jeudi 30 mars 2023

Sur mes pas en danse: Une proposition fort intéressante qui me parle et toute aussi bien interprétée par la gang de 2e année du Baccalauréat en danse de l’UQAM !

Signe que le printemps est à nos portes, oui, oui !!!, les propositions de fin d'année de nos institutions supérieures de danse de Montréal sont arrivées. Et pour ce faire, ce sont les personnes étudiantes de 2e année du BAC en danse de l'UQAM qui "ouvrent le bal" ! Voilà donc pourquoi, sous une fine pluie, mes pas m'amènent, une fois de plus, jusqu'au 840 Cherrier pour gravir le grand escalier en attente de découvrir "Things We Are Already Doing 1_C" qui sera interprétée par Juliette Beaudoin, Anaïs Bonneau, Charlotte Bruchet, Bianka Charron-Latour, Naomie Charette, Antonin Desmarais, Jessica D’Orazi, Marie Lamothe-Simon, Audréanne Léger, Raphaëlle Morin, Tayna Romain, Catrine Rouleau, Lou-Anne Rousseau et Audrey Roy. 

                    Affiche de la soirée tirée du site du Département de danse de l'UQAM

Pause

Je m'en confesse, avant d'entrer en salle, le nom du ou de la chorégraphe, je ne l'avais pas cherché, malgré que le titre aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Il en reste que tout au long de la présentation, j'ai reconnu une signature chorégraphique, mais de qui !!!! Et avec un titre semblable, lorsque les salutations de fin de présentation ont eu lieu et que Andrew Turner est venu sur scène, tout s'est éclairé !

Fin de la pause

À mon arrivée en salle, je prends place sur "mon" siège en première rangée, mais rapidement, tous ceux et celles qui avaient fait comme moi, sont invité.es à se "replier" à au moins la deuxième rangée. Heureusement le siège derrière est libre et enjambant fort maladroitement le siège, je me retrouve bien en place pour découvrir la suite. 

Devant moi, il et elles sont là comme si on entrait dans une salle de répétition avec les vêtements d'occasion et aussi leur bouteille d'eau sur les côtés. Et puis, une fois la salle remplie de spectateurs, avec les différents interprètes qui sont en position d'attente de part et d'autres de l'espace scénique, il y a une subtil signe de début, suivi du calme.et de l'attente "attentive" de ce qui suivra ! Et puis, l'une d'elle prend place au milieu et capte notre attention, avec ses gestes et ses déplacements. Elle performera seule, face à nous, pendant un certain temps (lire ici quelques minutes), jusqu'à ce qu'elle soit rejointe par une autre, puis une troisième et finalement graduellement par tout le groupe. Durant tous ces moments et ceux qui suivront aussi, ce sont les mouvements des bras et les ondulations du corps qui me captivent. Malgré leur visage tout stoïque, les corps sont fort expressifs et proposent des formes graphiques fort esthétiques sur scène, là devant moi ! La poésie de ce que je voie a une couleur philosophique propre au chorégraphe, qui m'amène dans une interprétation toute personnelle sur ce qui peux se passer dans ma tête. Lorsqu'une idée se forme, en amène une autre et une autre qui toutes ensemble se bousculent ou s'organisent dans une valse, jusqu'au ce qui souvent s'en suit. Et comme mes idées, il et elles retournent en position d'attente sur les bords de l'espace scénique pour se préparer à ce qui sera pour moi la deuxième partie de l'oeuvre.

À leur "retour en action", la majorité, sinon tous, ont revêtu un chandail avec un capuchon sur la tête. Et ce que je découvre là devant moi est leur éveil graduel ! Comme si la première partie était leur préparation à leur vie professionnelle et que ce que je découvre maintenant est leur entrée. Une entrée durant laquelle, les capuchons tombent graduellement, signe de leur préparation personnelle à aller de l'avant ! De leurs mouvements lents et de leurs déplacements, sur fond de moments difficiles à venir, elles ont le regard fort affirmé de ce qu'elles et il font déjà pour s'y préparer, empreint de complicité. Le tout est appuyé par ces regards dirigés vers nous, dont par l'une d'elle juste devant moi, vers moi ? Et en toute fin, ce que je découvre est fait de mouvements d'espoir. 

Au final, une oeuvre toute philosophique avec un propos fort riche et poétique, portée par les mouvements (dont ceux des bras que j'ai particulièrement apprécié !) et les déplacements qui ouvrent vers de l'espoir et aussi de beaux jours pour nous ! Et lorsque je quitte, je dis à bientôt à celle que je salue, finissante, parce que très bientôt je reviendrai découvrir "Que des cendres" dans ces mêmes lieux !

dimanche 26 mars 2023

Sur mes pas en danse: Encore une fois une "soirée 100Lux" en deux temps qui vise juste et bien !

 C'est dimanche et habituellement mes occupations habituelles ne me permettent pas de me rendre dans une salle pour découvrir des propositions de danse. Après une semaine déjà fort chargée, mes pas ont pu se rendre jusque dans l'Espace Orange pour découvrir la plus récente proposition des soirées 100LUX, celle de l'édition 2023 qui n'était pas la première pour moi. 

À mon arrivée dans le café-bar, la foule est nombreuse et c'est devant une salle fort comble (et qui sera comblée par la suite !) que sera présentée les deux oeuvres au programme. La première partie, "Kafka Paradise"  de Circul'r (Bérénice Dupuis et David Phiphak) et la deuxième partie, "Flux" d'Elie-Ann Ross.

Au final, deux propositions toutes différentes, mais qui, chacune à leur façon frappent fort et juste. Mais commençons par le début. De mon siège, "surprise !" en première rangée, une fois les lumières toutes éteintes, je vois d'abord émerger de l'ombre un premier corps. Peu à peu les autres, s'en ajouteront trois autres aux mouvements pour former un ensemble dans lesquels je vois des illustrations de "prendre sa place", de "trouver sa place", mais aussi de "garder sa place" ! Tout en lien de l'intention des créateurs, tel qu'indiqué dans le programme de la soirée, "Quelle balance entre notre besoin des autres et la quête de liberté?"

                                                Crédit: Pierre Tran fournie par Tangente

Mais ce qui me fascine le plus, tout au long est sûrement la qualité, non plutôt la virtuosité,  des mouvements des interprètes de ce groupe qui se fait souvent "magma" dans lequel le "je" devient le "nous", sans que leur individualité ne disparaisse, assaisonné avec une belle touche d'humour jusqu'aux salutations de la fin. Quels beaux moments !

Pause

À côté de moi, côté droit, des parents avec leurs jeunes enfants qui ont profité de la présentation en après-midi pour les amener avec eux. Et c'était une première fois pour eux. À l'entracte, en les croisant, j'en ai profité pour leur demandé une courte impression et elle est venue spontanément, ils avaient adoré ! Tout comme mes voisins de gauche, beaucoup plus expérimentés. 

Fin de la pause

Après un entracte qui m'a permis d'assouvir mon côté "groupie", ayant pu échanger avec un interprète fort connu et que j'avais vu un peu plus tôt cette semaine dans "Prism", je retourne à ma place pour la deuxième partie. Dans l'espace scénique, un "objet" qui semble fait de "piles de papier" à ma droite et un micro, juste là devant moi. Et de l'ombre débute "Flux" d'Elie-Ann Ross qui dans la première partie des trois de sa proposition, nous présente des mouvements comme si elle était branchée sur le 220 volts. Je suis fasciné par ce que je vois devant moi qui entraîne les encouragements dans la salle, propre aux performances de "streetdance" ! Et puis, elle se fait immobile, absorbant les applaudissements nourris et qu'elle relance. 

                                              Crédit: Denis Martin fournie par Tangente

Et puis le tout prend une tournure fort inattendue. De ce micro, elle s'approche et elle nous parle d'elle ou pas, mais peu importe, là devant moi, cette femme me captive et ses expressions faciales irradient jusque dans mon coeur, court-circuitant ma raison. Le propos est parfois quelque peu cru, mais répercute. Et puis pour la troisième partie, elle revient en mouvements, plus doux, comme si elle entrait en elle-même. De cette partie, fort différente de la première, je prends conscience que cette femme nous présente une autre partie d'elle-même. Et le tout se termine tout en douceur.

Et moi, je reviens fort heureux d'avoir pu découvrir la plus récente mouture des Soirées 100Lux qui a présenté des univers tout aussi riches en mouvements qu'en propos. Et cela moi, j'aime bien cela !

Sur mes pas au théâtre": "Manikanetish", toute une belle rencontre, avec une œuvre de Naomi Fontaine chez Duceppe !

Quiconque, qui comme moi a vu le film "Kuessipan" qui était tiré du roman du même nom de Naomi Fontaine, ne pouvait pas résister à l'invitation de se rendre voir "Manikanetish" de cette même auteure présenté sur les planches du théâtre Jean Duceppe. 

Pause

Pour ceux et celles qui sont intéressé.es, voici le lien vers mon retour sur "Kuessipan".https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2019/10/sur-mes-pas-au-cinema-profondement.html Il permettra de mieux comprendre mon intérêt que j'avais pour m'y rendre.

Fin de la pause

Ainsi donc, mes pas se dirigent en bonne compagnie (lire ici ma blonde !) jusqu'aux portes du théâtre et dans le hall fort bien pourvu de spectateurs en ce samedi après-midi. Lorsque nous arrivons à nos sièges, tous les interprètes sont déjà sur scène et l'un deux s'adresse aux gens dans la salle pour connaître d'où ils viennent et ces derniers répondent avec enthousiasme ! Et, puis s'en suit un moment assez original que j'ai beaucoup apprécié, celui où l'un ou l'une se présente (nom et lieu d'origine) et présente d'autres membres de la distribution. La table était mise pour aller à la rencontre de personnages incarnés par Lashuanna Aster Vollant, Charles Buckell-Robertson, Marcorel Fontaine, Naomi Fontaine, Sharon Fontaine-Ishpatao, Marc-Olivier Gingras, Emma Rankin, Scott Riverin, Jean-Luc Shapatu Vollant, Étienne Thibeault, Alexia Vinci.

                    Tirée du site du Théâtre Jean-Duceppe

Les premiers mots que Naomi Fontaine dit à son fils, et qu'il faut se rappeler, mettent la table au retour de cette jeune innue qui revient dans sa communauté, tissée serré pour enseigner le français dans une classe de fin de secondaire ! Les premiers contacts sont difficiles, mais nous découvrons tout au long des différents tableaux l'apprivoisement des un.es et des autres. Pas question de divulgacher mais nous avons droit à des moments inattendus, drôles et riches en émotions. 

Pour ma part, j'ai particulièrement apprécié, la dualité du personnage principal, incarné par Naomi Fontaine et son alter ego, (Sharon Fontaine-Ishpatao, tellement vraie et que je revoie avec toujours autant de plaisir, la dernière fois étant à l'Espace Go !). Aussi la complexité des changements scéniques fort bien maîtrisés par les interprètes. Mais surtout cette incursion fort riche et humaine dans cette classe de cette petite communauté dont chaque évènement résonne chez tous et toutes.

Une fois les applaudissements fort riches terminés, nos pas nous ramènent, pendant que nous partageons nos perspectives sur ce qui nous a été présenté et aussi, surtout se complètent sur ce que nous avons vu. Au final, nous avons vécu une grande et belle rencontre. 

samedi 25 mars 2023

Sur mes pas en danse tout "remix" et contrasté avec Bigico !

Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Studio 303 pour découvrir la soirée "Remix Bigico", sous le commissariat de Rachel Carignan et Katya Montaignac, j'en étais à ma troisième fois à ce type de rencontre, mais la première proposée par Lük Fleury et Bigico ! En bonus, j'y découvrirai la performance de la fille de mon ancienne collègue de travail, Kim Rouchdy dans un des deux remix de la soirée.

Pause

Voilà une formule que j'apprécie particulièrement que celle du remix, surtout lorsque nous avons droit au remix et à l'original (ou des extraits de l'original) dans la même soirée. 

Fin de la pause

                                                              Tirée du site de Bigico

Une fois les présentations d'usage et les explications sur le contexte de ce remix, dont le choix de ces deux oeuvres de gigue contemporaine par les chorégraphes invités et le temps de préparation (une semaine), nous avons droit au premier remix de la soirée, celui de "Sax Addict" (créé en 2009 par Yaëlle Azoulay) par Chloé Bourdages-Roy avec Stéphanie Boulay, Kim L. Rouchdy et Ian Yaworski.

En entrée de jeu, nous arrivent deux femmes avec à bout de bras, une pôle qui sous-tend un rideau rouge. Ce qui me frappe, est leur sourire fort bien présent sur des pas fort bien actifs. La suite réserve des surprises dont celle cachée derrière ce rideau. Tout au long de ces trop courts moments, je les vois porter à bout de bras, cette pole à rideau, coûte que coûte et cela avec le sourire ! Il y de ces moments où rien ne bouge, mais tout est exprimé, comme pour se jouer du public ! Au final, "rires et magie" dans ce remix tout à fait réussi ! Et quelque peu différent de l'original dont nous avons pu voir un extrait dans lequel, seul les jambes des trois interprètes étaient visibles et aussi tout au long de la performance, selon les dires de la chorégraphe originale présente. 

Une fois le changement d'installation, nous sommes entraînés dans un univers chorégraphique tout à fait différent avec "La Pyramide du sauveur" (créé en 2013 par Philippe Meunier), remixé par David Tessier et interprété par Eva Dortélus. Pour cette proposition, je m'en vais ailleurs. Avec elle devant nous et, un peu plus tard, elle aussi sur l'écran derrière, je suis touché par les pas qu'elle fait et les émotions qui émergent en moi (et la discussion qui suivra m'indique que je ne suis pas le seul que en ressentira !). De ce solo-duo avec les images projetées, enrichies de ses stries, telles des cicatrices, qui illustrent fort bien les souvenirs parfois incomplets ou douloureux du passé. La performance d'Eva Dortélus est fort juste pour amener une forte touche d'émotion sur ce que peut ressentir cette femme.

Une fois le tout terminé, mes pas, fort satisfaits. me ramènent à la maison avec encore en tête, ce que je venais de voir et en me rappelant aussi que les émotions en apparence opposées sont souvent les deux faces d'une même réalité. Et aussi, avec en tête les paroles de Lük Fleury qui nous indiquait que de ce remix, il pourrait y en avoir d'autres ! Et moi fort heureux de cette possibilité !

vendredi 24 mars 2023

Sur mes pas vers le philosophique "Mountains are Mountains" de Dana Gingras !

 Pour cette première visite, fin mars (!), cette année à L'Agora de la danse (faute de disponibilité et non pas d'intérêt !), je m'en allais découvrir "Mountains are Mountains", la plus récente proposition de Dana Gingras. De cette chorégraphe, je me souviens de mes précédentes rencontres avec ses propositions sur une grande scène (Place des Arts) et avec un grand nombre d'interprètes. Cette fois, il n'y aura que quatre interprètes (Louise Michel Jackson, Josh Martin, Justin de Luna et Robert Abubo) ainsi qu'un musicien (Jim White) dans un espace scénique plus intimiste ( l'Espace bleu) du Wilder et je suis bien curieux d'en découvrir le résultat.

Et en cette soirée de première, je ne suis pas le seul à attendre pour prendre place dans la salle. Je découvre près de moi, un groupe de jeunes élèves du secondaire et leurs accompagnateurs.

Pause

C'était la deuxième fois cette semaine qu'à une proposition danse, un groupe de jeunes prenait place dans la salle, la première était pour ma soirée chez Danse Danse. Yeah !!!

Fin de la pause

La porte du lieu s'ouvre, les gens entrent. Moi, une fois assis, de mon siège, je découvre devant moi dans l'espace scénique, une petite scène au milieu (symbole de la montagne ?), un écran blanc à l'arrière, une batterie à la droite, ainsi que deux personnes assises immobiles.  C'est avec une salle bien remplie que débute la représentation. Ici débuter à un sens très large parce que de longs moments se passent sans que rien ne bouge, sinon une guêpe (information que j'apprendrai plus tard lors de la discussion d'après représentation) sur fond de nuage blanc qui passe sur cet écran et qui résonne fort dans mes oreilles. 

Et après une certaine attente, moi en mode observation, je commence à voir de légers mouvements de ces deux hommes assis (Josh Martin et Robert Abubo) et leurs déplacements semblent moduler ou être modulés par les sons qui proviennent de la batterie. Et puis de ces mouvements émergent les déplacements aléatoires (?) de ces deux êtres qui interagissent de façon intermittente, soutenus par les ondes musicales de cette batterie. Tout cela, avec en arrière scène les projections de montagnes et cette guêpe qui se fait insistante, mais pas perturbante. Moi, de mon siège, je reste captivé, même si le sens de ce que je vois m'échappe. Et puis arrive le moment où ils nous quittent.

                               Crédit Yannick Grandmont tirée du site de l'Agora de la Danse

Après un court moment, arrivent deux autres "êtres" (Louise Michel Jackson et Justin de Luna), vêtus d'un habit une pièce et de lunettes opaques (pour nous !). Sur fond plus cosmique, ils interagiront de façon intrigante ! Et interagissent-ils vraiment ou leurs rencontres sont fortuites ! Cette question me taraude, mais elle ne m'empêche pas de rester attentif. Dans la description que j'ai lu après, je prends bien la mesure de ce qu'elle m'aurait apporté comme information, "Cette pièce nous transporte dans une dimension métaphysique où les interprètes sillonnent la montagne à la recherche de l’avenir.". 

Il en reste que ce que nous propose Dana Gingras a tout d'une réflexion philosophique sur la relation à l'autre avec la tension, de toute nature, qui peut l'accompagner. Que ce soit l'un envers l'autre dans la première partie ou les deux face au futur, le chemin pour aller au devant peut s'avérer une ascension de montagne avec les défis que l'on peut rencontrer pour y arriver !

Une fois les applaudissements faits, la discussion, pour le spectateur curieux que je suis, m'a apporté d'intéressantes informations. D'abord le contexte de création qui s'est fait pendant la pandémie ( il y a plus de trois ans donc !!!) qui lui a demandé de communiquer par courriels avec ses collaborateurs et collaboratrices. Aussi, j'apprends que travail de préparation des duo s'est fait d'abord dans l'espace public extérieur. Ce qui me fait prendre conscience d'une impression de tension et immobilité / rupture que j'ai ressenti tout au long sans vraiment en prendre conscience !

Au final, une oeuvre pas facile d'accès, mais néanmoins intéressante. Je serais bien curieux de connaître les impressions de ces jeunes pour qui cette proposition chorégraphique était la première (info venant du prof qui les accompagnait !)

mercredi 22 mars 2023

Sur mes pas vers le polymorphe "Prism" de Tentacle Tribe et être ébloui par ses reflets démultipliés !

 Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'aux portes du Wilder pour découvrir "Prism" de la compagnie Tentacle Tribe, je revenais du dévoilement de la programmation du FTA. Ma tête était pleine de propositions intéressantes et aguichantes, mais je pourrais ajouter, surtout avec le défi de faire des choix avec mon agenda et ses limites, lire ici contraintes ! 

À mon arrivée, près de trente minutes à l'avance, "because" admission générale, il y a déjà une bien belle file devant la porte du Studio-Théâtre. Il en reste que cette attente m'a permis d'échanger avec la spectatrice derrière moi qui m'indiquait qu'elle venait ce soir pour se faire du bien, elle qui ne fréquente pas régulièrement les lieux de diffusion de danse. 

                                                           Tirée du site de Danse Danse

Pour ma part, j'en étais à ma troisième rencontre avec cette compagnie. La première fois, le titre de mon retour était "Entraîné et captivé par "Fractals of you"" (en 2016) et pour la deuxième fois, ""Ghost", (en 2018) pour me faire rêver é(mer)veillé !" Il serait inutile d'affirmer que les pas de ce que j'allais découvrir étaient en terrains conquis, mais restons calme cher spectateur !

À mon arrivée dans la salle, "mon" siège en première rangée m'attendait et je m'y suis donc installé ! Je découvre devant moi, deux panneaux verticaux (deux miroirs) fort bien sages et par terre devant, une plaque réfléchissante. Il semble que là, devant moi, se trouve les ingrédients scéniques pour que les reflets de "Prism" soient fort actifs et ils le seront !

Ainsi donc, en entrée de jeu, Emmanuelle Lê Phan, Elon Höglund, Rahime Gay-Labbé, Céline Richard-Robichon, Mecdy Jean-Pierre nous proposent un tableau dans lequel les corps se multiplient et se démultiplient pour créer un effet de nombre au fort potentiel visuel. J'y vois, entre autre, l'éclosion d'une fleur. Devant cette entrée en scène, dans laquelle réalité et réflexion se confondent, je me dis intérieurement "ouf" et "wow" ! La suite constituée de différents tableaux durant lesquels les corps fort riches de leurs mouvements nous présentent des variations, entre autre, de rencontres multiples, même à deux et aussi de corps fuyants. Les panneaux de miroir sont habilement déplacés (par les interprètes, il me semble !) pour déjouer nos perceptions et faire rayonner les apparitions et les déplacements des corps de partout et parfois subrepticement ! 

Dans le programme de la soirée, Emmanuelle Lê Phan, co-chorégraphe indiquait, "on invite le public à se perdre dans notre univers surréaliste." Et sans trop divulgâcher, en fin de présentation, dans cet univers nous y avons été inclus !

Et c'est avec enthousiasme que je me suis levé en fin de présentation pour démontrer mon appréciation et je n'ai pas été le seul. Une fois le tout terminé, mes pas entreprennent le chemin du retour et "oh hasard" sur le quai du métro, je retrouve la spectatrice rencontrée avant d'entrer en salle. Et elle est tout sourire, elle m'indique qu'à elle aussi ce qu'elle venait de voir, lui avait fait du bien. 

lundi 20 mars 2023

Sur mes pas sur "Passerelle 840" avec le collectif 842, fort riche en mouvements et en mots !

 Comme la vie peut m'en réserver de façon imprévue, une éclaircie s'est présentée dans mon agenda de week-end et par conséquent, j'ai fait ni une ni deux et mes pas fort joyeux se sont dirigés, avec ma nouvelle acquisition (un sac de Passerelle 840 ) jusqu'au 840 rue Cherrier pour découvrir les cinq propositions de la soirée du collectif 842. Moi, celui qui aime arriver "un peu" à l'avance, je trouve un hall d'entrée déjà fort bien garni en spectateurs. Les moments qui suivent avant notre entrée en salle ne verront que le lieu se remplir pour, selon mon estimation, faire salle "très" comble pour cette soirée !

                                          Tirée du site du département de danse de l'UQAM

Pause

Avec autant de gens, je ne peux m'empêcher de penser qu'il faudra peut-être penser, un de ces jours, monter l'escalier et présenter les propositions dans le plus grand espace. Ce qui est, de ma perspective, un heureux problème !

Fin de la pause

Une fois les mots d'accueil d'usage prodigués des marches de l'escalier, nous sommes invités à entrer par une autre porte, celle de l'arrière scène avec les indications suivantes. Nous pourrons nous déplacer dans l'espace scénique pour découvrir "Une fissure dans le mur" de Naomie Charette jusqu'aux notes musicales qui nous indiqueront la fin de la présentation. Arrivant en dernier ou presque en salle, je travaille fort pour distinguer les interprètes des spectateurs. Il y a un heureux mélange de tout ce monde dans cet espace que le quatrième mur ne semble pas séparer.  Mais peu à peu, un certain équilibre s'établit et moi, je commence à m'y retrouver, tout cartésien que je suis. Peu mobile de nature, je trouve ma place pour bien observer l'ensemble et je découvre de proche ou de loin ces interprètes présents (dont Audrey Roy, Catrine Rouleau, Lou-Anne Rousseau et Marie Lamothe-Simon) dans la place. Ils le font d'abord et surtout en solo et ensuite en duo. Avec tout proches d'elles, une oeuvre sur "papier" de  Gabrielle Moreau. Il y a aussi celle sur ce bloc qui m'a toutes les allures d'être le point central de la proposition et qui deviendra le point d'intérêt de tout.es lorsqu'elle se met à chanter. Phénomène intéressant, si au début tout l'espace était partagé, peu à peu le milieu est devenu l'endroit des interprètes et les bords pour les spectateurs, comme si le quatrième mur, sans crier gare était venu prendre place tout doucement!

Pour la prochaine proposition, "Petite hypoxie" de et avec Marie-Anne Rahimi et Fanny Bélanger-Poulin, nous sommes invités à prendre place à l'endroit habituel, soit sur un siège au fond avec devant nous l'espace scénique. Sur cet espace, sera installé en monticule deux bâches de plastique, l'une blanche et l'autre bleue. Et c'est autour de ces bâches, objets polymorphiques que les corps évolueront et qui aussi s'adresseront à nous avec le texte de Gabrielle Blain-Rochat. De ma perspective, il en va de ces mouvements et de ces paroles, comme il en va de notre vie. Avec des moments variables telle qu'une petite hypoxie (situation où la disponibilité de l'oxygène est réduite) avec un tableau durant lequel, une des deux est complètement enfouie dans la toile bleue, mais que l'autre vient à son aide. Une proposition poétique qui laisse plein de place aux mots et à notre imaginaire !

Et puis, encore une fois, nous sommes invités à nous déplacer pour nous rapprocher du fond de l'espace pour pouvoir découvrir la projection de "Es-tu là ?" de Juliette Beaudoin (chorégraphie et idéation) et Anthony Fréchette (réalisation et idéation). Une fois, ce corps libéré, il évoluera à l'intérieur et à l'extérieur (dans un immense champs tout de blanc vêtu !). Une fois, interpellé (es-tu là ?), je réponds oui et je reste tout captivé par cette femme qui, une fois libérée, semble rayonner, malgré les entraves qui parfois la retiennent.

Et, "surprise", du même endroit nous voyons l'installation de ce sofa d'une ampoule suspendue (fort importante le moment venu) et des bouteilles vides (sauf une ?) pour "My mind is where it hurts" de et avec Monica Navarro. Des moments comme il était annoncé, soit, "Assise toute seule dans mon salon, ne me regardez pas. Ne m’écoutez pas. Je suis sans son. Muté. Bouche fermée, dans l’intimité de mon chez moi. On me regarde, bouche serrée. Validez-moi." Mais nous, de son désarroi évident et de son errance dans ce lieu, nous ne pouvons être que des témoins impuissants. Lorsque de la bouteille, la dernière gorgée est soutirée, moi je me sens rendu tout au fond sans espoir ! Ouf !!!!

Pour la dernière oeuvre de la soirée, nous devrons encore nous déplacer pour prendre place sur le côté de l'espace pour "Parcelles d'eux" de Lola Thirard avec Fanny Bélanger-Poulin, Camille Courchesne-Couturier et Jacynthe Desjardins. Le tout débute avec elle qui dans cet espace coloré de rouge et de bleu ou vert (ouf, ma mémoire !!!) et puis arrivent les deux autres qui par leurs mouvements et leurs paroles entamées et répétées, nous présentent, ce qui me semble, des fragments d'elles. Ce qui me captive le plus, ce sont leurs mouvements comme si des volutes colorées se déplaçaient là devant moi, laissant derrière des trainées de paroles ! De cette pure abstraction, elles nous dévoilent des pans intimes d'elle-même. Et c'est sur l'ultime déplacement d'une d'elle, les autres ayant déjà quitté que ces moments de confession se terminent, tout comme la soirée de présentation.

Acceptant avec grand plaisir de rester pour la période d'échanges, fort riche, j'ai eu le plaisir de poser ma question qui m'a néanmoins laissé sur le seuil de ce que, plus tard, j'ai réalisé que j'aurais vraiment voulu savoir. Et juste pour vous, voici ma question posée et celle qui aurait dû l'être. Cinq propositions qui alliaient mouvements et paroles (dites ou chantées), est-ce un hasard ? La réponse est bien évidemment non, le comité de Passerelle 840 ayant décidé de regrouper ces oeuvres. Et la question vraiment intéressante et qui aurait été adressée aux cinq chorégraphes, "en quoi les mots ont été importants pour vous dans la création et la présentation de votre proposition ? Mais bon, ainsi va la vie avec ses zones d'ombres que le spectateur n'a pas su, au bon moment, tenter d'éclairer !

Et moi, je reviens néanmoins fort heureux et comblé après ces rencontres riches qui m'ont amené dans des univers très intimes et tellement variées.



vendredi 17 mars 2023

Sur mes pas à "La nuit de la danse", "toute une nuit" !

 Comme pour l'an dernier, le Festival International du Film sur l'Art, nous proposait "sa nuit" de danse, sa deuxième,  au Théâtre Outremont et comme pour l'an dernier, j'ai accepté leur invitation. Comme l'indiquait le programme, c'est une trentaine d'oeuvres qui nous serons proposés pour une durée de plus de six heures (plus de 400 minutes). Et comme mon objectif était de "parcourir" toute la nuit et que le métro se met en pause vers minuit, mes pas se sont faits motorisés jusqu'aux abords du théâtre. Et là, les choses se sont compliquées, parce que voyez-vous, le stationnement dans les rues tout autour est limité à deux heures jusqu'à 22h00,  sauf aux propriétaires de vignettes. Il reste les places avec parcomètre, mais encore faut-il en trouver une, un jeudi en fin d'après-midi, sur la rue Bernard. Mais les dieux de la danse sont de mon côté et ne voilà tu pas qu'une place dans un petit stationnement se libère, là juste devant moi. Et une fois le parcomètre bien nourri, je peux me rendre la tête tout en paix jusqu'aux portes du Théâtre quelques minutes (lire ici une quinzaine) avant le début prévu de la soirée ou de la nuit !!!!

                                              Affiche de la soirée tirée du site du Festival

À mon arrivée, tout est assez calme et c'est assez facilement que je trouve ma place de choix. Peu à peu, la salle se gorge de monde. Autour de moi, arrive des gens du milieu de la danse, avec qui je discute avec grand plaisir. Ma prédiction du matin (facile à faire vous me direz !) se concrétise, soit que je devrais rencontrer plein de monde que je connais. 

Un peu passé 18h00, arrive le moment où s'éteignent les lumières et vient s'adresser à nous, sans présentation,  une femme qui le fait dans une langue que je ne comprends pas. J'en déduis éventuellement que c'est de l'ukrainien par ce mot, elle l'utilise. Elle poursuivra en français et reprendra ses mots en anglais pour conclure son propos à propos sur la guerre dans ce (ou son) pays et des horreurs qui l'accompagnent. Elle est accompagnée par une jeune cinéaste (Anna Semenova) qui nous présentera, juste après, son film, sur le l'accueil en Pologne de jeunes danseuses ukrainiennes qui ont fuit la guerre et qui pratiquent leur art pour présenter une oeuvre. Il s'en suit ce film, "Fragments of Resilience" et tout au long, nous pouvons découvrir les témoignages et les mouvements des différentes personnes impliquées. Une oeuvre qui fait du bien à ces jeunes et à nous aussi. 

Il s'en suit, le début plus formel de la soirée avec celle qui en dirigera le déroulement, Bénédicte Décary qui annonce une soirée en cinq blocs de courts métrages d'une durée de trois minutes à une trentaine.  Soyez rassuré.es, je ne vais pas revenir sur chacun d'eux dont un bon nombre sont réalisés par des gens d'ici. Voici donc quelques mots sur certains d'entre eux. 

De ce premier "Herbarium" d'Iwona Pasinska (Pologne) qui débutait fort bien ce premier bloc comme un début de printemps tant attendu, jusqu'au dernier pour moi dans le cinquième bloc, mais pas pour les quelques vrais tenaces, que je verrai quelques minutes avant minuit "Rita Letendre. Lignes de force" de Soraïda Caron et Benoit Ouellet, le plaisir de l'amateur de danse et de mouvements que je suis a été fort satisfait. Tout au long de ces quelques six heures, de belles découvertes dont je vous partage mon palmarès dans le désordre de la soirée. 

Ouf pour "Covivide" de Louis-Martin Charest avec Geneviève Boulet qui nous présente cette femme qui "explore l'absurdité de cette situation dans un jeu entre réalité et fiction". Des mouvements et des expressions faciales de Geneviève Boulet !!!

Les cinq "Solos Prêts-à-porter" d'Éliot Laprise et Karine Ledoyen qui pendant trois minutes chaque fois, nous présentaient les mouvements de Louise Bédard, Stacey Désilier (avec une brillante illustration d'un espace vert qui diminue pour devenir peau de chagrin), James Viveiros, Mecdy Jean-Pierre et enfin Jessica Serli. Pour cette dernière proposition, j'en avais vu les deux versions précédentes sur le parvis et l'escalier de côté d'une église et j'ai retrouvé avec autant de plaisir, en concentré, l'essence végétale de sa proposition. 

Impossible de ne pas être impressionné et captivé par "Luce", ce personnage, "créature extraterrestre mystérieuse, mi-humain, mi-poisson" que nous incarne Valeria Galluccio. Une première et prometteuse proposition sur grand écran de cette interprète dont j'apprécie les performances dans les oeuvres de Marie Chouinard depuis quelques années.

Reouf (!) pour la version grand-écran de "La goddam voie lactée" de Jérémie Battaglia qui revisite sur grand écran et à l'extérieur la création de Mélanie Demers. Ces femmes prennent position et s'affirment tout en se déplaçant, entre autre, sur des bancs de sable (voulu ou pas, un des moments est visuellement fort pour moi semble montrer une partie intime des femmes !). 

Retour sur grand écran pour Frédérick Gravel avec Jean-Christophe Yacono qui nous propose les mouvements de duo dans un lieu que je pense connaître avec son accompagnement musical ! Une première partie d'une oeuvre plus importante bien décrite de la façon suivante: "Une micro-fiction, un jeu de présence — absence". Les autres parties sont à venir prochainement, soyez en averti.es !

Je pourrais continuer sur presque chacune des propositions, mais un de mes coups de coeur de la soirée, "Au delà du hors-champs" d'Axel Robin qui en gestes le tournage d'une scène d'une façon toute personnelle, mais surtout qui nous ravie et nous surprend lors du générique.

Enfin dans le dernier bloc, "Two to tango" de Dimitri Sterkens (Belgique)  qui s'avère "décoiffant" et palpitant ! 

Donc minuit approchant, mais surtout mon attention en forte déclin (mosus de nature humaine !), je quitte la salle avant la projection des deux dernières oeuvres, laissant derrière moi une salle fort peu pourvue de spectateurs. Comme je me le faisais remarquer en quittant, "la nuit" de cette année toute riche était-elle, s'est avérée un peu trop longue. 

Il en reste que de ces oeuvres je retiens une forte impression et aussi l'imagination et la qualité et la richesse des moyens utilisés pour nous présenter de courtes propositions ! En espérant une troisième édition de cette nuit blanche, un peu plus courte, cependant !

lundi 13 mars 2023

Sur mes pas sur la "Passerelle 840" pour découvrir avec plaisir la diversité du collectif 841 !

L'agenda de mes week-ends est fort bien rempli, mais une petite éclaircie s'est présentée pour la première présentation de "Passerelle 840", celle du Collectif 841 et j'en ai profité !

Pause

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas ce qu'est "Passerelle 840", voici un extrait, tiré de leur site, pour vous situer, "Passerelle 840 est autogéré par un comité de gestion formé par et parmi les étudiant.e.s. du département de danse de l'UQAM dont l'objectif est d'encourager et soutenir chez les étudiant.e.s un intérêt pour la recherche et l'expérimentation chorégraphique ainsi que pour favoriser l'acquisition de compétences liée à la conception, la gestion et la production d'un projet artistique."

Fin de la pause

Pour la dernière présentation du Collectif 841, j'étais présent avec en bonus pour moi, une rencontre d'échanges après la présentation. Nous sommes accueillis devant la porte du lieu de présentation pour être ensuite invités à prendre dans la place qui sera au final fort comble pour découvrir les quatre propositions au programme. 

Le tout débute avec "Something along those lines" d'Estelle Beaulieu, interprété par Élisa Martin. Devant moi, l'espace est vide sauf une lampe avec un abat-jour et un bloc devant nous. Le tout débute, mais rien ne se passe pendant un certain temps, sinon un temps certain ! Et puis subrepticement, une partie de corps qui nous apparait pour presque aussitôt disparaître. Mes sens sont aux aguets ! La suite nous montrera ce corps qui se fera furtif, comme l'indiquait une phrase du descriptif, "SOMETHING ALONG THOSE LINES se veut une exploration sur les possibilités du vu et du non vu de la représentation.". Une proposition insaisissable peut-être, mais moi, le sens de ce que je viens de voir émerge en toute fin, et ce sens est le suivant, "il en est de mes souvenirs qui peuvent se faire partiels, furtifs, fugaces, incomplets et surgir de façon inopinée, même lorsque je m'efforce de les maîtriser ! Ça débute bien la soirée !

Pour la prochaine oeuvre, nous sommes invités à laisser notre siège pour prendre place tout autour de l'espace scénique (même à s'y déplacer) pour découvrir, autour du "bassin", "Vénus" de Sandrine Dupont, interprétée par Sabrina Colasante, Gabrielle Charlebois, Alycia Dallaire, Juliane Lacasse, Carolanne Marguerin, Camille Mongrain, Anissa Nadeau et Hannah Surette. De cette proposition fort douce et poétique en trois temps, soit les solos, les duo et toutes ensemble, j'en retiens la douceur et la poésie du geste. Je ressens et je me laisse porter par les intentions de la chorégraphe, soit "Une libération de l’énergie divine. La féminité en toute simplicité. Un équilibre entre tendresse et assurance. Harmonie individuelle et collective. L’amour, la paix et l’intimité. Un jardin secret. Vénus". Mission accomplie mesdames !

La troisième proposition de la soirée est "Vernissage" de Tayna Romain avec Audréanne Léger, Charlotte Bruchet, Elisa Martin et Lou-Anne Rousseau. Après la mise en place d'une "toile" blanche au devant de l'espace scénique, nous arrivent quatre personnes avec un "habit protecteur" ! Et comme dans la vie, lorsqu'on laisse derrière soi ses protections et que l'on ose, il est en de ces corps que l'encre enduit et laisse ses traces ! Les gestes portent leurs messages, mais surtout de cet aller jusqu'au retour, leurs questions "Quelles sensations ? Quelles traces ? Quelles significations ?" trouvent leurs chemins et leurs sens !

Le tout se termine avec "This is not moving" de et avec Rozenn Lecomte et Ariane Levasseur dont je découvre régulièrement les présences sur scène avec toujours grand plaisir. Pour cette fois, j'ai droit à leur entrée, tout en "uniforme" (meilleur mot que je puisse donner !) et déterminées qui se suivra par une déclaration fort riche en mouvements. Pour reprendre la description fort juste qui nous est donnée, "Dans une posture féministe et politique, la recherche de l’inutile et de la pertinence de l’être s’inscrit dans des mouvements-amplificateurs de puissance." Et cette puissance, elles nous le proposent de façon forte et percutante ! Pas question d'attendre, elles veulent aller de l'avant ! Et cela moi, je le ressens, ouf !!!!

Pour terminer la soirée, il s'en suit une discussion fort riche et intéressante, alimentée par les questions du public. Pour ma part, pour chacune de ces courtes propositions (d'une dizaine de minutes), je découvre une intention fort bien rendue, mais surtout le cristallite pour une oeuvre plus longue et développée !

Une fois mes pas de retour vers la maison, le seul souhait que j'ai est de pouvoir trouver des disponibilités dans mon agenda pour les deux prochaines fins de semaine, pour découvrir les propositions des Collectifs 842 et 843 !

samedi 11 mars 2023

Sur mes pas au théâtre: "Le traitement de la nuit", fort mystérieux, mais surtout bien captivant !

 Comme il est devenu de tradition, nos pas (ceux de ma blonde et les miens) nous amènent jusqu'à l'Espace Go en ce début de mois pour assister à une de leur proposition. Cette fois, c'est pour découvrir "Le traitement de la nuit" (texte d'Evelyne de la Chenelière) avec Anne-Marie Cadieux (toute aussi sublime qu'intense), Henri Chassé (juste), Marie-Pier Labrecque et Lyndz Dantiste.

Une fois installés sur nos sièges, nous pouvons découvrir derrière cette table devant nous, les ondulations du feuillage sur l'écran derrière cette grande table qui semble prête à accueillir ses convives dont nous ferons parti ! Oui, oui, parce que dans tout ce qui suivra, cette femme, son mari, leur fille et leur "jardinier" prendront place à cette table, parfois ensemble pour manger, boire, se parler, mais aussi à nous parler.

Pause

Et ils mangeront vraiment, parce que l'odeur du plat principal, lorsque le couvercle est ouvert, se propage jusqu'à mes narines en première rangée et ça sentait vraiment bon !

Fin de la pause

                            Crédit: William Arcand, tirée du site de l'Espace Go

De ce couple fort bien nanti, selon la mère qui nous confie qu'ils payent beaucoup d'impôt, nous apprenons les circonstances de la naissance de leur fille, de leur attitude face aux fugues de cette dernière, de la présence de ce jeune homme, mais aussi et surtout, comment la nuit venue, ce qu'ils deviennent. Et c'est là que le propos donne lieu à des grands espaces pour notre imagination. Tout au long les mots et les gestes passent alternativement du côté concret au côté onirique, nous gardant tout attentif et nous déjouant aussi. 

En une courte heure, nous sommes entraînés dans le parcours intime de cette famille "cossue" de banlieue, mais la notion de temps nous échappe totalement tout au long de cette nuit qui se décline de façon fort variable et intrigante.


jeudi 9 mars 2023

Sur mes pas en danse: Une soirée "Colossus" colossale, mais surtout prometteuse pour l'avenir !

Pour une deuxième fois cette saison, les gens de Danse Danse nous invitaient dans la grande Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts pour nous faire découvrir une autre de leurs propositions ! Si la première fois, le choix de cette salle était en lien avec la compagnie de danse qui allait y performer, la compagnie de Pina Bausch, cette fois, c'était l'importance du nombre d'interprètes (plus de soixante !), comme nous l'expliquait  Pierre Des Marais en présentant "Colossus" de Stephanie Lake (Stephanie Lake Company).

                                                     Tirée du site de Danse Danse

Moi, c'est de mon siège en première rangée que je découvrirai au résultat du travail de la trentaine d'élèves de l'École de danse contemporaine de Montréal Méanne Belisle, Rosalie Boivin, Gabrielle Bouchard, Gabrielle Boudreau, Léa Boudreault, Laura Brisson, Julianna Bryson, Alec Charbonneau, Sphynx Church, Meggie Cloutier-Hamel, Émile De Vasconcelos-Taillefer, Ambre Dupuis, Coralie Fortier, Jean-François Gilède, Tom Godefroid, Camille Huang, Alice Jackson, Clodie Lambert, Rosalie Lamoureux, Sarah Manipou, Charlotte Mégardon, Mya Métellus, Auvesa Raymond,  Tommy-Lee Salvas, Manon Scialfa, Jules Talavera, Alex Turcotte,Anna Vauquier et Jérôme Zerges).et de la trentaine aussi de l'École supérieur de ballet du Québec (Nickolas Anderson, Shô Araki, Jeanne Brabant-Lavigne, Noah Broadway, Anaelle Carette, Calista Caron, Anne-Frédérique Charland, Éloïse Chénier, Gabrielle Chevalier, Justin Côté, Sofia Dadone, Manon Delanoë, Alice Fournier, Sophie Groleau-Rouleau, Maëlle Hamache, Andrea Hernandez van Deelen, Éliane Jacques, Clara Koçollari, Maxyme Lachance, Rain Leduc, Tuesday Cassandre Leroux, Emma MacDonald, Janna Matoussova, Arnaud Mongeon, Ana Sofia Natera Marquez, Alexie Morlot, Ariane Pejot-CharrostSydney Elias Roldan Pierce, Anaïs Roy, Tao Stone Leduc. Leela Taggar et Laika Wintemute.).

Pause

Bon, je le concède, la liste est longue, mais chacun.e mérite que l'on mentionne son nom !

Fin de la pause

Re-Pause

Une oeuvre de cette envergure avec une perspective de "si proche", est-ce que je pourrai l'apprécier pleinement ? La question est légitime et me taraude ! Après un premier tableau durant lequel ma proximité a limité ma visibilité de l'ensemble, la suite a été parfaite avec une perspective inégalable sur le visage des interprètes ! Impresssion confirmée par mes voisins de rangée.

Fin de la re-pause

Lorsque le rideau s'ouvre, tous les interprètes sont là couchés sur le sol tout en rond et c'est de ce cercle que le mouvement émergera et se propagera. Par la suite, j'y vois un bel exemple de la "manipulation ou la direction d'un groupe". Un premier tableau qui illustre déjà fort bien ce qui suivra et qui est présenté dans la description de l'oeuvre, soit, "Un seul mouvement déclenche une réaction en chaîne qui fait passer l’ensemble du chaos à l’ordre. Comme par magie, le courant se transmet d’un corps à un autre."

L'effet du nombre est puissant, percutant et les différents tableaux sont captivants. Tout au long, l'unicité, la dualité et le groupe est utilisé pour nous présenter des illustrations de différentes déclinaisons de relations humaines en groupe. Il y a celui ou celle qui se lève, se révèle ou qui entraîne. Le spectateur que je suis a tout devant lui, dans la forme et le propos pour le satisfaire. Et c'est sans aucune hésitation que je me suis levé pour les applaudir lorsque sur elle, "le rideau est tombé" !

Lors de la discussion avec le public qui a suivi, plein d'informations fort intéressantes. Je vous en partage deux. La première, les élèves de ces deux écoles de notre ville ont eu deux semaines, oui, oui, pour se préparer à présenter cette oeuvre. La deuxième, si les costumes sont similaires, chacun est différent ( ce qui ne m'avait pas échappé (!) et ce sont les mêmes (plus quelques ajouts, parce que ici, il y a plus d'interprètes) depuis le début de la présentation de cette oeuvre un peu partout à travers le monde. Et pour leur attribution, ils sont étendus par terre et chancun.e, en même temps, fait son choix !

Il est pour moi important de réitérer mon opinion, comme quoi, nous sommes bien chanceux d'avoir autant de talent dans nos écoles de danse, ici à Montréal, tout style confondu ! 

mardi 7 mars 2023

Sur mes pas en des territoires surprenants avec "Plaisirs partagés" au La Chapelle !

 Lorsque mes pas me ramènent à la maison après avoir assisté à la présentation de "Plaisirs partagés" de Audrée Lewka, David Emmanuel Jauniaux et Guillaume Létourneau, présenté au La Chapelle, je me disais qu'encore une fois, cette année, la devise de ce lieu de diffusion, "La création dans toute sa diversité" s'avérait fort juste et appropriée. À mes yeux, l'audace d'Olivier Bertrand, directeur général et artistique de ce lieu est fort évident et cela s'est avéré vrai encore une fois pour cette proposition ! Pour cela, je leur dis merci !

De Audrée Lewka et ses complices, j'avais assisté à "Poneyboyz" lors d'une soirée de Danses Buisonnières et en octobre 2019  à "Dousse nuit, holey night" et pour mieux vous mettre dans le contexte de ce qui suivra, voici ce que j'avais écrit sur cette dernière: "C'est donc dans une célébration déjantée, d'après célébration que nous sommes conviés. Comme si nous étions sous l'effet de certaines substances, les objets prennent vie grâce à Guillaume Danielewski, David Emmanuel Jauniaux, Victor Naudet, Olivier Landry-Gagnon sur scène et Audrée Lewka au commande en bordure de la scène, dans une série de tableaux qui pourront produire différents effets entre le rire et "qu'est ce que c'est ça !" Pour ma part, j'ai navigué entre ces deux pôles tout en étant fasciné par l'utilisation des accessoires. Est-il possible de revisiter des "lieux communs" pour en présenter un aspect fort différent et un peu éloigné des "Toy Story" ? En cette soirée, il est possible de dire oui !"

                             Crédit: David Emmanuel Jauniaux, tirée du site de La Chapelle

Donc, c'est sans surprise que je découvrirai la suite avec surprise et étonnement ! Une fois rendu à mon siège, je découvre un château tout en carton avec un panneau électronique qui, "tout en rouge", nous invitait avec "Assis-toi s.t.p." et "Please take a seat". Et le moment venu de débuter, la salle sera complète pour cette soirée de première avec un public d'habitué.es du lieu et de proches des interprètes-créateurs de cette proposition, tout le moins mes voisin.es à ma gauche. 

Ce que je découvrirai par la suite est une suite de tableaux qui débute par un premier qui met bien la table à ce qui suivra ! Pas question de divulgacher ici, 

Pause

Il y aura dans la salle la "big boss" du OFFTA et qui sait si cette oeuvre ne sera pas reprise dans le cadre de ce festival ou ailleurs aussi !

Fin de la pause

mais je découvre lui et l'autre qui nous présentent une façon particulière d'utiliser sa carte Visa ! La table était mise pour la suite. Il s'en suit, de tout en haut de ce château, les chevaliers se mettent sur la défensive en proposant une perspective surprenante, lire ici "fesses devant". La suite est tout aussi déjantée, mais surtout riche en imaginations. À preuve ce comptoir de sandwich avec un seul type de sandwich et ce ballet des fleurs. Je dois avouer, je n'ai pas embarqué comme la plupart du monde autour de moi qui réagissait fortement par leurs rires et aussi par leurs applaudissements entre les tableaux. Il en reste qu'il est impossible de ne pas être surpris, d'être impressionné et d'apprécier l'imagination et le rendu de ce trio qui nous entraîne dans leur monde dans lequel ils modifient et inversent les perspectives. Et quand cette paire d'yeux (lire ici, incarnée par une paire de fesses) s'approchent de moi, impossible de rester de marbre ! 

Encore une fois et je me promets d'y être une prochaine fois, ce collectif m'amène dans un territoire créatif fort original qui ne me laisse pas indifférent, même si je n'avais pas l'enthousiasme de ceux et celles tout autour. Et comme je l'indiquais au début de ce texte, je suis très heureux d'être un habitué de ce lieu de diffusion qui me permet de sortir de mes sentiers habituels pour mon plus grand plaisir !

 

vendredi 3 mars 2023

Sur mes pas à l'Usine C pour être "éclaboussé" par "INK" !

 La venue de Dimitris Papaioannou, créateur hors-norme, amène son lot de spectateurs et une supplémentaire aussi à l'Usine C ! Et moi, c'est ce que j'ai constaté, lorsque mes pas m'ont amené jusqu'aux portes de l'Usine C, en passant le hall d'entrée jusqu'à mon siège en première rangée pour découvrir "INK" ! 

Bien installé, le temps passe et le début de la représentation arrive peu à peu. Derrière le rideau, il me semble entendre du bruit de tonnerre et aussi de la "pluie" qui tombe. Et lorsque le rideau laisse place à ce qu'il cache derrière, je réalise que je n'avais pas tout faux. De l'eau sur scène, il y en a déjà et encore plus il s'en rajoutera par la suite sur une scène qui est capable d'en prendre ! Rapidement, pour utiliser le titre de la proposition traduit en français, je me sens inspiré, par ce que je découvrirai qui est pour moi une oeuvre produite avec une encre à base d'eau ! 

Pause

Dans mon passé professionnel, j'ai pu collaborer avec des gens du domaine de l'imprimerie et les encres à base d'eau dont le principe pour laisser ses "traces" est tout en fait semblable avec ce que je découvrirai par la suite. 

Fin de la pause

Armé de son boyau avec son accessoire au bout, il utilise l'eau d'abord pour produire de forts effets scéniques. Avec sa physionomie sombre et sévère, cet homme me captive. Et puis apparait, cet "autre" (Suka Horn) qui, tout en contraste, avec lui tout en noir et l'autre tout dépourvu de vêtements nous illustreront des relations complexes entre les deux. Tout au long, l'eau sera utilisée pour produire des effets scéniques fort riches, dont cette boule partiellement remplie qui est lancée de l'un à l'autre avec des mouvements ondulatoires fort bien réussis. 

                          Tirée du site de l'Usine C

Tout au long ou presque, l'eau se déverse et aussi est projetée sur moi, éclaboussée par une boule, il me semble, qui éclate devant moi. Tout au long aussi, la relation entre les deux personnages me captive jusqu'à la finale !

Et comme tous les autres, je me lève pour applaudir ce que les soixante-cinq dernières minutes m'ont permis de vivre. J'en étais à ma deuxième fois avec ce créateur qui encore une fois m'a fait vivre. "The Great Tamer" étant la première fois en janvier 2019. En espérant que l'Usine C me permette de rendre vrai le dicton, "jamais deux sans trois" !