samedi 25 mars 2023

Sur mes pas en danse tout "remix" et contrasté avec Bigico !

Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Studio 303 pour découvrir la soirée "Remix Bigico", sous le commissariat de Rachel Carignan et Katya Montaignac, j'en étais à ma troisième fois à ce type de rencontre, mais la première proposée par Lük Fleury et Bigico ! En bonus, j'y découvrirai la performance de la fille de mon ancienne collègue de travail, Kim Rouchdy dans un des deux remix de la soirée.

Pause

Voilà une formule que j'apprécie particulièrement que celle du remix, surtout lorsque nous avons droit au remix et à l'original (ou des extraits de l'original) dans la même soirée. 

Fin de la pause

                                                              Tirée du site de Bigico

Une fois les présentations d'usage et les explications sur le contexte de ce remix, dont le choix de ces deux oeuvres de gigue contemporaine par les chorégraphes invités et le temps de préparation (une semaine), nous avons droit au premier remix de la soirée, celui de "Sax Addict" (créé en 2009 par Yaëlle Azoulay) par Chloé Bourdages-Roy avec Stéphanie Boulay, Kim L. Rouchdy et Ian Yaworski.

En entrée de jeu, nous arrivent deux femmes avec à bout de bras, une pôle qui sous-tend un rideau rouge. Ce qui me frappe, est leur sourire fort bien présent sur des pas fort bien actifs. La suite réserve des surprises dont celle cachée derrière ce rideau. Tout au long de ces trop courts moments, je les vois porter à bout de bras, cette pole à rideau, coûte que coûte et cela avec le sourire ! Il y de ces moments où rien ne bouge, mais tout est exprimé, comme pour se jouer du public ! Au final, "rires et magie" dans ce remix tout à fait réussi ! Et quelque peu différent de l'original dont nous avons pu voir un extrait dans lequel, seul les jambes des trois interprètes étaient visibles et aussi tout au long de la performance, selon les dires de la chorégraphe originale présente. 

Une fois le changement d'installation, nous sommes entraînés dans un univers chorégraphique tout à fait différent avec "La Pyramide du sauveur" (créé en 2013 par Philippe Meunier), remixé par David Tessier et interprété par Eva Dortélus. Pour cette proposition, je m'en vais ailleurs. Avec elle devant nous et, un peu plus tard, elle aussi sur l'écran derrière, je suis touché par les pas qu'elle fait et les émotions qui émergent en moi (et la discussion qui suivra m'indique que je ne suis pas le seul que en ressentira !). De ce solo-duo avec les images projetées, enrichies de ses stries, telles des cicatrices, qui illustrent fort bien les souvenirs parfois incomplets ou douloureux du passé. La performance d'Eva Dortélus est fort juste pour amener une forte touche d'émotion sur ce que peut ressentir cette femme.

Une fois le tout terminé, mes pas, fort satisfaits. me ramènent à la maison avec encore en tête, ce que je venais de voir et en me rappelant aussi que les émotions en apparence opposées sont souvent les deux faces d'une même réalité. Et aussi, avec en tête les paroles de Lük Fleury qui nous indiquait que de ce remix, il pourrait y en avoir d'autres ! Et moi fort heureux de cette possibilité !

vendredi 24 mars 2023

Sur mes pas vers le philosophique "Mountains are Mountains" de Dana Gingras !

 Pour cette première visite, fin mars (!), cette année à L'Agora de la danse (faute de disponibilité et non pas d'intérêt !), je m'en allais découvrir "Mountains are Mountains", la plus récente proposition de Dana Gingras. De cette chorégraphe, je me souviens de mes précédentes rencontres avec ses propositions sur une grande scène (Place des Arts) et avec un grand nombre d'interprètes. Cette fois, il n'y aura que quatre interprètes (Louise Michel Jackson, Josh Martin, Justin de Luna et Robert Abubo) ainsi qu'un musicien (Jim White) dans un espace scénique plus intimiste ( l'Espace bleu) du Wilder et je suis bien curieux d'en découvrir le résultat.

Et en cette soirée de première, je ne suis pas le seul à attendre pour prendre place dans la salle. Je découvre près de moi, un groupe de jeunes élèves du secondaire et leurs accompagnateurs.

Pause

C'était la deuxième fois cette semaine qu'à une proposition danse, un groupe de jeunes prenait place dans la salle, la première était pour ma soirée chez Danse Danse. Yeah !!!

Fin de la pause

La porte du lieu s'ouvre, les gens entrent. Moi, une fois assis, de mon siège, je découvre devant moi dans l'espace scénique, une petite scène au milieu (symbole de la montagne ?), un écran blanc à l'arrière, une batterie à la droite, ainsi que deux personnes assises immobiles.  C'est avec une salle bien remplie que débute la représentation. Ici débuter à un sens très large parce que de longs moments se passent sans que rien ne bouge, sinon une guêpe (information que j'apprendrai plus tard lors de la discussion d'après représentation) sur fond de nuage blanc qui passe sur cet écran et qui résonne fort dans mes oreilles. 

Et après une certaine attente, moi en mode observation, je commence à voir de légers mouvements de ces deux hommes assis (Josh Martin et Robert Abubo) et leurs déplacements semblent moduler ou être modulés par les sons qui proviennent de la batterie. Et puis de ces mouvements émergent les déplacements aléatoires (?) de ces deux êtres qui interagissent de façon intermittente, soutenus par les ondes musicales de cette batterie. Tout cela, avec en arrière scène les projections de montagnes et cette guêpe qui se fait insistante, mais pas perturbante. Moi, de mon siège, je reste captivé, même si le sens de ce que je vois m'échappe. Et puis arrive le moment où ils nous quittent.

                               Crédit Yannick Grandmont tirée du site de l'Agora de la Danse

Après un court moment, arrivent deux autres "êtres" (Louise Michel Jackson et Justin de Luna), vêtus d'un habit une pièce et de lunettes opaques (pour nous !). Sur fond plus cosmique, ils interagiront de façon intrigante ! Et interagissent-ils vraiment ou leurs rencontres sont fortuites ! Cette question me taraude, mais elle ne m'empêche pas de rester attentif. Dans la description que j'ai lu après, je prends bien la mesure de ce qu'elle m'aurait apporté comme information, "Cette pièce nous transporte dans une dimension métaphysique où les interprètes sillonnent la montagne à la recherche de l’avenir.". 

Il en reste que ce que nous propose Dana Gingras a tout d'une réflexion philosophique sur la relation à l'autre avec la tension, de toute nature, qui peut l'accompagner. Que ce soit l'un envers l'autre dans la première partie ou les deux face au futur, le chemin pour aller au devant peut s'avérer une ascension de montagne avec les défis que l'on peut rencontrer pour y arriver !

Une fois les applaudissements faits, la discussion, pour le spectateur curieux que je suis, m'a apporté d'intéressantes informations. D'abord le contexte de création qui s'est fait pendant la pandémie ( il y a plus de trois ans donc !!!) qui lui a demandé de communiquer par courriels avec ses collaborateurs et collaboratrices. Aussi, j'apprends que travail de préparation des duo s'est fait d'abord dans l'espace public extérieur. Ce qui me fait prendre conscience d'une impression de tension et immobilité / rupture que j'ai ressenti tout au long sans vraiment en prendre conscience !

Au final, une oeuvre pas facile d'accès, mais néanmoins intéressante. Je serais bien curieux de connaître les impressions de ces jeunes pour qui cette proposition chorégraphique était la première (info venant du prof qui les accompagnait !)

mercredi 22 mars 2023

Sur mes pas vers le polymorphe "Prism" de Tentacle Tribe et être ébloui par ses reflets démultipliés !

 Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'aux portes du Wilder pour découvrir "Prism" de la compagnie Tentacle Tribe, je revenais du dévoilement de la programmation du FTA. Ma tête était pleine de propositions intéressantes et aguichantes, mais je pourrais ajouter, surtout avec le défi de faire des choix avec mon agenda et ses limites, lire ici contraintes ! 

À mon arrivée, près de trente minutes à l'avance, "because" admission générale, il y a déjà une bien belle file devant la porte du Studio-Théâtre. Il en reste que cette attente m'a permis d'échanger avec la spectatrice derrière moi qui m'indiquait qu'elle venait ce soir pour se faire du bien, elle qui ne fréquente pas régulièrement les lieux de diffusion de danse. 

                                                           Tirée du site de Danse Danse

Pour ma part, j'en étais à ma troisième rencontre avec cette compagnie. La première fois, le titre de mon retour était "Entraîné et captivé par "Fractals of you"" (en 2016) et pour la deuxième fois, ""Ghost", (en 2018) pour me faire rêver é(mer)veillé !" Il serait inutile d'affirmer que les pas de ce que j'allais découvrir étaient en terrains conquis, mais restons calme cher spectateur !

À mon arrivée dans la salle, "mon" siège en première rangée m'attendait et je m'y suis donc installé ! Je découvre devant moi, deux panneaux verticaux (deux miroirs) fort bien sages et par terre devant, une plaque réfléchissante. Il semble que là, devant moi, se trouve les ingrédients scéniques pour que les reflets de "Prism" soient fort actifs et ils le seront !

Ainsi donc, en entrée de jeu, Emmanuelle Lê Phan, Elon Höglund, Rahime Gay-Labbé, Céline Richard-Robichon, Mecdy Jean-Pierre nous proposent un tableau dans lequel les corps se multiplient et se démultiplient pour créer un effet de nombre au fort potentiel visuel. J'y vois, entre autre, l'éclosion d'une fleur. Devant cette entrée en scène, dans laquelle réalité et réflexion se confondent, je me dis intérieurement "ouf" et "wow" ! La suite constituée de différents tableaux durant lesquels les corps fort riches de leurs mouvements nous présentent des variations, entre autre, de rencontres multiples, même à deux et aussi de corps fuyants. Les panneaux de miroir sont habilement déplacés (par les interprètes, il me semble !) pour déjouer nos perceptions et faire rayonner les apparitions et les déplacements des corps de partout et parfois subrepticement ! 

Dans le programme de la soirée, Emmanuelle Lê Phan, co-chorégraphe indiquait, "on invite le public à se perdre dans notre univers surréaliste." Et sans trop divulgâcher, en fin de présentation, dans cet univers nous y avons été inclus !

Et c'est avec enthousiasme que je me suis levé en fin de présentation pour démontrer mon appréciation et je n'ai pas été le seul. Une fois le tout terminé, mes pas entreprennent le chemin du retour et "oh hasard" sur le quai du métro, je retrouve la spectatrice rencontrée avant d'entrer en salle. Et elle est tout sourire, elle m'indique qu'à elle aussi ce qu'elle venait de voir, lui avait fait du bien. 

lundi 20 mars 2023

Sur mes pas sur "Passerelle 840" avec le collectif 842, fort riche en mouvements et en mots !

 Comme la vie peut m'en réserver de façon imprévue, une éclaircie s'est présentée dans mon agenda de week-end et par conséquent, j'ai fait ni une ni deux et mes pas fort joyeux se sont dirigés, avec ma nouvelle acquisition (un sac de Passerelle 840 ) jusqu'au 840 rue Cherrier pour découvrir les cinq propositions de la soirée du collectif 842. Moi, celui qui aime arriver "un peu" à l'avance, je trouve un hall d'entrée déjà fort bien garni en spectateurs. Les moments qui suivent avant notre entrée en salle ne verront que le lieu se remplir pour, selon mon estimation, faire salle "très" comble pour cette soirée !

                                          Tirée du site du département de danse de l'UQAM

Pause

Avec autant de gens, je ne peux m'empêcher de penser qu'il faudra peut-être penser, un de ces jours, monter l'escalier et présenter les propositions dans le plus grand espace. Ce qui est, de ma perspective, un heureux problème !

Fin de la pause

Une fois les mots d'accueil d'usage prodigués des marches de l'escalier, nous sommes invités à entrer par une autre porte, celle de l'arrière scène avec les indications suivantes. Nous pourrons nous déplacer dans l'espace scénique pour découvrir "Une fissure dans le mur" de Naomie Charette jusqu'aux notes musicales qui nous indiqueront la fin de la présentation. Arrivant en dernier ou presque en salle, je travaille fort pour distinguer les interprètes des spectateurs. Il y a un heureux mélange de tout ce monde dans cet espace que le quatrième mur ne semble pas séparer.  Mais peu à peu, un certain équilibre s'établit et moi, je commence à m'y retrouver, tout cartésien que je suis. Peu mobile de nature, je trouve ma place pour bien observer l'ensemble et je découvre de proche ou de loin ces interprètes présents (dont Audrey Roy, Catrine Rouleau, Lou-Anne Rousseau et Marie Lamothe-Simon) dans la place. Ils le font d'abord et surtout en solo et ensuite en duo. Avec tout proches d'elles, une oeuvre sur "papier" de  Gabrielle Moreau. Il y a aussi celle sur ce bloc qui m'a toutes les allures d'être le point central de la proposition et qui deviendra le point d'intérêt de tout.es lorsqu'elle se met à chanter. Phénomène intéressant, si au début tout l'espace était partagé, peu à peu le milieu est devenu l'endroit des interprètes et les bords pour les spectateurs, comme si le quatrième mur, sans crier gare était venu prendre place tout doucement!

Pour la prochaine proposition, "Petite hypoxie" de et avec Marie-Anne Rahimi et Fanny Bélanger-Poulin, nous sommes invités à prendre place à l'endroit habituel, soit sur un siège au fond avec devant nous l'espace scénique. Sur cet espace, sera installé en monticule deux bâches de plastique, l'une blanche et l'autre bleue. Et c'est autour de ces bâches, objets polymorphiques que les corps évolueront et qui aussi s'adresseront à nous avec le texte de Gabrielle Blain-Rochat. De ma perspective, il en va de ces mouvements et de ces paroles, comme il en va de notre vie. Avec des moments variables telle qu'une petite hypoxie (situation où la disponibilité de l'oxygène est réduite) avec un tableau durant lequel, une des deux est complètement enfouie dans la toile bleue, mais que l'autre vient à son aide. Une proposition poétique qui laisse plein de place aux mots et à notre imaginaire !

Et puis, encore une fois, nous sommes invités à nous déplacer pour nous rapprocher du fond de l'espace pour pouvoir découvrir la projection de "Es-tu là ?" de Juliette Beaudoin (chorégraphie et idéation) et Anthony Fréchette (réalisation et idéation). Une fois, ce corps libéré, il évoluera à l'intérieur et à l'extérieur (dans un immense champs tout de blanc vêtu !). Une fois, interpellé (es-tu là ?), je réponds oui et je reste tout captivé par cette femme qui, une fois libérée, semble rayonner, malgré les entraves qui parfois la retiennent.

Et, "surprise", du même endroit nous voyons l'installation de ce sofa d'une ampoule suspendue (fort importante le moment venu) et des bouteilles vides (sauf une ?) pour "My mind is where it hurts" de et avec Monica Navarro. Des moments comme il était annoncé, soit, "Assise toute seule dans mon salon, ne me regardez pas. Ne m’écoutez pas. Je suis sans son. Muté. Bouche fermée, dans l’intimité de mon chez moi. On me regarde, bouche serrée. Validez-moi." Mais nous, de son désarroi évident et de son errance dans ce lieu, nous ne pouvons être que des témoins impuissants. Lorsque de la bouteille, la dernière gorgée est soutirée, moi je me sens rendu tout au fond sans espoir ! Ouf !!!!

Pour la dernière oeuvre de la soirée, nous devrons encore nous déplacer pour prendre place sur le côté de l'espace pour "Parcelles d'eux" de Lola Thirard avec Fanny Bélanger-Poulin, Camille Courchesne-Couturier et Jacynthe Desjardins. Le tout débute avec elle qui dans cet espace coloré de rouge et de bleu ou vert (ouf, ma mémoire !!!) et puis arrivent les deux autres qui par leurs mouvements et leurs paroles entamées et répétées, nous présentent, ce qui me semble, des fragments d'elles. Ce qui me captive le plus, ce sont leurs mouvements comme si des volutes colorées se déplaçaient là devant moi, laissant derrière des trainées de paroles ! De cette pure abstraction, elles nous dévoilent des pans intimes d'elle-même. Et c'est sur l'ultime déplacement d'une d'elle, les autres ayant déjà quitté que ces moments de confession se terminent, tout comme la soirée de présentation.

Acceptant avec grand plaisir de rester pour la période d'échanges, fort riche, j'ai eu le plaisir de poser ma question qui m'a néanmoins laissé sur le seuil de ce que, plus tard, j'ai réalisé que j'aurais vraiment voulu savoir. Et juste pour vous, voici ma question posée et celle qui aurait dû l'être. Cinq propositions qui alliaient mouvements et paroles (dites ou chantées), est-ce un hasard ? La réponse est bien évidemment non, le comité de Passerelle 840 ayant décidé de regrouper ces oeuvres. Et la question vraiment intéressante et qui aurait été adressée aux cinq chorégraphes, "en quoi les mots ont été importants pour vous dans la création et la présentation de votre proposition ? Mais bon, ainsi va la vie avec ses zones d'ombres que le spectateur n'a pas su, au bon moment, tenter d'éclairer !

Et moi, je reviens néanmoins fort heureux et comblé après ces rencontres riches qui m'ont amené dans des univers très intimes et tellement variées.



vendredi 17 mars 2023

Sur mes pas à "La nuit de la danse", "toute une nuit" !

 Comme pour l'an dernier, le Festival International du Film sur l'Art, nous proposait "sa nuit" de danse, sa deuxième,  au Théâtre Outremont et comme pour l'an dernier, j'ai accepté leur invitation. Comme l'indiquait le programme, c'est une trentaine d'oeuvres qui nous serons proposés pour une durée de plus de six heures (plus de 400 minutes). Et comme mon objectif était de "parcourir" toute la nuit et que le métro se met en pause vers minuit, mes pas se sont faits motorisés jusqu'aux abords du théâtre. Et là, les choses se sont compliquées, parce que voyez-vous, le stationnement dans les rues tout autour est limité à deux heures jusqu'à 22h00,  sauf aux propriétaires de vignettes. Il reste les places avec parcomètre, mais encore faut-il en trouver une, un jeudi en fin d'après-midi, sur la rue Bernard. Mais les dieux de la danse sont de mon côté et ne voilà tu pas qu'une place dans un petit stationnement se libère, là juste devant moi. Et une fois le parcomètre bien nourri, je peux me rendre la tête tout en paix jusqu'aux portes du Théâtre quelques minutes (lire ici une quinzaine) avant le début prévu de la soirée ou de la nuit !!!!

                                              Affiche de la soirée tirée du site du Festival

À mon arrivée, tout est assez calme et c'est assez facilement que je trouve ma place de choix. Peu à peu, la salle se gorge de monde. Autour de moi, arrive des gens du milieu de la danse, avec qui je discute avec grand plaisir. Ma prédiction du matin (facile à faire vous me direz !) se concrétise, soit que je devrais rencontrer plein de monde que je connais. 

Un peu passé 18h00, arrive le moment où s'éteignent les lumières et vient s'adresser à nous, sans présentation,  une femme qui le fait dans une langue que je ne comprends pas. J'en déduis éventuellement que c'est de l'ukrainien par ce mot, elle l'utilise. Elle poursuivra en français et reprendra ses mots en anglais pour conclure son propos à propos sur la guerre dans ce (ou son) pays et des horreurs qui l'accompagnent. Elle est accompagnée par une jeune cinéaste (Anna Semenova) qui nous présentera, juste après, son film, sur le l'accueil en Pologne de jeunes danseuses ukrainiennes qui ont fuit la guerre et qui pratiquent leur art pour présenter une oeuvre. Il s'en suit ce film, "Fragments of Resilience" et tout au long, nous pouvons découvrir les témoignages et les mouvements des différentes personnes impliquées. Une oeuvre qui fait du bien à ces jeunes et à nous aussi. 

Il s'en suit, le début plus formel de la soirée avec celle qui en dirigera le déroulement, Bénédicte Décary qui annonce une soirée en cinq blocs de courts métrages d'une durée de trois minutes à une trentaine.  Soyez rassuré.es, je ne vais pas revenir sur chacun d'eux dont un bon nombre sont réalisés par des gens d'ici. Voici donc quelques mots sur certains d'entre eux. 

De ce premier "Herbarium" d'Iwona Pasinska (Pologne) qui débutait fort bien ce premier bloc comme un début de printemps tant attendu, jusqu'au dernier pour moi dans le cinquième bloc, mais pas pour les quelques vrais tenaces, que je verrai quelques minutes avant minuit "Rita Letendre. Lignes de force" de Soraïda Caron et Benoit Ouellet, le plaisir de l'amateur de danse et de mouvements que je suis a été fort satisfait. Tout au long de ces quelques six heures, de belles découvertes dont je vous partage mon palmarès dans le désordre de la soirée. 

Ouf pour "Covivide" de Louis-Martin Charest avec Geneviève Boulet qui nous présente cette femme qui "explore l'absurdité de cette situation dans un jeu entre réalité et fiction". Des mouvements et des expressions faciales de Geneviève Boulet !!!

Les cinq "Solos Prêts-à-porter" d'Éliot Laprise et Karine Ledoyen qui pendant trois minutes chaque fois, nous présentaient les mouvements de Louise Bédard, Stacey Désilier (avec une brillante illustration d'un espace vert qui diminue pour devenir peau de chagrin), James Viveiros, Mecdy Jean-Pierre et enfin Jessica Serli. Pour cette dernière proposition, j'en avais vu les deux versions précédentes sur le parvis et l'escalier de côté d'une église et j'ai retrouvé avec autant de plaisir, en concentré, l'essence végétale de sa proposition. 

Impossible de ne pas être impressionné et captivé par "Luce", ce personnage, "créature extraterrestre mystérieuse, mi-humain, mi-poisson" que nous incarne Valeria Galluccio. Une première et prometteuse proposition sur grand écran de cette interprète dont j'apprécie les performances dans les oeuvres de Marie Chouinard depuis quelques années.

Reouf (!) pour la version grand-écran de "La goddam voie lactée" de Jérémie Battaglia qui revisite sur grand écran et à l'extérieur la création de Mélanie Demers. Ces femmes prennent position et s'affirment tout en se déplaçant, entre autre, sur des bancs de sable (voulu ou pas, un des moments est visuellement fort pour moi semble montrer une partie intime des femmes !). 

Retour sur grand écran pour Frédérick Gravel avec Jean-Christophe Yacono qui nous propose les mouvements de duo dans un lieu que je pense connaître avec son accompagnement musical ! Une première partie d'une oeuvre plus importante bien décrite de la façon suivante: "Une micro-fiction, un jeu de présence — absence". Les autres parties sont à venir prochainement, soyez en averti.es !

Je pourrais continuer sur presque chacune des propositions, mais un de mes coups de coeur de la soirée, "Au delà du hors-champs" d'Axel Robin qui en gestes le tournage d'une scène d'une façon toute personnelle, mais surtout qui nous ravie et nous surprend lors du générique.

Enfin dans le dernier bloc, "Two to tango" de Dimitri Sterkens (Belgique)  qui s'avère "décoiffant" et palpitant ! 

Donc minuit approchant, mais surtout mon attention en forte déclin (mosus de nature humaine !), je quitte la salle avant la projection des deux dernières oeuvres, laissant derrière moi une salle fort peu pourvue de spectateurs. Comme je me le faisais remarquer en quittant, "la nuit" de cette année toute riche était-elle, s'est avérée un peu trop longue. 

Il en reste que de ces oeuvres je retiens une forte impression et aussi l'imagination et la qualité et la richesse des moyens utilisés pour nous présenter de courtes propositions ! En espérant une troisième édition de cette nuit blanche, un peu plus courte, cependant !

lundi 13 mars 2023

Sur mes pas sur la "Passerelle 840" pour découvrir avec plaisir la diversité du collectif 841 !

L'agenda de mes week-ends est fort bien rempli, mais une petite éclaircie s'est présentée pour la première présentation de "Passerelle 840", celle du Collectif 841 et j'en ai profité !

Pause

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas ce qu'est "Passerelle 840", voici un extrait, tiré de leur site, pour vous situer, "Passerelle 840 est autogéré par un comité de gestion formé par et parmi les étudiant.e.s. du département de danse de l'UQAM dont l'objectif est d'encourager et soutenir chez les étudiant.e.s un intérêt pour la recherche et l'expérimentation chorégraphique ainsi que pour favoriser l'acquisition de compétences liée à la conception, la gestion et la production d'un projet artistique."

Fin de la pause

Pour la dernière présentation du Collectif 841, j'étais présent avec en bonus pour moi, une rencontre d'échanges après la présentation. Nous sommes accueillis devant la porte du lieu de présentation pour être ensuite invités à prendre dans la place qui sera au final fort comble pour découvrir les quatre propositions au programme. 

Le tout débute avec "Something along those lines" d'Estelle Beaulieu, interprété par Élisa Martin. Devant moi, l'espace est vide sauf une lampe avec un abat-jour et un bloc devant nous. Le tout débute, mais rien ne se passe pendant un certain temps, sinon un temps certain ! Et puis subrepticement, une partie de corps qui nous apparait pour presque aussitôt disparaître. Mes sens sont aux aguets ! La suite nous montrera ce corps qui se fera furtif, comme l'indiquait une phrase du descriptif, "SOMETHING ALONG THOSE LINES se veut une exploration sur les possibilités du vu et du non vu de la représentation.". Une proposition insaisissable peut-être, mais moi, le sens de ce que je viens de voir émerge en toute fin, et ce sens est le suivant, "il en est de mes souvenirs qui peuvent se faire partiels, furtifs, fugaces, incomplets et surgir de façon inopinée, même lorsque je m'efforce de les maîtriser ! Ça débute bien la soirée !

Pour la prochaine oeuvre, nous sommes invités à laisser notre siège pour prendre place tout autour de l'espace scénique (même à s'y déplacer) pour découvrir, autour du "bassin", "Vénus" de Sandrine Dupont, interprétée par Sabrina Colasante, Gabrielle Charlebois, Alycia Dallaire, Juliane Lacasse, Carolanne Marguerin, Camille Mongrain, Anissa Nadeau et Hannah Surette. De cette proposition fort douce et poétique en trois temps, soit les solos, les duo et toutes ensemble, j'en retiens la douceur et la poésie du geste. Je ressens et je me laisse porter par les intentions de la chorégraphe, soit "Une libération de l’énergie divine. La féminité en toute simplicité. Un équilibre entre tendresse et assurance. Harmonie individuelle et collective. L’amour, la paix et l’intimité. Un jardin secret. Vénus". Mission accomplie mesdames !

La troisième proposition de la soirée est "Vernissage" de Tayna Romain avec Audréanne Léger, Charlotte Bruchet, Elisa Martin et Lou-Anne Rousseau. Après la mise en place d'une "toile" blanche au devant de l'espace scénique, nous arrivent quatre personnes avec un "habit protecteur" ! Et comme dans la vie, lorsqu'on laisse derrière soi ses protections et que l'on ose, il est en de ces corps que l'encre enduit et laisse ses traces ! Les gestes portent leurs messages, mais surtout de cet aller jusqu'au retour, leurs questions "Quelles sensations ? Quelles traces ? Quelles significations ?" trouvent leurs chemins et leurs sens !

Le tout se termine avec "This is not moving" de et avec Rozenn Lecomte et Ariane Levasseur dont je découvre régulièrement les présences sur scène avec toujours grand plaisir. Pour cette fois, j'ai droit à leur entrée, tout en "uniforme" (meilleur mot que je puisse donner !) et déterminées qui se suivra par une déclaration fort riche en mouvements. Pour reprendre la description fort juste qui nous est donnée, "Dans une posture féministe et politique, la recherche de l’inutile et de la pertinence de l’être s’inscrit dans des mouvements-amplificateurs de puissance." Et cette puissance, elles nous le proposent de façon forte et percutante ! Pas question d'attendre, elles veulent aller de l'avant ! Et cela moi, je le ressens, ouf !!!!

Pour terminer la soirée, il s'en suit une discussion fort riche et intéressante, alimentée par les questions du public. Pour ma part, pour chacune de ces courtes propositions (d'une dizaine de minutes), je découvre une intention fort bien rendue, mais surtout le cristallite pour une oeuvre plus longue et développée !

Une fois mes pas de retour vers la maison, le seul souhait que j'ai est de pouvoir trouver des disponibilités dans mon agenda pour les deux prochaines fins de semaine, pour découvrir les propositions des Collectifs 842 et 843 !

samedi 11 mars 2023

Sur mes pas au théâtre: "Le traitement de la nuit", fort mystérieux, mais surtout bien captivant !

 Comme il est devenu de tradition, nos pas (ceux de ma blonde et les miens) nous amènent jusqu'à l'Espace Go en ce début de mois pour assister à une de leur proposition. Cette fois, c'est pour découvrir "Le traitement de la nuit" (texte d'Evelyne de la Chenelière) avec Anne-Marie Cadieux (toute aussi sublime qu'intense), Henri Chassé (juste), Marie-Pier Labrecque et Lyndz Dantiste.

Une fois installés sur nos sièges, nous pouvons découvrir derrière cette table devant nous, les ondulations du feuillage sur l'écran derrière cette grande table qui semble prête à accueillir ses convives dont nous ferons parti ! Oui, oui, parce que dans tout ce qui suivra, cette femme, son mari, leur fille et leur "jardinier" prendront place à cette table, parfois ensemble pour manger, boire, se parler, mais aussi à nous parler.

Pause

Et ils mangeront vraiment, parce que l'odeur du plat principal, lorsque le couvercle est ouvert, se propage jusqu'à mes narines en première rangée et ça sentait vraiment bon !

Fin de la pause

                            Crédit: William Arcand, tirée du site de l'Espace Go

De ce couple fort bien nanti, selon la mère qui nous confie qu'ils payent beaucoup d'impôt, nous apprenons les circonstances de la naissance de leur fille, de leur attitude face aux fugues de cette dernière, de la présence de ce jeune homme, mais aussi et surtout, comment la nuit venue, ce qu'ils deviennent. Et c'est là que le propos donne lieu à des grands espaces pour notre imagination. Tout au long les mots et les gestes passent alternativement du côté concret au côté onirique, nous gardant tout attentif et nous déjouant aussi. 

En une courte heure, nous sommes entraînés dans le parcours intime de cette famille "cossue" de banlieue, mais la notion de temps nous échappe totalement tout au long de cette nuit qui se décline de façon fort variable et intrigante.


jeudi 9 mars 2023

Sur mes pas en danse: Une soirée "Colossus" colossale, mais surtout prometteuse pour l'avenir !

Pour une deuxième fois cette saison, les gens de Danse Danse nous invitaient dans la grande Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts pour nous faire découvrir une autre de leurs propositions ! Si la première fois, le choix de cette salle était en lien avec la compagnie de danse qui allait y performer, la compagnie de Pina Bausch, cette fois, c'était l'importance du nombre d'interprètes (plus de soixante !), comme nous l'expliquait  Pierre Des Marais en présentant "Colossus" de Stephanie Lake (Stephanie Lake Company).

                                                     Tirée du site de Danse Danse

Moi, c'est de mon siège en première rangée que je découvrirai au résultat du travail de la trentaine d'élèves de l'École de danse contemporaine de Montréal Méanne Belisle, Rosalie Boivin, Gabrielle Bouchard, Gabrielle Boudreau, Léa Boudreault, Laura Brisson, Julianna Bryson, Alec Charbonneau, Sphynx Church, Meggie Cloutier-Hamel, Émile De Vasconcelos-Taillefer, Ambre Dupuis, Coralie Fortier, Jean-François Gilède, Tom Godefroid, Camille Huang, Alice Jackson, Clodie Lambert, Rosalie Lamoureux, Sarah Manipou, Charlotte Mégardon, Mya Métellus, Auvesa Raymond,  Tommy-Lee Salvas, Manon Scialfa, Jules Talavera, Alex Turcotte,Anna Vauquier et Jérôme Zerges).et de la trentaine aussi de l'École supérieur de ballet du Québec (Nickolas Anderson, Shô Araki, Jeanne Brabant-Lavigne, Noah Broadway, Anaelle Carette, Calista Caron, Anne-Frédérique Charland, Éloïse Chénier, Gabrielle Chevalier, Justin Côté, Sofia Dadone, Manon Delanoë, Alice Fournier, Sophie Groleau-Rouleau, Maëlle Hamache, Andrea Hernandez van Deelen, Éliane Jacques, Clara Koçollari, Maxyme Lachance, Rain Leduc, Tuesday Cassandre Leroux, Emma MacDonald, Janna Matoussova, Arnaud Mongeon, Ana Sofia Natera Marquez, Alexie Morlot, Ariane Pejot-CharrostSydney Elias Roldan Pierce, Anaïs Roy, Tao Stone Leduc. Leela Taggar et Laika Wintemute.).

Pause

Bon, je le concède, la liste est longue, mais chacun.e mérite que l'on mentionne son nom !

Fin de la pause

Re-Pause

Une oeuvre de cette envergure avec une perspective de "si proche", est-ce que je pourrai l'apprécier pleinement ? La question est légitime et me taraude ! Après un premier tableau durant lequel ma proximité a limité ma visibilité de l'ensemble, la suite a été parfaite avec une perspective inégalable sur le visage des interprètes ! Impresssion confirmée par mes voisins de rangée.

Fin de la re-pause

Lorsque le rideau s'ouvre, tous les interprètes sont là couchés sur le sol tout en rond et c'est de ce cercle que le mouvement émergera et se propagera. Par la suite, j'y vois un bel exemple de la "manipulation ou la direction d'un groupe". Un premier tableau qui illustre déjà fort bien ce qui suivra et qui est présenté dans la description de l'oeuvre, soit, "Un seul mouvement déclenche une réaction en chaîne qui fait passer l’ensemble du chaos à l’ordre. Comme par magie, le courant se transmet d’un corps à un autre."

L'effet du nombre est puissant, percutant et les différents tableaux sont captivants. Tout au long, l'unicité, la dualité et le groupe est utilisé pour nous présenter des illustrations de différentes déclinaisons de relations humaines en groupe. Il y a celui ou celle qui se lève, se révèle ou qui entraîne. Le spectateur que je suis a tout devant lui, dans la forme et le propos pour le satisfaire. Et c'est sans aucune hésitation que je me suis levé pour les applaudir lorsque sur elle, "le rideau est tombé" !

Lors de la discussion avec le public qui a suivi, plein d'informations fort intéressantes. Je vous en partage deux. La première, les élèves de ces deux écoles de notre ville ont eu deux semaines, oui, oui, pour se préparer à présenter cette oeuvre. La deuxième, si les costumes sont similaires, chacun est différent ( ce qui ne m'avait pas échappé (!) et ce sont les mêmes (plus quelques ajouts, parce que ici, il y a plus d'interprètes) depuis le début de la présentation de cette oeuvre un peu partout à travers le monde. Et pour leur attribution, ils sont étendus par terre et chancun.e, en même temps, fait son choix !

Il est pour moi important de réitérer mon opinion, comme quoi, nous sommes bien chanceux d'avoir autant de talent dans nos écoles de danse, ici à Montréal, tout style confondu ! 

mardi 7 mars 2023

Sur mes pas en des territoires surprenants avec "Plaisirs partagés" au La Chapelle !

 Lorsque mes pas me ramènent à la maison après avoir assisté à la présentation de "Plaisirs partagés" de Audrée Lewka, David Emmanuel Jauniaux et Guillaume Létourneau, présenté au La Chapelle, je me disais qu'encore une fois, cette année, la devise de ce lieu de diffusion, "La création dans toute sa diversité" s'avérait fort juste et appropriée. À mes yeux, l'audace d'Olivier Bertrand, directeur général et artistique de ce lieu est fort évident et cela s'est avéré vrai encore une fois pour cette proposition ! Pour cela, je leur dis merci !

De Audrée Lewka et ses complices, j'avais assisté à "Poneyboyz" lors d'une soirée de Danses Buisonnières et en octobre 2019  à "Dousse nuit, holey night" et pour mieux vous mettre dans le contexte de ce qui suivra, voici ce que j'avais écrit sur cette dernière: "C'est donc dans une célébration déjantée, d'après célébration que nous sommes conviés. Comme si nous étions sous l'effet de certaines substances, les objets prennent vie grâce à Guillaume Danielewski, David Emmanuel Jauniaux, Victor Naudet, Olivier Landry-Gagnon sur scène et Audrée Lewka au commande en bordure de la scène, dans une série de tableaux qui pourront produire différents effets entre le rire et "qu'est ce que c'est ça !" Pour ma part, j'ai navigué entre ces deux pôles tout en étant fasciné par l'utilisation des accessoires. Est-il possible de revisiter des "lieux communs" pour en présenter un aspect fort différent et un peu éloigné des "Toy Story" ? En cette soirée, il est possible de dire oui !"

                             Crédit: David Emmanuel Jauniaux, tirée du site de La Chapelle

Donc, c'est sans surprise que je découvrirai la suite avec surprise et étonnement ! Une fois rendu à mon siège, je découvre un château tout en carton avec un panneau électronique qui, "tout en rouge", nous invitait avec "Assis-toi s.t.p." et "Please take a seat". Et le moment venu de débuter, la salle sera complète pour cette soirée de première avec un public d'habitué.es du lieu et de proches des interprètes-créateurs de cette proposition, tout le moins mes voisin.es à ma gauche. 

Ce que je découvrirai par la suite est une suite de tableaux qui débute par un premier qui met bien la table à ce qui suivra ! Pas question de divulgacher ici, 

Pause

Il y aura dans la salle la "big boss" du OFFTA et qui sait si cette oeuvre ne sera pas reprise dans le cadre de ce festival ou ailleurs aussi !

Fin de la pause

mais je découvre lui et l'autre qui nous présentent une façon particulière d'utiliser sa carte Visa ! La table était mise pour la suite. Il s'en suit, de tout en haut de ce château, les chevaliers se mettent sur la défensive en proposant une perspective surprenante, lire ici "fesses devant". La suite est tout aussi déjantée, mais surtout riche en imaginations. À preuve ce comptoir de sandwich avec un seul type de sandwich et ce ballet des fleurs. Je dois avouer, je n'ai pas embarqué comme la plupart du monde autour de moi qui réagissait fortement par leurs rires et aussi par leurs applaudissements entre les tableaux. Il en reste qu'il est impossible de ne pas être surpris, d'être impressionné et d'apprécier l'imagination et le rendu de ce trio qui nous entraîne dans leur monde dans lequel ils modifient et inversent les perspectives. Et quand cette paire d'yeux (lire ici, incarnée par une paire de fesses) s'approchent de moi, impossible de rester de marbre ! 

Encore une fois et je me promets d'y être une prochaine fois, ce collectif m'amène dans un territoire créatif fort original qui ne me laisse pas indifférent, même si je n'avais pas l'enthousiasme de ceux et celles tout autour. Et comme je l'indiquais au début de ce texte, je suis très heureux d'être un habitué de ce lieu de diffusion qui me permet de sortir de mes sentiers habituels pour mon plus grand plaisir !

 

vendredi 3 mars 2023

Sur mes pas à l'Usine C pour être "éclaboussé" par "INK" !

 La venue de Dimitris Papaioannou, créateur hors-norme, amène son lot de spectateurs et une supplémentaire aussi à l'Usine C ! Et moi, c'est ce que j'ai constaté, lorsque mes pas m'ont amené jusqu'aux portes de l'Usine C, en passant le hall d'entrée jusqu'à mon siège en première rangée pour découvrir "INK" ! 

Bien installé, le temps passe et le début de la représentation arrive peu à peu. Derrière le rideau, il me semble entendre du bruit de tonnerre et aussi de la "pluie" qui tombe. Et lorsque le rideau laisse place à ce qu'il cache derrière, je réalise que je n'avais pas tout faux. De l'eau sur scène, il y en a déjà et encore plus il s'en rajoutera par la suite sur une scène qui est capable d'en prendre ! Rapidement, pour utiliser le titre de la proposition traduit en français, je me sens inspiré, par ce que je découvrirai qui est pour moi une oeuvre produite avec une encre à base d'eau ! 

Pause

Dans mon passé professionnel, j'ai pu collaborer avec des gens du domaine de l'imprimerie et les encres à base d'eau dont le principe pour laisser ses "traces" est tout en fait semblable avec ce que je découvrirai par la suite. 

Fin de la pause

Armé de son boyau avec son accessoire au bout, il utilise l'eau d'abord pour produire de forts effets scéniques. Avec sa physionomie sombre et sévère, cet homme me captive. Et puis apparait, cet "autre" (Suka Horn) qui, tout en contraste, avec lui tout en noir et l'autre tout dépourvu de vêtements nous illustreront des relations complexes entre les deux. Tout au long, l'eau sera utilisée pour produire des effets scéniques fort riches, dont cette boule partiellement remplie qui est lancée de l'un à l'autre avec des mouvements ondulatoires fort bien réussis. 

                          Tirée du site de l'Usine C

Tout au long ou presque, l'eau se déverse et aussi est projetée sur moi, éclaboussée par une boule, il me semble, qui éclate devant moi. Tout au long aussi, la relation entre les deux personnages me captive jusqu'à la finale !

Et comme tous les autres, je me lève pour applaudir ce que les soixante-cinq dernières minutes m'ont permis de vivre. J'en étais à ma deuxième fois avec ce créateur qui encore une fois m'a fait vivre. "The Great Tamer" étant la première fois en janvier 2019. En espérant que l'Usine C me permette de rendre vrai le dicton, "jamais deux sans trois" !


dimanche 26 février 2023

Sur mes pas au "Nice Try-bellessai" à l'Usine C vers ma seule destination dans la "Nuit blanche".

La quantité des propositions de cette Nuit Blanche était importante et la qualité prometteuse, mais il y manquait pour moi de propositions chorégraphiques. Il en reste que l'invitation à la vingtième édition du Nice Try-Midi Minuit, je l'ai acceptée avec grand plaisir et c'est en bonne compagnie que mes pas se sont rendus à l'Usine C. Comme le dicton, "jamais deux sans trois", c'était ma troisième fois depuis le début de cette année culturelle que je prendrai place dans la grande salle pour découvrir la plus récente mouture.

                                                                Tirée du site de l'usine C

Pause

Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas déjà le concept de cette soirée, en voici les grandes lignes. " Le projet réunit des metteurs en scène et/ou chorégraphes qui se voient remettre, seulement 48 heures avant le spectacle, une contrainte de création. Les artistes doivent concevoir une performance de dix minutes à partir de cette contrainte et ce, n’ayant accès qu’au talent d'une dizaine acteurs dont l’identité leur est gardée secrète jusqu’à la dernière minute."

Fin de la pause

Donc pour cette édition de cette Nuit Blanche, il y aura deux présentations, la version "midi" qui débute à 20h00 et à laquelle nous assisterons et celle de "minuit" prévue à 1h00 (du matin) et que nous laisserons aux "plus jeunes" ! Les oeuvres de midi seront différentes de celle de minuit, mais sans plus de détails nous informe-t-on. Toujours sous l'habile gouverne de notre M. C., Alexa-Jeanne Dubé qui encore pour cette soirée, manie le verbe et la désinvolture du propos avec grande dextérité toute la soirée durant. Ainsi donc, Dominik Rustam, Célia Gouin-Arsenault, Etienne Leonard Benoit, Charlène Beaubien, Rosie Contant, Alexis Lemay-Plamondon, Mathieu Hérard, Misheel Ganbold, Doriane Lens-Pitt et Catherine Renaud interpréteront en duo ou en plus grand nombre les propositions créées dans l'ordre de Francis William, Olivia Sofia, Marianne Dansereau, le Collectif Tôle ( Marie-Ève Groulx et Maxime Brillon), Tatiana Zinga Botao et Gabrielle Poulin.

Pour cette soirée, surtout des propositions théâtrales avec pour certaines des touches de danse. Des oeuvres qui vont dans différentes directions guidées chacune par une contrainte du public. Dix minutes pour nous amener dans leur univers, voilà le défi des créateurs et des interprètes et ce défi, il a été relevé tout au long de façon différente. De "ouf", complètement fucké, à touché par cet hommage d'une petite fille à sa grand-mère (chapeau Olivia Sofia et Catherine Renaud), en passant par éblouissant et déjanté dans cette perspective du poulet frit tout de rouge porté entre autre par Mathieu Hérard qui devra faire un choix cornélien à la fin, sans oublier pendant une question existentielle (l'oeuf ou la poule ?) en première partie.

La deuxième partie débute par une illustration toute "mécanique" du Collectif Tôle qui nous propose une allégorie d'un gars "coincé" quand tout le monde autour de lui à la solution (différente) à son problème. J'y vois un hymne à l'imperfection. Mon moment préféré de la soirée. Il s'en suit une proposition de Tatiana Zinga Botao qui nous amène ailleurs, tout en intériorité et en immobilisme dans son univers de "mère perdue" dans lequel les mouvements de Misheel Ganbold résonnent en phase avec les propos de Dominick Rustam. Le tout se termine par la proposition de Gabrielle Poulin dans laquelle nous découvrons le destin "revisité" d'Ophélie, qui sort du cadre romanesque traditionnel pour plonger dans la piscine ! Bon OK, c'est quelque peu obscur cette dernière phrase, mais pour moi, elle représente tout ce que j'ai vu !

Au final, une autre soirée "toute éclatée" qui ne laisse pas indifférent, au contraire même ! Impossible de ne pas apprécier le talent et l'audace de ceux et celles qui en 48 heures doivent endosser tant de "costumes" et de bien les rendre. Il faut aussi de l'audace pour proposer ces moments tout aussi éphémères qu'éclatants (quoique cette soirée, semblait être captée, si je me fie à l'équipement de mon voisin avec lequel je partageais la première rangée). Merci à vous Alexa-Jeanne, Érika, Alex et Patrick de nous concocter une soirée avec de si bons ingrédients, mais surtout de faire adhérer tant de gens avec vous.


samedi 25 février 2023

Sur mes pas vers une proposition "monumentale": "Palermo Palermo" de Pina Bausch.

Pour peu que l'on s'y connaisse en danse, la présentation de "Palermo Palermo" de Pina Bausch était une sortie incontournable. Pour ma part, dès les premières heures de la mise en vente des billets, j'avais en main, mon billet en première rangée. Le moment de la rencontre arrive, mais quelques heures avant la présentation, un courriel vient quelque peu assombrir mon plaisir. Quelques rangées dont la mienne doivent servir à la production, dont que je devrai "déménager" ! Au final, parmi les sièges encore disponibles dans la salle Wilfrid Pelletier, guidé par la préposée fort sympathique de la billeterie, je choisis ma place dans une loge. Je devrai donc la découvrir avec une nouvelle perspective, de plus haut et de côté, très différente de la première fois en 2014 pour"Vollmond" de la même chorégraphe. 

                                                       Tirée du site de Danse Danse

Mes pas m'amènent avec une certaine crainte jusqu'à ma place dans la loge 3 de ce grand lieu, une première pour moi ! À mon arrivée, c'est tranquille devant moi dans la loge 1, soit personne encore. Mais j'ai une crainte parce que la configuration des sièges n'est pas optimum, soit alignée et non pas décalée. Et toute la conséquence de cette disposition, je la découvrirai lorsqu'un spectateur fort grand prendra place devant moi, bloquant une bonne partie de ma perspective sur la scène. Bon Robert, on respire par le nez et concentre toi sur ce qui se passera sur la scène. 

Pause

Pour la petite histoire, ce spectateur s'avère être le conjoint de notre mairesse qui est juste à côté de lui. 

Fin de la pause

Et après les paroles d'usage et devant un lieu fort bien pourvu en spectateurs en cette soirée de première, le rideau s'ouvre et le mur tombe en se fracassant ! Et puis débute une série de tableaux alliant théâtre et danse, portés par la vingtaine d'interprètes devant ce mur effondré. En suivant de part et d'autre de cette tête, je découvre un univers métaphorique et poétique porté par ces interprètes de tout âge. La nature humaine de la place publique jusqu'à dans l'intime, avec la perspective de cette chorégraphe se décline fort singulièrement, mais avec une touche d'universalité. Intéressant de découvrir ce qu'une catastrophe, la chûte d'un mur, peut avoir de libérateur. Peu à peu, mon attention se détourne de ma contrainte de spectateur à la force de l'oeuvre. Et puis arrive la pause annoncée de façon fort originale. Pause qui me réservera une surprise fort agréable, soit le départ définitif de la spectatrice au boût de ma rangée dont le siège permet une vue sur la scène sans entraves. C'est donc de ce siège que j'assiste à la deuxième partie de la soirée et "wow !", quelle différence. Je ressens encore plus ce que Danse Danse écrivait sur son site, "Les cloches de Palerme résonnent bien fort dans cette œuvre mythique de Pina Bausch, dont l’empreinte reste inégalée. Un must."

Et comme tous les gens présents, je me lève pour l'ovation finale et je repars avec le plaisir d'avoir eu droit à une rencontre mémorable avec une proposition monumentale d'une chorégraphe qui a su capter l'essence du moment pour nous en présenter sa vision ! Pour ceux et celles qui pourraient être intéressé.e a en lireplus, la critique de Léa Villalba dans Le Devoir mérite définitivement le détour. https://www.ledevoir.com/culture/danse/783036/palermo-palermo-indemodable.

Mes pas me ramènent au final, bien heureux jusqu'à la maison !


mercredi 22 février 2023

Sur mes pas au La Chapelle: Une des fois où mes pas se sont sentis désemparés !

C'est mardi soir, la neige vient de recouvrir légèrement la ville. Et mes pas lorsqu'ils avancent, laissent derrrière leurs traces sur ce blanc immaculé jusqu'au La Chapelle pour découvrir, ""I miss grandma so sad" de François Bouvier. Dans cette proposition étiquetée "cirque contemporain interdisciplinaire", j'y voyais un champ immense du possible à explorer et à découvrir. 

                                     Crédit: Nien Tzu Weng tirée du site du La Chapelle

C'est donc avec cet état d'esprit que j'attends que la porte de la salle s'ouvre. À son ouverture, je me dirige vers "mon" siège en première rangée. Devant moi, l'espace scénique est remplie de différents objets, dont des écrans dont un indique "No signal", un tapis appuyé sur un support métallique et aussi un corps inerte du côté gauche avec à sa tête, un haut-parleur. Ce corps, je l'examine attentivement et je ne vois aucun mouvement, intrigant !!!!  Entretemps, les gens entrent, mais moi je reste seul dans la première rangée. Et juste au moment que je me fais à l'idée d'y rester seul, une voisine prend place près de moi. Tout autour, les places trouvent preneur.ses. Le moment de débuter arrive et rien ne se passe et ce pendant un certain temps. Et puis, le haut parleur se met en action et nous avons droit au début de l'histoire qui se procure un téléphone intelligent ou un smartphone comme il nous l'indique au début de ces paroles énoncées.

Pause

Peut-être que le débat actuel sur la place de langue française laisse des traces en moi, mais, qu'un jeune artiste avec un nom francophone utilise la langue anglaise dans sa création, ici à Montréal, ça génère en moi un sentiment d'incompréhension et aussi un certain sentiment de désespoir pour l'avenir de ma langue maternelle!

Fin de la pause

Et puis ce corps inerte prend vie et nous présentera une série de tableaux durant lesquels, il se déplacera dans l'espace sans, de ma perspective, objectifs évidents. Il y aura bien des morceaux de carton avec des mots inscrits dessus, tel que "disparaître", "but", "still", "it coming" et "dormirez" que je tente, sans succès, d'associer à ce que je découvre. J'ai beau le suivre dans ses pas, parfois fort appuyés ou sur cette tige aérienne ou durant ses manipulations des instruments de projection, deux conclusions émergent en moi, soit que je ne comprenne pas le sens de ses pas "désemparés", soit que ces pas soient tout simplement désemparés. Peut-être aurais je dû lâcher prise et me laisser porter par cet homme qui vit "le décès de sa grand-mère" (comme me l'annonçait le titre !) avec des états d'âme changeant jusqu'à ce qu'il nous quitte subitement !

Au final, une proposition hors de mes sentiers habituels, étonnante, désarçonnante, sans fil conducteur apparent de laquelle je suis ressorti désemparé !

dimanche 19 février 2023

Sur mes pas "Dans le coeur du héron", une plongée "hors du temps" !

 Cette semaine, mes pas de spectateur ont été très actifs et en ce dimanche après-midi, c'est vers une quatrième destination culturelle qu'ils m'amènent. En cet après-midi, trois destinations toutes intéressantes, étaient possibles. Au final, c'est vers la Maison de la Culture Notre-Dame de Grâce que je me dirige pourplonger "Dans le coeur du héron" de Lilith & Cie (Aurélie Pédron). Pour peu que l'on me connaisse, je suis un grand amateur de cette chorégraphe "hors-norme", voilà pourquoi, c'est vers cette destination que je me dirige. Chaque rencontre avec ses créations sont toutes aussi différentes que marquantes pour moi. 

À mon arrivée, nous serons quelques-uns à attendre pour prendre place sur la scène de la salle Iro Valaskakis-Tembeck en passant par le corridor. Après les quelques consignes données juste avant d'entrer, la porte s'ouvre. Mes pas avancent hésitants pendant que mes yeux peinent à la tâche pour me situer et me diriger dans le lieu. Grâce à une spectatrice déjà assise, je trouve pas trop loin, une autre chaise qui sera mienne tout au long des deux prochaines heures. Je pouvais me déplacer dans le lieu, mais moi, je fais fi de cette possibilité pour respecter mon principe de vie de stabilité. Donc, c'est dos au rideau et en son milieu, que je me mets en mode observation. À ma gauche, je découvre cet homme (Simiuni Nauya) qui est affairé à la tâche, dos à moi. Tout en haut, un dispositif lumineux avec des miroirs. Dans cette obscurité, balayée par des faisceaux lumineux plus ou moins intenses, je scrute la place. Il y a, par terre, plein de petites branches et là-bas aussi un monticule métallique. N'ayant pas lu le programme, je cherchais tout autour d'autres personnes qui pourraient "performer". Après un court laps de temps, je prends conscience qu'il n 'y a que lui et je prends mes aises et je me mets en position de réception. À l'entrée, l'hôtesse, Camille, m'avait indiqué qu'une trentaine de minutes devrait être nécessaire pour s'acclimater au lieu et c'est effectivement le temps que ça m'a pris. 

                                   Crédit Robin Pineda Gauld tirée du site de  Lilith & Cie

Le lâcher prise fait, j'observe attentivement les déplacements de cet homme dans le lieu, les yeux bandés. Ses pas sont incertains, en apparence, aléatoires. Il arrivera deux fois plutôt qu'une qu'il arrive jusqu'à moi. Je lui prends le bras, gardons le contact immobiles, et puis une fois ma main détachée, il repart. Tout au long, les faisceaux lumineux bougent et évoluent en intensité. Parfois, j'ai l'impression que cette lumière est juste pour moi, avec ces allers-retours ! Le temps passe sans que je le ressente et pourtant peu se passe là devant moi. En plus des déplacements de cet homme, il y aura l'arrivée et le départ de spectateurs dont un père avec ses deux jeunes enfants. Un autre, plus curieux, ira partout dans le lieu pour l'examiner attentivement. 

Mais, malgré le temps qui semble être arrêté, il continue à s'égrener et une fois le moment venu, je suis invité tout doucement à quitter le lieu. Ce que je ferai juste après une spectatrice qui à la sortie, demandait tout haut, si elle n'avait pas compris le sens de ce qu'elle venait de découvrir. La réponse de notre hôtesse, Camille, est fort juste ! Pour ma part, j'en ressors avec une sensation de bien-être, suite à une excursion durant laquelle, comme l'indique la description, j'ai pû " Partager cet espace habité, le temps de conjuguer nos présences. Et, peut-être, entendre battre le cœur du Héron. » Si je n'ai pas entendu le coeur du Héron, j'ai néanmoins ressenti en moi les battements de ses ailes et le bien-être de ce lieu hors du temps !


samedi 18 février 2023

Sur mes pas en danse: Mon incursion dans un univers chorégraphique particulier, avec "FRGMNT" et "Never Not Moving aka d**gs" !

 Pour ma troisième sortie de la semaine, mes pas me portent dans un autre univers chorégraphique, fort différent des deux premiers, différents l'un de l'autre aussi. Mais pour y arriver, le chemin s'avère tout différent de celui que j'emprunte habituellement pour me rendre jusqu'à l'Espace Orange du Wilder. Dans le hall d'entrée de l'édifice, on me demande, comme à tous les autres, de ressortir et de contourner le bâtiment pour me rendre à une sortie de secours qui s'avérera l'entrée. Par la suite, guidé, je passe par plein de corridors inconnus pour moi, jusqu'à un vestiaire et enfin jusqu'à l'Espace Orange où déjà sont présents bon nombre de spectateurs et les interprètes de "Never Not Moving aka d**gs", là dans le coin gauche du fond de la scène sur un sofa.

Et moi, fidèle à "ma" tradition, je m'installe en première rangée, juste à côté d'une jeune femme qui lit un roman de Romain Gary. Cette jeune femme, je l'apprendrai plus tard est aussi bien active dans le monde de la danse (dans les battle, plus précisément), à preuve, tous ceux et celles qui viendront la saluer, dont les interprètes, Delande Dorsaint, Anaïs Chloé Gilles, Kalliane Brémault, Jaleesa Coligny, Ernesto Quesada Perez.

Pause

Je n'en suis pas à ma première sortie chorégraphique dans le monde de la "street dance" mais à chaque fois, je suis impressionné par la chaleur des interactions des membres de cette communauté

Fin de la pause

                                                  Crédit: Denis Martin fournie par Tangente

Avec en tête la fin de la description, "Cinq personnes se réunissent dans un espace où tout est permis et une mission collective se forme. La route qui mène à la libération est sans concession dans ce terrain de jeu sombre de désir pur et de mathématiques cinétiques.", je me prépare à suivre leur cheminement qui débute de tout au fond sur le sofa. Il s'en suit une série de tableaux durant lesquels les rythmes déchaînés sont suivis de pauses. Il y a aussi le solo de l'une qui produit le réveil des autres.  Le caractère acrobatique et exutoire de ce qui se passe devant produit des réactions et des vagues chez les spectateurs dont ma voisine fort active. Ce qui a enrichi mon expérience de spectateur. Tout au long, elle réagissait souvent en encourageant les performeuses et les performeurs avec son bras fort actif et aussi avec ses cris d'encouragement comme je l'ai déjà connu lors d'un battle. 

Au final, une incursion agréable et intéressante dans un univers chorégraphique dont j'ai toujours du plaisir à découvrir les différentes déclinaisons et le niveau athlétique des performances.

vendredi 17 février 2023

Sur mes pas en danse: Toute une rencontre avec "Miigis: La Panthère d’eau" de Sandra Laronde chez Danse Danse

 Lorsque mes pas m'amènent jusqu'au Wilder au pied de l'escalier menant au Studio-théâtre, il est assez tôt (lire ici près d'une heure à l'avance), mais déjà, un certain nombre de personnes attendent pour monter. Une fois venu le moment de monter, la file prendre place dans la salle sera rapidement bien longue. La porte ouverte, tous les sièges trouvent rapidement preneur ou preneuse pour assister à  "Miigis: La Panthère d’eau" de Sandra Laronde (Red Sky Performance). Devant moi, une scène vide sauf un objet, une coquille qui a tout d'une petite cage illuminé en bleu. Tout attentif, je découvre à ma gauche, quatre personnes dont certains ont des instruments de musique. Une fois, les paroles d'accueil faites, l'histoire débute. 

Pause

Si dans les premiers moments de la prestation, je n'ai pas "compris" que j'aurais droit à une histoire, rapidement je le découvre et je la suis avec autant d'attention que de plaisir. Lors de la discussion d'après représentation, cette impression  m'a été confirmée en plus de bien d'autres informations fort pertinentes sur ce que je venais de découvrir. Rencontre fort riche et particulière par entre autres, les réponses parfois fort émotives d'une des interprètes.

Fin de la pause.

De cet objet, coquille, des corps gonflent et naissent ces hommes et ces femmes (Eddie Elliott, Kristin DeAmorim, Mio Sakamoto, Jason Martin, Daniela Carmona, Moira Humana-Blaise) qui sont fort investi.es dans la proposition. De ma place en première rangée, je peux apprécier pleinement aussi les expressions faciales irradiantes. Tout au long des différents tableaux de cette histoire durant laquelle la musique et les voix (par Ora Barlow-Tukaki, Ian De Souza, Marie Gaudet (chanteuse), Rick Sacks) interagissent avec les mouvements tout au long. Cette coquille devient un objet métamorphique qui se transformera en chaloupe, entre autres. Il y aura des épisodes difficiles (dont un présentait des images des pensionnats) et d'autres fort lumineux. 

                                         Souvenir tangible de cette rencontre, juste pour moi !

Cette histoire du déplacement du bord de l'océan Atlantique vers l'intérieur des terres via le fleuve St-Laurent est fort bien amenée. Le tout se termine avec deux tableaux qui nous fait passer de l'ombre à la lumière dans un constraste frappant ! Au final, une proposition qui a fait l'unanimité autour de moi, ce qui a été confirmé lors de la rencontre après. Une oeuvre que je reverrais sans hésitation qui couvre tout le spectre chorégraphique, soit une partie visible fort riche avec d'une part, un propos accessible et d'autre part, des émotions foissonnantes !

mardi 14 février 2023

Sur mes pas vers une belle rencontre fort touchante au La Chapelle !

Il y a pour moi, qui fait bon nombre de rencontres culturelles, des évidences. Une de celles-là, Claudia Chan Tak sait puiser dans son univers familial pour nous proposer des oeuvres fort belles et riches. Il y a eu ""Moi, petite Malgache-chinoise", présenté au MAI en 2016 "qui que nous offre la créatrice "femme orchestre" en nous entraînant à sa suite, au propre comme au figuré sur les pas de ses origines familiales, comme je l'écrivais à l'époque Avec "Au revoir zébu", elle réussit de nouveau à nous entraîner dans son univers personnel, qui malgré le fait qu'il porte sur le deuil est fort "lumineux" ! Mais avant d'aller plus loin, commençons par le début qui est pour moi, à l'été 2019 au ZH Festival. Elle présentait une proposition qui constituera le premier tableau de l'oeuvre actuelle. Proposition qui à l'époque, m'avait touché ! Voilà donc pourquoi, mon billet, je me le suis procuré sans hésitation ! Et je ne serai pas le seul dans le hall d'entrée d'abord et dans la salle ensuite pour découvrir "Au revoir zébu". 

                                       Crédit: Marie-Ève Dion tirée du site du La Chapelle

Comme pour la fois précédente, à mon entrée dans la salle, elle est déjà présente dans la salle, sur un siège avec "la" tête de zébu sur ses cuisses. Elle n'est pas seule cette fois, à côté d'elle, il y a lui (Jackson Jaojoby). Les eux sont immobiles, seuls les yeux clignotent pour peu qu'on observe attentivement. Devant dans l'espace scénique se retrouve tous ces tissus assemblés en rayons à partir d'un point central. Le temps passe et le moment de débuter arrive. Elle se lève tout lentement, passe juste à côté de moi et, dès les premiers moments, la magie de la rencontre et de l'hommage fonctionne encore. Son regard est triste, ses gestes sont solennels et ses paroles fort réflexives. Dans ce tableau, j'y retrouve ce que j'avais vu la première fois, " Impossible de ne pas remarquer les éclats toutes couleurs flamboyantes de ces tissus dont elle fait d'abord tout le tour. Sa marche a tout du début d'un rituel fort solennel avec son regard qui va vers là-haut et qui y entraîne le nôtre. Et de la périphérie, elle se rapproche du centre tout en rotation. Et puis elle prend place dans la robe et encore par rotations, elle amène à elle tous ces tissus déployés. dans le tableau que j'ai préféré. Comme nous pourrions l'imaginer de cette femme appelant à elle sa famille." Je ressens en moi la communion de sa démarche. 

Il s'en suit le deuxième tableau qui débute par cette question qu'elle nous adresse "Qu'est ce qu'on fait pour lui dire au revoir ?" Et de sa réponse, "coudre" qui se dévoile à nous, provenant du dessous d'une toile noire au pied des estrades, soit une robe blanchequi se déploie  avec une longue trainée sur laquelle se retrouve les très nombreuses fleurs multicolores en papier. J'y vois, tous les beaux souvenirs que sa grand-mère et tous les êtres aimés qui nous ont quitté laissent derrière eux suite à leur "départ" ! Lors de ce deuxième tableau, elle sera accompagnée par lui ((Jackson Jaojoby)) qui interagit avec elle, en parole, en chant et en musique de son siège d'abord et qui la rejoint ensuite devant nous. Le tout se termine dans une finale fort touchante durant laquelle, elle danse et lui l'accompagne au chant et à la guitare. 

Je suis tout ému et une fois le tout terminé, je constate que je ne suis pas le seul, parce mon court échange avec mes deux voisines m'apprend qu'elles ont été touchées, elles aussi, avec une expression faciale qui confirmait bien leurs propos. Tout en douceur, nous avons reçu ce que Claudia voulait nous transmettre ! 

C'est avec des pas fort solennels et des souvenirs de proches décédés que je reviens à la maison, encore une fois, merci Claudia !

 

samedi 11 février 2023

Sur mes pas au cinéma: "Annie Colère" pour revenir sur un combat toujours actuel !

Si mes pas m'amènent régulièrement dans une salle de cinéma (lieu privilégié pour moi pour découvrir une oeuvre cinématographique), rarement je partage ici, mes impressions sur ce que j'ai découvert. Cette fois, je le fais. 

C'est grâce à des billets gagnés sur le site du journal Le Devoir que je me dirige en bonne compagnie jusqu'au cinéma Quartier Latin pour assister à la projection de "Annie Colère" de Blandine Renoir en ce vendredi soir hivernal, mi-figue, mi-raisin. 

Nous serons un bon nombre à découvrir cette histoire toute aussi touchante que troublante. Parce que voyez vous dans ce film, il y sera question d'avortement. Le tout se déroule en France dans les années 70, époque pas si lointaine où l'avortement était illégal dans ce pays. Nous serons entraînés sur les pas d'une femme, Annie, incarnée superbement par Laure Calamy.

                                               Affiche de l'oeuvre tirée du site de La Presse

Pause

De cette actrice française, je la voyais pour une deuxième fois en peu de temps. La première fois, c'était dans "L'origine du mal" dans lequel elle "rayonnait" ! Et lors du visionnement des bandes annonce qui ont précédé la projection de "Annie Colère", j'ai appris qu'elle sera de nouveau dans une proposition à venir prochainement. Il semble que le dicton "jamais deux sans trois" s'avèrera encore vrai pour moi !

Fin de la pause

C'est en suivant le cheminement de cette femme mariée et mère de deux enfants qui veut en arrêter là et qui, avec l'accord de son mari, trouvera l'organisme des femmes du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) pour avorter. Cette rencontre la transformera d'ouvrière en une "femme en mission". Tout au long de son émancipation, nous la suivons, captivés, avec attention. Le tout est capté avec subtilité et simplicité. Impossible de ne pas être touché lors des scènes durant lesquelles une femme avorte. Scènes fort intenses et sensibles, magnifiquement interprétées dont dans  certaines, il est possible d'entendre une accompagnante chanter pour supporter celle qui subit. 

Nous sommes dans les années 1970 en France, juste avant que l'avortement devienne légal. Et c'est le combat citoyen pour y parvenir que nous voyons aussi, avec les femmes et les hommes aussi qui le mènent. Et pour quiconque suit l'actualité, ce combat semble toujours à refaire dans ce monde.

Au final, une oeuvre peut-être pas de grand divertissement, mais décidément fort riche et utile qui mérite le détour. 

vendredi 10 février 2023

Sur mes pas en danse: "Habitat", toujours aussi fascinant pour moi !

Lorsque mes pas m'ont amené en ce début de soirée, toute pluvieuse, à la découverte de "Habitat" de Bettina Szabo, j'en étais à ma quatrième fois depuis 6 ans. D'une fois à l'autre, du Studio 303 à la Maison de la culture de Notre-Dame-de-Grâce. elle se transformait et évoluait. "Habitat" est une proposition très personnelle de cette chorégraphe interprète. Comme il est décrit fort justement sur le site du Calendrier culturel de la Ville de Montréal, "ce spectacle, solo et multidisciplinaire, s’inspire du cycle de vie des bernard-l’hermite comme une métaphore au processus d’immigration de l’artiste Bettina Szabo au Canada."

Mais commençons par le début. lorsque mes pas me font entrer dans le hall du Centre culturel Notre-Dame-de-Grâce, le lieu est assez tranquille, les conditions météo, très pluvieuses, feront peut-être hésiter plusieurs à y venir que je crains. Il en reste que peu à peu le lieu se garni de spectateurs et nous serons un bon nombre à prendre place dans la belle salle Iro-Valaskakis-Tembeck. La première rangée étant toute vide, je prend place dans la deuxième ! Devant moi, un rideau noir est bien fermé, mais des sons se propagent de ma droite à ma gauche tout au long de l'attente pour le début de la présentation. 

                                                  Tirée du site FB de Petrikor Danse

Et puis le rideau s'ouvre et nous découvrons, émergeant de l'ombre, une forme humaine, mains et pieds par terre. Le tout débute de façon fort intrigante et de ses mouvements, je suis encore fois fort captivé. Et puis arrive le moment où elle va à la rencontre de cet objet d'allure assez simple au devant de la scène. Et peu à peu, elle endossera cette sculpture qui est un assemblage de 800 cônes en papier articulés). Oeuvre polymorphique, nommée "Hermès" par  la créatrice Jacinthe Derasp et qui a rejoint Bettina pour des raisons qu'elle nous indiquera durant l'échange, fort riche, après la présentation. 

Pause

Lorsque pour moi, c'est possible, j'aime beaucoup assister à une rencontre-discussion d'après représentation, cette fois, Bettina a répondu de façon fort "belle" et personnelle aux questions fort pertinentes des spectateurs. Pour moi, une de mes très belles rencontres depuis très longtemps.

Fin de la pause

La suite se décline dans une suite de métamorphoses et de transformations durant laquelle, la lumière de l'intérieur de la sculpture qui irradie du corps ou de derrière la scène éclaire le propos de l'oeuvre. Tout au long, nous découvrons et nous ressentons son cheminement jusqu'à la fin de son parcours.

Au final, une rencontre marquante qui a reçu un très très bel accueil du public présent !