dimanche 31 mai 2020

Sur mes pas de spectateur confiné: Mon retour sur le OFFTA et "son "Prologue" !

La proposition était audacieuse, mais j'ai dit "présent" pour cette édition du OFFTA, en festival déconfiné ! J'avais identifié dans le programme des propositions prometteuses et des noms aussi que je connaissais. Au final, je l'avoue (!), j'ai butiné, mais pour l'abeille-spectateur que je suis sans téléphone portable, certaines propositions étaient inaccessibles. Néanmoins, je voudrais revenir sur une proposition qui malgré que je l'ai vu sur mon écran d'ordino (toujours trop petit), m'a particulièrement touchée. Est-il possible de ressentir les émotions malgré la distance dans mon îlot de confinement ? Oui et je l'ai ressenti plusieurs fois durant le visionnement des neufs vidéos de Mani Soleymanlou et de la Jeune Troupe du Quat’Sous (Compagnie Orange noyée). Si vous les avez vu, vous me comprenez, mais si non, je me propose de tenter de vous en transmettre un aperçu. Aperçu, j'en conviens, qui ne vous permettra pas de bien d'en saisir toute la portée, mais quand même !




Ainsi donc, "Prologue" est composé d'une série de neuf courts vidéos qui nous étaient proposés par série de deux, sauf évidemment le premier (Prologue#0), tout à fait déjanté (et amusant) sur l'esplanade toute vide du Stade Olympique qui annonce la suite. Comme cette année tout est annulé, on nous annonce que c'est une proposition réinventée ! 

Huit propositions dans des lieux différents, certains tout proches de chez moi, comme le Parc Beaubien et des ruelles montréalaises, un autre, "un peu plus" loin à Pointe au Père, à côté du sous-marin Onondaga. Le plus souvent, les spectateurs sont accueillis (à distance) par un homme masqué qui les invite à prendre place, à fermer leur cellulaire et à déballer leur bonbon avant le début de la représentation qui dure de 3 à 5 minutes. Chaque représentation sauf une, la dernière, se fait devant deux "entité de spectateurs" qui ne se côtoient pas et "à distance sécuritaire. Des spectateurs uniques, des amis et aussi des familles composent l'audience chanceuse et privilégiée ! 


Il y aura "La lettre d'Orphée à Eurydice (par Jean-Christophe Leblanc), "Le voyage" (par Stephie Mazunya), "Rapunzel" (par Anaïs Cadorette Bonin), "Antonio" (par Marc-André-Trépanier), "Balade d'un inconnu amusé" (par Peter Meltev), "Juste parce j'peux" (par Alexandra Gagné), "Elles ont fait l'Amérique" (par Célia Laguitton) et enfin "Stories from la pandémie" (par Chloe Giddings). 


Chacune me proposait de bons moments et je l'avoue, j'aurais aimé faire partie du public en présence pour ressentir pleinement la qualité des moments. Il en reste qu'au final, je les toutes appréciées,mais je m'en voudrais de ne pas vous présenter mon top 3. D'abord "Le voyage" (texte de Stephie Mazunya) qui avec une douceur fort efficace, me rappelle que le voyage peut être une évasion vers l'espoir. Et qu'il en tient à nous pour qu'il ne soit pas décevant ! 


Ensuite, "Elles ont fait l'Amérique", fort bien construit en trois temps. D'abord, la narratrice nous présente l'arrivée de Marie Brazeau au début de la colonie (en 1681) après une longue et difficile traversée en bateau. Ça se poursuit par l'arrivée en nos terres de la narratrice avec sa famille et ses espoirs (Célia Laguitton) par avion, cette fois. Et le tout se termine par une perspective optimiste, "les épreuves, vous les avez surmonté, nous aussi on les surmontera". 


Enfin, assis sur le banc du Grand Antonio, une spectatrice et son chien et un spectateur (dont le prénom, coïncidence (!)  est Robert, écoutent avec sourire, attention et émotions exprimées le texte de Marc-André Trépanier, lu par lui-même sur cet homme, légende montréalaise de mon époque ! Il a su me toucher, mais le plus fort a été de voir la réaction de "mon" Robert par procuration qui à la toute fin semble fort touché et qui met sa main avec respect la plaque sur ce banc public. Merci Robert de l'avoir fait pour moi !


Une mention spéciale pour "Stories from la pandémie" et la réaction des deux hommes à la toute fin ! Ouf !


Je m'en voudrais de ne pas mentionner le travail de l'équipe de production qui a su saisir l'émotion du moment, mais aussi la vie humaine, animale et végétale qui se passait autour. Je suis un spectateur qui apprécie la présence, mais tout au long de ces œuvres devant mon écran, le courant a passé !


Je me promets en ce 31 mai à venir à compléter, en ce 32 mai, mon tour des propositions !