Depuis que le mercure commence à entreprendre sa descente, cet automne, mes pas m'ont amené à la découverte d'une quarantaine de propositions chorégraphiques. Quelques unes m'ont laissé quelque peu dubitatif, mais aucune, indifférent. Maintenant que la fin de l'année s'annonce, voici le moment de vous proposer les oeuvres qui ont laissé dans ma mémoire les plus belles et les plus profondes impressions. Je ferai ce difficile exercice, mais en permettant de lui ajouter un complément de mentions. Qu'il peut être difficile de choisir !
En cinquième position, "La vie attend" de David Albert-Toht et Emily Gualtieri, sur laquelle j'avais écrit, "Une oeuvre sur les hommes, avec la touche féminine d'Emily Gualtieri qui présente avec verbes hauts et gestes convaincants, comment les hommes peuvent avoir des personnalités "tout azimuth". Oeuvre aussi qui peut rejoindre le plus grand nombre, à preuve, les chaleureux applaudissements de la fin et les commentaires positifs entendus à la sortie de la salle."
En quatrième position, "Quelque chose de sauvage" des étudiant(e)s du département de danse de l'UQAM sous la direction de Mélanie Demers, assistée d'Anne-Marie Jourdenais. Une oeuvre audacieuse, dans laquelle la chorégraphe a demandé, avec succès, à ces jeunes de porter des symboles "forts" et qui en plus, ont réussi à se les approprier brillamment ! Nous avons eu droit à de la danse, mais surtout à de la présence sur scène!
En troisième position, "Plomb", revisitée, de Virginie Brunelle. Une oeuvre percutante, de laquelle j'avais écrit, et je persiste, "Au final, "Plomb" irradie comme un corps noir soumis à la haute tension des relations humaines pour lesquel les tableaux présentent tout le spectre des excès de notre nature." À quand le retour chez un grand diffuseur, pour plus qu'une soirée ?
En deuxième position, "Serpentine" de Daina Ashbee, une oeuvre particulière, exigente, constituée de trois boucles, presqu'identiques, d'une trentaine de minutes du "chemin de croix" d'une femme. Si bon nombre de spectateurs ont quitté après la première répétition et la deuxième, ceux et celles comme moi qui ont persisté jusqu'à la fin, ont pu découvrir la "sédimentation de nos couches d'inconfort que seule la répétition peut amener." Je dois concéder que c'est une de mes chorégraphe chouchou, mais elle le doit à sa façon de me rejoindre qui a encore une fois bien réussi.
Enfin, en première position, "Ori ou les chambres du coeur" de Sarah Dell'Ava qui m'a transporté, au propre comme au figuré. Assis en périphérie de l'oeuvre, la vingtaine d'interprètes (amateurs et professionnels), danseurs et musiciens, m'ont captivé par leur pulsation commune d'abord, pour ensuite "exploser" et essaimer, dans lequel il y a le mot aimer, tout autour, pour ensuite, nous entraîner dans un unisson libérateur "qui nous montre la direction vers laquelle notre monde devrait aller." Le grand moment humain de ma saison danse.
Avant de conclure, je m'en voudrais de ne pas décerner des mentions spéciales pour les oeuvres suivantes.
"Would" de Mélanie Demers, autant par force du propos que par la qualité de l'interprétation de interprète Kate Holden et Marc Boivin qui portent l'oeuvre.
"Some hope for the bastards" de Frédérick Gravel. Parce qu'un Gravel, impossible d'y rester indifférent et de ne pas applaudir chaudement.
"Mécaniques nocturnes" d'Anne Plamondon qui nous a entraîné à sa suite dans un univers sombre, fort éloquent de gestes.
"Grand Finale" de Hofesh Shechter qui nous présente une grande oeuvre sur fond de guerre, avec un horizon coloré d'espoir.
Enfin, "Jérôme Bosch: Le jardin des délices" de Marie Chouinard, parce qu'il faut qu'être dans la salle pour apprécier toute nouvelle proposition de l'univers de cette chorégraphe hors-norme.
Et en complément de bilan, un petit mot sur "Dance Me" de la compagnie BJM - Les Ballets Jazz de Montréal qui m'a plu avec, néanmoins, un petit arrière goût. Mais tout cela n'est rien comparé à la scission entre les amateurs aux commentaires dithyrambiques et ceux des critiques "pas mal plus tièdes", sinon froids ! Voilà là un phénomène bien intéressant, que cette réaction opposée, mais qui peut s'expliquer par nos attentes lorsque nos pas nous portent dans une salle.
Au final, une autre saison danse fort bien réussie avec des oeuvres de tout horizon qui permet à mes pas et à ma tête d'y trouver son compte.
mardi 19 décembre 2017
vendredi 15 décembre 2017
Sur mes pas en danse: "Quelque chose de sauvage" mais aussi de très prometteur
En cette fin de saison automnale, mes pas m'ont porté jusqu'au 840 rue Cherrier, au Pavillon de danse de l'UQAM pour assister à la présentation de "Quelque chose de sauvage" de la belle "gang" du département de danse de l'UQAM sous la direction de Mélanie Demers, assistée d'Anne-Marie Jourdenais. Il suffit de voir l'affiche promotionnelle pour imaginer que les vingt-trois interprètes s'investiront. D'autant plus que les créations de Mélanie Demers demandent une présence physique forte et pas seulement de la danse. J'ai encore en tête les performances de Marc Boivin dans "Would" et il y a un peu plus longtemps, de Jacques Poulin-Denis dans "Junkyard/Paradise" et dans lesquelles la réussite, du rendu s'appuie sur leur présence "totale" !
Photo de Andréanne Ménard
"Vérité de La Palice", accepter d'investir une oeuvre de Mélanie Demers, doit se faire "corps et âme" et sans vouloir couper court, je peux déjà facilement affirmer que "c'est mission accomplie" ! Mais, laissez moi vous indiquer comment, Maude Archambault-Wakil, Estel Belval, Rachel Carignan, Penélope Desjardins, Ophélie Dubois, Catherine Dumais, Leslie Faure, Marie Fulconis, Victoria Juillet, Florence Lacroix, Élie Mainville, Léa Noblet Di-Ziranaldi, Isabelle Pin, Adam Provencher, Alexia Quintin, Lian Rodgers, Olivier Rousseau, Virginie Thivierge, DesNeiges Thomas-Groulx, Alexis Trépanier, Kali Trudel, Alex Vaudrin Demers et Giverny Welsch y sont arrivées. (oui, oui, je sais, arrivées avec pas de (e), mais avec autant d'interprètes féminines, moi je décide que oui !).
À notre entrée dans la salle, la première rangée, "ma" première rangée" !, était déjà occupée par les interprètes. Pas grave, je prends place juste derrière. Devant moi, la scène est toute vide, mais les gradins, eux, bien remplis. Nous avions eu les consignes d'usage avant notre entrée dans la salle, mais, malgré tout, il sont reprises par lui (Olivier Rousseau), habillé en "elle", en robe donc, qui a su lire dans nos têtes en nous demandant si nous avions trouvé dans la foule un visage familier. Pour ma part, la réponse est négative, mais de ma rangée, la vue est assez limitée. De cette entrée, difficile de ne pas y voir la signature de la chorégraphe qui sait être interpellante.
Vient vite par la suite, l'arrivée de tous les interprètes sur la scène, juste devant moi et avec le regard droit sur nous, tout déterminé. Déjà, dans leur regard, fort, il y a "Quelque chose de sauvage" ! Et dans leurs vêtements, toute la différence de cette individualité, différence qui se remarque, aussi, dans leurs bas qui me semblent tous différents aussi !
Par la suite, le mouvement prend place, s'immisce dans le lieu et devant nos yeux, la métamorphose s'effectue. Métamorphose dans le sens de mue, puisque les manteaux s'échappent des corps ou est-ce l'inverse ? Un constat s'impose, la nature individuelle et "sauvage" prend sa place et c'est là, juste devant nous. L'atmosphère sonore devient de plus en plus lourde et nous assistons à la convergence des corps délestés de sa gangue pour nous permettre d'en découvrir la valeur, la grande valeur.
S'en suit un magma, dans lequel l'organisation peut mystifier, mais qui éblouiera par son explosion. Mais quand même, la fatalité laisse sa trace et moi, je pense.
Il s'en suit aussi des tableaux, dans lesquels, il y a elle qui nous dit "Dieu merci, ce n'est pas moi ..." ou l'autre qui rejette en mots les jugements avoués ou non que nous pourrions avoir, avec cette teinte de "Quelque chose de sauvage". Elles ou ils, tout juste devant moi, sont convaincant(e)s, me troublent et me font perdre mes repères.
Et encore, ils se regroupent. Et de ce groupe, j'en vois et j'en ressens les soubresauts, juste avant le déferlement des vagues. Et quand ce groupe se dissout dans le lieu, il ne laisse devant moi, que lui, de son regard bien présent et que elle, de son regard absent, dans le tableau final empreint d'une juste dose de sauvage et d'intime. Et moi, imaginant la fin, je suis déjoué, mais heureux qu'ils m'aient amené ailleurs pour conclure.
De cette sortie danse, à la rencontre de la relève, j'en retiens que si la proposition chorégraphique a du sens, du sens "sauvage", il y a une relève pour la porter bien haut et pour cela merci, de mon salut bien bas.
Photo de Andréanne Ménard
"Vérité de La Palice", accepter d'investir une oeuvre de Mélanie Demers, doit se faire "corps et âme" et sans vouloir couper court, je peux déjà facilement affirmer que "c'est mission accomplie" ! Mais, laissez moi vous indiquer comment, Maude Archambault-Wakil, Estel Belval, Rachel Carignan, Penélope Desjardins, Ophélie Dubois, Catherine Dumais, Leslie Faure, Marie Fulconis, Victoria Juillet, Florence Lacroix, Élie Mainville, Léa Noblet Di-Ziranaldi, Isabelle Pin, Adam Provencher, Alexia Quintin, Lian Rodgers, Olivier Rousseau, Virginie Thivierge, DesNeiges Thomas-Groulx, Alexis Trépanier, Kali Trudel, Alex Vaudrin Demers et Giverny Welsch y sont arrivées. (oui, oui, je sais, arrivées avec pas de (e), mais avec autant d'interprètes féminines, moi je décide que oui !).
À notre entrée dans la salle, la première rangée, "ma" première rangée" !, était déjà occupée par les interprètes. Pas grave, je prends place juste derrière. Devant moi, la scène est toute vide, mais les gradins, eux, bien remplis. Nous avions eu les consignes d'usage avant notre entrée dans la salle, mais, malgré tout, il sont reprises par lui (Olivier Rousseau), habillé en "elle", en robe donc, qui a su lire dans nos têtes en nous demandant si nous avions trouvé dans la foule un visage familier. Pour ma part, la réponse est négative, mais de ma rangée, la vue est assez limitée. De cette entrée, difficile de ne pas y voir la signature de la chorégraphe qui sait être interpellante.
Vient vite par la suite, l'arrivée de tous les interprètes sur la scène, juste devant moi et avec le regard droit sur nous, tout déterminé. Déjà, dans leur regard, fort, il y a "Quelque chose de sauvage" ! Et dans leurs vêtements, toute la différence de cette individualité, différence qui se remarque, aussi, dans leurs bas qui me semblent tous différents aussi !
Par la suite, le mouvement prend place, s'immisce dans le lieu et devant nos yeux, la métamorphose s'effectue. Métamorphose dans le sens de mue, puisque les manteaux s'échappent des corps ou est-ce l'inverse ? Un constat s'impose, la nature individuelle et "sauvage" prend sa place et c'est là, juste devant nous. L'atmosphère sonore devient de plus en plus lourde et nous assistons à la convergence des corps délestés de sa gangue pour nous permettre d'en découvrir la valeur, la grande valeur.
S'en suit un magma, dans lequel l'organisation peut mystifier, mais qui éblouiera par son explosion. Mais quand même, la fatalité laisse sa trace et moi, je pense.
Il s'en suit aussi des tableaux, dans lesquels, il y a elle qui nous dit "Dieu merci, ce n'est pas moi ..." ou l'autre qui rejette en mots les jugements avoués ou non que nous pourrions avoir, avec cette teinte de "Quelque chose de sauvage". Elles ou ils, tout juste devant moi, sont convaincant(e)s, me troublent et me font perdre mes repères.
Et encore, ils se regroupent. Et de ce groupe, j'en vois et j'en ressens les soubresauts, juste avant le déferlement des vagues. Et quand ce groupe se dissout dans le lieu, il ne laisse devant moi, que lui, de son regard bien présent et que elle, de son regard absent, dans le tableau final empreint d'une juste dose de sauvage et d'intime. Et moi, imaginant la fin, je suis déjoué, mais heureux qu'ils m'aient amené ailleurs pour conclure.
De cette sortie danse, à la rencontre de la relève, j'en retiens que si la proposition chorégraphique a du sens, du sens "sauvage", il y a une relève pour la porter bien haut et pour cela merci, de mon salut bien bas.
mardi 12 décembre 2017
Sur mes pas en danse: Un "Would" fort percutant !
Encore une fois cette saison, mes pas m'amènent vers la présentation d'une oeuvre que j'avais ratée lors de sa première présentation, ("Les Dieux de la danse" sont avec moi !!!!) soit "Would" de Mélanie Demers avec sur scène avec toute leur présence, Kate Holden et Marc Boivin.
Pour tenter de bien transmettre ce que la salle "full" remplie en ce lundi, première soirée de reprise, (merci Théâtre La Chapelle !!!), a pu découvrir, mes mots sont de piètres alliés. De piètres alliés pour le spectateur, mais tout à l'inverse pour Marc Boivin, avec ses grosses lunettes noires, qui nous attend calmement, assis par terre, à notre entrée dans la salle. Cette présence ne semble pas attirer l'attention en entrée de jeu, avec ces conversations fort présentes tout autour de moi. Mais le temps passe, le niveau sonore diminue et moi, je ne trouve pas mon crayon pour noter !!! Le temps passe encore et la salle devient toute silencieuse, sans que les lumières ne diminuent, pendant que j'implore ma mémoire de me rester fidèle pour conserver l'essence de ce que je verrai ou de ce que je vivrai.
Photo de Jeremy Mimnagh tirée du site du Théâtre La Chapelle
Ça y est, les lumières s'éteignent et tous les regards sont dirigés vers l'interprète qui nous interpelle avec un long et interpellant diatribe utilisant une panoplie de phrases débutant par "Ça serait ..." Moi, de ces phrases, je n'en retiens peu de mots, mais de l'intensité de celui qui les émet, j'en suis encore fort impressionné. Moi, qui a encore en tête la sensation des mots d'ouverture de "La vie attend" de ce même interprète, de celui par qui "le verbe arrive", dixit, fort justement, le feuillet de la soirée. Oh, que je voudrais tellement pouvoir relire et ressasser ces mots, denses, dont la poésie percutent comme un jab dans ma tête, mais qui s'évaporent trop vite. Puis, de l'ombre, viendra elle, doucement et en silence avec ses feuilles pour écrire vite et arracher la feuille qui cédera sa place à l'autre. Les mots se disent par lui ou s'écrivent par elle, mais, "for sure", pour la suite, "I would be there" !
Et pour la suite, effectivement, les mouvements prennent place, tout aussi éloquents dans ce duo qui a tout de la matière et de l'antimatière, de l'intensité de l'un et du calme de l'autre. de ces forces tout en opposition. Si le verbe énonce, les gestes expliquent, avec autant d'à propos que de conviction. Et pour conclure, je me permets de citer les mots de Frédérique Doyon (dans Le Devoir du 9 avril 2015), "Petit bijou loufoque, Would, de Mélanie Demers, se situe à l’intersection de ces prospectives diamétralement opposées qui résument si bien l’humain, ses désirs infinis, comme ses peurs." et dans cet humain confronté dans ses oppositions, je m'y suis fort bien retrouvé.
Pour tenter de bien transmettre ce que la salle "full" remplie en ce lundi, première soirée de reprise, (merci Théâtre La Chapelle !!!), a pu découvrir, mes mots sont de piètres alliés. De piètres alliés pour le spectateur, mais tout à l'inverse pour Marc Boivin, avec ses grosses lunettes noires, qui nous attend calmement, assis par terre, à notre entrée dans la salle. Cette présence ne semble pas attirer l'attention en entrée de jeu, avec ces conversations fort présentes tout autour de moi. Mais le temps passe, le niveau sonore diminue et moi, je ne trouve pas mon crayon pour noter !!! Le temps passe encore et la salle devient toute silencieuse, sans que les lumières ne diminuent, pendant que j'implore ma mémoire de me rester fidèle pour conserver l'essence de ce que je verrai ou de ce que je vivrai.
Photo de Jeremy Mimnagh tirée du site du Théâtre La Chapelle
Ça y est, les lumières s'éteignent et tous les regards sont dirigés vers l'interprète qui nous interpelle avec un long et interpellant diatribe utilisant une panoplie de phrases débutant par "Ça serait ..." Moi, de ces phrases, je n'en retiens peu de mots, mais de l'intensité de celui qui les émet, j'en suis encore fort impressionné. Moi, qui a encore en tête la sensation des mots d'ouverture de "La vie attend" de ce même interprète, de celui par qui "le verbe arrive", dixit, fort justement, le feuillet de la soirée. Oh, que je voudrais tellement pouvoir relire et ressasser ces mots, denses, dont la poésie percutent comme un jab dans ma tête, mais qui s'évaporent trop vite. Puis, de l'ombre, viendra elle, doucement et en silence avec ses feuilles pour écrire vite et arracher la feuille qui cédera sa place à l'autre. Les mots se disent par lui ou s'écrivent par elle, mais, "for sure", pour la suite, "I would be there" !
Et pour la suite, effectivement, les mouvements prennent place, tout aussi éloquents dans ce duo qui a tout de la matière et de l'antimatière, de l'intensité de l'un et du calme de l'autre. de ces forces tout en opposition. Si le verbe énonce, les gestes expliquent, avec autant d'à propos que de conviction. Et pour conclure, je me permets de citer les mots de Frédérique Doyon (dans Le Devoir du 9 avril 2015), "Petit bijou loufoque, Would, de Mélanie Demers, se situe à l’intersection de ces prospectives diamétralement opposées qui résument si bien l’humain, ses désirs infinis, comme ses peurs." et dans cet humain confronté dans ses oppositions, je m'y suis fort bien retrouvé.
lundi 11 décembre 2017
Sur mes pas en danse: "Être humain" , devant moi !
Dernier programme de l'année 2017 chez Tangente et le titre, comme le thème qu'il sous-tend est prometteur, "Être humain". De cette humanité d'être et de devenir, mais aussi et surtout, celle qui avance et qui ose aller au devant.
Et de cette image que nous pourrions nous faire de ces pas "aller au devant", Ingrid Vallus, chorégraphe et interprète, nous propose "Féral" qu'elle nous présente comme "une étude exploratoire sur le caractère sauvage des êtres humains et de leur animalité camouflée." Je serais tenté d'ajouter que pour son exploration, elle utilise fort brillamment l'opération toute moderne de "recalcul en cours", tout au long de ces déplacements "à quatre pattes", en fonction de ces couloirs ou cercles d'éclairage.
Photo de Christina Alonso tirée du site de Tangente
L'animalité de la nature humaine, s'est présentée à nous avec ces pas, qui semblent affronter un monde incertain qui l'oblige à évoluer. De ma chaise, tout proche dans cette toute petite salle, je la ressens bien, cette adversité qui lui demande de modifier son parcours pour aller au-devant. Pourra-t-elle se mettre debout et affirmer sa vraie nature humaine ? Voilà une question qui s'est imposée en moi durant la première partie et la réponse je l'ai eu, mais que je garde tout en moi. Mais de son évolution, avec ses gestes amples, dans les directions tout de lumière orientées. Et son cheminement, pour nous comme pour elle, arrive à sa fin tout en douceur. Au final, une oeuvre qui m'a parlé, touché aussi, mais surtout m'a fait réfléchir sur notre nature "humaine" !
Arrive l'entracte et, surprise !, nous pouvons rester dans la salle. Et assez rapidement, arrivent la chorégraphe-interprète Gabrielle Bertrand-Lehouiller qui avec sa "complice", Leticia Hamaoui prennent possession de la place. On nous demande aussi de mettre sur "acétate" une pensée du moment et, évidemment, je me prête avec plaisir au jeu, avec un "je suis heureux d'être ici" fort sincère et signé par un coeur. Sur cette "acétate" que j'ai déjà bien rempli, d'autres, par la suite, y mettront leurs mots, comme quoi un spectacle de danse contemporaine peut réserver bien des surprises. Les préparatifs se poursuivent, pendant lesquels le sort (retrait ou maintien) d'une chaise fait l'objet d'un long débat entre les instigateurs de l'oeuvre "La paix dans le monde". En entrée de jeu, il semble que ni l'une (la chaise), ni l'autre (la paix dans le monde) sauront faire facilement l'objet d'un accord. Et nous, impuissants, comme en écoutant "Le Téléjournal", nous surveillons les péripéties qui, du point de vue du spectateur, s'étirent en longueur! Mais soyez rassurés, il y aura. à propos du sort de la chaise, une conclusion bienveillante ! S'en suit, un échange sur la nature et le nom du filtre que le projecteur utilisera pour accompagner l'interprète. La question fondamentale qui vient à l'esprit, sommes-nous à la générale ou est-ce qu'on nous entraîne dans un jeu dont nous sommes les spectateurs ? Impossible d'y répondre, pour ma part, je suis déconcerté et certains spectateurs refusent de jouer le jeu et quittent.
Mal leur en pris, parce que la suite nous présente un moment de danse fort intense, durant lequel, la danseuse prend possession de la place de ses mouvements fort bien éloquents avec "sa complice" qui l'accompagne fébrilement pour lui donner son bon fond d'écran, grâce au rétroprojecteur mobile. Et le tout se termine, après ces "feux d'artifice" de mouvements subitement et en douceur avec le repos "de la guerrière" pour, je le suppose, apprécier "La Paix dans le monde".
Au final, un programme double tout en contraste avec comme le fait souvent "Tangente", deux oeuvres qui surprennent et qui font réfléchir sur notre position de "Être humain" aujourd'hui.
Et de cette image que nous pourrions nous faire de ces pas "aller au devant", Ingrid Vallus, chorégraphe et interprète, nous propose "Féral" qu'elle nous présente comme "une étude exploratoire sur le caractère sauvage des êtres humains et de leur animalité camouflée." Je serais tenté d'ajouter que pour son exploration, elle utilise fort brillamment l'opération toute moderne de "recalcul en cours", tout au long de ces déplacements "à quatre pattes", en fonction de ces couloirs ou cercles d'éclairage.
Photo de Christina Alonso tirée du site de Tangente
L'animalité de la nature humaine, s'est présentée à nous avec ces pas, qui semblent affronter un monde incertain qui l'oblige à évoluer. De ma chaise, tout proche dans cette toute petite salle, je la ressens bien, cette adversité qui lui demande de modifier son parcours pour aller au-devant. Pourra-t-elle se mettre debout et affirmer sa vraie nature humaine ? Voilà une question qui s'est imposée en moi durant la première partie et la réponse je l'ai eu, mais que je garde tout en moi. Mais de son évolution, avec ses gestes amples, dans les directions tout de lumière orientées. Et son cheminement, pour nous comme pour elle, arrive à sa fin tout en douceur. Au final, une oeuvre qui m'a parlé, touché aussi, mais surtout m'a fait réfléchir sur notre nature "humaine" !
Arrive l'entracte et, surprise !, nous pouvons rester dans la salle. Et assez rapidement, arrivent la chorégraphe-interprète Gabrielle Bertrand-Lehouiller qui avec sa "complice", Leticia Hamaoui prennent possession de la place. On nous demande aussi de mettre sur "acétate" une pensée du moment et, évidemment, je me prête avec plaisir au jeu, avec un "je suis heureux d'être ici" fort sincère et signé par un coeur. Sur cette "acétate" que j'ai déjà bien rempli, d'autres, par la suite, y mettront leurs mots, comme quoi un spectacle de danse contemporaine peut réserver bien des surprises. Les préparatifs se poursuivent, pendant lesquels le sort (retrait ou maintien) d'une chaise fait l'objet d'un long débat entre les instigateurs de l'oeuvre "La paix dans le monde". En entrée de jeu, il semble que ni l'une (la chaise), ni l'autre (la paix dans le monde) sauront faire facilement l'objet d'un accord. Et nous, impuissants, comme en écoutant "Le Téléjournal", nous surveillons les péripéties qui, du point de vue du spectateur, s'étirent en longueur! Mais soyez rassurés, il y aura. à propos du sort de la chaise, une conclusion bienveillante ! S'en suit, un échange sur la nature et le nom du filtre que le projecteur utilisera pour accompagner l'interprète. La question fondamentale qui vient à l'esprit, sommes-nous à la générale ou est-ce qu'on nous entraîne dans un jeu dont nous sommes les spectateurs ? Impossible d'y répondre, pour ma part, je suis déconcerté et certains spectateurs refusent de jouer le jeu et quittent.
Mal leur en pris, parce que la suite nous présente un moment de danse fort intense, durant lequel, la danseuse prend possession de la place de ses mouvements fort bien éloquents avec "sa complice" qui l'accompagne fébrilement pour lui donner son bon fond d'écran, grâce au rétroprojecteur mobile. Et le tout se termine, après ces "feux d'artifice" de mouvements subitement et en douceur avec le repos "de la guerrière" pour, je le suppose, apprécier "La Paix dans le monde".
Au final, un programme double tout en contraste avec comme le fait souvent "Tangente", deux oeuvres qui surprennent et qui font réfléchir sur notre position de "Être humain" aujourd'hui.
samedi 9 décembre 2017
Sur mes pas en danse: "Dance Me" to the "Cosmic Love"
En ce début de mois décembre fort occupé en danse, gracieuseté de Danse Danse, mes pas m'ont porté d'abord vers "Dance Me" de BJM - Les Ballets Jazz de Montréal, à la Salle Maisonneuve et ensuite, le lendemain vers, "Cosmic Love" de Clara Furey à la Cinquième Salle. Deux oeuvres qui m'ont amené d'un bout à l'autre du spectre chorégraphique, autant dans leur proposition que pour le public auquel ces propositions s'adressent. Et un examen rapide du hall d'entrée des deux salles permettait facilement de s'en convaincre, soit un public plus "classique" pour "Dance Me" et beaucoup plus "jeune" pour "Cosmic Love".
En cette soirée de première de "Dance Me", le public était fort nombreux et aussi fébrile tout comme moi. Une institution de la danse, le BJM nous proposait sa perspective chorégraphique de Leonard Cohen, sur sa vie et son oeuvre, et le défi était de taille. C'est de la première rangée que j'ai vu lever le rideau et, par la suite, des tableaux colorés du caractéristique chapeau de ce grand compositeur-interprète montréalais. Impossible de ne pas applaudir devant la virtuosité des interprètes et aux transitions musicales entre les pièces. Impossible aussi de ne pas apprécier certains tableaux fort éloquents et émouvants, tel que celui durant lequel, "lui" rencontre les "elle", le temps que sur l'écran arrière, leur chute ou leur passage ne soit complété. Jamais, je ne me suis lassé, mais dans ce déferlement de gestes, accompagnés quelque fois de ces "pole-barres mobiles" (dont la signification m'échappe totalement) la profondeur du propos de ce chanteur semble quelque peu laissé "au vestiaire". Et comment ne pas noter que le tout se termine, peut-être pour ne pas faire de faux pas, "sans mouvements", juste en chant pour le classique "Hallelujah".
Photo de "Dance me" tirée du site de Danse Danse
Impossible de dire que le moment a été désagréable, mais de cet homme, il n'en est pas le portrait auquel je m'attendais. Malgré tout, j'ai bien apprécié ma soirée, un peu moins quand même que les spectateurs présents qui ont accordé une grande ovation debout, tout autour de moi.
Retour, le lendemain, tout proche, à la Cinquième Salle de cette même Place des arts, "les pas du spectateur" se font décidément "jet-set !" pour la première de "Cosmic Love". Nous sommes invités à prendre place, à l'heure pile poil inscrite sur notre billet et à notre entrée, les interprètes sont déjà sur scène, chantant, tel un mantra, deux phrases, "I need a mouth"- "As wide as the sky". Et ces deux phrases chantées, elles résonneront une vingtaine de minutes "dans la place" accompagnées par le déplacement "aléatoires" des interprètes (Clara Furey, Winnie Ho, Peter Jasko, Benjamin Kamino, Simon Portigal, Zoë Vos et Tomas Furey). Il me faudra un certain temps pour abandonner ma position attentiste d'une suite "plus active" pour celle un peu plus confortable de celui qui reçoit. Je sens nettement une belle complicité riche d'une énergie interactionnelle entre les interprètes, mais elle semble nous exclure et pourtant je suis tout proche. La suite sera de même nature, avec deux longs tableaux durant lesquels, il me faudra encore lâcher prise sur ma perspective habituelle d'une proposition chorégraphique. Les choses sont lointaines et m'échappent et je me dois de lâcher prise. Et ce lâcher prise me demande un effort et je n'y arrive pas facilement. Il en reste que je conserve fébrilement mon attention qui me permet de constater qu'il y a une grande complicité entre les interprètes et que les déplacements me semblent tout, sauf improvisés. Je reste attentif jusqu'à la finale durant laquelle les bras de l'une, en haut, et de l'autre, en bas, disparaissent peu à peu de notre vue. Je suis perplexe devant la disparition de cet O.V.N.I. chorégraphique, mais tout à fait affirmatif sur le fait qu'il m'a amené ailleurs.
Photo de "Cosmic Love" tirée du site de Danse Danse
Avec ces deux sorties, le monde de la danse contemporaine me fait encore une fois constater de sa grande diversité qui peut alimenter l'appétit des spectateurs de tout le spectre des goûts.
En cette soirée de première de "Dance Me", le public était fort nombreux et aussi fébrile tout comme moi. Une institution de la danse, le BJM nous proposait sa perspective chorégraphique de Leonard Cohen, sur sa vie et son oeuvre, et le défi était de taille. C'est de la première rangée que j'ai vu lever le rideau et, par la suite, des tableaux colorés du caractéristique chapeau de ce grand compositeur-interprète montréalais. Impossible de ne pas applaudir devant la virtuosité des interprètes et aux transitions musicales entre les pièces. Impossible aussi de ne pas apprécier certains tableaux fort éloquents et émouvants, tel que celui durant lequel, "lui" rencontre les "elle", le temps que sur l'écran arrière, leur chute ou leur passage ne soit complété. Jamais, je ne me suis lassé, mais dans ce déferlement de gestes, accompagnés quelque fois de ces "pole-barres mobiles" (dont la signification m'échappe totalement) la profondeur du propos de ce chanteur semble quelque peu laissé "au vestiaire". Et comment ne pas noter que le tout se termine, peut-être pour ne pas faire de faux pas, "sans mouvements", juste en chant pour le classique "Hallelujah".
Photo de "Dance me" tirée du site de Danse Danse
Impossible de dire que le moment a été désagréable, mais de cet homme, il n'en est pas le portrait auquel je m'attendais. Malgré tout, j'ai bien apprécié ma soirée, un peu moins quand même que les spectateurs présents qui ont accordé une grande ovation debout, tout autour de moi.
Retour, le lendemain, tout proche, à la Cinquième Salle de cette même Place des arts, "les pas du spectateur" se font décidément "jet-set !" pour la première de "Cosmic Love". Nous sommes invités à prendre place, à l'heure pile poil inscrite sur notre billet et à notre entrée, les interprètes sont déjà sur scène, chantant, tel un mantra, deux phrases, "I need a mouth"- "As wide as the sky". Et ces deux phrases chantées, elles résonneront une vingtaine de minutes "dans la place" accompagnées par le déplacement "aléatoires" des interprètes (Clara Furey, Winnie Ho, Peter Jasko, Benjamin Kamino, Simon Portigal, Zoë Vos et Tomas Furey). Il me faudra un certain temps pour abandonner ma position attentiste d'une suite "plus active" pour celle un peu plus confortable de celui qui reçoit. Je sens nettement une belle complicité riche d'une énergie interactionnelle entre les interprètes, mais elle semble nous exclure et pourtant je suis tout proche. La suite sera de même nature, avec deux longs tableaux durant lesquels, il me faudra encore lâcher prise sur ma perspective habituelle d'une proposition chorégraphique. Les choses sont lointaines et m'échappent et je me dois de lâcher prise. Et ce lâcher prise me demande un effort et je n'y arrive pas facilement. Il en reste que je conserve fébrilement mon attention qui me permet de constater qu'il y a une grande complicité entre les interprètes et que les déplacements me semblent tout, sauf improvisés. Je reste attentif jusqu'à la finale durant laquelle les bras de l'une, en haut, et de l'autre, en bas, disparaissent peu à peu de notre vue. Je suis perplexe devant la disparition de cet O.V.N.I. chorégraphique, mais tout à fait affirmatif sur le fait qu'il m'a amené ailleurs.
Photo de "Cosmic Love" tirée du site de Danse Danse
Avec ces deux sorties, le monde de la danse contemporaine me fait encore une fois constater de sa grande diversité qui peut alimenter l'appétit des spectateurs de tout le spectre des goûts.
dimanche 3 décembre 2017
Sur mes pas en danse: "Some hope for the bastards" pour mon bonheur de spectateur.
Il m'arrive de prendre des chances et à ce jeu, je gagne et aussi, je perds. Cette fois, j'ai gagné et voilà pourquoi mes pas m'ont porté jusqu'à l'Usine C pour la reprise de "Some hope for the bastards" de Frédérick Gravel après son récent passage au FTA que je n'avais pas choisi. Cette oeuvre au programme pour deux soirs (seulement !), remplissait de spectateurs le hall d'entrée d'abord et la grande salle, ensuite. Comme quoi, je n'ai pas été le seul à avoir espéré une reprise de l'oeuvre pour la voir ou la revoir.
Photo de Stéphane Najman tirée du site de l'Usine C
Les portes de la salle s'ouvrent et je me dirige à ma place, première rangée. Chemin faisant, j'aperçois sur scène les interprètes très "relax" et j'en croise un qui me serre la main, voilà bien la façon de faire "Gravel style" avant le début d'une représentation. La salle se fait comble, certains spectateurs se font offrir une bière, d'autres, sûrement, jalousent les heureux élus. Arrive le temps de commencer, pendant que les lumières restent ! allumées, mais que les neuf interprètes (David Albert Toth, Dany Desjardins, Kimberley de Jong, Simon-Xavier Lefebvre, Louise-Michel Jackson, Alanna Kraaijeveld, Alexia Martel, Jamie Wright et Riley Sims) se mettent en place pour le tableau d'ouverture. À tour de rôle, ils viendront "prendre" place pour nous observer, les lumières de la salle toujours toutes allumées. De la première rangée, l'effet est fort troublant et surtout réussi pour cette "rencontre du premier type".
Mais, ne voilà tu pas qu'arrive le chorégraphe et deux musiciens qui sont, en fait trois, puisque lui aussi le sera pour la suite. Pas avant, nous avoir adressé la parole, la seule fois de la soirée, avec un discours "philosophique" de son crû dans lequel légèreté et ironie s'amalgame avec intelligence du propos. L'oeuvre se remet en mouvements avec un deuxième début, tout différent et ça sera à nous de choisir notre début. Pour moi, le premier l'emporte "haut la main"! Par la suite, avec toujours ce fond immense musical intense (avec bouchons pour les oreilles sensibles), les mouvements sont forts éloquents et illustrent des pans non avouables de notre "société du paraître" en constante évolution (comme les vêtements des interprètes) dans laquelle la violence, sinon la brutalité imposent leur présence. Et quand, nous, spectateurs, sommes "pompés", il crée la cassure, au propre comme au figuré, nous laissant en plan. À nous de décider ce que l'on en fait de ce vide, de cette césure fort éloquente, mais aussi désarmante !
Le tout reprend sur le malaise, sur qui repose le "Gravel" de la fondation de l'oeuvre. S'en suit des mouvements fort éloquents jusqu'à ceux, colorés d'immobilisme que j'aurais acceptés pour finaux, mais le chorégraphe me déjoue et il finit le tout avec un tableau qui est d'une puissance à en épuiser même les spectateurs.
Ravi de cette proposition, je salue bien bas de mes applaudissements pour le propos et la performance des danseuses, des danseurs, des musiciens et du chorégraphe de cette oeuvre que j'ai décrit par un mot à ma sortie de la salle, "vibrante!" dans le sens qu'elle résonne en moi.
Photo de Stéphane Najman tirée du site de l'Usine C
Les portes de la salle s'ouvrent et je me dirige à ma place, première rangée. Chemin faisant, j'aperçois sur scène les interprètes très "relax" et j'en croise un qui me serre la main, voilà bien la façon de faire "Gravel style" avant le début d'une représentation. La salle se fait comble, certains spectateurs se font offrir une bière, d'autres, sûrement, jalousent les heureux élus. Arrive le temps de commencer, pendant que les lumières restent ! allumées, mais que les neuf interprètes (David Albert Toth, Dany Desjardins, Kimberley de Jong, Simon-Xavier Lefebvre, Louise-Michel Jackson, Alanna Kraaijeveld, Alexia Martel, Jamie Wright et Riley Sims) se mettent en place pour le tableau d'ouverture. À tour de rôle, ils viendront "prendre" place pour nous observer, les lumières de la salle toujours toutes allumées. De la première rangée, l'effet est fort troublant et surtout réussi pour cette "rencontre du premier type".
Mais, ne voilà tu pas qu'arrive le chorégraphe et deux musiciens qui sont, en fait trois, puisque lui aussi le sera pour la suite. Pas avant, nous avoir adressé la parole, la seule fois de la soirée, avec un discours "philosophique" de son crû dans lequel légèreté et ironie s'amalgame avec intelligence du propos. L'oeuvre se remet en mouvements avec un deuxième début, tout différent et ça sera à nous de choisir notre début. Pour moi, le premier l'emporte "haut la main"! Par la suite, avec toujours ce fond immense musical intense (avec bouchons pour les oreilles sensibles), les mouvements sont forts éloquents et illustrent des pans non avouables de notre "société du paraître" en constante évolution (comme les vêtements des interprètes) dans laquelle la violence, sinon la brutalité imposent leur présence. Et quand, nous, spectateurs, sommes "pompés", il crée la cassure, au propre comme au figuré, nous laissant en plan. À nous de décider ce que l'on en fait de ce vide, de cette césure fort éloquente, mais aussi désarmante !
Le tout reprend sur le malaise, sur qui repose le "Gravel" de la fondation de l'oeuvre. S'en suit des mouvements fort éloquents jusqu'à ceux, colorés d'immobilisme que j'aurais acceptés pour finaux, mais le chorégraphe me déjoue et il finit le tout avec un tableau qui est d'une puissance à en épuiser même les spectateurs.
Ravi de cette proposition, je salue bien bas de mes applaudissements pour le propos et la performance des danseuses, des danseurs, des musiciens et du chorégraphe de cette oeuvre que j'ai décrit par un mot à ma sortie de la salle, "vibrante!" dans le sens qu'elle résonne en moi.
samedi 2 décembre 2017
Sur mes pas de spectateur: retour sur mes pas à "Parcours Danse"
Je n'apprendrai rien à personne que sur scène, des oeuvres de danse font des pas, des pas de toutes sortes, des pas qui se projettent vers nous, mais surtout tout en dedans de nous. Mais que pour ces pas rejoignent le plus grand nombre, qu'ils fassent du chemin et qu'ils aillent à la rencontre du plus grand nombre, ils doivent se faire voir par ceux et celles qui peuvent les "mettre à l'affiche". Pour que ces pas, longtemps travaillés, modifiés, requestionnés, pendant de longues années de gestation, ne soient pas vus que trois ou quatre fois. Voilà donc, la raison d'être et l'importance de "Parcours Danse", évènement bisanuel organisé par l'organisme "La danse sur les routes du Québec" et duquel, je reviens, gentiment invité par sa directrice générale. Durant les quatre jours que dure ce parcours, un programme chargé durant lesquels,il y a rencontres de formation, rencontres formelles et aussi informelles entre diffuseurs et créateurs, et aussi entre artistes. Et aussi et surtout, pour les diffuseurs de tout azimuth, il y a présentation d'oeuvres en création, d'extraits d'oeuvres et d'oeuvres complètes, avec même un côté "OFF", de quoi présenter un éventail étendu des propositions actuelles et futures.
Donc, pour que les pas de danse sur scène"fassent" du chemin partout à Montréal et autour, en régions et même hors du Québec, il faut que les créateurs soient vus par les diffuseurs, qu'ils soient en contact. Comme témoin privilégié, je peux témoigner que ces rencontres, en salle ou dans les corridors, sont fort utiles et importantes.
À cette édition de "Parcours danse" fort bien organisé, voilà quelques moments de mon parcours.
À mon arrivée au Cocktail de préouverture à la Maison de la culture Frontenac, il y a déjà quelques participants qui échangent. Pour ma part, après avoir été bien accueilli, je prends une place en retrait, spectateur-observateur, pour voir ces pas et ces échanges de plus en plus nombreux avec l'arrivée de la foule. Une fois la place "bien pleine", j'observe que les contacts se nouent. Avec ou non un verre de vin ou une assiette à la main, les discussions sont fort actives et facile de voir que les cartes s'échangent.
Au Salon urbain de la Place des arts, il est 8h50, à mon arrivée, En plus du café fort réconfortant pour ce moment de la journée, il y a une cinquantaine de tables numérotées en plus du coin "sans rendez-vous". Un peu après 9h00, les informations transmises, les face-à-face d'échange artistiques, dirigés ou non de 15 minutes piles, débutent. Ça jasent fort et moi pour les premiers instants, j'observent dans mon coin des "sans-rendez-vous". Assez rapidement, on vient vers moi et par la suite, je découvre le travail acharné d'une agente culturelle "allumée" d'un arrondissement "excentrique" de Montréal qui ose mettre des propositions danse dans "son coin de la ville", les propose avec détermination et qui réussit fort bien. Elle connaît le monde de la danse et l'échange que nous avons est fort intéressant. Mais le tout se termine et c'est vers la remise des "7e Prix de la danse" que nous nous dirigeons à l'Espace Wilder.
Pour moi, cette cérémonie, c'est une première et comme je l'ai indiqué quelque fois, c'est la "seule" remise de prix qui m'intéresse vraiment. Même siu j'aurais apprécié une liste de "nominé(e)s" avant le dévoilement des récipiendaires, l'annonce des "gagnants" fort méritoires me permettait de constater que le "monde" de la danse est fort riche en talent, tout autant par leurs mouvements que par leurs propos. Je suis bien fier "d'un peu" faire parti de cet univers culturel fort diversifié et actif.
En P.M., direction "Espace Bleu" du Wilder pour découvrir "Sang Bleu", oeuvre en création par Andréanne Leclerc et Dany Desjardins (fort occupé, entre deux soirées de présentations exigeantes de "Some hope for the bastards") et qui sera présentée l'an prochain sur une scène de Montréal (le Théâtre LaChapelle). C'est de ma place première rangée, un moment contestée, que je découvre comment des corps peuvent se faire organismes vivants qui se métamorphosent et qui évoluent, soit en parallèle ou en compétition vers un destin incertain. Je suis vendu et mon billet, bientôt, j'aurai.
Après avoir raté, mosus de mosus, le "Babillard vivant" permettant à des chorégraphes de faire leur marque en quelques instants, je me rends assister à la conférence dansée de Danièle Desnoyers qui nous entretiendra de sa création en cours, NC-19 ou Nouvelle Création 19, titre provisoire. En plus de découvrir des extraits de l'oeuvre par les interprètes, Myriam Arsenault, Paige Culley (découverte de l'année à la Remise des Prix de la danse), Jean-Benoit Labrecque, Louis-Élyan Martin, Nicolas Patry et Bronté Poiré-Brest, la chorégraphe nous présente différents aspects de la création de l'oeuvre en cours qui sera présentée sur scène en 2019. Un de ces aspects m'intéresse particulièrement, soit la documentation du processus de création, autrement que par la captation vidéo et de sa possible influence sur le processus de création. Des moments trop vites passés qui promettent pour l'avenir.
Juste avant de m'y rendre, j'ai fait un arrêt pour m'assoir sur un banc froid sur la Place des festivals et voir dans son cube ouvert sur le monde, Caroline Laurin-Beaucage qui danse "Habiter sa mémoire". Elle le fera pendant quatre heures sur fond sonore urbain. Moi, j'y ferai un arrêt d'une vingtaine de minutes, concentré sur sa prestation de laquelle, j'en retiens sa détermination. ses mouvements de bras et ses contacts visuels. Impossible de ne pas être touché par cette artiste du mouvement qui nous montre comment il est possible de si bien habiter sa mémoire et de nous en laisse des traces dans la nôtre.
Et, arrive le moment de revenir à la vie "normale". Mais juste avant de quitter le Wilder, je fais une rencontre significative. D'abord, un regard, suivi d'une simple question, "vous avez eu de bons moments ?". Je m'arrête, nous nous présentons et il s'en suit un échange intéressant avec une chorégraphe qui n'a qu'un seul souhait, que sa création soit vue. Propos touchants et moi touché, je prends bien note de son nom, Mélissandre T-Bourassa, et de celui de son oeuvre, "Les châteaux de sable" qui au visionnement de son "teaser" a toutes les chances de me plaire. Diffuseurs, soyez en informés.
Je reviens donc à la vie normale, mais enrichie de ce monde artistique qui me complète de sa diversité.
Donc, pour que les pas de danse sur scène"fassent" du chemin partout à Montréal et autour, en régions et même hors du Québec, il faut que les créateurs soient vus par les diffuseurs, qu'ils soient en contact. Comme témoin privilégié, je peux témoigner que ces rencontres, en salle ou dans les corridors, sont fort utiles et importantes.
À cette édition de "Parcours danse" fort bien organisé, voilà quelques moments de mon parcours.
À mon arrivée au Cocktail de préouverture à la Maison de la culture Frontenac, il y a déjà quelques participants qui échangent. Pour ma part, après avoir été bien accueilli, je prends une place en retrait, spectateur-observateur, pour voir ces pas et ces échanges de plus en plus nombreux avec l'arrivée de la foule. Une fois la place "bien pleine", j'observe que les contacts se nouent. Avec ou non un verre de vin ou une assiette à la main, les discussions sont fort actives et facile de voir que les cartes s'échangent.
Au Salon urbain de la Place des arts, il est 8h50, à mon arrivée, En plus du café fort réconfortant pour ce moment de la journée, il y a une cinquantaine de tables numérotées en plus du coin "sans rendez-vous". Un peu après 9h00, les informations transmises, les face-à-face d'échange artistiques, dirigés ou non de 15 minutes piles, débutent. Ça jasent fort et moi pour les premiers instants, j'observent dans mon coin des "sans-rendez-vous". Assez rapidement, on vient vers moi et par la suite, je découvre le travail acharné d'une agente culturelle "allumée" d'un arrondissement "excentrique" de Montréal qui ose mettre des propositions danse dans "son coin de la ville", les propose avec détermination et qui réussit fort bien. Elle connaît le monde de la danse et l'échange que nous avons est fort intéressant. Mais le tout se termine et c'est vers la remise des "7e Prix de la danse" que nous nous dirigeons à l'Espace Wilder.
Pour moi, cette cérémonie, c'est une première et comme je l'ai indiqué quelque fois, c'est la "seule" remise de prix qui m'intéresse vraiment. Même siu j'aurais apprécié une liste de "nominé(e)s" avant le dévoilement des récipiendaires, l'annonce des "gagnants" fort méritoires me permettait de constater que le "monde" de la danse est fort riche en talent, tout autant par leurs mouvements que par leurs propos. Je suis bien fier "d'un peu" faire parti de cet univers culturel fort diversifié et actif.
En P.M., direction "Espace Bleu" du Wilder pour découvrir "Sang Bleu", oeuvre en création par Andréanne Leclerc et Dany Desjardins (fort occupé, entre deux soirées de présentations exigeantes de "Some hope for the bastards") et qui sera présentée l'an prochain sur une scène de Montréal (le Théâtre LaChapelle). C'est de ma place première rangée, un moment contestée, que je découvre comment des corps peuvent se faire organismes vivants qui se métamorphosent et qui évoluent, soit en parallèle ou en compétition vers un destin incertain. Je suis vendu et mon billet, bientôt, j'aurai.
Après avoir raté, mosus de mosus, le "Babillard vivant" permettant à des chorégraphes de faire leur marque en quelques instants, je me rends assister à la conférence dansée de Danièle Desnoyers qui nous entretiendra de sa création en cours, NC-19 ou Nouvelle Création 19, titre provisoire. En plus de découvrir des extraits de l'oeuvre par les interprètes, Myriam Arsenault, Paige Culley (découverte de l'année à la Remise des Prix de la danse), Jean-Benoit Labrecque, Louis-Élyan Martin, Nicolas Patry et Bronté Poiré-Brest, la chorégraphe nous présente différents aspects de la création de l'oeuvre en cours qui sera présentée sur scène en 2019. Un de ces aspects m'intéresse particulièrement, soit la documentation du processus de création, autrement que par la captation vidéo et de sa possible influence sur le processus de création. Des moments trop vites passés qui promettent pour l'avenir.
Juste avant de m'y rendre, j'ai fait un arrêt pour m'assoir sur un banc froid sur la Place des festivals et voir dans son cube ouvert sur le monde, Caroline Laurin-Beaucage qui danse "Habiter sa mémoire". Elle le fera pendant quatre heures sur fond sonore urbain. Moi, j'y ferai un arrêt d'une vingtaine de minutes, concentré sur sa prestation de laquelle, j'en retiens sa détermination. ses mouvements de bras et ses contacts visuels. Impossible de ne pas être touché par cette artiste du mouvement qui nous montre comment il est possible de si bien habiter sa mémoire et de nous en laisse des traces dans la nôtre.
Et, arrive le moment de revenir à la vie "normale". Mais juste avant de quitter le Wilder, je fais une rencontre significative. D'abord, un regard, suivi d'une simple question, "vous avez eu de bons moments ?". Je m'arrête, nous nous présentons et il s'en suit un échange intéressant avec une chorégraphe qui n'a qu'un seul souhait, que sa création soit vue. Propos touchants et moi touché, je prends bien note de son nom, Mélissandre T-Bourassa, et de celui de son oeuvre, "Les châteaux de sable" qui au visionnement de son "teaser" a toutes les chances de me plaire. Diffuseurs, soyez en informés.
Je reviens donc à la vie normale, mais enrichie de ce monde artistique qui me complète de sa diversité.
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