dimanche 26 novembre 2023

Sur mes pas au théâtre: troublé par "Tremblements" à l'Espace Go !

Pour cette autre sortie à l'Espace Go, une proposition dans l'air du temps, qui me permettra de mieux comprendre ce qui pousse celui ou celle à laisser derrière soi, un certain confort et/ou l'être aimé pour se rendre dans des régions du monde troublées pour aider ! Voilà le choix qu'a fait l'héroïne, (mot de mon choix) Marie, infirmière, avec Médecins sans frontières, incarnée par Debby Lynch-White. 

                                   Affiche de la soirée, tirée du site de l'Espace Go

À mon entrée en salle et moi dans "mon" siège en première rangée, se retrouve déjà au milieu de l'espace (avec des spectatrices et des spectateurs de part et d'autre) notre héroïne sur un espace scénique en rotation. Cet espace le restera, en rotation, tout au long. Dans ce qui suivra, nous avons droit aux confidences de celle qui a laissé derrière elle son amoureuse pour plonger dans les "eaux" de l'horreur. Et dans ce qu'elle nous raconte, qui pourrait y revenir indemne ! De ces migrant.es qui n'ont aucune valeur, sinon celle que la méchanceté ou de la cruauté de ceux qui les rencontrent. De ces réalités lointaines qui sont possibles de découvrir dans les téléjournaux, là devant moi, je ressens le témoignage de quelqu'un qui l'a vécu de tout proche. Ses paroles sont poignantes et celle qui le fait nous le fait ressentir avec intensité. De ces familles divisées sans merci, de ces êtres en quête d'un monde meilleur qui se retrouvent en enfer (et l'enfer pour eux, ce sont les autres, dirait Sartre), nous en découvrons des bribes par elle ! Jusqu'à la fin, je la suivrai avec autant d'attention que d'émotions, pendant que cette scène comme la terre sur laquelle nous vivons continue à tourner !

Au final, une oeuvre tout aussi troublante que nécessaire pour mieux comprendre les motivations de ceux et celles qui vont là-bas pour aider, malgré toutes les stigmates qu'elles ou ils devront porter toutes leur vie ensuite.

Sur mes pas à l'Agora de la Danse pour découvrir "Peau" !

 Lorsque dans la programmation de l'Agora de la danse, j'ai vu "Peau", la proposition de Priscilla Guy et d'Emilie Morin, elle s'est imposée pour moi comme un incontournable. De la première, j'ai eu le privilège, entre autre, de prêter mon "immobilité" faciale dans le vidéodanse "Hiatus" et de la deuxième, de partager l'écran de ce même vidéodanse. 

                     Crédit : Priscilla Guy et Emilie Morin tiré du site de l'Agora de la Danse

Moi amateur de danse avec le moins d'artifices possibles, j'étais bien curieux, et un peu inquiet aussi, de découvrir comment elles amalgameraient la technologie et la danse dans cette proposition annoncée comme une proposition chorégraphique inusitée, dans le texte de présentation. Sans rien divulgacher, "Peau" s'est avérée exactement telle qu'annoncée. 

Mais commençons par le début, à moi en attente pour entrer en salle avec une longue file de personnes derrières. Les portes tardent à ouvrir parce que, tel qu'on nous l'indique, un pépin vestimentaire doit être réglé avant. Avec quelques minutes de retard, donc, les portes ouvrent et moi, je me dirige à "mon" siège en première rangée.

Le temps que tous les gens entrent, moi j'ai le temps de découvrir ce qu'il y a devant moi. Déjà dans l'espace scénique, se retrouvent les quatre interprètes, Priscilla Guy, Claudia Chan Tak, Harmonie Fortin-Léveillé et Marie Claire Forté, toutes de vert vêtues et aussi plein de bidules de toutes sortes dont certains très technologiques. Une fois tous les spectatrices et spectateurs en place, le tout débute. Dans ce qui suivra, nous aurons droit à cet oeil ou ces yeux captés par ce petit carré, aussi appelé cellulaire et retransmis par lui que je vois bien de ma place en première rangée. Ces mêmes objets qui seront mis dans le "foyer" des souvenirs de toute évidence nostalgiques, entourés des quatre. Par la suite, nous aurons droit à une suite de tableaux durant lesquels, le geste sur la console de l'une produira les gestes des autres. Il y aura aussi ces moments de mouvements fort harmonieux. Je les sens en plein contrôle de leur environnement complexe. J'y vois aussi la distorsion du son qui, il me semble, provoque les gestes distordus. Je dois l'avouer la séquence des tableaux interrompus me déstabilise d'abord, mais je garderai le cap. Il en reste que cette exploration, que je considère intéressante par son audace affirmée ne peut se faire sans risque ! Une fois rendu à la fin, l'honnêteté des unes et la bienveillance des autres (spectatrices et spectateurs), a permis de reprendre un des tableaux qui avait été raté (un de mes préférés, une fois repris) et qui représenté nous a permis de découvrir un parfait amalgame entre les corps et les objets grâce aux bidules technologiques, dont on peut voir la création d'une part et le résultat sur l'écran devant ensuite.

Au final, voilà une proposition audacieuse qui pourrait bien amener le spectateur que je suis à envisager et apprécier une perspective hybride de la danse contemporaine. 


vendredi 24 novembre 2023

Sur mes pas à une soirée spéciale avec la gang de Lorganisme !

 Pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable ?  C'est ce que je me suis dit avec une réponse positive qui s'en est suivie ! Pour pouvoir poursuivre à faire leur travail, la gang de Lorganisme nous invitait à leur soirée bénéfice "Footloosing Madonna" dans des locaux du Département de danse de l'UQAM. En échange du prix de notre billet, des discours, différentes prestations individuelles et les pièces principales, soient deux prestations avec des participant.es qui ont mis leur pas au service de la cause et des rencontres après avec un verre. Mais commençons par le début. 

En ce début de soirée, mes pas montent du deuxième étage du lieu, encore bien tranquille, un "peu" tôt le spectateur (!). Accueilli chaleureusement, je trouve ma place en attente de l'ouverture des portes et peu à peu le hall se remplit jusqu'à l'annonce de l'ouverture de la porte. Je me dirige jusqu'à "mon" siège en première rangée. C'est devant une estrade fort bien pourvue qu'arrive le moment de débuter avec notre maître de cérémonie, Sovann Rochon-Prom Tep, qui nous présente Lorganisme (les chorégraphes et interprètes Caroline Laurin-Beaucage, Sébastien Provencher, Amélie Rajotte, Sovann Rochon-Prom Tep et Anne Thériault, appuyé.es par Sylvie Lavoie et Mélanie Carpentier), ses origines, ses différentes réalisations et enfin le programme de la soirée.

                                          La gang de Lorganisme. Crédit Alex Tran

Nous aurons droit en entrée de jeu à un solo fort "surprenant" de notre MC qui pendant que son corps se déhanche, maîtrisant le fil de son micro, il nous entraîne dans ses propos. Une entrée en mouvement fort fascinante. Il s'en suit une performance d'Alec Charbonneau, finissant 2023 de l'EDCM, sur un objet roulant, avec un début de création de Sébastien Provencher. Il est un des six jeunes interprètes qui seront accompagnés par cet organisme dans un de leur projet. 

Et puis débute la première proposition, "Madonna" avec celles et celui qui ont pris une dizaine d'heures pour nous entraîner dans un univers fort riche en pas et en mouvements. Une performance haute en couleurs qui a été présentée de façon fort originale par Sébastien Provencher et Thierry Carrière, président du Conseil d'administration). Il y a ce tableau, mon préféré, dans lequel tout.es pareil.les, mais tout.es différent.es, il y a les paroles "When you call my name" de la chanson "Like a prayer" 

Il s'en suit la présentation de la deuxième pièce de résistance de la soirée, après une courte mise en place et de la présentation de Anne Thériault et Amélie Rajotte qui nous confient qu'elles ont vu le film "Footloose" une cinquantaine de fois, au moins ! Et une fois le lieu enrobé de la musique de ce film, arrive le groupe qui tout au long présentera fort joyeusement des pas et des mouvements qui ont les couleurs de ce film que moi, il y a un "certain" temps, j'ai vu une fois ! Le tableau qui retient particulièrement mon attention, est celui durant lequel, dans un "plain" solitaire, mais fort intense, chacun.es occupent la place. Le tout se termine avec une finale où les deux groupes se retrouvent sur scène tout sourire. 

Après les applaudissements fort bien mérités, la soirée se poursuit avec le tirage de prix de présence et la soirée festive qui s'en suit, pendant que moi, mes pas me ramènent "sagement" à la maison, fort heureux, mais aussi fort envieux de celles et ceux, non professionnel.les, qui ont osé mettre leurs pas et leurs mouvements au service de Lorganisme et de notre plaisir. 

mardi 21 novembre 2023

Sur mes pas à une soirée spéciale à l'Usine C qui s'associe à la revue Spirale pour présenter "Identités en mutation" !

 Si je m'intéresse aux propositions de l'Usine C et que je m'y rends le plus souvent possible, cette fois, c'était un incontournable. Parce que cette soirée, "Radio Spirale X USINE C", une première, était coorganisée par la revue Spirale dont la directrice, Katrie Chagnon, est ma nièce ! 

Donc, cette première "émission" (qui sera disponible en balado sur le site des deux organiseurs) avait pour titre, "Identités en mutation" dont la première phrase de présentation avait capté mon attention de citoyen, soit "Identités en mutation, en transition, en expansion : l’expérience humaine se réinvente aujourd’hui au-delà des frontières conventionnelles du genre et de la différence sexuelle." Il y avait là pour moi une opportunité de mieux comprendre ce qui se passe aujourd'hui. 

Donc, de ma place en première rangée, je découvre une table où s'installeront Rebecca Leclerc à l'animation, Thérèse St-Gelais, professeure au département d'histoire de l'art de l'UQAM et directrice de l'Institut de recherches et d'études féministes (IREF) et SMITH - artiste qui interviendront, ainsi que Angela Konrad qui fera des lectures. Au tout début et à la toute fin, aussi des lectures de textes de Lucien Raphmaj, par Nadège Piton sur "Radio Levania".

                                       Crédit: SMITH tiré du site de l'Usine C

Il s'en suit les propos de Thérèse St-Gelais et SMITH. qui je dois l'avouer capte mon attention presque totalement. Tout au long, je découvrirai des territoires intellectuels tout nouveaux pour moi, mais dans lesquels la science, avec laquelle je suis plus familier, occupe une place importante et connectent avec moi. Comme quoi, encore une fois, la rencontre entre les arts et les sciences produit des résultats fort intéressants  Ainsi donc, avec caméras thermiques, des composés biochimiques, des voyages en apesanteur, ouvrent des portes pour créer. 

Il y aura aussi les moments durant la notion de trans et de transe cohabitent. Enfin aussi, et là, j'ai beaucoup apprécié, la notion de genre (humain) que je savais bien déjà comme n'étant pas deux pôles, qui se modifie de sa nature axiale en une perspective membranaire aux perspectives infinies. Je suis ravi  de découvrir que la science peut inspirer et lorsqu'il est question de la "trace thermique de la présence", moi spectroscopique de formation, je suis conquis.

Je découvre aussi de nouveaux mots comme "désidération", "transitude et "sympoïèse" dont le sens m'échappe, mais que je me promets de découvrir plus tard pour mieux les comprendre. 

Je m'arrête ici, mais je me promets de réécouter ces moments pour mieux saisir les propos. Et pour ceux et celles intéressé.es, nous sommes informé.es que SMITH présentera "Outre" à la Galerie VOX du jeudi 23 novembre jusqu'au 3 février. Et aussi pour les plus curieux ou curieuses, sur YouTube, il est possible de visionner "Radio Levania / LIVE pour La Filature, Scène Nationale - Mulhouse" pour mieux explorer l'univers de cet artiste.

dimanche 19 novembre 2023

Sur mes pas sur "Passerelle 840" qui fête son vingtième cinquième anniversaire !

C'est avec le privilège d'une invitation des gens de Passerelle 840 que mes pas se dirigent en cette fin d'après-midi de novembre pour d'abord assister au 5 à 7 et sa table ronde et ensuite découvrir les œuvres au programme de l'édition automne 2023.


Arrivé un "peu" à l'avance, comme à mon habitude, j'entends les applaudissements qui suivent la présentation faite en après-midi. Une fois le tout terminé, nous sommes invité.es à une table ronde où sont présent.es celles et ceux qui ont été ou qui sont actuellement dans l'équipe d'organisation. Pas question de rapporter fidèlement les propos lors de cette table ronde, mais deux éléments retiennent particulièrement mon attention. D'abord, peu importe le rôle qu'on a sur cette "Passerelle", cela est formateur et la préparation d'une oeuvre pour sa présentation permet d'apprivoiser les différents aspects d'une création, appuyé.e par un.e mentor de grande expérience. Ensuite, de cette période difficile de la pandémie, le passage obligé aux propositions en vidéo a permis d'ajouter une "corde" à son arc de celles et ceux qui l'ont vécu, en montrant le "chemin" aux autres après ! Une époque de forte contrainte qui a pu devenir une occasion d'opportunité pour ouvrir des horizons de création. Ainsi donc, cette "Passerelle 840" mis en place par Marie Beaulieu, prof au Département de danse, il y a 25 ans, avec ce que j'ai vu et que je découvrirai plus tard est un "tremplin" formateur pour celles et ceux qui l'enjambe et fort intéressant pour l'amateur de danse que je suis et pour moi l'occasion de prendre en note des noms à suivre sur les affiches. 

Plus tard, mes pas m'amèneront dans la salle pour découvrir les cinq propositions de la soirée. Cinq propositions fort différentes, mais qui chacune explore des territoires qui m'ont semblé fort personnels et intimes. Une fois les présentations d'usage faites, débute "Jam" de Laurie-Anne Gosselin avec Raphaëlle Morin et Florent Duchesneau. En entrée de jeu, il y a elle qui danse et lui qui joue de la guitare (avec une première proposition qui me rappelle fortement la musique qui m'a tellement fait tripper dans mon adolescence soit celle du groupe Funkadelic et sa pièce "Maggot Brain" !). Leurs univers sont bien distincts et en apparence étanches. Mais, la frontière sera franchie et lui fort statique deviendra un complice de mouvements pour faire un duo dans lequel sa maladresse s'estompe rapidement. Et puis, la rencontre réussie faite, les deux reprennent leur parcours pour refaire autrement. 

Il s'en suit, "À la surface" de et avec Audréanne Léger" qui une fois les objets en place, présentera les pas de celle qui avec des gestes empreints de tendresse semble de ma perspective, revenir dans le passé, dans ses souvenirs, jusqu'à un chandail avec des gestes forts explicites, qui semblent lui font remonter des souvenirs. Portée par une musique en parfaite symbiose ( "The Sinking of the Titanic" par Gavin Bryars), je suis touché par ce que je découvre devant moi. Une proposition fort simple qui est mon coup de coeur de la soirée.

Revenu "à la surface" de cette plongée, et nos sièges rapprochés du devant de l'espace, nous attendons le début de "Superstition" de et avec Melina Pires et Camila Saenz, accompagnées par Camille Gendron et Tayna Romain. Mais qui dit superstition, peux y associer la notion de hasard, par conséquent, quatre personnes de la salle devront piger au hasard un petit papier chacune, deux dans une des deux des piles. Dans la première, il y aura, entre autre "chat noir" et dans la deuxième pile, des mouvements qui, je le pense sur le moment, seront des mouvements imposés. Et quand ça débute, je suis aux aguets et de derrière une grosse "boîte", apparaissent des bouts d'extrémité anatomique (mains et pieds) et ensuite deux êtres tout en blanc qui investiront le lieu. À ce "côté" lumineux des êtres, se joindront peu après, la contrepartie sombre. Et dans ce qui suivra, je découvre la cohabitation de mes propres superstitions fort contrastées et pas toujours avouées (chutt !!!). Peu importe de ce que l'on peut penser des superstitions, les créatrices y ont trouvé un terrain fertile pour créer une oeuvre lumineuse en blanc et noir !

Il s'en suit de notre retour vers l'arrière de la salle la présentation de "Rubrique de l'ennui" de et avec Lou-Anne Rousseau et Marie Lamothe-Simon. Le tout débute, une fois la distribution de suçons complétée et c'est suçon en main ou suçon en bouche. Les premiers moments nous présentent les deux interprètes dans une immobilité. Et cette immobilité, je me dois de l'apprivoiser ! Une fois en contrôle de ma perspective de spectateur, je me laisse porter par ce que je découvre sans que l'ennui ne m'envahisse. Je découvre une proposition audacieuse avec les mouvements immobilisés, les poses "improbables" et ces corps aux pas qui font résonner leurs vibrations jusqu'à nous. Une proposition audacieuse riche de ses états de corps dont les moments d'immobilité bousculent le spectateur que je suis. Et ça j'aime cela !

De retour plus vers l'avant, nous découvrirons une vidéodanse de et avec Alicia Najera-Huot, "Les traces que je laisse". Quiconque dans la vie qui le réalise sait que nos pas et nos gestes, selon la "couleur" que nous y apportons, laissent des traces derrière eux, mais aussi sur et en nous. Dans ce que je découvre sur l'écran devant moi, en est une illustration fort poétique. Parce que tout vierge est l'avenir devant nous, le présent qui le précède se charge de laisser des traces, donnant le mauvais rôle au passé qui semble fort vide et qui est envieux de ce qui l'attend ! Voilà ce que je découvre tout au long, jusqu'à la finale nostalgique durant laquelle nous découvrons que nos traces ne sont pas éternelles !

Après une séance de questions réponses fort intéressante et surtout instructive, mes pas me ramènent à la maison avec plein de beaux moments en tête et aussi que cette Passerelle 840 ait encore une longue vie devant elle pour que le puisse y mettre mes pas de spectateur.



jeudi 16 novembre 2023

Sur mes pas chez Danse Danse pour découvrir "Myokine" d'Anne Plamondon !

 D'Anne Plamondon, je me souviens de ses pas sur scène avec Rubberband, de ses pas aussi en solo ou en duo et je dois avouer que sa présence sur scène ne plait beaucoup. Après ma rencontre avec "Mécaniques nocturnes" en 2017, dans laquelle elle performait en solo, j'avais écrit, " Le propos intéresse, mais les gestes eux, surtout, convainquent et captivent."

Cette fois pour "Myokine", elle restera dans l'ombre, comme chorégraphe. Je dois avouer qu'avant de me rendre, je n'avais aucune idée du sens du mot du titre de la proposition. C'est après la représentation que j'ai fait mes recherches, mais une chose à la fois et débutons par ordre chronologique, soit mon arrivée dans le hall d'entrée de la Cinquième Salle de la Place des arts et en cette soirée de première, il est fort achalandé. 

Le moment venu, mes pas se dirige à mon siège, mais pas en première rangée.

Pause

C'était ma deuxième fois que j'occupais ce siège, B-19, tout proche de l'allée de descente, mais surtout proche d'une lumière qui illumine le sigle A de la rangée devant. La fois précédente, cette lumière, je dois l'avouer, m'avait indisposé jusqu'à ce que les éclairages de la scène se mettent en action et que mon attention se porte devant. Cette fois encore, cette "toute" petite lumière m'a indisposé en début de représentation, plus longtemps compte tenu que l'œuvre sera présentée dans une pénombre. Ce qui est aussi le cas de la spectatrice juste devant moi à qui j'ai posé la question après la représentation. Donc un appel à l'univers, est-il possible de diminuer la luminosité de cette petite lumière pendant la présentation d'une œuvre chorégraphique, parce que siège sera le mien pour les autres fois avec Danse Danse ?

Fin de cette trop longue pause

                                        Crédit: Dimian Siqueiros tirée du site de Danse Danse 

Et c'est de l'ombre qu'émergent les interprètes fort solides (Diana Leon, Eden Solomon, Eowynn Enquist, Isak Enquist, Judy Luo, Justin Rapaport, Raphaëlle Sealhunter) qui tout au long nous présentent, en solo, en duo ou en groupe la perspective personnelle de l'interaction en évolution entre les différents corps. Sans artifices, sinon l'ombre et la fumée enveloppante, les corps occupent tout l'espace. Ce qui me plait particulièrement, est l'utilisation des bras, signature de la chorégraphe, qui est pour moi, l'aspect chorégraphique que me plait le plus chez elle. Portée par un propos fort abstrait, la proposition me laisse toute la latitude pour y mettre mon interprétation de ce que je découvre, soit celle des interactions des corps qui se métamorphosent tout au long. 

De cette scénographie toute sobre et de la variation subtile des costumes, la chorégraphie a toute la place et je reviens de cette rencontre fort satisfait. De retour à la maison, le "chercheur" se met en action. Je découvre d'abord les mots de la chorégraphe qui est pour moi une révélation, ex-prof de chimie que je suis, soit, "Le corps communique et ressens des choses. Il transpire et se surpasse. Parfois. Lorsqu'il se contracte, il produit une molécule, appelée la molécule de l'espoir : Myokine." De cette molécule d'interactions entre nos muscles a aussi un rôle de phéromone, soit de communication entre les corps pour en maintenir la cohésion.

Voilà donc pourquoi, sans que je le réalise, j'ai eu une connexion avec cette œuvre. Et après, je me suis mis à la recherche de la structure de cette molécule, mais là je m'arrête pour ne pas vous perdre. Je me promets de revoir cette proposition si elle revenait sur scène à Montréal !


  

mercredi 15 novembre 2023

Sur mes pas dans un univers féminin avec "Mascarades" !

Lorsque mes pas se sont dirigés jusqu'à la porte de l'Espace Orange du Wilder, j'étais curieux de découvrir ce qu'allait me présenter celle qui dans mes souvenirs utilise l'ombre et la table (comme dans "Habiter" qui m'avait bien plu !) pour nous entraîner dans un univers féminin tout riche en intimité. 

Dans le café-bar, la foule est fort nombreuse en cette soirée de première pour découvrir "Mascarades" de Katia-Marie Germain présenté par l'Agora de la danse. Une fois les portes ouvertes, je prend place à "mon" siège en première rangée, pendant que tout autour et derrière moi, tous les sièges trouvent preneuse ou preneur. Devant moi, je découvre les accessoires habituels des différentes pièces d'une habitation dont une table, un sofa et des lampes ! Bon OK, je suis bien à la présentation de cette chorégraphe. Qu'en sera-t-il de la suite ? 

Dans cet espace domestique, y arriveront six femmes ( Elisa Barrat, Madeleine Bellefeuille, Jasmine Bouchard, Julianne Decerf, Luce Lainé, Caroline Namts) qui tout au long, dans différents tableaux, exprimeront, seules ou ensemble, différents états de corps. Mon regard est guidé par ces lampes qui s'allument et qui s'éteignent sur les mouvements de celle(s) qu'elle(s) éclaire(nt) dans ce qu'elle(s) exprime(nt).  Le moment fort de cette rencontre avec cet univers féminin est sans aucun doute, celui durant lequel, toutes réunies autour de la table, les scènes éclairées entrecoupées d'une noirceur opaque, nous permettent de suivre l'évolution de ce qui se passe ! Comme si nous assistions aux derniers moments d'une mascarade. Et c'est bien ce qui se passera dans une finale fort "éclatante" !

                                     Crédit Justine Latour tirée du site de l'Agora de la Danse

Au final, avec "Mascarades", Katia-Marie Germain poursuit son expédition, plus en performance qu'en danse, dans différents facettes de l'univers féminin dans lequel le geste peut être interrompu, le trouble intérieur exposé, mais aussi la douceur et la complicité peuvent rayonner, comme le fait un corps noir.