C'était, il y a cinq ans, mes pas m'amenaient pour une première fois au Centre d'art Diane-Dufresne à Repentigny pour assister à la présentation des "Danses au crépuscule". Les années suivantes, mes pas m'ont amené ailleurs dans Lanaudière pour découvrir les nouvelles éditions. En 2020, c'est via mon écran à la maison que j'ai découvert l'édition annuelle. Après un été 2021 d'absence dans mon agenda de sorties, mes pas me ramenaient fort heureux et en bonne compagnie jusqu'aux portes du Théâtre Alphonse-Desjardins, juste à côté de la Galerie d'art Diane-Dufresne, pour découvrir l'édition 2022 des Danses au crépuscule
Tirée du site de l'événèment du Théâtre Alphonse-DesjardinsÀ notre arrivée, la place centrale face au théâtre est déjà fort grouillante d'activités et le Marky B. Trio sur la scène devant propose une prestation musicale. Le moment venu, nous sommes accueillis par l'animatrice de la soirée, madame Rose (Anne Millaire) qui nous guidera avec son klaxon à main pour nous guider dans nos déplacements d'un lieu de présentation à l'autre sur le site, tout en nous soumettant des questions sur le lieu et ce festival.
Le tout démarre donc avec les coups de klaxon de madame Rose qui nous dirige derrière le théâtre jusqu'à un espace gazonné devant un arbre où se retrouve un personnage, tête baissée, avec une très grande robe blanche. Une fois tout les spectateurs en place et les instructions d'usage données par notre guide, débute "Horologium" de Michael Caldwell avec Sydney Keir, Ryan Kostyniuk, Zoe Kwan, Willem Sadler et Vincent-Nicolas Provencher. Comme l'indique si bien le programme de la soirée, je découvre "le périple fantastique d’une personnalité du monde des affaires étourdie dans le monde à l’envers d’une matriarche de neuf pieds et de trois esprits terpsichoréens." Et son périple se termine de façon fort belle que je lui envie ! Une oeuvre d'une dizaine de minutes riche d'un propos fort accessible avec des prestations fort belles.
Une fois les derniers applaudissements envolés, guidé.es par le klaxon de madame Rose, nous nous dirigeons jusqu'au bassin d'eau face au Centre d'art Diane-Dufresne, lieu inspirant pour les chorégraphes puisqu'à ma première visite, c'est au même endroit que "Passerelles-La rivière" chorégraphiée par Julie Pilon et Mélissandre Tremblay-Bourassa avait été présenté. Cette fois, c'est "No return" de et avec Michael Mortley qui nous sera présenté sur la passerelle et dans le bassin aussi. Ce que nous découvrons et que le programme présente très bien, est une "Interprétation du retour. Retour sur soi, retour sur les lieux que mon corps appelait sa maison, pas juste où est le cœur. Le lieu qui ne juge pas qui tu es, ni ce que tu as choisi d’être. 'No Return'... non-retour, juste avancer, plonger tête baissée dans l’adversité."
Ce retour, cet homme le balise avec des bouts de tissus sur son parcours au rythme des mots qui résonnent dans les airs. Et le chemin fait et qui peut éclabousser aussi laisse de belles traces dans notre tête.
Une fois les applaudisements faits, c'est au son du klaxon de madame Rose, que nous sommes guidés jusque devant le théâtre, en position inversée. Soit nous spectateurs, devant une estrade adossée au théâtre et les interprètes qui vont évoluer dans ces mêmes estrades. C'est donc que tout en haut nous arrivent les interprètes, Jay Dodier, Gabrielle Doucet, Elizabeth Forest, Élodie Hétu, Maude Lafferrière, Audréanne Léger, Anaïs Levert-Beaulieu, Marie-Hélène Martin, Pascale Plouffe, Emmy Robillard et Régine Senatus-Lange de La Pléade Danse qui interprèteront "Communitas" de José Flores et Gabrielle Simard (CORPUS Collective). C'est dans cet espace scénique aux multiples paliers, que ce déploit le sens de la proposition, soit "Dans un univers rempli d’humanité où la fragilité de chaque interprète est exprimée, cette pièce met en lumière la primordialité et la complexité de la communication chez les êtres humains.". En solo, en duo, en plus gros groupe ou tout ensemble, les gestes et les déplacements sont porteurs de ce message et je le vois autour de moi, il résonne même auprès des très jeunes. De ma perspective au pied de ces paliers, je me mets néanmoins à craindre pour elles et lui pour que la chute ne se produise pas, malgré la maîtrise que je vois ! Et, je suis rassuré, rien de fâcheux ne se produira !
Encore une fois, les Danses au crépuscule permettent une visibilité à une troupe de la région et le plaisir se ressentait autant dans la foule que parmi les interprètes.
Et puis pour une dernière fois pour cette soirée, au son du klaxon de madame Rose, nous entreprenons, une "longue" marche jusqu'à l'autre bout du site, pour découvrir "Box Set" par Throwdown Collective (Zhenya Cerneacov, Mairead Filgate et Brodie Stevenson) et interprété par Sydney Keir, Michael Mortley et Willem Sadler. Décrite dans le programme comme une "danse athlétique pour trois interprètes et quatre boîtes en bois, ("Box Set") offre une structure dynamique et mouvante à ses trois protagonistes, qui, tout de bleu vêtu·e·s, grimpent sur leurs quatre accessoires géants, s’en propulsent et y glissent, les transformant sans cesse en configurations géométriques surprenantes".
Et le résultat est tout à fait réussi, parce que ces blocs fort géants, font corps avec les interprètes qui les manipulent avec doigté. Voilà, pour moi,un très bel exemple d'amalgame de corps et d'accessoires qui captive ! Une proposition pour tous les âges et pour tous les goûts, parole de spectateur averti !
Et c'est sur les derniers applaudissements et les derniers rayons de soleil qui se couche que nous nous dirigeons vers notre point d'arrivée qui devient notre point de départ pour la maison.
Encore une fois cette année, j'ai pu apprécier la qualité et la pertinence des oeuvres présentées en cette soirée, accessible à toutes et tous, de tout âge. Lorsqu'on parle de rendre accessible la danse contemporaine au plus grand nombre, la directrice artistique de Dusk Dances, Sylvie Bouchard, et toute son équipe et aussi de toute la gang de l'Équipe de Diffusion Hector-Charland, peuvent dire mission accomplie !