "Le silence des choses présentes"), j'apprends que la durée de l'oeuvre est d'environ 3 heures. Rien de bien dramatique en soi, mais lorsque le réveil-matin t'a réveillé très tôt en matinée, que la journée a été fort chargée et que tu avais un rendez-vous en fin de soirée, le spectateur que je suis sent un début d'angoisse s'immiscer en lui. Mais les portes s'ouvrent, mes pantoufles remplacent mes souliers et une belle place confortable, sur coussins blancs, m'attend et je la prends ! Profite du moment présent, je me répète intérieurement !!! Et ce mantra, répété pendant que tous les spectateurs prennent place, fait son effet !
Je m'installe donc et j'évalue ce qui se présente devant moi. Du côté gauche, j'y découvre une console, un piano et par terre, des tasses et des soucoupes. Du côté droit, encore plus de tasses et de soucoupes et ce qu'il faut pour les laver. Le temps que je fasse l'état des lieux, toutes les places trouvent preneurs ou preneuses. Et à l'heure prévue, se présentent à nous, deux hommes et deux femmes, tout de blanc vêtus qui débutent la distribution d'une boisson chaude, qui s’avérera une chocolat chaud fortement aromatisé et très bon à boire. Le tout dure une dizaine de minutes. Le temps que les derniers breuvages soit distribué, Eduardo Ruiz Vergara, le créateur et interprète, prend place au milieu de la scène. Il y restera pendant plus d'une vingtaine de minutes, le temps que son immobilité se métamorphose en une fébrilité, d'une assurance faciale assurée en une autre décomposée, dont ses longs cheveux camouflent ensuite son visage, mais pas l’irradiance de ses gestes, sur un fond sonore qui se fait de plus en plus intense.
Un premier long tableau qui capte mon attention et qui me permet de lâcher prise. Un premier long tableau donc, qui se termine sur une finale qui nous montre que des tasses, comme des "tâches" ou des relations précieuses avec les autres, si nous sommes animés d'une fébrilité aveugle, ne peut qu'annoncer une suite catastrophique et d'innocentes victimes dont certaines, collatérales. À preuve, en cette soirée de première, un résidu d'une tasse, victime de cette fébrilité est resté sur scène, malgré les passages répétés et minutieux du balai et a blessé le pied d'une des interprètes, laissant sur ce plancher tout blanc, les traces de sang pour en fournir la preuve.
La suite m'amène dans une expédition forte en sensations et en prestations. Une suite de tableaux, riches des interactions humaines et de leurs interactions équilibre-déséquilibre ou de leurs perspectives horizontale-verticale, de transitions musicales, de ces intrusions dans les estrades. Tableaux portés par la grande qualité et la présence, forte, des interprètes ( Marie Mougeolle, Sophie Levasseur et Eduardo Ruiz Vergara aux "gestes" et Nathan Giroux et Gabriel Vignola à l'environnement musical et sonore).
Le tout m'a demandé un lâcher-prise avec un certain effort, sinon un effort certain, mais une fois fait, je me suis rendu dans un univers surprenant, recelant des surprises, et des tableaux forts et réussis. Par exemple, celui durant lequel, elle (Sophie Levasseur) nous arrive avec son sac rempli de grésillements et qu'elle ouvre devant nous. Pour, par la suite, être rejoint par lui, pour un bout de chemin, plein de distractions pour finalement être laissée là, en plan, au point de départ. Difficile de dire en mots, ce qu'il est possible de ressentir tout au long, mais le ressenti percute en moi. Et nous pourrons aussi voir, comment aveugle, sur les pas de Marie Mougeolle), il est possible d'aller de l'avant et se rendre à bon port.
Avec "El silencio de las Cosas presentes", Danse-Cité, Le Théâtre La Chapelle et Eduardo Ruiz Vergera, est ce qui est annoncé, "Danse performative axée sur le partage polysensoriel de l’intime" qui nous demandent de sortir des sentiers battus de spectateur pour explorer autrement, en quinze temps et trois heures. Une exploration que j'ai apprécié de faire et qui mérite de la faire.
vendredi 18 janvier 2019
Sur mes premiers pas en danse en 2019: Une Canopée fort inspirante !
La saison danse débutait à peine, mais je peux déjà vous
dire que j’ai vécu mon premier coup de cœur de la saison. De quoi rendre le
spectateur, à sa première sortie, fort optimiste face aux semaines à venir.
Photo de Maryse Larivière, tirée du site du MAC
Merci Maud et bonjour à vous tous. La saison danse
débutait à peine, il y a une semaine, mais je peux déjà vous dire que j’ai vécu
mon premier coup de cœur de la saison. De quoi rendre le spectateur, à sa
première sortie, fort optimiste face aux semaines à venir.
Une première rencontre chorégraphique tellement
inspirante pour moi, que mon carnet ne se pouvait plus de tourner ses pages
face aux agissements de ma plume hyperactive, tout en gardant mes yeux sur l'action, évidemment !!!!
Mais quelle est cette œuvre Robert, avez-vous comme
question sur le bout de vos lèvres ? D'autant plus que la saison n'était pas encore ouverte officiellement !!
Et bien, c’était « Canopée » de Catherine Lavoie-Marcus, présentée seulement deux fois, au Musée d’art Contemporain dans le cadre de l’exposition de Françoise Sullivan. « Canopée » et moi, j’y étais pour la première. Et je n’étais pas seul. Dans cette trop petite salle du MAC, il y aura une trentaine d’interprètes au milieu et plusieurs dizaines de spectateurs, tous entassés autour. Et moi de « ma » belle place acquise grâce une arrivée fort hâtive, j’ai pu aussi assister au moment fort intéressant durant lequel la chorégraphe donnait ses dernières indications aux interprètes amateurs qui incluait un conseil fort beau, « On se donne à soi-même ».
Et bien, c’était « Canopée » de Catherine Lavoie-Marcus, présentée seulement deux fois, au Musée d’art Contemporain dans le cadre de l’exposition de Françoise Sullivan. « Canopée » et moi, j’y étais pour la première. Et je n’étais pas seul. Dans cette trop petite salle du MAC, il y aura une trentaine d’interprètes au milieu et plusieurs dizaines de spectateurs, tous entassés autour. Et moi de « ma » belle place acquise grâce une arrivée fort hâtive, j’ai pu aussi assister au moment fort intéressant durant lequel la chorégraphe donnait ses dernières indications aux interprètes amateurs qui incluait un conseil fort beau, « On se donne à soi-même ».
Avant de vous présenter
la symbolique que j’ai découvert dans cette œuvre, je vous rappelle la définition
de canopée qui est l'étage supérieur de la forêt. Pour
tous les spectateurs présents, au figuré, c’est vers le haut qu’il a fallu
porter notre regard, pour voir la canopée. Et c’est vers le haut, au sens
propre, que l’œuvre nous a amené, vers la lumière.
Une canopée, riche de
sa diversité humaine, j’en ai
découvert une belle illustration. Après l’avoir vu, je suis
certain que ce titre est celui qu’il fallait, pour symboliser ce que nous
découvrirons par la suite. J’ai
donc apprécié en cette soirée d’hiver au MAC, une œuvre d’une soixantaine de
minutes en deux temps.
Le moment venu, quatre
interprètes se présentent à nous, tenant à la main une grande feuille dorée,
portée tout haut, tel un offertoire. Les autres, peu à peu se joindront à eux.
Et rapidement, le sens de l’œuvre, mon sens, se construit devant moi. Devant
moi, donc ce que chacune et chacun porte, est son idée.
Ces idées qu’on
portent, donc. Que l’on donne aussi, Qu’on échappe. Qu’on partage, qu’on tient
ensemble, qu’on récupère, celle dont on ne se sait que faire. Celle qui nous
protège. Celle qu’on jette. Celle qui s’accroche à nous. Celle qu’on balance ou
qu’on laisse en plan derrière soi, celle qu’on foule sous nos pieds ou qui s’y
réfugie. Ces idées qu’on accumulent, celles qui nous recouvre, celle qu’on
brasse seul ou ensemble. L’idée qu’on offre ou qu’on souffle à l’autre ou celle
qui n’est pas la nôtre. Celle qu’on présente ou celle qu’on enlève.
Mais de la rencontre de
toutes ces idées que peut-on en faire ? Un choc des idées, une révolution, tranquille
? Comme l’a provoqué la publication du Manifeste du Refus Global, co-signée par
Françoise Sullivan.
Oui, nous en verrons
une suite intense qui a tout du volcan qui s’active et qui captive. Un volcan
alimenté par ces idées, dorées et aussi différentes, mauves, que chacun et
chacune des interprètes alimentent. Le tout se présente devant moi, tel un
magma bouillonnant qui passe d’états fort actifs à d’autres plus calmes. Au
rythme des percussions et de la harpe. Les idées sont célébrées et portées au
plus haut de la canopée. Elles alimentent le changement et l’exercice est
manifestement physiquement exigeant pour les interprètes, parce que maintenir
des idées vivantes est exigeant, surtout si on y ajoute de nouvelles idées. De
cet ordre anarchique et organique, présenté devant moi, je ne suis
qu’admiratif. Pendant que l’action se passe devant, les "idées" se distribuent tout
autour dans la foule. Et moi, j’ai droit à la mienne, merci Katia ! Et puis tout
à coup, l’activité diminue et peu à peu, les interprètes quittent leur rôle
actif pour devenir à leur tour spectateur, jusqu’au « last man
standing » qui sera le seul jeune garçon de la distribution, porteur de l’avenir.
Merci, Maude Blanchette-Lafrance, Olivier Boucher, Vincent Brault, Simon
Cardin, Émilie Cardu-Beauquier, Corinne Crane, Heather Croft, Jean-Marc Deschamps, Catherine
Duchesneau, Geneviève Dauphin-Johnson, Ariane Dubé-Lavigne, Laura Donohue,
Michel F. Côté, Anne-Julie Falcon, Annie-Joëlle Fortin, Anne Gauthier, Estelle
Grandbois-Bernard, Camille Havas, Charlotte Horny, Miori Lacerte, Vanessa
Landry, Anne Lardeux, Marna Mars, Katya Montaignac, Théo Durieux, Tim Powell,
Morena Prats, Anick Saint-Louis, Alanna Thain, Camille Trudelle, Audrey Wells et Sonja Zlatanova pour m'avoir fait vivre ce "beau brassage d'idées" qui représente bien ce que le Québec a vécu suite à la publication du "Refus Global" !
vendredi 11 janvier 2019
Sur mes pas de spectateur: Mes voeux de début d'année !
Chaque début de saison est l'occasion de transmettre ses voeux. Ce que j'ai fait lors de l'émission "Danscussions & Co" du 11 janvier 2019. Je vous invite à écouter toute l'émission, mais pour l'instant, je vous remet en mots mes voeux de la prochaine année.
http://www.choq.ca/episodes/danscussions/emission-du-11-janvier-2019/
http://www.choq.ca/episodes/danscussions/emission-du-11-janvier-2019/
Merci Maud et bonjour à vous tous. Très, très heureux
de vous retrouver en ce début d’année 2019 qui luit encore comme un sou tout
neuf. Pour ouvrir la saison, je vous offre avec cette chronique, d’abord mes vœux pour la nouvelle
année et une de mes résolutions.
C’est de coutume, fort bonne, de commencer l’année en souhaitant
à toutes et tous, des vœux pour la nouvelle année que je veux colorer, cette
année, avec les thèmes de l’ouverture et du risque.
D’abord, j'offre mes vœux pour les créateurs et les interprètes,
par qui tout est possible. Qu’ils prennent, encore plus cette année, le risque
d’explorer des univers nouveaux, de mettre des pas nouveaux sur scène, des pas
de tout horizon culturel et ethnique, des pas hors des sentiers et de leurs ornières.
Et que leurs prises de risque, au risque de décevoir, soient soutenus par les
organismes subventionnaires, par les diffuseurs qui leur ont ouvert leurs
portes et aussi par les spectateurs.
Ensuite, mes vœux pour les diffuseurs montréalais et
ceux en région afin qu’ils prennent encore plus de risque et qu’ils continuent
de soutenir les créateurs et à offrir des programmations toujours plus
audacieuses et aussi encore plus inclusives de la diversité, si riche. Et que
leur audace soit récompensée par des salles bien pleines et des applaudissements.
Aussi, mes vœux pour les organismes subventionnaires afin
que nos gouvernements leur fournissent, pour toute la nouvelle année, de quoi
remplir leurs goussets. Et une fois ces goussets bien remplis, qu’ils
permettent au plus grand nombre de créateurs de prendre des risques et de faire
rayonner la grande valeur de la diversité humaine si riche de tous ses pas sur
scène, jusqu’au fond de la salle, dans le cœur et la tête de chacun des spectateurs.
Et tant qu’à y être, j'offre mes vœux à nos gouvernements.
En effet, pourquoi pas leur souhaiter un peu d’audace et de risque pour qu’ils
affrontent, tel des Robin des Bois, les géants du WEB pour prélever, en toute équité
fiscale, les taxes afin de les redistribuer aux artisans qui sauront bien les
utiliser.
Aussi mes vœux pour les spectateurs, afin qu’ils ouvrent
leur tête, leur cœur et leur portefeuille aussi, pour découvrir, au risque d’être
surpris et déstabilisé Qu’ils remplissent « full », chaque
représentation de chaque œuvre à l’affiche. Parce que dans le risque, il y a une
décharge d’adrénaline qui peut être récompensée par une dose de plaisir,
accompagnée par une ouverture sur des univers diversifiés.
Enfin, pour vous, ma très chère gang de Danscussions
and Co, pour chacun et chacune de vous, qui mettez votre cœur, votre
enthousiasme et votre temps afin de guider les spectateurs vers les œuvres sur
scène. Je vous, non plutôt, je nous souhaite encore de poursuivre notre beau
travail. Et, pourquoi pas, qu’on adopte, cette année, la devise suivante
« Risquer encore plus et faire le pas de plus pour aller encore plus loin, à la rencontre de
l’autre ».
Une fois tous ces vœux faits, devant, 2019, ce
territoire temporel à investir et à conquérir, je veux vous partager une de mes
résolutions de spectateur pour la nouvelle année.
Je me promets de trouver du temps pour porter mes pas
sur des sentiers que j’arpente peu. Me porter à la rencontre des autres, d’ici
et d’ailleurs, dont je partage la différence. Nous qui sommes si semblables par delà nos différences pour peu que l’on se rencontre. Et pour cela cette année, je me
propose de regarder attentivement la programmation du MAI (Montréal arts
interculturels) et de m’y rendre plus souvent. Et pour débuter l’année, je me
propose de m’y rendre pour découvrir l’exposition « le je et le
nous » de la commissaire Zoë Chan accessible du 31 janvier au 2 mars
prochain. Une expo qui rend hommage
aux groupes qui passent souvent inaperçus ou qu’on ne célèbre que trop
rarement. Et c’est gratuit !
Je m’arrête là. Bonne prochaine année de prises de
risque et de danse!
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